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Sommaire de cette page :

1 - Texte publié en décembre 2005 :

L’Administration Des Etrangers en France, par Mohand - Akli Amazighi (voir particulièrement le passage évoquant Abdelhakim Séfrioui, et ses connexions au Proche-Orient et au Maroc (ce texte qui traite d'une façon exceptionnellement honnête et directe de l'état du traitement de la population musulmanne en France, est une rareté qui mérite d'être le plus largement possible diffusé).

(prendre connaissance du témoignage de l'ex-officier marocain Ahmed Rami, qu'il publie sur le site http://www.abbc.net)

2 - Article du Figaro, du 15/10/2007, relatif à Dhaou Meskine (dirigeant du CIF - Conseil des imams de France, dont Séfrioui était le trésorier). Ce texte évoque des connexions au Maghreb et en Arabie Saoudite. M. Meskine mis en cause dans une affaire de détournement de fonds, était défendu par l'avocat sioniste Gilles William Golnadel.

3 - Extrait d'un blog communautaire juif, datant de juillet de 2006, traitant de l'affaire policière de Dhou Meskine, évoquant Gilles William Golnadel, et où on voit Jean-Yves Camus, sioniste notoire, prendre la défense de Dhou Meskine. (blog http://blogoptimist.typepad.com/opa/, à sa page http://blogoptimist.typepad.com/opa/2006/07/solidarit_judom.html).

 

 

 

1 - L’Administration Des Etrangers
en France

Par Mohand - Akli Amazighi* Vendredi 23 décembre 2005

Les journées d’octobre- novembre 2005 ont ébranlé les fausses certitudes sur le « modèle français d’intégration », et mis fin aux faux-semblants qui auront servi à minimiser la gravité de la crise des banlieues pendant plus de dix ans. Après la dernière explosion, on a affecté la « surprise », comme on l’avait fait pour les lieux de culte ouverts par les immigrés dans les années 80, puis pour l’ « Islam-Jeunes » des années 90.

Les « surprises » dans le cas du retour à la pratique montrent la persistance de l’illusion assimilationniste. Avec l’Islam-Jeunes, il s’agit d’une politique de l’autruche, car la multiplication du nombre de lieux de culte laissait facilement prévoir la transmission de la foi d’une génération à une autre.

Pour ce qui est de la crise des banlieues, ce ne sont pas les avertissements qui ont manqué durant les quinze dernières années. Toutes les enquêtes, toutes les expertises, recommandaient un « nouveau Plan Marshall » pour les banlieues. Ce diagnostic était fait notamment dans des articles prémonitoires publiés au début des années 90 par le meilleur connaisseur de ces questions, le sociologue Ahcène Zehraoui,.

La sonnette d’alarme a été également tirée par « Banlieuscopies », qui a disparu après la suppression de ses subventions, parce que son directeur avait osé parler d’Islam à un moment où c’était politiquement incorrect, surtout de la part d’un ex-militant laïciste et anti-communautariste. Mais la sociologie appliquée proposée par ce faire-valoir de la gauche caviar soulevait des interrogations en raison de ses activités parallèles à la Fondation Hassan II qui rapportaient des subventions de substitution à celles que la droite menaçait de supprimer à chacun de ses retours au pouvoir.

Ces experts préconisaient de mettre fin à une ghettoïsation qui avait été choisie par les municipalités des villes prospères refusant aux familles immigrées l’accès au Centre-Ville.
La ghettoïsation ajoute une dimension ethnique à des malaises provoqués par des problèmes sociaux résultant de l’inadaptation de l’habitat et de l’échec scolaire qu’aggravait le refus de toute subvention aux « tuteurs » voulant venir en aide aux enfants en difficulté. Les associations qui jouaient un rôle non-négligeable dans ce domaine, ont été privées de subventions après 2002. Ce qui a amené l’Etat français a solliciter l’aide des gouvernements maghrébins et africains subitement crédités d’une influence sur les petits-enfants, nés en France, de leurs ressortissants. La colère des jeunes de banlieue a surtout pour cause les discriminations à l’emploi, restées inchangées malgré le téléphone vert du GELD(Groupe d’Etudes et de Lutte contre les Discriminations) , où l’on ne retenait que les refoulements pour cause de faciès à l’entrée des… boîtes de nuit.

La responsabilité de cette dégradation incombe surtout aux gouvernements successifs, aux Conseils Généraux et aux municipalités qui connaissaient mieux que quiconque la gravité de ces problèmes. Mais il y avait chez les politiques une volonté commune d’ en parler le moins possible, au point qu’un grand responsable socialiste demanda aux chaînes de télévision, au début des années 90, de ne parler que des jeunes créateurs d’entreprises issus de l’immigration, plutôt que de faire des reportages sur les banlieues difficiles. « Cachez cette misère que nos électeurs ne sauraient voir », en somme.
La gauche porte une grande responsabilité dans cette explosion sans précédent, car ses promesses de lutte contre les inégalités sont souvent suivies d’une conversion au « réalisme » qui lui rapporte les satisfecit du MEDEF.

Alibis islamiste et féministe ; pêche aux voix dans les mosquées.

