Site internet http://www.aredam.net
Voir les nouveautés sur le site : http://www.aredam.net/divers.html
Titre de cette page :
http://www.aredam.net/thierry-meyssan-jacques-chirac-journaliste-disparu-1977-banque-japon.html
Nouvelles de notre colonie masquée, la
France :
Article tiré du Réseau Voltaire
(voltairenet.org/fr) en date du 13 octobre 2008, où Thierry Meyssan
(son directeur) annonce avec une semaine d'avance, ce qu'annonce la propagande
du régime capitalo-sioniste au sujet d'une opération d'élimination
définitive de Jacques Chirac, comme le fait Le Parisien, ce jour,
dimanche 19 octobre 2008, par un articulet relatant que l'affaire à
l'instruction d'un journaliste français disparu en 1977, enquêtant
sur un supposé compte bancaire attribué à Jacques
Chirac, dans une banque japonaise, avançe, car les documents en
possession du juge d'instruction, provenant des services secrets, ont
été déclassifiés, et sont donc utilisables
par la justice (un miracle double !).
Le régime capitalo-sioniste, dont la direction
gîte aux deux extrémités d'un axe Amérique
du Nord -Israël, a entrepris de nettoyer totalement la classe politique
française, pour ne la laisser peuplée que de clones sarkoziens.
Alors qu'auparavant, la classe politique française était
peuplée d'un personnel du type "lieutenants", dotés
de la capacité de prendre des initiatives, le régime capitalo-sioniste
actuel, qui a pris le pouvoir en France, n'accepte maintenant que des
"seconde classes", obéissants comme des cadavres, et
dépourvus de toute capacité d'initiatives, entièrement
sous contrôle. Il faut donc nettoyer, éliminer de fond en
comble, tous ceux qui sont encore capables de déranger ce nouvel
aménagement (et ceux qui peuvent rappeller l'ancien ordre, l'ancienne
époque), de la gouvernance rapprochée de la population,
du bétail de base, ce qui est le rôle traditionnel, dans
le régime de la fausse démocratie occidentale, dévolu
à la classe politique, organe qui n'est en vérité
guère autre chose qu'une clique aux ordres et corrompue de garçons
vacher.
Il est vrai que cette classe de factotum du capitalisme
(qui comprend tous les partis, depuis ceux de l'extrême gauche jusqu'à
l'extrême droite, tous les syndicats et associations de la "société
civile", incluant les anarchistes et autres organisations "marginales"
et sur mesure de fausse opposition d'Etat) était déjà
bien peu ragoûtante avant la venue du sous-préfet américano-israélien,
qui n'est de plus qu'un simple agent des services spéciaux américains
: Nicolas Sarkozy, mais au moins, cette classe ne servait pas le camp
de l'étranger, et ne participait pas au pillage et au démantèlement
général du pays, comme ce qui se passe actuellement, avec
le détournement vers les USA des centaines de milliards d'euros,
sous prétexte d'une crise bancaire organisée sciemment,
menée tambours battants, préméditée depuis
plusieurs années, à la fin d'asseoir la suprématie
des américano-israéliens sur le système bancaire
mondial, permettant la perpétuation de l'hégémonie
de cette caste américano-israélienne sur le déclin,
qui dégénère à toute allure, sur la planète.
Lire la page du Parisien annonçant le début
de la campagne de destruction de Jacques Chirac :
http://www.aredam.net/debut-destruction-jacques-chirac-vengance-americano-sioniste.html
Article du Réseau Voltaire du 13 octobre
2008 :
Entretien avec un dissident français contraint
à l’exil :
(depuis Beyrouth - Liban)
13 octobre 2008
« Si j’avais plié, je n’aurais pas eu
à partir »
_________________
La fermeture des bureaux français du Réseau Voltaire et
l’exil de son président suscitent bien des interrogations.
Certains commentateurs y ont vu la fin d’une aventure ; d’autres
au contraire, observant que ces décisions n’ont pas diminué
la combativité du Réseau, ont essayé de savoir ce
qui les avait motivées. Thierry Meyssan s’en explique ici.
Il décrit une France, placée sous le contrôle des
services états-uniens, où une opinion publique anesthésiée
n’a pas conscience du contrôle politique. À ses yeux,
il y avait péril en la demeure et la menace qui l’a contraint
à partir ne tardera pas à s’exercer sur d’autres.
__________________
Vous avez quitté la France il y a un an, en septembre
2007. Vous n’êtes pas n’importe quel expatrié
: vous êtes connu dans le monde entier comme l’initiateur
du mouvement de contestation de la version gouvernementale des attentats
du 11 septembre, le leader d’un mouvement anti-impérialiste,
et dans certains pays vous êtes présenté comme le
principal dissident occidental. Pourquoi avez-vous été contraint
à l’exil ?
Thierry Meyssan : En décembre 2002, le secrétaire US à
la Défense Donald Rumsfeld a signé la directive 3600.1 visant
à discréditer ou à éliminer des personnalités
françaises qui s’opposaient à la Guerre globale au
terrorisme [1]. Cette liste comprenait en premier chef Jacques Chirac,
puis de grands industriels, j’y figurais en plus à cause
de mon travail sur le 11-Septembre.
