Structure de la société humaine globale à venir, discernable
en se fondant sur les mensonges cruciaux apparaissant dans le corpus formé par deux des récentes productions du site internet de guerre psychologique inter-clans du pouvoir mondial http://www.voltairenet.org/ , l'article http://www.voltairenet.org/article192232.html du 13 juin 2016 signé Thierry Meyssan, et l'article http://www.voltairenet.org/article192685.html du 1er juillet 2016 signé Alfredo Jalife-Rahme.

Texte de Michel Dakar, chercheur autonome en politique globale, Villequier, le 3 juillet 2016.
http://www.aredam.net/structure-societe-humaine-globale-a-venir.html


Le premier article, signé du directeur apparent du site voltairenet.org Thierry Meyssan, assène
d'entrée de jeu, de plus de façon radicalement illogique et incompréhensible que les ressources planétaires en pétrole ne sont pas près d'être épuisées, de même que le réchauffement climatique n'est pas la conséquence de la consommation de ce pétrole :


Titre de l'article :

« 
La baisse des prix du pétrole renverse l'échiquier politique ».

Sous-titre :

« 
La baisse des prix du pétrole a démenti la théorie du « pic de Hubbert ». Il ne devrait pas y avoir de pénurie énergétique dans le siècle à venir. La baisse des prix a probablement aussi commencé le démantèlement de la théorie de « l'origine humaine du réchauffement climatique ». ... ».


On peut immédiatement se demander :

a) en quoi le prix d'une matière première, exemplaire tel celui du pétrole, par son aspect spéculatif, politique, et intégralement artificiel, pétrole dont la réalité des réserves est considérée unanimement comme un des secrets d'Etat les mieux gardés, et l'objet de toutes les formes de manipulation, de mensonge et de désinformation, dément une étude d'ingénieur fondée sur l'observation, la statistique, la recherche de la vérité ?

b) en quoi la fluctuation du prix de cette matière première est en relation avec une science dont la complexité fait appel à la théorie du chaos telle la climatologie ? (théorie du chaos qui n'a aucun rapport avec celle de la politique impérialiste US, mais appliquée lorsque la complexité est quasi infinie).

c) comment des agents de propagande qualifiés, comme ceux employés par le site international voltairenet.org,
peuvent-ils oser articuler aussi maladroitement et dans le même très court paragraphe trois éléments issus de trois domaines intellectuels si différents tels l'économie, l'ingénierie et la recherche scientifique fondamentale ?

e) à qui s'adressent
de tels articles ?

f) qui commande en réalité ce site, et que se passe-t-il dans la chaîne de commandement pour que la qualité de sa production
baisse à ce point ?


Ce qu'apporte la lecture du premier article.

Il est très clair avec le premier article que nous sommes en présence d'une entreprise de mauvaise foi, de démonstration de la non-réalité du réchauffement climatique et de sa cause humaine, et de l'amenuisement des réserves pétrolières.

Cet article est par endroit d'une si rare
gaucherie dans sa formulation : « Il ne devrait pas y avoir de pénurie énergétique dans le siècle à venir », qu'on ne sait s'il faut comprendre le 21ème siècle actuel, ou le 22ème, ce qui semble improbable, car qui oserait se projeter ainsi dans 200 ans.

Cette gaucherie peut être intréprêtée comme une gêne de la part de l'exécutant, du rédacteur aux ordres du site voltairenet.org, à qui les lignes directrices ont été imposées pour élaborer cet article, et qui a dû assembler des éléments contradictoires ou sans liens logiques, ou manifestement falsifiés ou abusifs.

Ce premier article mène à l'énumération des principaux dénis
de la réalité orchestrés par ce qu'on peut identifier comme le palais mondial du pouvoir, dont le site voltairenet.org n'est que l'un des organes de diffusion de sa propagande, palais qui est le lieu d'une lutte interne de clans, le site voltairenet.org étant lui-même équivalent à ce type d'organismes inter-entreprises, le GIE, groupe d'intérêt économique, dont le plus connu est le GIE de la carte bancaire, auxquels toutes les banques concurrentes participent. Le site voltairenet.org est le GIE des différents clans internationaux qui se concurrencent au sein du palais mondial du pouvoir.

Ces dénis intéressent tous les clans, et sont assénés à l'ensemble des
populations humaines.