La droite a choisi la sur-médiatisation du CFCM et de « Ni Putes, ni Soumises » pour mieux utiliser les alibis « islamiste» et féministe. La mise en avant des « Grands Caïds » cooptés de ce Conseil a l’avantage aux yeux de la classe politique de faire oublier les échecs de l’intégration politique. Et la multiplication des déclarations de Fadéla Amara sert à dissimuler les ratés de l’ intégration sociale. Les gesticulations des membres de la Nomenklatura islamique qui utilisent la religion comme moyen d’ascension sociale et de promotion médiatique, et pour qui les bonnes relations avec le ministère de l’Intérieur sont une fin en soi, servent à détourner les regards des discriminations dont sont victimes les musulmans dans les partis politiques. L’attitude de J. P. Huchon avec Mouloud Aounit après les dernières élections régionales est révélatrice de l’ampleur des blocages qui empêchent un grand nombre de Français musulmans d’avoir les mandats électifs qu’ils méritent. Un agitateur professionnel comme Dahmane qui, après avoir perdu Radio Maghreb, s’est transformé en marchand de voix musulmanes, a permis au laïciste président du Conseil Régional de l’Ile-de-France d’organiser une réunion électorale à la mosquée de Paris. Ces compagnonnages montrent la préférence des politiques pour les musulmans qui confondent l’organisation de l’Islam avec la création d’une sorte de SOS-Racisme des mosquées servant surtout à la pêche aux voix. Ces calculs viennent de rapporter à ce « vitupérateur » un strapontin de « chargé de mission » au ministère de l’Intérieur, où il n’a pas de bureau. Il reste à savoir si cet agité va porter « bonheur » en 2007 au candidat éternel Sarkozy, comme il l’avait fait en 2004 avec Ali Benflis. Pour avoir omis de passer le bac, cet ex-maître d’externat dans un collège a toujours besoin de traduire en français correct sa « pensée » confuse. Mais rendu plus mégalomane par son entrée à l’Intérieur (où il voulait déjà se faire nommer en 1988 quand il se disait « socialiste »1 ), il prétend pouvoir ravir aux prochaines élections le siège de député du 18° arrondissement de Paris à Daniel Vaillant. Car il croit pouvoir bénéficier de l’influence électorale qu’il attribue à la mosquée de la rue Myrrha. Plus réaliste, le « recteur » de cette mosquée déchirée par les querelles pour le contrôle de la caisse, cherche un strapontin en …Algérie. Il a en effet adhéré- malgré ses passages au MDA de Ben Bella, puis au FIS- à la micro-formation berbériste d’Amara Benyounès(un proche de Hanifa Chérifi, maître-auxiliaire promue « chargée de mission » ministérielle parce que militante anti-voile, anti-langue arabe et anti-islamique), qu’il a rejoint après avoir fait campagne pour Taleb-Ibrahimi en 1999, puis pour Boutéflika en 2004, ce qui lui valut les foudres de Dahmane, qui a montré à cette occasion sa méconnaissance totale de la vie politique algérienne en croyant aux chances de Benflis, sur la base de l’accueil que lui avait réservé Raffarin.

Les véritables indigènes de la République.

Après l’attribution d’une « mission » indéfinie à ce véritable indigène de la République(qui donne l’impression de devenir bananière dans ces cas-là), le gouvernement a actionné Dalil Boubakeur, qui doit sa cooptation à la tête du CFCM au favoritisme interventionniste de J. Chirac, pour qui « la laïcité n’est pas négociable », sauf avec l’Islam. Les musulmans ne méritant pas les déplacements ministériels réservés aux religions de première zone, Boubakeur a été chargé d’aller présenter les « regrets » gouvernementaux à la mosquée de Clichy/ Bois, où il a été reçu à coups de cailloux, après que l’imam lui eut déconseillé de venir. En assumant ce rôle de télégraphiste d’un gouvernement qui s’était empressé de dénoncer la « judéophobie » attribuée aux musulmans par une mythomane se disant « agressée » dans le RER, mais qui ne daigne pas dépêcher un de ses membres dans une mosquée profanée, Boubakeur montre qu’il est lui aussi un indigène de la République qui accepte de mettre le CFCM aux ordres de ceux qui l’ont créé de toutes pièces pour les besoins des usages de l’Islam à des fins politiciennes.

La crise des banlieues a confirmé la faible audience de Boubakeur auprès des musulmans qui n’ont pas de mosquées. Les délégués des lieux de culte lui ont refusé leur confiance à toutes les élections du CFCM et des CRCM. On a pu vérifier que presque personne n’écoute le « recteur » quand son appel du 16 janvier 2003 à ne pas manifester contre la loi anti-voile a fait un bide.

La servilité du « recteur » préféré de Chirac est à l’opposé de la dignité des parents des deux adolescents électrocutés qui ont refusé de se rendre au ministère de l’Intérieur. C’est que la visite de ce ministère n’a pas le même effet sur « l’Islam d’en bas » que sur les « Grands Caïds », qui en sortent dans un état second si on leur a promis la taxe halal ou les commissions sur le pèlerinage. Au lieu d’en tenir compte, le turbulent ministre d’Etat chargé des « Affaires » islamiques, n’a pas trouvé mieux que d’actionner ses inconditionnels de l’UOIF qui, avant de proposer leurs services à la police, se sont autoproclamés autorité religieuse pour édicter une « fetwa »(sic) où ils ont été à deux doigts d’excommunier les jeunes émeutiers, oubliant que leur démarche les rapproche de « Takfir wa Hidjra »(Excommunication et Exil).

Vaines tentatives d’islamisation d’une crise d’essence sociale.

Ces initiatives traduisent une volonté d’ « islamiser » une crise d’essence sociale qui n’a rien à voir avec la religion. La grenade lacrymogène lancée sur la mosquée de Clichy/ Bois en pleine prière des Tarawih semble avoir été destinée à provoquer des réactions violentes de musulmans pratiquants, ce qui aurait permis d’obtenir un consensus de toute la classe politique appelant à une « union sacrée » contre le péril fondamentaliste, pour mieux continuer à taire ses responsabilités. L’obstination d’un Raoult (ex-ministre des Affaires Sociales, donc coresponsable du sous-développement des banlieues) à fournir quelques arguments à son nouvel ami Sarkozy -dont le manichéisme réduisait la crise à l’alternative : « l’ordre des barbus » ou l’état d’urgence- ne laisse aucun doute. Après avoir demandé à prendre la parole devant les fidèles à la prière de l’Aïd (lui qui voulait la « sanctuarisation de l’espace laïque », au moment de la loi anti-voile), le maire du Raincy prétend avoir entendu un incendiaire de voitures crier « Allah Akbar ». Cela rappelle le rabbin qui disait que son « agresseur » avait le même cri, jusqu’à ce que l’enquête prouve qu’il était l’organisateur de sa propre agression.
Finkielkrault a apporté une caution « philosophique » à ces tentatives d’islamisation d’une crise franco-française, en parlant de mouvement « ethno religieux », et en mettant la colère des jeunes sur le compte de leur refus d’ « aimer la France ». C’est une transposition mécanique à une réalité qu’il connaît aussi mal que B. H. Lévy de leurs théories communes sur la violence des Palestiniens qui serait intrinsèque à l’Islam et n’aurait rien à voir avec l’oppression israélienne. Ce militant passionné a réservé à Haaretz ses déclarations opposant les « Civilisés » aux « Sauvages » que B. Mégret hésiterait à formuler de la même façon. Partageant les vues de Liauzu2 sur « la colonisation utile », cette coqueluche des médias a fait croire aux lecteurs israéliens qu’il est censuré en France. Ce faisant, il continue sous une autre forme le combat des néo-conservateurs américains destiné à faire de la France le pays de l’antisémitisme, en truquant les chiffres et en imputant les incendies de synagogues à la « judéophobie » des Maghrébins, même si les enquêtes prouvent le contraire.