On était trois mois avant l’invasion de l’Irak. C’était
l’époque de l’hystérie anti-française
à Washington. Les services secrets français ont été
informés que des assassinats avaient été sous-traités
par le Pentagone au Mossad et m’ont mis en garde. Mes amis et moi,
nous avons cherché à prendre contact avec les autres cibles.
Un des administrateurs du Réseau Voltaire, était un ancien
ami de l’une de ces personnalités. Nous avons pris rendez-vous
avec elle, début mars, mais elle est décédée
quelques jours avant le rendez-vous, dans des circonstances qui ont été
qualifiées de très suspectes par les enquêteurs.
L’État a alors réagi. Le président Chirac a
joint par téléphone le Premier ministre israélien
et l’a prévenu que toute action entreprise non seulement
sur le territoire français, mais n’importe où dans
l’Union européenne, serait considérée comme
un acte hostile envers la France. À chacun de mes déplacements
hors de l’Union européenne, les services français
joignaient leur homologues locaux pour leur demander de veiller à
ma protection.
Je savais qui est Nicolas Sarkozy [2] et je me doutais bien que les choses
changeraient avec son élection. Lorsque je suis rentré de
voyage pour voter, le 6 mai 2007, j’ai été arrêté
devant les autres passagers à la sortie de l’avion à
Orly. Après m’avoir fait poireauter avec des clandestins
et des trafiquants de toutes sortes, un officier de la DST m’a laissé
sortir en me disant : « Bienvenue au pays M. Meyssan, un pays qui
va bientôt changer, beaucoup changer ». Le soir Sarkozy était
élu. Quelques jours plus tard, il était à l’Élysée
et commençait la purge.
Pendant l’été, Nicolas Sarkozy s’est rendu en
famille aux États-Unis. Il était accompagné de nombreux
collaborateurs qui suivaient son avion de ligne dans un avion officiel.
Ils ont eu des entretiens avec l’Administration Bush sur toute une
série de sujets, graves ou futiles. J’ai été
informé que les États-Uniens avaient demandé que
des mesures soient prises pour me neutraliser en application des Décrets
présidentiels US 13438 et 13441 [3]. J’ai cru au début
que ces décrets étaient fondés sur le Patriot Act
et je ne voyais pas comment ils pouvaient trouver une application en droit
français. Je me disais que les atlantistes finiraient bien par
inventer un biais juridique et que je devais songer à prendre le
large, mais je croyais avoir beaucoup de temps devant moi. Il s’est
avéré que ces décrets se fondaient sur le Trading
with the Enemy Act de 1917 et ses développements ultérieurs.
En d’autres termes, j’étais désormais considéré
comme une menace pour la sécurité des États-Unis.
Le Pentagone, qui fait jouer la clause 5 du Traité OTAN depuis
les attentats de 2001, a demandé l’assistance automatique
de ses alliés. Bref, tous les services secrets des États
membres de l’Alliance atlantique pouvaient être sollicités
pour me neutraliser. J’ai été informé que quelque
chose se tramait contre moi. J’ai fait mes valises et j’ai
quitté la France deux jours plus tard.
Au demeurant, le danger ne se limite pas aux pays de l’OTAN. Une
opération a été organisée contre moi en décembre
2007 à Caracas, qui a été déjouée par
la police vénézuélienne. En août 2008, j’ai
dû annuler ma participation à une conférence internationale
en Autriche après avoir été avisé par un État
ami qu’une opération avait été préparée
contre moi.
En outre, des pressions sont exercées contre mes compagnons de
lutte au Proche-Orient, en Amérique latine et dans d’autres
États européens. Je ne peux vous en faire la liste sans
compliquer les problèmes. Jürgen Cain Kulbel a été
brièvement incarcéré en Allemagne et pourrait l’être
à nouveau. Techniquement, le seul fait retenu contre lui par le
tribunal est le lien qu’il avait installé sur son site web
pointant sur celui du Réseau Voltaire [4].
Avez-vous des preuves que vous êtes réellement en danger
— comme vous le dites — en France et dans les pays de l’OTAN
?
Thierry Meyssan : Non, les listes US sont secrètes, sauf en ce
qui concerne les avoirs financiers bloqués aux USA, mais je n’en
ai pas. Mais j’ai des témoins de plusieurs contacts.
La France est une démocratie et est considérée comme
la patrie des droits de l’homme. Ce n’est pas le Chili sous
la dictature de Pinochet. Que vous ayez dû la quitter n’est-il
pas tout simplement incompréhensible, en particulier pour les citoyens
français ?
Thierry Meyssan : Ces situations ne sont pas comparables. Au Chili, les
États-Unis avaient installé une dictature militaire. En
France, ils disposent juste d’agents au sommet de l’État
et à la tête des différents services de sécurité.
Mes concitoyens devraient être plus attentifs à la répression
actuelle qui frappe à la fois des hommes politiques de premier
plan, de hauts fonctionnaires et des journalistes. L’équipe
de Nicolas Sarkozy s’appuie sur quelques magistrats dévoyés
pour paralyser ses adversaires politiques et abuse de son pouvoir et de
son influence pour virer les journalistes qui refusent de se courber.