Il s'agit :

- de l'amenuisement de l'ensemble des ressources énergétiques, dont le pétrole.
- de l'amenuisement des ressources en vivres
et en eau.
- du
réchauffement climatique et de sa cause humaine.
- de la surpopulation.
- de l'empoisonnement généralisé de l'eau, de l'air et
de l'espace par la chimie, le nucléaire et les ondes.
- de la dégradation générale de la santé de la population humaine, allant jusqu'à son extinction.
- de la paupérisation générale de la population humaine et de l'accaparement de la totalité des richesses disponibles par une infime fraction de l'humanité, composée de brutes criminelles ineptes et sans conscience, qui peuvent être classées en deux catégories, les milliardaires et les politiciens.
- de la réalité historique passée et présente, dont le déni le plus documenté est un fait relatif
au nazisme, et le déni le plus récent concerne le terrorisme musulman.



Implications du second article (sortie de l'UK de l'UE et l'Inde et le Pakistan rejoignent le Groupe de Shanghai).

Il est impossible de connaître la réalité des tractations opérées entre clans rivaux, le réel politique est devenu un lieu totalement ténébreux, mais ce qu'on peut déduire de l'émission d'un matériel de propagande tel ce second article, c'est qu'il n'existe déjà plus de clans homogènes en ethnie, nationalité, religion et autres anciennes catégories d'appartenances.

Chaque
clan du palais du pouvoir central doit être un assemblage disparate d'éléments purement opportunistes, de toutes catégories, provenances et origines sociales et géographiques.

Ce qui solidarise les clans
est la nécessité de la survie par la création d'une bulle étanche commune qui les préserve des dangers que sont les populations et les poisons environnementaux.

Quant à l'opération mondiale de déni généralisé du réel, elle vise à maintenir la totalité de la population humaine dans l'ignorance, c'est à dire la faiblesse, cela afin de la contenir.



Pratique essentielle du palais du pouvoir central mondial pour imposer le déni général du réel aux populations humaines.

Semer le doute, et articuler soi-même à la fois l'affirmation et la négation, en subventionnant, créant de toutes pièces, noyautant des organisations, et dans tous les cas en commandant les organisations
qui pour les unes affirment, pour les autres dénient (voir en annexe, quelques sites du palais du pouvoir central, qui dénient et affirment)).

Cette pratique a été élaborée
en s'inspirant de l'époque de l'émergence du révisionnisme historique relatif au génocide des juifs européens par les nazis par le système des chambres au gaz insecticide Cyclon B de la firme IG Farben (cyanure d'hydrogène), qui aurait provoqué la mort de 6 millions de juifs européens, sur une population juive européenne antérieure à la guerre d'environ le même nombre, c'est à dire leur éradication intégrale. La phrase de Mouloud Aounit, président décédé du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuple), une organisation annexe des organisations sionistes en France tenue par les communistes et présidée par un arabe, résume cette stratégie du doute : « Le doute est pire que la négation ». Cette phrase s'appliquait à l'époque à la remise en cause de la thèse officielle historique affirmant le génocide des juifs par les nazis, accusant les révisionnistes de semer le doute. Ainsi, la France fut le premier pays au monde à inscrire un article de loi dans son code pénal pour punir le doute (loi Fabius-Gaysot de 1990, Laurent Fabius ayant été par la suite l'un des soutiens officiels des groupes terroristes islamistes impliqués dans le génocide de la population syrienne de 2011 à maintenant, et étant actuellement président du Conseil constitutionnel français, et juif sioniste notoire, Gayssot étant un ministre communiste du gouvernement socialiste de l'époque, et juif).

Semer la confusion, conserver les populations humaines dans un état de confusion, est un corollaire de la stratégie du doute. Cela repose sur les mêmes principes et applications.

Le doute et sa petite sœur la confusion suffisent à entraîner la
paralysie (des populations), tout en donnant l'apparence de l'action (pour limiter le réchauffement, écnonomiser l'énergie, préserver l'environnement, sauvegarder la biodiversité, développer les pays pauvres, combattre les maladies, la malnutrition, la surpopulation, la pollution, préserver les droits de l'homme, lutter pour l'égalité et la justice, contre la corruption, pour le respect des enfants, des personnes âgées, des femmes, des homosexuels, des minorités religieuses, ethniques etc ...).