Un ministre dont on n’arrive même pas à retenir le nom surenchérit dans le même sens et s’est mis à jouer à l’apprenti- ethnographe en imputant la totalité des malaises des banlieues à la polygamie. L’islamologie politisée et l’ethnographie servent ainsi à expliquer les conduites de tout musulman par ses seules convictions religieuses, ou par son appartenance ethnique. Cette forme de racisme veut interdire l’application à l’islam et aux musulmans les apports des autres sciences humaines. Quiconque ose protester contre cette vision étriquée se voit accuser de « racisme anti-Blancs » dont la dénonciation recueille les signatures de quelques musulmans de service à la recherche médiatisation à n’importe quel prix.

L’an dernier, la commission parlementaire sur la délinquance présidée par Benisti a incriminé de la même façon l’usage des langues maternelles par les enfants d’immigrés, en attendant de les forcer à utiliser le français à la maison. La suppression du CAPES d’arabe semble faire partie de cette politique d’assimilation forcée que les zaïmillons de l’UOIF ne manqueront pas d’approuver en proposant un jour une « fétoua » interdisant l’usage de l’arabe dans les mosquées. Ils sont tout à fait capables de cette surenchère pour mieux se faire admettre, comme ils avaient censuré un texte du cheikh Qaradhaoui sur la Palestine, juste pour complaire à leurs nouveaux « amis » du CRIF avec lesquels les conseillers ministériels pour l’Islam leur fixent des rendez-vous. Mais pour le moment, leur médiocre connaissance du français les dispense de ce zèle, du moins jusqu’à la fin de la période d’amélioration de leur diction pour laquelle ils ont fait appel à un Français converti des Alpes-Maritimes.
Les émeutes de banlieues auront surtout montré la persistance de la tentation de désigner l’Islam comme bouc émissaire par une classe politique obstinée à minimiser ses propres responsabilités, qui sont écrasantes. Les musulmans de service habituels cherchent à cautionner cette fuite en avant. Il est probable que certains parmi ces marchands de voix (qui rappellent les » Ames Mortes » de Dostoïevski) auront quelques mandats électifs, car la classe politique sera obligée de tenir compte des constats de CNN sur l’absence totale de députés musulmans depuis 1962.

Discrimination positive et exception française.

Ces strapontins permettront à un clan de l’UMP de se glorifier d’avoir convaincu du bien-fondé de l’importation des USA de la théorie de la « discrimination positive », qui a valu à Aïssa Dermouche de quitter la haute fonction publique quelques mois seulement après la sur-médiatisation de sa nomination au poste de préfet juste pour amuser la galerie..

La « représentativité » des bénéficiaires de ce favoritisme-qui ne viendront pas des banlieues déshéritées- sera comparable à celle des peu crédibles Grands Caïds cooptés du CFCM.
Cette secousse a eu surtout le mérite de montrer que tout est à refaire en matière d’ « organisation » de l’Islam en France, qui a été bâclée selon des critères dont l’insuffisance a été largement démontrée, et qui était facile à voir du temps d’Alain Billon. Mais la pensée unique imposée par l’alliance temporaire entre les conseillers ministériels à l’Islam, les chroniqueurs religieux et les Grands Caïds rend impossible toute critique.

Les responsables politiques qui ont été jusqu’à mettre la baisse de la délinquance constatée il y a deux ans sur le compte des visites des Grands caïds au ministère de l’Intérieur doivent maintenant se rendre à l’évidence : ce qui sépare les jeunes des banlieues de la Nomenklatura islamique érigée en « représentation » de l’Islam par des conseillers ministériels prenant leurs désirs pour des réalités est aussi grave que la « fracture sociale » dénoncée courageusement en 1995. Celle-ci attend d’être résorbée par une politique qui ne soit pas tributaire des faux débats opposant « la discrimination positive » importée des Etats-Unis à une « exception française » dont les jeunes révoltés n’ont vu aucun avantage.

Pour sortir de l’ornière, la politique à suivre avec l’Islam devra également passer des gesticulations à un vrai débat sur la représentation du culte musulman, mais aussi des 5,5 millions de musulmans vivant en France. Cela suppose une vraie séparation de l’Islam et des Etats, en ce centenaire de la loi de 1905 qui n’aura jamais été appliquée à cette religion. Cela implique que soit coupé le cordon ombilical reliant le CFCM à la classe politique intéressée d’avoir à sa disposition un « Islam politique » actionné à des fins diplomatiques et pouvant servir à capter le « vote musulman ». Car, c’est un secret de Polichinelle, Chirac est le protecteur de Boubakeur tant que l’Algérie a les 70 milliards de dollars qui lui permettent de payer cash les avions Rafale et les contrats avec les PME proches de l’UMP.

Par fidélité à la branche opportuniste des Frères Musulmans qui compose avec tout pouvoir en place, F. Alaoui est devenu un inconditionnel de son « ami » Sarkozy. Il lui sait gré d’avoir ignoré les accusations de fondamentalisme proférées contre l’UOIF par la mosquée de Paris, en accord avec l’Elysée et un officier de l’ambassade d’Algérie ramené à plus d’humilité par les débâcles répétées du « recteur » aux élections. Pour éloigner tout soupçon, l’UOIF promet à l’Intérieur la liste des Salafistes non identifiés par les polices de l’Islam, et au CRIF celle des « judéophobes », réels ou supposés, que Taguieff ne peut pas trouver tout seul.

Hafiz est mécontent de n’avoir eu que la petite et médiocre émission islamique qu’il voudrait mettre au service du plan-média de Dahmane. Il est vexé de n’avoir pas été nommé à la tête de la Fondation, ni imposé par Sarkozy à la place de Boubakeur, dont il dramatise volontiers les problèmes de santé. Le général-major Larbi Belkheir a quitté la Présidence algérienne sans avoir donné suite à sa demande d’appuyer sa candidature à la mosquée. Le nouveau ministre des Affaires Etrangères, M. Bedjaoui reste sourd à ses appels malgré son hostilité ancienne à la famille Boubakeur. Il est ulcéré par le rappel du colonel A. A. Bendaoud dont l’influence et le savoir-faire n’ont même pas suffi à attribuer le bail des commerces de la mosquée à un cousin du petit avocat. Il est déçu par les campagnes du Monde en faveur de la nomination de Mustafa Chérif, candidat de certains généraux plus que de la Présidence algérienne à la succession du « frère » Dalil. Après avoir été longtemps manipulée par l’attaché de presse de la mosquée, la chronique religieuse du journal du soir, se méfie et de Hafiz et de son ami recruté pour abuser les journalistes. Les mauvaises langues attribuent à un proche de ces deux compères de la mosquée, déjà rompu à la manipulation, d’avoir trempé dans le jet de la grenade sur la mosquée de Clichy/ Bois.