Regardez d’abord la prise de contrôle des médias. Sarkozy
a placé les siens à la tête des médias privés
et purge les médias publics. Il y a un an, les syndicats de journalistes
ont appelé l’opinion publique au secours [5]. Ils affirmaient
qu’il devenait impossible d’enquêter sur Nicolas Sarkozy
et de relater les critiques populaires dont il fait l’objet. Ils
s’inquiétaient de perdre la liberté de s’exprimer
en étant pris en tenaille entre d’une part des juges qui
violaient le secret des sources, et d’autre part, des patrons de
presse directement liés à l’Élysée.
Personne ne les a cru et maintenant, c’est trop tard. Tout est verrouillé.
Des exemples ? L’équipe du président s’est installée
à TF1 et une de ses anciennes maîtresses y présente
le JT [6]. Les médias étrangers se sont gaussés de
cette affaire, mais les médias français qui l’ont
évoquée ont été condamnés pour «
atteinte à la vie privée ». C’est un invraisemblable
détournement de la loi de 1881 sur la presse. Désormais,
la corruption et le népotisme, lorsqu’ils concernent l’équipe
Sarkozy, sont des sujets tabous. Les aborder, vous conduit directement
en correctionnelle.
Sarkozy a corrompu publiquement une dizaine d’éditorialistes
en leur offrant des prébendes [7]. Certains ont été
engagés dans des cabinets ministériels, voire à l’Élysée,
d’autres ont été nommés dans des commissions
bidon, où, réduits à l’état de courtisans,
ils bénéficient des fastes de la République. Louis
XIV tenait la noblesse en l’occupant à Versailles, Sarkozy
distrait les éditorialistes qui devraient analyser sa politique
en les occupant à des mondanités et en leur faisant rédiger
des rapports qu’il ne lit pas.
Pendant ce temps, les époux Kouchner-Ockrent licencient à
RFI et France24 tous cenx qui résistent à l’influence
US. Après Richard Labévière [8], un rédacteur
en chef réputé qui avait le défaut de donner la parole
aux anti-atlantistes, le dernier en date est Grégoire Deniau pour
avoir organisé un débat sur le 11-Septembre en invitant
en première partie Issa El-Ayoubi, vice-président du Réseau
Voltaire, et en seconde partie Atmoh, porte-parole de ReOpen911.
Le problème, ce ne sont pas les journalistes. Il y en a de remarquables
en France. Ce sont les médias. Ils sont déjà sous
contrôle et la fonction de contre-pouvoir n’est plus assurée.
Par ailleurs, lorsque le grand public entend parler d’une affaire
pénale qui touche une personnalité, il n’y voit qu’un
cas particulier. Mais si l’on met en perspective tous ces cas particuliers,
on voit bien qu’ils traduisent une stratégie.
Sur plainte personnelle de Nicolas Sarkozy, des juges d’instruction
ont interdit de voyager à l’ancien Premier ministre, Dominique
de Villepin, et l’ont astreint à payer une caution démesurée
et humiliante. Bien que ne disposant d’aucun élément
concret à charge, le procureur vient de le renvoyer en correctionnelle.
L’affaire Clearstream offre certes à Sarkozy un moyen d’éliminer
un rival politique, mais il ne l’a pas pour autant organisée.
C’est une machination montée de toutes pièces par
son beau-père, l’ambassadeur Frank Wisner, via une de ses
officines londoniennes, Hakluyt & Co [9]. Le but est d’envoyer
Villepin en prison pour que nul n’ignore qu’on ne défie
pas impunément le secrétaire d’État des États-Unis
au Conseil de sécurité de l’ONU.
Des magistrats ont perquisitionné le domicile de l’ancien
directeur des Renseignements généraux, Yves Bertrand, pour
lui extorquer les secrets des chiraquiens. Et ces jours-ci, des documents
saisis sont miraculeusement arrivés dans des rédactions
parisiennes. Des hebdomadaires proches du pouvoir en ont publié
des extraits. Il semble que l’on cherche à faire passer des
documents de travail, énonçant des hypothèses, pour
des rapports finaux, présentant des conclusions. Et que l’on
cherche à faire croire que les RG persécutaient les seuls
socialistes. C’est de la manipulation pure et simple. Chaque fois
que l’on est dans l’opposition, on doit se protéger
de cette police politique, et chaque fois que l’on est au pouvoir,
on fait des pieds et des mains pour se procurer des copies de ses notes.
Le pouvoir exerce une pression incroyable sur ce fonctionnaire pour le
faire craquer. C’est bien hypocrite. Car dans le même temps,
au lieu de dissoudre enfin les RG, on les a réorganisés
et on a augmenté leurs moyens en les fondant dans une administration
plus opaque encore.
Jusqu’au capitaine Paul Barril qu’ils ont mis en prison pour
lui arracher les secrets de Mitterrand. Ils l’ont accusé
d’être un tueur à gage et l’ont si maltraité
qu’il a dû être hospitalisé, avant d’être
relâché sous caution. À ce propos, permettez moi une
digression sur le génocide rwandais. Barril s’est défendu
des attaques portées contre lui à ce sujet en mettant en
cause le président Kagamé. Celui-ci a alors commandité
un rapport sur l’implication française dans ce drame historique.