Poser le problème de fond, ce qui n'est jamais fait.

Le problème de fond peut se résumer en une phrase :

« Comment des humains peuvent-ils être adaptés
à ce type de société et la faire fonctionner et perdurer ? ».

Il ne s'agit même pas seulement de l'infime
minorité clairement monstrueuse qui domine, mais de la masse, car ceux qui ne suivent pas la trace unique sont exceptionnels, et disparaissent vite sans laisser de trace. Les exceptions qui survivent sont rarissimes, et encore plus rarissimes sont celles qui émettent publiquement.

Qu'est-ce qui fait que la sensibilité est
limée jusqu'à ne plus exister, et comment la revitaliser ?



Annexe :

http://www.aredam.net/expose-rechauffement-climat.pdf


Exemples de sites internet du palais du pouvoir central, qui dénient et affirment, en l'occurence, dans le domaine du réchauffement climatique :

http://www.skyfall.fr/ (anonyme)

http://notre-planete.info/

http://sott.net/


Illustrations :

http://www.aredam.net/goya-por-que-fue-sensible.html (Parce qu'elle fut sensible, Les Caprices, vers 1790, Francisco Goya y Lucientes)

http://www.aredam.net/goya-buen-viage.html (Bon voyage, idem)

http://www.aredam.net/munch-aasgaardstrand.html (Edvard Munch, Aasgaardstrand, 1902, Norvège)


Articles du site voltairenet.org :

1 -
La baisse des prix du pétrole renverse l’échiquier géopolitique
http://www.voltairenet.org/article192232.html

2 - L’Inde et le Pakistan entrent dans le Groupe de Shanghai le jour du Brexit
http://www.voltairenet.org/article192685.html


1 - La baisse des prix du pétrole renverse l’échiquier géopolitique
par Thierry Meyssan

La baisse des prix du pétrole a démenti la théorie du « pic de Hubbert ». Il ne devrait pas y avoir de pénurie énergétique dans le siècle à venir. La baisse des prix a probablement aussi commencé le démantèlement de la théorie de « l’origine humaine du réchauffement climatique ». Elle a privé de toute rentabilité les sources d’énergie alternatives et les investissements dans les hydrocarbures de schistes et les forages en eaux profondes. Renversant l’échiquier géo-politique, elle est susceptible de rappeler les militaires US au Proche-Orient et de contraindre le Pentagone à abandonner définitivement la théorie du « chaos constructeur ».

Réseau Voltaire Damas (Syrie) 13 juin 2016


L’année dernière, les patrons des plus grandes compagnies pétrolières du monde occidental plaidaient pour une réduction de l’émission de CO2. Ils espéraient encore obtenir des aides publiques pour développer des sources d’énergie alternatives au pétrole. Mais aujourd’hui le prix du pétrole prive ces investissements de rentabilité.

En deux ans, le marché mondial des sources d’énergie a été bouleversé. D’abord, l’offre et la demande ont considérablement changé, puis les flux commerciaux, enfin les prix qui se sont écroulés. Ces changements radicaux remettent en cause tous les principes de la géo-politique du pétrole.

Le mythe de la pénurie

Le ralentissement de l’économie des pays occidentaux et celui de certains pays émergents s’est traduit par une baisse de la demande, tandis que la croissance continue en Asie l’a, au contraire, augmentée. En définitive, la demande globale poursuit son lent développement. Côté offre, non seulement aucun État producteur n’a vu ses capacités s’effondrer, mais certains ont pu l’augmenter comme la Chine, qui amasse désormais d’importantes réserves stratégiques. De sorte qu’au total, le marché est très excédentaire.

Ce premier constat contredit ce qui était la doxa des milieux scientifiques et professionnels durant les années 2000 : la production mondiale s’approchait de son pic, le monde allait connaître une période de pénurie au cours de laquelle certains États allaient s’effondrer et des guerres de ressources éclater. Dès son retour à la Maison-Blanche, en janvier 2001, le vice-président Dick Cheney avait formé un groupe de travail sur le développement de la politique nationale de l’énergie (National Energy Policy DevelopmentNEPD), qualifié de « société secrète » par le Washington Post [1]. Dans une ambiance ultra-sécurisée, les conseillers de la présidence auditionnèrent les patrons des grandes entreprises du secteur, les scientifiques les plus reconnus, et les patrons des services de Renseignement. Ils arrivèrent à la conclusion que le temps pressait et que le Pentagone devait garantir la survie de l’économie états-unienne en s’emparant sans attendre des ressources du « Moyen-Orient élargi ». On ignore qui participa exactement à ce groupe de travail, sur quelles données il travailla, et les étapes de sa réflexion. Tous ses documents internes ont été détruits afin que nul ne connaisse les statistiques auxquelles il avait eu accès.