Mais la publicité en faveur de M. Chérif, qui cherche à revenir sur scène par le biais des dialogues inter-religieux, indispose F. Beaugé, C. Simon et J. P. Tuquoi dit « qui tue quoi ? »).

Béchari s’est exprimé sur Al Djazira sur le plan Challe choisi pour les banlieues par Sarkozy à la place du plan Marshall, en regrettant ses excès de langage. Il a repris sa place au CFCM qui était occupée indûment par Boussouf, dont le salaire que lui verse la Fondation Hassan II, en tant que VIP siégeant place Beauvau risque d’être amputé, voire supprimé. Dans cette querelle pour les faveurs du Makhzen chérifien et celles de la place Beauvau, le « recteur » de Strasbourg est soupçonné de rouler pour le même clan marocain que Hakim Ghissassi que l’on soupçonne d’utiliser cette relation pour livrer les « secrets » de l’Islam en France au Monde, resté sarkozyste malgré tout. Grâce à Djazouli qu’il rencontre à la Fondation Hassan II, Ghissassi avait obtenu des subventions du ministère de la Ville pour apporter une caution « islamique » à « Ni Putes, ni Soumises », en organisant des colloques avec des municipalités sur les relations hommes-femmes en Islam. Il avait bénéficié également d’une mission-bidon de médiation au profit du maire anti-islamique des Ulis qu’il a aidé à identifier les « Salafistes », comme le font les délateurs de l’UOIF, et à mieux connaître les relations qu’entretient en Orient et au Maroc Abdelhakim Sefrioui, qui a contrarié la pêche aux voix musulmanes suggérée par Billon au maire chevènementiste. Pour relancer sa revue, Ghissassi, qui avait été le collaborateur et informateur de Kéchat, chercherait à prendre contact avec Chemseddine, l’ancien trésorier de la mosquée de la rue de Tanger. Car celui-ci vient de partir avec la caisse récemment renflouée par les quêtes apparemment destinées à financer le projet pharaonique d’agrandissement, mais qui servent d’abord à améliorer le standing de vie de Kéchat qui veut arborer autant de signes extérieurs de richesse que Dalil Boubakeur, Khaled Bentounès (toujours vénéré par d’anciens proches du « recteur » du XIX°, malgré ses mises en garde anti-maraboutiques) et Fouad Alaloui. Ghissassi minimise ses conflits avec Kéchat depuis que ce dernier cherche à manipuler les jeunes fondateurs du « Collectif Hamidullah », aux finalités plus financières qu’intellectuelles. Pour ratisser large, ce Collectif a ajouté Malek Bennabi à la liste des personnalités méritant des célébrations, avant même l’étude de leurs œuvres, et pouvant convaincre les donateurs sollicités pour financer la Fondation que la FNMF cherche à contrôler, laissant l’émission islamique à la mosquée de Paris qui propose de confier la Commission de l’audiovisuel à Benamara, aide-comptable (mais frère d’un officier de renseignement) déçu par les maigres résultats de la Commission du pèlerinage. S. Naddour, qui avait été « président » de la commission de l’audiovisuel est mis sous cloche depuis l’annonce du départ de Bendaoud, qui l’avait « créé » attaché de presse.

Béchari est surtout content de son retour au CFCM, après avoir marqué des points contre le clan du Makhzen marocain qui utilise Boussouf, Ghissassi et les autres apprentis-zaïmillons pour le marginaliser. Ce faisant, il prend pour argent comptant les promesses de laisser contrôler la Fondation, qui n’existe toujours pas, et qui semble avoir une finalité médiatique en servant aux Chiraquiens à répliquer aux propositions de Sarkozy concernant le financement par l’Etat des mosquées.

Mais Béchari entretient surtout de bonnes relations avec M. Aubry et F. Hollande. Certains nostalgiques d’Urbatechnic(dont M. Aubry ne fait pas partie) voudraient bien voir cette relation amener les Qataris et les Libyens, qui rivalisent avec l’action islamique des Séoudiens, à consentir des financements électoraux occultes comparables à ceux de la Sonatrach algérienne des années 80.

K. Merroun, qui n’a même pas pu se faire inviter comme simple auditeur aux « Leçons Hassaniennes » du dernier Ramadan à Rabat, est pour Sarkozy quand il est à la place Beauvau, et promet des voix, quand il est à Evry, à M. Valls.

L’excité Abdelatif M’sibek croyait pouvoir continuer à loger au siège du CFCM, faute d’avoir obtenu la chambre que la mosquée de Paris mettait à la disposition de Marchiche pour récompenser sa dénonciation de Béchari, et son apologie obséquieuse du « frère Dalil » dans la presse algérienne, à la manière de Driss al Basri qui règle ses comptes avec le Makhzen en se faisant le défenseur des thèses algériennes dans le Watan. Mais malgré ses relations privilégiées avec l’autoritaire Leschi, directeur du Bureau Central des Cultes (en fait du seul culte musulman), il doit retourner à Toulouse, car les choix de Leschi ne sont pas toujours ceux du ministère. Surtout quand il a voulu ignorer le jugement du tribunal de Saint-Etienne défavorable à Boussouf, en s’inspirant d’une singulière pratique coloniale qui a permis à Hamza Boubakeur de sévir pendant 25 ans, malgré la condamnation par le Conseil d’Etat de sa nomination. Dans son argumentation en faveur de Boussouf et de M’sibek, Leschi révèle l’existence d’un accord secret « garanti par l’administration » et sans doute obtenu après des négociations avec les ambassades concernées, dont les exigences tracent la ligne à suivre par le ministère de l’Intérieur, où l’on ne parle pourtant que d’ « Islam de France ».

En fait, les tentatives de putsch de Marchiche(de Rabat), Boussouf (du Rif), M’sibek(de Meknès) et autres Ghissassi(de Taza, d’où son parti-pris pour Alaoui originaire de la même ville) ont buté sur la cohésion du « groupe d’Oujda » entourant Béchari, qui compte sur son implantation dans les centaines de mosquées de la FNMF plutôt que sur les fluctuantes relations avec le Makhzen.

Tous ces sous-courants de « l’Islam marocain » cherchent à bénéficier de la « baraka administrative », en se disputant « l’agrément » de Dalil Boubakeur. Les gagnants aux élections du CFCM et du CRCM implorent celui qui les a perdues toutes : c’est le monde à l’envers.