À le lire, on comprend que les officiers supérieurs français,
François Mitterrand et tout son cabinet, et le gouvernement de
cohabitation dans son ensemble seraient tous responsables du génocide…
sauf, bien sûr le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement
de l’époque, Saint Nicolas Sarkozy. C’est stupide.
Il y a à l’évidence des responsabilités françaises,
mais certainement pas de culpabilité collective. Et au demeurant,
il est impossible de comprendre et de juger ce crime, qui fit plus de
800 000 morts, sans le replacer dans son contexte et juger aussi les guerres
des Grands Lacs qui firent au total plus de 6 millions de morts et dont
les responsables ne sont pas à chercher à Paris, mais à
Washington et Tel-Aviv.
Maintenant, les atlantistes montent une affaire contre Jacques Chirac
qu’ils accusent d’avoir organisé, il y a dix ans, l’assassinat
d’un journaliste qui aurait mis son nez dans ses comptes bancaires
à l’étranger. Le pouvoir déploie des moyens
extravagants pour construire cette nouvelle machination. Ainsi, un juge
d’instruction a procédé à une perquisition
au cabinet de l’avocat de Chirac dans des conditions plus que douteuses.
Mais à Washington, on n’a pas pardonné à Chirac
de s’être opposé à l’invasion de l’Irak
et on inventera n’importe quoi pour le faire tomber.
Je ne dis pas que tous ces gens sont des anges, mais ce dont on les accuse
est grotesque et ressort exclusivement de la persécution politique.
Je ne dis pas non plus que la Justice est pourrie, mais que ces affaires
ont été confiées à des juges et à des
procureurs qui sont aux ordres.
Quand à ceux que les atlantistes ne peuvent impliquer dans de pseudo-affaires
pénales, ils les espionnent. En juin-juillet-août 2007, le
bureau du Réseau Voltaire à Paris a été placé
sous surveillance. Toute personne entrante ou sortante a été
photographiée, des filatures nécessitant un important personnel
ont été conduites pour identifier les uns et les autres.
Ce traitement est général. Même le domicile de Ségolène
Royal a été « visité » plusieurs fois
par les services secrets, c’est-à-dire illégalement
perquisitionné.
Depuis le 1er juillet 2008, la nouvelle Direction centrale du renseignement
intérieur met en place dans l’urgence le fichier EDVIGE,
en violation des Traités internationaux, notamment du Pacte de
l’ONU sur les droits civils et politiques. Elle fiche les origines
raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses,
l’appartenance syndicale, l’état de santé et
les pratiques sexuelles de tous les Français. La DCRI n’en
reste pas là, elle utilise les dernières techniques US d’étude
des « réseaux sociaux » pour cartographier vos relations
amicales, professionnelles et politiques. On ne vise plus simplement des
individus, mais les milieux dans lesquels ils évoluent, les groupes
auxquels ils participent. Un recours a été engagé
en Conseil d’État par le SM, la LDH, le SAF, des associations
gays et des syndicats, qui débouchera peut-être sur l’annulation
du décret en décembre. Nicolas Sarkozy a endormi l’opinion
publique en déclarant lui-même qu’il fallait revoir
le décret, mais il ne l’a pas abrogé.
En attendant, pendant ces six mois, on collecte et informatise des données.
Une affaire survenue dans le Rhône a révélé
que, malgré les déclarations lénifiantes du président,
la police du Rhône fichait la religion des fonctionnaires territoriaux.
C’est une maladresse qui révèle l’ampleur du
travail de renseignement en cours. Il est improbable que ces données
soient jamais détruites, même si le juge administratif le
requiert. Elles seront simplement intégrées au fichier CRISTINA
et classées Secret-Défense. En définitive, on aura
utilisé les moyens des ex-Renseignements généraux
pour constituer un fichier au profit de l’ex-DST, qui est sensée
ne s’occuper que de contre-espionnage. Puis, dans le cadre de la
prétendue coopération anti-terroriste, ces données
politiques seront transmises aux services états-uniens, car CRISTINA
est conçu pour être compatible avec les fichiers US.
Cela vous étonne ? Mais déjà bien des données
individuelles sont transmises aux USA en violation des lois françaises
et des conventions européennes. C’est vrai pour tout ce qui
concerne vos virements bancaires internationaux [10] ou vos déplacements
aériens [11].
La France a déjà basculé dans une forme de régime
autoritaire sous tutelle US. On dit qu’une grenouille plongée
dans de l’eau tiède que l’on porte lentement à
ébullition ne régit pas au changement progressif de température,
qu’elle s’engourdit et meurt. Les Français se comportent
de la même manière. Ils tolèrent la destruction progressive
de leurs libertés. Ils ont déjà largement dépassé
le seuil du tolérable et ne réagissent pas, ne réagissent
plus.
Sous l’égide des États-Unis, les dictatures d’Amérique
latine avaient mis en place dans les années 70 un système
de persécution des opposants politiques appelé Plan Condor.