C’est ce groupe qui conseilla de mener des guerres contre l’Afghanistan, l’Iran l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie et le Soudan ; un programme qui fut officiellement adopté par le président George W. Bush lors d’une réunion, le 15 septembre 2001, à Camp David.

Je me souviens d’avoir rencontré à Lisbonne, lors d’un congrès de l’AFPO, le secrétaire général du groupe de travail de la Maison-Blanche. Il avait présenté un exposé sur l’étude des réserves annoncées, l’imminence du « pic de Hubbert » et les mesures à prendre pour limiter la consommation d’énergie aux USA. J’avais alors été convaincu —à tort— par son raisonnement et son assurance.

Nous avons constaté avec le temps que cette analyse est complétement fausse et que les cinq premières guerres (contre l’Afghanistan, l’Irak, le Liban, la Libye et la Syrie) ont été de ce point de vue inutiles, même si ce programme se poursuit aujourd’hui. Cette énorme erreur de prospective ne doit pas nous surprendre. Elle est la conséquence de la « pensée de groupe ». Progressivement une idée s’impose au sein d’un groupe que nul n’ose remettre en question au risque de se voir exclure du « cercle de la raison ». C’est la « pensée unique ». Dans ce cas, les conseillers de la Maison-Blanche sont partis et sont restés dans la théorie malthusienne qui domina la culture anglicane du XIXe siècle. Selon elle, la population augmente à un rythme exponentiel, tandis que les ressources ne le font qu’à un rythme arithmétique. À terme, il ne peut pas y avoir de ressources pour tous.

Thomas Malthus entendait s’opposer à la théorie d’Adam Smith selon laquelle, lorsqu’il est libre de toute réglementation, le marché se régule de lui-même. En réalité, le pasteur Malthus trouvait dans sa théorie —non démontrée— la justification de son refus de subvenir aux besoins des innombrables pauvres de sa paroisse. À quoi bon nourrir ces gens si, demain, leurs nombreux enfants mourront de faim ? Le gouvernement de George W. Bush était alors largement WASP et comprenait de nombreuses personnes issues de l’industrie pétrolière, à commencer par le vice-président Cheney, ancien patron de l’équipementier Halliburton.

Si le pétrole est une ressource non renouvelable et qu’il aura donc une fin, rien ne permet de penser que celle-ci est proche. En 2001, on raisonnait en fonction du pétrole de type saoudien que l’on savait raffiner. On ne pensait pas exploitables les réserves du Venezuela par exemple, dont on admet aujourd’hui qu’elles suffisent à pourvoir à l’ensemble des besoins mondiaux pour au moins un siècle.

On observera que la théorie de l’« origine humaine du réchauffement climatique » n’est probablement pas plus sérieuse que celle du pic pétrolier. Elle procède de la même origine malthusienne et a en outre l’avantage d’enrichir ses promoteurs à travers la Bourse des droits d’émission de Chicago [2]. Elle a été popularisée dans le but d’apprendre aux Occidentaux à diminuer leur consommation d’énergie d’origine fossile, donc de se préparer à un monde où le pétrole serait devenu rare et cher.

La fin des prix artificiels

La hausse du prix du baril à 110 dollars a semblé conforter la théorie de l’équipe de Dick Cheney, mais sa chute brutale à 35 dollars montre qu’il n’en est rien. Comme en 2008, cette chute a débuté avec les sanctions européennes contre la Russie qui ont désorganisé les échanges mondiaux, déplacé les capitaux et en définitive crevé la bulle spéculative du pétrole. Cette fois, les prix bas ont été encouragés par les États-Unis qui y ont vu un moyen supplémentaire de couler l’économie russe.