Cette provisoire lune de miel algéro-marocaine reprend au moment où la succession du cheikh Abdeldjebbar, le chef de la confrérie Tidjanyia décédé fin novembre à Aïn Madhi, oppose la branche algérienne de cet ordre a ses branches marocaine et africaine subsaharienne. Ni Boubakeur, ni Boussouf, ni Béchari ne sont au courant de la vie compétition pour imposer un successeur au cheikh disparu.

Il reste enfin à savoir si l’interventionnisme de l’administration ira jusqu’à la cooptation dans le bureau du CFCM, avant les prochaines élections, des musulmans du Mali pour récompenser la grande mobilisation des 309 associations de ce pays afin de pacifier les banlieues, après l’intervention solennelle télévisée de leur président. Après tout, Leschi pourra toujours invoquer un autre « accord secret » pour accroître le nombre des Etats représentés au CFCM. L’invocation de ce conseil pourra ainsi enrichir le bagou des diplomates et des missions parlementaires chargés de l’aggiornamento de la « Françafrique ».

La Fondation des Œuvres de l’Islam : Caisse verte et caisses noires.

Qu’il s’agisse de l’Islam ou de l’immigration, la France ne « respecte » que ceux qui se mettent sous la protection d’une dictature qui n’est accordée qu’aux illettrés, aux corrompus et aux folkloriques. Elle se méfie ou méprise tous les autres. Car la classe politique française est restée stalinienne en continuant d’être inspirée par la question du célèbre socialiste géorgien à Churchill : « le Pape ? Combien de divisions blindées »?
En attendant, le projet de « Fondation pour les œuvres de l’Islam », cette caisse verte susceptible de devenir rapidement une caisse noire, semble oublié après le manque d’empressement des donateurs orientaux sollicités par voie diplomatique. Les souvenirs des premiers financements de l’Institut du Monde Arabe, perçu comme moyen de recycler les pétrodollars avec la « culture » comme prétexte, n’encouragent guère la générosité dans ces milieux ultra-libéraux branchés sur les Etats-Unis et nourrissant une grande méfiance envers le jacobinisme centralisateur et dirigiste français, surtout lorsqu’il est appliqué à la seule religion musulmane, malgré la laïcité de l’Etat.

L’émission islamique s’enfonce un peu plus dans la médiocrité en faisant du culte de la personnalité(de Dalil Boubakeur) l’axe principal de sa ligne éditoriale, sans que la commission de l’audiovisuel du CFCM puisse y remédier, Ghaleb et Hafidi acceptant d’avaler toutes les couleuvres pour un plat de lentilles. Son nouveau réalisateur a été imposé par Hafiz, sur recommandation de Baba-Miské qui s’est « retiré », non sans avoir négocié pour son fils un salaire comparable au sien. Lui qui avait convaincu Motchane et Billon de le maintenir en place en leur faisant croire que son désaccord avec Bentabed avait pour seule cause la tentative de celui-ci de débrouiller un salaire de France 2 à sa fille, alors qu’il s’agissait d’une tentative d’extorquer 100.000 Francs à Connaître l’Islam prétextant des honoraires à verser à Me Levantal. Cet avocat s’était contenté de 5 millions après avoir renoncé aux 22 millions de francs qu’il réclamait à France 2 pour « France Méditerranée Production », une société de co-production créée par Baba-Miské et Tolbi pour faire main basse sur l’émission islamique, qui leur a servi à faire la quête en Orient pendant 5 ans. Quand les sources orientales se sont taries, Baba-Miské et Tolbi se sont tournés vers France 2 pour lui réclamer la rémunération des émissions qu’ils avaient pourtant promis de fournir gratuitement. Pendant ces années folles, Baba-Miské était à la fois actionnaire et salarié de FMP. Profitant d’une hospitalisation de Bentabed, il lui a pris son titre de producteur-délégué, ce qui ajoutait un juteux cachet aux versements de FMP.

Tous ces trafics ont été rendus possibles par R.Weexteen, le conseiller occulte de Joxe pour l’Islam, qui a introduit à l’émission cet intrigant sans légitimité islamique, ni médiatique, pour le consoler de ses déboires professionnels à l’UNESCO, qui faisaient suite à ses démêlés avec le CNRS, puis avec l’université Paris 8, où il a été remercié deux fois quand on s’est aperçu que les « enquêtes de terrain » invoquées pour justifier de longues absences de Paris (où l’attendaient les étudiants), n’étaient autres que des missions politiques au profit du Polisario. Ce singulier précédent éclaire sur les usages réels qui sont faits de « l’organisation » de l’Islam, qui se porterait nettement mieux en le laissant désorganisé.

Le dernier copinage à l’émission islamique, béni en haut lieu, a eu lieu sans aucune procédure de consultation des béni-oui-oui de Vivre l’Islam. Il a bénéficié à D. Beghoura qui invoque une vague protection héritée du passage d’un de ses « cousins » dans le cabinet de Abdelkader, Rahmani, ex-« gouverneur » d’Alger qui avait été limogé par Boutéflika, avant d’être réintroduit par ses protecteurs galonnés comme ministre de l’Environnement.

Néo-colonialisme islamologique, paternalisme mémoriel et forces d’appoint.

Le slogan de la formation des imams francophones est moins claironné qu’avant. L’UOIF, pour qui, en matière de formation, hors de Château-Chinon, point de salut, semble avoir réussi à mettre en garde l’administration contre M. Mestiri, son ennemi intime. Sur la base d’un article complaisant du Monde, dont le jeune chroniqueur religieux ignorait alors qu’il était manipulé, au même titre qu’Eric Geoffroy dans le cadre de la féroce compétition entre Grands Caïds pour le monopole de la formation, Mestiri s’était cru chargé de cette mission par l’Etat, après les désillusions de Daniel Rivet3 . Après le départ de L. Ferry, qui lui avait commandé un rapport effarant sur la formation des imams, cet historien qui ignore tout ce qui s’est passé à l’Est d’Oujda, trouve plus réaliste, et plus lucratif, de former des policiers chargés de surveiller les imams. Il s’emploie à déduire du colonialisme paternaliste de Lyautey une politique musulmane néo-coloniale inspirée des activités para-policières de R. Montagne, à qui il voue, avec F.Pouillon et L. Valensi, une admiration sans bornes. En sortant Rivet des archives de la bibliothèque royale de Rabat, le gouvernement Raffarin a montré que sa connaissance de ces questions est aussi rudimentaire que celle d’Allègre et de Jospin, qui sabotèrent plusieurs projets d’institut d’enseignement de l’Islam.