Vous avez écrit que ce système a été réactivé
et étendu dans le monde à travers l’OTAN. La comparaison
n’est-elle pas exagérée ?
Thierry Meyssan : Ce n’est pas une comparaison. C’est une
constatation [12]. Elle a été confirmée par de des
rapports officiels au Parlement européen et au Conseil de l’Europe
[13]. Les États-Unis ont étendu à l’Europe
occidentale les méthodes qu’ils avaient utilisé il
y a quarante ans en Amérique latine [14]. Une internationale de
la répression est déjà à l’œuvre
[15]. Des centaines de personnes ont été enlevées
sur le territoire de l’Union européenne, exfiltrées
et torturées. Jacques Chirac a protégé notre pays
de ces crimes, il n’en est plus de même aujourd’hui.
Le premier cas identifié est celui de Mohammad As-Siddik, disparu
en plein Paris le 13 mars dernier alors que la France devait le présenter
à une juridiction de l’ONU [16], mais il doit y en avoir
déjà beaucoup d’autres.
Plus de 80 000 personnes ont transité au cours des sept dernières
années dans les prisons secrètes de la CIA et de la Navy.
26 000 sont actuellement séquestrées [17].
Les exemples sont nombreux de personnes sur lesquelles planait la menace
d’un assassinat et qui ont été retrouvées mortes
d’une autre manière : suicide, crise cardiaque, accident...
Voulez-vous vous suicider ? Avez-vous des problèmes de santé
? Prenez-vous des risques dans vos déplacements ?
Thierry Meyssan : Je ne suis pas dépressif et n’ai aucune
inclination suicidaire. J’ai fait faire des examens de santé
et n’ai aucune maladie susceptible de provoquer une mort subite.
Je fais attention dans mes transports et ne me déplace jamais seul.
Lorsque les menaces ont commencé à se concrétiser,
avez-vous été soutenu en France ? Des organisations politiques
vous ont-elles aidé ? Les autres journalistes vous ont-ils défendu
?
Thierry Meyssan : Aucune organisation ne m’a aidé. La plupart
de mes « confrères » journalistes ont fuit la difficulté.
Reniant la tradition voltairienne de la presse, ils ont prétexté
ne pas vouloir se prononcer sur les polémiques entretenues contre
moi pour ne pas voir ce qui était en train de se passer. C’est
l’excuse classique des lâches chaque fois que la liberté
est en question. Certains cependant m’ont aidé et je ne vais
pas les dénoncer. Pareil parmi les politiques et les militaires.
Non seulement, ceux qui auraient dû me défendre ne l’ont
pas fait, mais des gens ordinaires qui n’ont rien à voir
avec tout cela ont prêté leur concours à une surveillance
illégale. La banque qu’utilisait le Réseau Voltaire
(en l’occurrence l’agence Gare de l’Est du Crédit
coopératif) nous a convoqué pour nous demander de révéler
le nom de nos principaux donateurs, ce qu’évidemment nous
avons refusé de faire. Nous avons alors clôturé notre
compte et ouvert une autre structure hors de la zone OTAN. Mais cette
procédure illégale a été étendue à
mes proches et à mes compagnons de lutte. Lorsque l’un d’entre
eux encaisse sur son compte un versement ou un virement de plus de 500
euros , il est joint par son banquier qui lui demande d’en justifier
la provenance. Pour n’importe qui, c’est étouffant,
pour un commerçant ou un travailleur indépendant, c’est
du harcèlement.
Vous avez quitté la France alors qu’elle évolue -
dites-vous - vers un régime répressif. Avez-vous abandonné
votre pays ? Avez-vous abandonné le combat politique ?
Thierry Meyssan : Certainement pas. C’est l’inverse. J’ai
quitté la France pour poursuivre mon combat. Les États-Unis
ont tenté différentes approches contre moi : d’abord
me discréditer, puis me ruiner, puis me corrompre, enfin m’éliminer.
Si j’avais plié, je n’aurais pas eu à partir.
C’est parce que j’aime la France et l’idéal qu’elle
porte que je suis parti.
Ma situation semble exceptionnelle. C’est faux. Je suis simplement
le premier à qui cela arrive. Il y en aura d’autres.
Votre pays vous manque-t-il ? Voulez-vous y retourner ?
Thierry Meyssan : Des amis m’entourent ici, mais la France est ma
patrie. J’y ai laissé les miens. Comment voulez-vous qu’elle
ne me manque pas ?
_______________________________
1] « Rumsfeld cible la France et l’Allemagne »,
Réseau Voltaire, 2 janvier 2003.
[2] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé
un de ses agents à la présidence de la République
française », Réseau Voltaire, 19 juillet 2008.
[3] Presidential Executive Order 13438 : Blocking Property of
Certain Persons Who Threaten Stabilization Efforts in Iraq, signé
par George W. Bush le 17 juillet 2007, et Presidential Executive Order
13441 : Blocking Property of Persons Undermining the Sovereignty of Lebanon
or Its Democratic Processes and Institutions, signé le 1er août
2007.
[4] « Un collaborateur du Réseau Voltaire incarcéré
à Berlin », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.