La chute s’est aggravée lorsque l’Arabie saoudite y a trouvé son intérêt. En inondant le marché de ses produits, Riyad maintenait le cours du baril d’Arabian light entre 20 et 30 dollars. De la sorte, il détruisait la rentabilité des investissements dans les sources alternatives d’énergie et garantissait son pouvoir et ses revenus à long terme. Il est parvenu à convaincre ses partenaires de l’OPEC de soutenir cette politique. Les membres du cartel ont pris la décision de sauver leur autorité à long terme quitte à gagner beaucoup moins d’argent durant quelques années.

Par conséquent, la baisse des prix, encouragée par Washington contre Moscou, a fini par l’atteindre lui aussi. Si plus de 250 000 emplois ont été détruits dans les industries de l’énergie en deux ans dans le monde, environ la moitié l’ont été aux États-Unis. 78 % des plateformes pétrolières US ont été fermées. Même si le recul de la production n’est pas aussi spectaculaire, il n’en reste pas moins que les États-Unis ne sont probablement plus indépendants énergétiquement ou ne vont pas tarder à le devenir.

Et ce ne sont pas que les États-Unis : tout le système capitaliste occidental est impacté. En 2015, Total a perdu 2,3 milliards de dollars, ConocoPhillips 4,4 milliards, BP 5,2 milliards, Shell 13 milliards, Exxon 16,2 miliards, Chevron près de 23 milliards.

Cette situation nous renvoie à la « Doctrine Carter » de 1980. À l’époque, Washington s’était donné le droit d’intervenir militairement au Proche-Orient pour garantir son accès au pétrole. Par la suite, le président Reagan avait créé le CentCom pour appliquer cette doctrine. Aujourd’hui on exploite du pétrole un peu partout dans le monde et sous des formes assez différentes. Le fantasme du « pic de Hubbert » s’est dissipé. De sorte que le président Obama a pu ordonner de déplacer les troupes du CentCom vers le PaCom (théorie du « pivot vers l’Asie »). On a pu observer que ce plan a été modifié avec l’accumulation de forces en Europe orientale (EuCom), mais il devra l’être encore si les prix stagnent entre 20 et 30 dollars le baril. Dans ce cas, on cessera d’exploiter certaines formes de pétrole et l’on reviendra vers l’Arabian light. La question du repositionnement des forces au Proche-Orient se pose donc dès à présent.

Si Washington s’engage dans cette voie, il devra probablement également modifier les méthodes du Pentagone. La théorie straussienne du « chaos constructeur », si elle permet de gouverner des territoires immenses avec très peu d’hommes sur le terrain, exige beaucoup de temps pour permettre l’exploitation de vastes ressources, comme on le voit en Afghanistan, en Irak et en Libye. Peut-être faudra-t-il revenir à une politique plus sage, cesser d’organiser le terrorisme, admettre la paix, pour pouvoir commercer avec les États ou ce qu’il en reste.


[1] “Energy Task Force Works in Secret”, Dana Milbank & Eric Pianin,
Washington Post, April 16th, 2001.

[2] « 1997-2010 : L’écologie financière », par Thierry Meyssan,
Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 26 avril 2010.



2 - L’Inde et le Pakistan entrent dans le Groupe de Shanghai le jour du Brexit

par Alfredo Jalife-Rahme

Pour le professeur Alfredo Jalife-Rahme, le principal géopoliticien latino-américain, la concomitance de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et de l’entrée de l’Inde et du Pakistan dans l’Organisation de coopération de Shanghai marque le basculement du monde. Désormais, la déglobalisation est en marche.


L’Organisation de coopération de Shanghai représente désormais les deux tiers de la population mondiale. Elle comprend la première économie mondiale (la Chine) et la première puissance militaire conventionnelle (la Russie).

La chute du Mur de Berlin en 1989 avait imposé l’unipolarité stratégique des États-Unis, et la globalisation financière toxique, ce qui a répandu une inégalité monstrueuse, aux niveaux local, régional et global, assortie de chômage massif et d’une austérité asphyxiante. 

Le Brexit, un demi-siècle après l’étape pernicieuse de dérégulation thatchériste, et vingt-sept ans après la chute du Mur de Berlin, ouvre le chemin à une douloureuse déglobalisation  [1] ; cela implique des changements géostratégiques, et accentue le dynamisme de la multipolarité.

Le Brexit constitue la plaque tectonique en mouvement : et cet ébranlement aura des conséquences profondes pour le nouvel ordre global que je qualifie de tripolaire : États-Unis, Russie et Chine.