Le sabotage de l’Ecole des Hautes Etudes Islamiques proposée par D. Motchane avait été précédé d’une dénonciation de ce projet par Alaoui(actionné par J. Cesari), Béchari(qui a actionné Romans pour interpeller Chevènement à l’Assemblée) et Boubakeur(auteur de 12 pages à Le Carpentier4 expliquant la non-séparation de l’enseignement et de la mosquée). Ce sabotage a été récompensé par A. Billon, l’ex-collaborateur d’Oufkir dans les années 70,qui souffrait d’avoir été maintenu à l’écart de la préparation du projet d’Ecole des Hautes Etudes Islamiques par Motchane. Cet ex-député PS de Paris, élu au moment de la « vague rose » de juin1981, avait été nommé « inspecteur de l’équipement » en 1986, sur intervention de F. de Grossouvre(qu’il avait connu au Maroc dans les milieux du renseignement et des financements occultes) en échange du retrait de sa candidature aux législatives de mars 1986, au profit de Cambadélis. Billon a quitté le PS avec l’impression d’avoir été victime d’une « conspiration trotskiste ». Mais il est resté aussi attaché que ses ex-camarades socialistes au délabrement intellectuel de l’Islam en France, croyant pouvoir en faciliter les manipulations. Une sociologie électorale sommaire lui faisait croire que les « grands caïds » étaient en mesure de faire voter Chevènement pour la campagne duquel il a été faire la quête en Orient. Il a surestimé l’influence électorale de l’UOIF, au vu de l’affluence au rassemblement islamo-affairiste annuel organisé par cette Union qui n’a en fait que 25 mosquées. Le malheureux croyait que la solidarité avec l’Irak en 1991 allait amener la totalité des électeurs musulmans à voter pour le « Che », qui a été surtout jugé en fonction de sa serbophilie et de sa complaisance avec l’effrayante théorie du nettoyage ethnique. Faute d’avoir convaincu le regretté Hariri de compléter les versements irakiens au MDC, Billon s’est contenté des prébendes de Khalifa que Raghid Chemmaa (l’ex-patron de radio-Orient) acceptait de lui reverser. En 2002, il a essayé de se faire recommander par les grands caïds auprès de Sarkozy, qui ne pouvait avoir dans son cabinet un ancien député socialiste.

Chirac et Sarkozy ont un point commun : ils mirent en avant de vrais indigènes de la République pour répondre à des adolescents refusant le système de l’indigénat. Dominique de Villepin sort bénéficiaire dans les sondages de cette crise des banlieues dont Sarkozy voulait profiter à la manière de Raffarin après la loi anti-voile. Le match Villepin-Sarkozy continuera sous d’autres formes jusqu’en 2007 et d’autres avatars feront oublier les voitures brûlées qui seront remboursées par les assurances dont les aides étatiques dépassent les subventions retirées aux associations par Raffarin, qui se voulait pourtant le chantre de la « proximité ».
Mais les mots de Sarkozy et les sobriquets de ses amis, qui se sont avérés plus arabophobes que les mégrétistes en traitant Beggag de « bicot , seront difficilement oubliables5 . Leur souvenir fait perdre à Sarkozy le capital de sympathie qu’il avait dans la communauté musulmane. Les foucades peu « civilisées » (comme dirait Finkelkrault) de Dahmane(le bourricot de Sarkozy) aggraveront cette désaffection irréversible, qui touchera toute la droite si celle-ci ne compte que sur « ses » indigènes comme Boubakeur, Alaoui et Touazi. Au cours d’une réunion organisée à la fin du Ramadan, ce dernier s’est fait huer par ses anciens amis d’UNIR quand il a été présenté comme un « collaborateur » de Douste-Blazy, l’artisan du révisionnisme de l’histoire coloniale à des fins électorales, qui quittera sans doute le Quai d’Orsay sans avoir pu visiter l’Algérie où la loi du 23.2. 2005 est durement contestée.
Touazi est concerné par la crise des banlieues, car il a obtenu des subventions en échange de promesses de s’occuper des jeunes des quartiers difficiles. Mais on l’a vu plus souvent dans les Emirats qu’à Sevran, ou à la cité des Chamards de Dreux. Ses voyages en Orient serviraient à approvisionner des caisses noires électorales.

Les socialistes cherchent à bénéficier de la colère contre Sarkozy. Ils devraient être prudents, car celui-ci a pour inspirateur lointain J. Moch, un Ayatollah de la SFIO et ministre de l’Intérieur à poigne de la IV° République, qui a traité le Sultan marocain de bicot, et à faire tirer sur une manifestation ouvrière autorisée, faisant 7 morts, dont 5 musulmans.
« La droite et la gauche, ce n’est pas la même chose », a dit Mauroy en 1988, quand Soissons et Stoléru étaient ministres de Rocard. S’agissant de l’Islam, il semble bien que c’est « blanc bonnet, bonnet blanc ».

L’Islam en France sortira de l’indigénat dans lequel veulent encore le maintenir tous les nouveaux usagers (laïcistes) du religieux à des fins politiciennes lorsqu’il aura des représentants aussi dignes et courageux qu’Aimé Césaire.

Mais tous ceux qui auront ce courage seront vite accusés de Salafisme, ou de Judéophobie, et par les actuels musulmans de service, et par les tuteurs laïcistes de l’Islam politique français, que relayeront les chroniqueurs religieux, selon leurs réflexes habituels.
Les premiers veillent à rester politiquement et islamiquement corrects, en ne revendiquant rien qui puisse nuire à leurs bonnes relations avec l’Intérieur.
Les seconds s’emploient à empêcher l’émergence d’un mouvement qui ratisserait large en revendiquant l’intégration sociale, l’intégration politique, l’indépendance du culte musulman, le droit à la mémoire des crimes coloniaux, celui d’être solidaire avec les Palestiniens et celui de critiquer les turpitudes de la « Françafrique ».
Cette coalition de plusieurs catégories de contestataires fait néanmoins crier à la « concurrence des victimes » des pétitionnaires plus nuancés que Finkielkrault et moins maladroits que Liauzu6. Mais les signataires de ce texte restent paternalistes et sont eux aussi dans la « concurrence des victimes ». Cherchant à disqualifier toutes ces revendications en mettant l’accent sur certaines déclarations spontanées de Dieudonné, ces moralistes (Vidal-Naquet, Wievorka, Gèze, Stora et quelques autres) font état de leur craintes de voir se développer de nouvelles solidarités qui accorderaient moins d’importance à la lutte contre l’antisémitisme. Cette manière de subordonner l’exorcise des « démons coloniaux » à la lutte contre le « Grand Satan » qu’est, à leurs yeux, l’antisémitisme prend la forme d’un choquant marchandage. On est embarrassé par des signataires comme celle d’un « télé-historien » qui a été très actif en 2001-2002 pour préserver la mémoire de F. Mitterrand qu’ont éclaboussée les révélations du général Aussaresses sur le rôle du Garde des Sceaux du gouvernement G. Mollet dans l’élimination de Larbi Ben M’hidi. L’attachement au mitterrandisme a inspiré des attitudes de type révisionniste, voire négationniste, notamment à propos des viols de musulmanes par les soldats français. Ce révisionniste a mis sa plume au service de la campagne électorale de L. Jospin, en accord avec E. Plenel qui a orchestré au Monde la réaction à la baisse du candidat socialiste à la présidence de la République dans les sondages.
C’est dire l’insuffisante crédibilité de ces moralistes, malgré leur bienveillance encore paternaliste pour les descendants des « Damnés de la terre ».