[5] « Nicolas Sarkozy étouffe les journalistes français
», Réseau Voltaire, 24 septembre 2007.
[6] « La sarkozysation de l’audiovisuel français
», Réseau Voltaire, 10 juin 2008.
[7] « Nicolas Sarkozy corrompt publiquement de grands éditorialistes
», Réseau Voltaire, 4 octobre 2007.
[8] « Pourquoi les époux Kouchner veulent-ils la
tête de Richard Labévière ? », Réseau
Voltaire, 29 août 2008
[9] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé
un de ses agents à la présidence de la République
française », Ibid.
[10] « Les transactions financières internationales
sous contrôle états-unien », par Jean-Claude Paye,
Réseau Voltaire, 28 avril 2008.
[11] « L’espace aérien sous contrôle
impérial », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire,
13 octobre 2007.
[12] « L’OTAN : du Gladio aux vols secrets de la
CIA », par Ossama Lotfy, Réseau Voltaire, 24 avril 2007.
[13] Allégations de détentions secrètes
et de transferts illégaux de détenus concernant des États
membres du Conseil de l’Europe ? Rapport de Dick Marty au Conseil
de l’Europe, 12 juin 2006.
[14] « Faut-il combattre la tyrannie avec les instruments
des tyrans ? », par Dick Marty, Réseau Voltaire, 22 mars
2007.
[15] « Les lois anti-terroristes. Un Acte constitutif de
l’Empire » et « Les populations sous surveillance »,
entretiens de Jean-Claude Paye avec Silvia Cattori, Réseau Voltaire,
12 septembre 2007 et 15 février 2008.
[16] « Kouchner a « perdu » le témoin-clé
de l’enquête Hariri », par Jürgen Cain Külbel,
Réseau Voltaire, 21 avril 2008.
[17] « 17 prisons secrètes ont déjà
remplacé Guantanamo », Réseau Voltaire, 3 juin 2008.
Notes :
Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents
à la présidence de la République française.
Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non
pas d’après sa personnalité. Mais lorsque son action
surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime
de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger
sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir. Thierry Meyssan
a décidé d’écrire la vérité sur
les origines du président de la République française.
Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables,
à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur
qui en assume seul la responsabilité.
_____________________________________
Les Français, lassés des trop longues présidences
de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas
Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays.
Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme
et des idéologies surannées. Ils ont eu une rupture avec
les principes qui fondent la nation française. Ils ont été
stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant
chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite
et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à
créer une complète confusion.
Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français
sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre
l’ampleur des dégâts et leur naïveté. Ils
refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy,
qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.
C’est que l’homme est habile. Comme un illusionniste, il a
détourné leur attention en offrant sa vie privée
en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à
leur faire oublier son parcours politique.
Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit
pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels,
mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français
qui ont cru, à tort, élire un homme libre.
Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui
à voir l’agent des États-Unis et d’Israël
a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la
République française, il nous faut revenir en arrière.
Très en arrière. Il nous faut emprunter une longue digression
au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent
aujourd’hui leur revanche.
Secrets de famille
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les services secrets états-uniens
s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler
la sécurité des ports américains et pour préparer
le débarquement allié en Sicile. Les contacts de Luciano
avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque
le « parrain » est libéré et s’exile en
Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.
En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire
du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à
l’influence soviétique, décident de susciter un coup
d’État militaire en France. L’opération est
organisée conjointement par la Direction de la planification de
la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.—
et par l’OTAN. Mais Wisner a déjà sombré dans
la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles,
qui supervise le coup. Depuis Alger, des généraux français
créent un Comité de salut public qui exerce une pression
sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins
pouvoirs au général De Gaulle sans avoir besoin de recourir
la force [1].
Or, Charles De Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient
pouvoir manipuler. Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction
coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer
au sein d’une Union française. Mais il est déjà
trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés
ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance.
Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes
de répression contre les indépendantistes, De Gaulle se
rend à l’évidence. Faisant preuve d’une rare
sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie
son indépendance.
Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de
ceux qui l’ont porté au pouvoir. La CIA et l’OTAN soutiennent
alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un
putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat
[2]. Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution
politique. Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice
pour le protéger.
Pasqua est à la fois un truand corse et
un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un
bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la
société Ricard qui, après avoir commercialisé
de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant
de l’anisette. Cependant, la société continue à
servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la
famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano. Il n’est
donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne
Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter
des gros bras et constituer la milice gaulliste [3]. Un troisième
homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien
garde du corps de De Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
Ainsi défendu, De Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance
nationale. Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet
en cause le leadership anglo-saxon. Il s’oppose à l’entrée
du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967)
; Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo
(1961) ; il encourage les États latino-américains à
s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico,
1964) ; Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement
intégré de l’Alliance atlantique (1966) ; Il dénonce
la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ; Il condamne
l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours
(1967) ; Il soutient l’indépendance du Québec (discours
de Montréal 1967) ; etc.
Simultanément, De Gaulle consolide la puissance de la France en
la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de
dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement
énergétique. Il éloigne utilement les encombrants
Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger.
Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf
(aujourd’hui Total) [4], tandis que Charles Pasqua devient l’homme
de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.
Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous
les terrains à la fois, De Gaulle s’allie à la famille
Rothschild. Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir
de la Banque, Georges Pompidou. Les deux hommes forment un tandem efficace.
L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme
économique du second.
Lorsque De Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède
brièvement à la présidence avant d’être
emporté par un cancer. Les gaullistes historiques n’admettent
pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile.
Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par
le secrétaire général de l’Élysée
Edouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le
Marché commun européen.
La fabrication de Nicolas Sarkozy
Ce décor étant planté, revenons-en à notre
personnage principal, Nicolas Sarkozy. Né en 1955, il est le fils
d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa,
réfugié en France après avoir fuit l’Armée
rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire
de Thessalonique. Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas
et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie
avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier
et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents,
mais balloté dans cette famille recomposée.
Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti.
Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle
avait poursuivi une brillante carrière politique. Il avait été
élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus
riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président
de l’Assemblée nationale.
Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause.
Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence
d’une organisation criminelle secrète « l’Union
corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants
entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French
connexion » qu’Hollywwod devait porter à l’écran.
S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations,
Time cite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté
quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre
que le délégué commercial de Charles Pasqua pour
la société d’alcool Ricard. On évoque le nom
de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse »,
dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence
de l’Assemblée nationale et échappe même à
un « suicide ».
En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine
de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration
centrale du département d’État des États-Unis.
Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique.
Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est
autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent. Les fonctions
de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il
y joue un rôle important. Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère,
de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se
tourner vers les États-Unis où il « bénéficie
» des programmes de formation du département d’État.
À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au
parti gaulliste. Il y fréquente d’autant plus rapidement
Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national,
mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.
En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit
et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce
d’Achille Peretti. Son témoin de mariage est Charles Pasqua.
En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts
des amis corses de ses mentors. Il acquiert une propriété
sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser
son nom en remplaçant le « y » par un « i »
: Sarkozi.
L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine
en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par
une crise cardiaque.
Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès
1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse
du plus célèbre animateur de télévision français
de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance
en célébrant leur mariage en qualité de maire de
Neuilly. Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent
leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.
Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques
Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro. Il ne peut s’empêcher
de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle,
tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. Le mari trompé
se suicide en absorbant des drogues. La rupture est brutale et sans retour
entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.
En 1993, la gauche perd les élections législatives. Le président
François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation
avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la
présidence et pense alors former avec Edouard Balladur un tandem
comparable à celui de De Gaulle et Pompidou, refuse d’être
à nouveau Premier ministre et laisse la place à son «
ami de trente ans », Edouard Balladur. Malgré son passé
sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur.
S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite
de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant
le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone.
Il tisse aussi des liens en Arabie saoudite et en Israël et devient
officier d’honneur du Mossad. Nicolas Sarkozy, quant à lui,
est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.
À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz
comme responsable de la planification politique au département
de la Défense. Personne ne remarque les liens qui l’unissent
au porte-parole du gouvernement français.
C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que
l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes
historiques et la droite financière, incarnée par Balladur.
La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune
Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant
Rothschild. Tout dérape. Le conflit atteindra son apogée
en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son
ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle,
et sera battu. Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington,
le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion
à l’Union européenne et à l’OTAN des
États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle
soviétique.
Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier
sont près de s’entre-tuer. Pour financer sa campagne électorale,
Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti
gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier
Elf. À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges
perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés.
Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer
le magot.
La traversée du désert
Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy
à distance. L’homme se fait discret durant cette longue traversée
du désert. Discrètement, il continue à nouer des
relations dans les cercles financiers.
En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une
procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec
Cécilia. Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin
Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).
Dernier acte
Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues
de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée
en puissance de Nicolas Sarkozy. Ils agissent en trois temps : d’abord
l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise
de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du
principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à
l’élection présidentielle, enfin l’élimination
de tout challenger sérieux à gauche de manière à
être certain d’emporter l’élection présidentielle.
Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par
les révélations posthumes d’un promoteur immobilier.
Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré
pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo.
Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue
dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique
Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.
Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire,
ils ouvrent une boîte de Pandore. La principale victime des affaires
successives sera le Premier ministre Alain Juppé. Pour protéger
Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales. La mise
à l’écart de Juppé laisse la voie libre à
Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.
Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à
le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque.
Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur. Erreur
! À ce poste, il contrôle les préfets et de le renseignement
intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations.
Il s’occupe aussi des affaires corses. Le préfet Claude Érignac
a été assassiné. Bien qu’il n’ait pas
été revendiqué, le meurtre a immédiatement
été interprété comme un défi lancé
par les indépendantistes à la République. Après
une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect
en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste.
Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy
annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être
l’assassin. C’est que la nouvelle est trop belle à
deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur
organise en Corse pour modifier le statut de l’île. Quoi qu’il
en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains,
favorise les intérêts mafieux.
Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été
reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve
matérielle n’a été trouvée contre lui.
Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence,
préférant être condamné que de révéler
ce qu’il sait.
Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a
pas été tué par des nationalistes, mais abattu par
un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola
où il a été engagé à la sécurité
du groupe Elf. Le mobile du crime était précisément
lié aux fonctions antérieures d’Érignac, responsable
des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de
la Coopération. Quand à Yvan Colonna, c’est un ami
personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants
se sont fréquentés.
Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent
mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes
bancaires au Luxembourg, chez Clearstream. Parmi les personnalités
diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que
son rival de droite à l’élection présidentielle,
le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination.
Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison.
En réalité, les faux listings ont été mis
en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine
[5], dont John Negroponte était président et dont Frank
Wisner Jr. est administrateur. Ce que les juges ignorent et que nous révélons
ici, c’est que les listings ont été fabriqués
à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt
& Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur.
Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis
en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté
provisoirement de la vie politique. La voie est libre à droite
pour Nicolas Sarkozy.
Reste à neutraliser les candidatures d’opposition. Les cotisations
d’adhésion au parti socialistes sont réduites à
un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement
des milliers de jeunes prennent leur carte. Parmi eux, au moins dix mille
nouveaux adhérents sont en réalité des militants
du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur
Pierre Lambert). Cette petite formation d’extrême gauche s’est
historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens
durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA
de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA
[6]). Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes
» infiltrent le Parti socialiste. Ils y ont notamment placé
deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est
devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal
conseiller de Dominique Strauss-Kahn [7].
Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour
désigner son candidat à l’élection présidentielle.
Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène
Royal. Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. Dominique
Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer
Fabius au dernier moment. Ce qu’il sera en mesure de faire grâce
aux votes des militants « lambertistes » infiltrés,
qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.
L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis
longtemps sur le payroll des États-Unis. Les Français ignorent
qu’il donne des cours à Stanford, où il a été
embauché par le prévot de l’université, Condoleezza
Rice [8].
Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront
Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds
monétaire international.
Premiers jours à l’Élysée
Le soir du second tour de l’élection présidentielle,
lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas
Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de
campagne. Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire
la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s.
La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui
était jadis le rendez-vous de « l’Union corse »
est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique
Desseigne. Il a été mis à disposition du président
élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa
campagne. Une centaine d’invités s’y bousculent, les
hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.
Puis le président élu s’offre quelques jours de repos
bien mérités. Conduit en Falcon-900 privé à
Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres
de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à
la Banque Rothschild.
Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République
française. Le premier décret qu’il signe n’est
pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses
amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à
sous.
Il forme son équipe de travail et son gouvernement. Sans surprise,
on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre
de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami
Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).
Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :
- Claude Guéant, secrétaire général du palais
de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit
de Charles Pasqua.
- François Pérol, secrétaire général
adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant
de la Banque Rothschild.
- Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien
directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU,
il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche
de George Bush.
- Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît
pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement.
Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience
maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security
Agency états-unienne en Europe [9].
Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé
spécial du président Bush pour l’indépendance
du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre
des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire
: l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique
arabe de la France.
Kouchner a débuté sa carrière en participant à
la création d’une ONG humanitaire. Grâce aux financements
de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations
de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama
Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques.
On le retrouve dans les années 90 auprès d’Alija Izetbegoviç
en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été
Haut représentant de l’ONU au Kosovo.
Sous le contrôle du frère cadet du président Hamid
Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial
de pavot. Le suc est transformé sur place en héroïne
et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed
(Kosovo). Là, la drogue est prise en charge par les hommes d’Haçim
Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement
aux États-Unis [10]. Les bénéfices sont utilisés
pour financer les opérations illégales de la CIA.
Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de
Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles
malgré les rapports internationaux qui y ont été
consacrés.
Pour complèter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine
Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances. Elle a fait
toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé
le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie. Au sein du Center
for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé
avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les
privatisations en Pologne. Elle a organisé un intense lobbying
pour le compte de Lockheed Martin contre les l’avionneur français
Dassault [11].
Nouvelle escapade durant l’été. Nicolas, Cécilia,
leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances
états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété
du président Bush. La facture, cette fois, est payée par
Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais,
sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans
Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.
La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier.
Sous le nom américanisé « d’Oliver »,
il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après
avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) [12] directeur
d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société
commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden) [13]. Sans
qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur
de deals dans le monde et gère les principaux avoirs des fonds
souverains du Koweit et de Singapour.
La cote de popularité du président est en chute libre dans
les sondages. L’un de ses conseillers en communication, Jacques
Séguéla, préconise de détourner l’attention
du public avec de nouvelles « people stories ». L’annonce
du divorce avec Cécilia est publiée par Libération,
le journal de son ami Edouard de Rothschild, pour couvrir les slogans
des manifestants un jour de grève générale. Plus
fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste
et ex-mannequin, Carla Bruni. Quelques jours plus tard, sa liaison avec
le président est officialisée et le battage médiatique
couvre à nouveau les critiques politiques. Quelques semaines encore
et c’est le troisième mariage de Nicolas. Cette fois, il
choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse
de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Edouard
Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.
Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils
ont affaire ?
_____________
Thierry Meyssan
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage
paru : L’Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient
et la guerre israélienne contre le Liban).
|