À court et moyen terme, le Brexit équivaut à la chute du Mur de Berlin.

À plus long terme, à l’échelle du temps long de Fernand Braudel, c’est un anti-Waterloo : c’est un renversement de tendance par rapport à la trajectoire ascendante de la Grande-Bretagne depuis sa victoire militaire décisive, il y a 201 ans, dans l’ancienne Belgique, devenue précisément siège d’une Union Européenne en voie de dislocation.

Pour l’éditorialiste du Global Times chinois, « le futur paysage de la politique globale va probablement conduire des changements d’envergure, comparables à ceux dont on a la trace dans l’histoire géologique avec la fracture de l’ancien super-continent Gondwana il y a 180 millions d’années » [2].

Les pions dispersés de l’UE vont se partager entre la Russie et les États-Unis, la Chine restant à l’arrière-plan.

Dans la façon dont les trois super-puissances racontent la chose, se dessine peut-être le noyau du nouvel ordre global qui va naître du Brexit : les États-Unis disent que c’est la Russie qui a gagné, la Chine assure que c’est le dollar qui a gagné et l’euro qui a perdu, tandis que la Russie assure que c’est la Chine qui a gagné.

De façon prémonitoire, trois jours avant le Brexit, le diabolique méga-spéculateur George Soros —qui a sérieusement contribué au démantèlement de l’Union européenne et de l’euro, en maniant à sa guise migrants et capitaux mobiles—, entrevoyait déjà la Russie comme la puissance globale émergente, dans le mouvement même de la vaporisation de l’Union [3].

Le Premier ministre de Hongrie, Victor Orban, avait déjà souligné la responsabilité de Soros, quand il a favorisé la crise migratoire du Proche-Orient afin de faire couler l’Europe [4].

Ce n’est pas par hasard si Soros est déjà l’un des principaux bénéficiaires du tsunami financier causé par le Brexit, pour avoir misé sur l’effondrement de la Bourse et la hausse de l’or [5].

Maintenant, Soros fait le pari d’anéantir la principale banque allemande/européenne, la Deutsche Bank, de façon à avantager les banksters de Wall Street et de la City [6].

Mon article de l’année dernière aura été prémonitoire : « La Grande Bretagne quitte l’Europe pour la Chine : une alliance géofinancière avec hollandisation », tandis que la complémentarité des plus grandes réserves de devises de la Chine avec le savoir-faire financiériste de la City construit l’échafaudage multipolaire pour le nouvel ordre géofinancier du XXI° siècle [7].

Proche de ma façon d’aborder le sujet, c’est Thierry Meyssan, directeur du Réseau Voltaire, qui ajoute que le Brexit, appuyé par la reine d’Angleterre et la réorientation de la Grande-Bretagne vers le yuan chinois, équivaut à la chute du Mur de Berlin et accélère la redistribution des cartes de la géopolitique mondiale [8].

Dans mon article précédent [9], je soulignais la simultanéité géostratégique suivante : le jour même où l’UE commençait à imploser, le groupe de Shanghai (OSC) se réunissait, pour son seizième sommet, à Tachkent (Ouzbékistan), où se sont retrouvés le tsar Vladimir Poutine et le mandarin Xi, et ils approuvaient le protocole d’adhésion de deux grands poids lourds nucléaires : l’Inde et le Pakistan [10]. C’est bien la fin d’une ère [11].

En fait il y a eu deux poussées géostratégiques dans la mesure où, le lendemain du Brexit et après avoir assisté au sommet du Groupe de Shanghai à Tachkent, Poutine a réalisé une visite de deux jours en Chine, pour y approfondir les liens stratégiques avec Xi.

Et ces deux rencontres, celle de Tachkent et celle de Pékin, ont été escamotées par les médias désinformateurs de l’Occident angoissé.

Avec son sarcasme légendaire, le tsar Poutine, sept jours avant le Brexit, admettait, lors de la réunion financière de Saint-Pétersbourg, que les États-Unis « sont encore probablement la seule superpuissance mondiale », au moment où il « se prépare à travailler avec celui qui héritera de la présidence à Washington, quel qu’il soit », sans pour autant « accepter que les États-uniens lui dictent la conduite à tenir » [12].