En fait, chacune de ces côteries intellectuelles refuse implicitement à ces nouveaux Français le droit de penser par eux-mêmes, comme les politiques leur dénient celui de s’organiser en dehors des sentiers battus.

Mais peut-on continuer à essayer de transformer en force d’appoint une élite issue d’une communauté de 5,5 millions d’individus à qui l’on marchande encore le droit d’avoir une âme, sous prétexte que leurs parents acceptaient de raser les murs en ne sortant pas des tâches économiques pour lesquelles on les avait fait venir ?


* Avec l'autorisation de l'auteur


NOTES
Remonter
Avant 1988, Dahmane avait fait adhérer R. Weexteen à l’association « Génération 2000 » créée dans le sillage de l’Amicale des Algériens, dont le lobbying pouvait influencer la nomination du chargé des relations avec le Maghreb au PS. Il espérait une réciprocité du nouveau conseiller aux Cultes de Joxe, qui mit fin à toute relation avec lui une fois au ministère. Pour se venger, Dahmane s’est mis au service d’une officine élyséenne chargée de contrecarrer les propositions du CORIF. Pendant la crise du Golfe de 1990, sans être invité, il s’est rendu avec le CORIF à la Mecque pour faire un rapport sur Abdallah Benmansour, secrétaire général de l’UOIF et membre du CORIF. Sur la base des indications concernant les contacts avec les milieux orientaux, Benmansour a été catalogué « fondamentaliste », et cela a apporté à l’officine élyséenne plus ou moins bien renseignée par Dahmane un argument supplémentaire pour décrier le CORIF. Dahmane a souvent proposé ses services pour ce genre de « mission » avec leur part d’affabulation, voire de délation mensongère, mais permettant toujours de compléter son petit salaire. Il a toujours eu des serviteurs pour le seconder dans ces besognes : M. Renard(qu’il a fait tabasser), A. Hafidi, Rachid Benyoub, Dhaou-Meskine, le faux inspecteur des imams de la mosquée de Paris dont on ne connaît que les pseudonymes, des collaborateurs de Dalil quand ils le prenaient pour un « cousin » du recteur, le « conseiller politique » du « recteur » de la mosquée de la rue Myrrha mis en contact avec lui par le faux inspecteur,…
Bon connaisseur de l’histoire des dockers tunisiens, Liauzu a rendu un service inespéré à Douste-Blazy en publiant un texte dans le Monde pour démontrer que le « fait colonial est ambigu », et défendre l’autonomie de la recherche par rapport au pouvoir politique. Mais deux de ses co-signataires avaient accepté de faire partie d’une commission d’histoire officielle de la guerre d’Algérie que Jospin voulait créer quand il croyait à l’utilité électorale de la dénonciation de la torture pratiquée en Algérie. Le texte de Liauzu s’en prenait aussi à Boutéflika. Ne se contentant pas des répétions des communiqués officiels sur la « mémoire blessée », et omettant de parler de la mémoire censurée à des fins de bonne conscience, le président algérien a bel et bien fait reculer le gouvernement français puisque son chef vient de rappeler, avec beaucoup de bon sens, que le Parlement n’est pas compétent pour écrire l’histoire. Mais Liauzu croit que c’est grâce à son texte. Il est comme le coq qui impute le lever du soleil à son chant matinal…
La mosquée de Paris voulait que l’Etat finance son Institut fictif pour y former des imams. L’UOIF faisait croire que le centre de Château-Chinon était mieux placé pour bénéficier de l’aide de l’Etat, en échange de cette mission de formation, dont personne n’a étudié les modalités. N’ayant pas d’ « institut », Béchari se sentait hors-course et a fait croire, grâce à la crédulité du chroniqueur du Monde, que l’Etat bénissait une troisième solution passant par la FNMF et Mestiri. Il s’agissait plus de la personne de Mestiri que de son « Institut » qui est certes moins fictif que celui de la mosquée, mais où l’amateurisme islamologique a une finalité financière autant qu’à Château-Chinon.
Qui dirigeait le Bureau Central des Cultes avant l’arrivée du bienveillant Vianney Sevaistre .
Dans la mémoire des musulmans en France, les incivilités de Sarkozy resteront classées à côté de son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, qu’il a rappelée dans un discours musclé à…Jérusalem. Il fait partie de ceux qui préfèrent le maintien de l’alliance entre les généraux turcs et Israël à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, qui mettrait fin à cette relation privilégiée.
La formule « concurrence des victimes » est empruntée au titre d’un livre de J. P. Chaumont consacré aux rivalités entre anciens déportés et anciens résistants de la deuxième guerre mondiale. Voir le texte « Démons français », le Monde du 5.12. 2005

 

 

2 - Article du Figaro, du 15/10/2007, relatif à Dhaou Meskine (dirigeant du CIF - Conseil des imams de France, dont Séfrioui était le trésorier). Ce texte évoque des connexions au Maghreb et en Arabie Saoudite. M. Meskine mis en cause dans une affaire de détournement de fonds, était défendu par l'avocat sioniste Gilles William Golnadel.

Enquête sur l'imam de Clichy-sous-Bois

Jean Chichizola
15/10/2007 | Mise à jour : 16:01 | .
OFFICIANT à Clichy-sous-Bois, l'imam Dhaou Meskine est-il simplement un gestionnaire douteux ou un dangereux terroriste ? Figure de la communauté musulmane du «9-3», et créateur du premier collège privé musulman de France, le religieux a été mis en examen, avant d'être placé sous contrôle judiciaire, le 23 juin, par le juge d'instruction Philippe Courroye pour «financement du terrorisme, non justification de ressources et abus de confiance aggravé», le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Une grave accusation et une affaire apparemment limpide. Seul problème : ce même 23 juin, le chef de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) remet son rapport au parquet de Paris. Dans ce document, que Le Figaro a pu consulter, le policier indique que «l'enquête menée sur l'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement du terrorisme n'a pas permis de confirmer, à ce stade de l'enquête, les suspicions initiales, tant sur les éléments relevés en perquisition que des déclarations des mis en cause». Le policier souligne que Dhaou Meskine tient «un discours largement modéré et ouvertement pluraliste, insistant sur les bonnes relations qu'il s'efforce d'entretenir avec les représentants des communautés juive et chrétienne».

«Un examen plus approfondi»

L'OCRGDF ne peut être soupçonné de laxisme : le rapport d'une vingtaine de pages accuse la famille Meskine de «plusieurs faits d'abus de confiance» au préjudice d'associations animées par l'imam : acquisition et rénovation de deux biens immobiliers en Normandie, à travers une SCI familiale utilisant les fonds des associations ; emploi de salariés des associations pour leur entretien et financement du train de vie de Dhaou Meskine. Des faits sérieux mais loin du terrorisme.

Les enquêteurs soulignent, certes, que «certains points relatifs aux aspects du financement du terrorisme et des actions violentes méritent un examen plus approfondi», comme ses relations avec un financier saoudien et un islamiste tunisien lui ayant prêté 8 000 euros. Deux hommes que Dhaou Meskine affirme ne pas connaître. L'imam, selon le rapport, est également entouré de «sympathisants du mouvement islamiste tunisien Ennahda».

L'information n'a rien d'une révélation : les services de renseignement connaissaient ces liens mais, selon eux, Dhaou Meskine a pris ses distances. «Il a sans doute commis des infractions financières, lâche un policier, par manque de scrupules ou de formation mais il ne fait pas partie du monde de l'islamisme radical francilien.»

Plus encore, le disciple présumé de Ben Laden soutient... le dialogue interreligieux. Président des communautés juives de Seine-Saint-Denis, Sammy Gozlan rappelle que, en 2002, l'imam, qui déjeunait récemment avec l'évêque de Saint-Denis, a aidé une école juive d'Aubervilliers dont les bus scolaires avaient été incendiés et qu'il n'a cessé de condamner les agressions antisémites.

Dhaou Meskine est-il alors un dissimulateur machiavélique ou un religieux injustement accusé ? L'enquête tranchera.

 

 


3 - Extrait d'un blog communautaire juif, datant de juillet de 2006, traitant de l'affaire policière de Dhou Meskine, évoquant Gilles William Golnadel, et où on voit Jean-Yves Camus, sioniste notoire, prendre la défense de Dhou Meskine. (blog http://blogoptimist.typepad.com/opa/, à sa page http://blogoptimist.typepad.com/opa/2006/07/solidarit_judom.html).

 

04 juillet 2006

Solidarité judéo-musulmane
Le secrétaire général du Conseil des Imams de France, Dhaou Meskine a été interpellé avec seize de ses proches le 20 juin dernier. Après avoir été placé en garde à vue, il a été mis en examen et laissé en liberté sous contrôle judiciaire trois jours plus tard. L'imam a été mis en examen pour « financement du terrorisme, non-justification de ressource et abus de confiance aggravé », le tout « en relation avec une entreprise terroriste » par le juge financier Philippe Courroye.

« Cette incrimination est inouïe, invraisemblable » a répliqué l’avocat de Dhaou Meskine, Me Gilles William Golnadel. « Mon client est un modèle d'intégration et de modération. Cela fait des années qu'il oeuvre pour le rapprochement des communautés religieuses et je suis persuadé que ce n'est pas une façade » a déclaré Me Golnadel à l’Agence France Presse.

Me Golnadel qui se présente comme un « juif de combat », avait assuré en 2002 la défense de la journaliste italienne Oriana Fallaci et du géopolitologue Alexandre Del Valle.

04 juillet 2006 à 17:12 | Lien permanent
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Voici les sites qui parlent de Solidarité judéo-musulmane:
Commentaires
Que Meskine soit innocent est une chose, assez vraisemblable. mais son conseil des imams a quand même pour co-responsable le fondateur du comité cheikh yassine, et membred du bureau de campagne de Dieudonné, Abdelhakim Sefrioui.


Rédigé par: jean-yves camus | le 04 juillet 2006 à 18:12

Pourquoi cette nécessité de rappeler qu'il défendit, un jour, Oriana Fallaci ? A t-elle été son seul dossier ?

Bien sûr que non. Mais dans le "politiquement correct" (qui dicte la conduite de nos deux journalistes), défendre une femme qui dénonce l'islamisme et la culture de l'Islam, qui n'a rien de commun avec nos valeurs, est un grave péché.

Goldnadel, c'est sûr va se faire une "nouvelle santé" avec son client musluman.

N'est-ce pas ?

Victor PEREZ

Rédigé par: Victor PEREZ | le 05 juillet 2006 à 12:55

Victor,
Non, bien sûr, Oriana Fallaci n'a pas été le seul dossier de GWG. Il a aussi défendu (avec succès!) une candidate du parti d'extrême droite "Alsace d'Abord".

Nota: le point sur l'enquête autour de Dhaou Meskine, avec un papier de Jean Chichizola dans le Figaro de ce matin: http://www.lefigaro.fr/france/20060705.FIG000000008_enquete_sur_l_imam_de_clichy_sous_bois.html

Rédigé par: Johan | le 05 juillet 2006 à 18:38

Johan,

Pourquoi répondez vous, à nouveau, à côté de la question ?

Je vous rappelle la dite question : Etes vous obligé de rappeler le CV de Goldnadel pour nous causer de Solidarité judéo-musulmane ?

D'autant plus, il me semble que la justice n'a pas censuré les livres de cette dame. Seriez vous mieux à même que les Juges de savoir qui est condamnable ou non ??

Par ailleurs, ceux qui sont à l'extrême droite, ont ils le droit à un avocat librement choisi ou doivent ils demander une autorisation à la gauche que vous représentez ?

A ne voir que d'un seul oeil, autrement dit être victime du "politiquement correct", fait de vous des "handicapés" de la réfexion.

Et c'est votre prose que l'on retrouve dans les médias.

Pauvre France.

Victor PEREZ


Rédigé par: Victor PEREZ | le 06 juillet 2006 à 13:26