Le jour même du Brexit, deux puissances nucléaires du sous-continent indien étaient admis dans le Groupe de Shanghai, ce qui veut dire : 110 à 120 ogives nucléaires pour l’Inde [13], et de 110 à 130 ogives pour le Pakistan [14].

Le Daily Times en déduit que l’adhésion du Pakistan est fort significatif, sur la scène géopolitique en plein bouleversement [15].

Avec moins d’enthousiasme cependant que le Pakistan, The Hindu exulte à l’idée que l’Inde et le Pakistan vont être des membres de plein droit de l’OSC ; on peut supposer que la Chine parraine le Pakistan, et la Russie l’Inde [16].

Or tout n’est pas rose dans le Groupe de Shanghai, car, selon Yang Jin, de l’Académie des Sciences sociales de Chine, la « crise financière globale, les prix en baisse des matières premières de première nécessité (staple commodities) et la détérioration des échanges qui découle des sanctions économiques appliquées à la Russie ont exercé des effets négatifs sur la stabilité (sic) et l’économie des membres de l’OCS », alors que « les grandes puissances (autrement dit les États-Unis, et plus précisément le « plan Brzezinki ») sont intervenus en profondeur dans les affaires régionales, perturbant les intérêts conjoints des membres de l’OCS », ce qui « a rendu difficile leur coopération circulaire » ; car à côté du binôme des superpuissances que sont la Chine et la Russie, quatre pays centre-asiatiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) qui en sont membres, se disputent territoires, ressources en eau et ethnicité [17].

L’adhésion de l’Inde et du Pakistan au Groupe de Shanghai va-t-il lui donner un nouvel élan, après seize sommets décevants ?

Le problème de l’élargissement de l’OCS est qu’elle doit définir son objectif principal, la met face à un dilemme : constituer un bloc de sécurité militaire euro-asiatique pour contrecarrer l’Otan, ou intégrer sans plus un vulgaire bloc mercantiliste.

Le rapprochement entre l’ours russe et le dragon chinois, voilà l’évènement. Le People’s Daily affirme que l’association entre la Chine et la Russie sera un tournant implacable (sic) [18], tandis que Cao Siqi explique que la Chine et la Russie fortifient la stabilité globale et ont atteint un consensus contre l’hégémonie US [19].

Dans le Global Times, un éditorialiste considère que la pression des États-Unis resserre les liens entre la Chine et la Russie, alors que Washington est incapable d’abattre le dragon chinois et l’ours russe en même temps [20].

L’ancien régime est mort, vive la nouvelle ère !


Traduction
Maria Poumier

Source
La Jornada (Mexique)

[1]
Hacia la desglobalización, par Alfredo Jalife-Rahme, Jorale/Orfila (2007), ISBN 978-9685863223.

[2] “Shock waves of UK exit’s impact will rearrange the face of global politics and markets”, Anbound,
The Global Times, June 27th, 2016.

[3] “Soros sees Russia emerging as global power as EU fades”, Andy Bruce & Kit Rees, Reuters, June 20th, 2016.

[4] “Hungarian Prime Minister accuses billionaire investor George Soros of trying to undermine Europe by supporting refugees travelling from the Middle East”, Jennifer Newton,
Daily Mail, October 30th, 2015.

[5] “Billionaire Soros Was ‘Long’ on Pound Before Vote on Brexit”, Francine Lacqua & Sree Vidya Bhaktavatsalam,
Bloomberg, June 27th, 2016.

[6] “Soros had Deutsche Bank ’short’ bet at time of Brexit fallout”, Arno Schuetze,
Reuters, June 28th, 2016.

[7] « Gran Bretaña abandona a EU por China : alianza geofinanciera con "holandización" », Alfredo jalife-Rahme,
La Jornada, 25 de Octobre de 2015.

[8] « Le Brexit redistribue la géopolitique mondiale », Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire, 27 juin 2016.

[9] “Brexit : ganó el nacionalismo británico/Perdió la globalización/Derrota de Obama/Triunfo de Putin”, Alfredo Jalife-Rahme,
La Jornada, 26 de Junio de 2016.

[10] « Ташкентская декларация »,
Сеть Вольтер, 24 июня 2016.

[11] « "Un nuevo significado, un nuevo peso" : La organización que unirá casi a la mitad del planeta »,
Russia Today, 24 de Junio de 2016.

[12] « Presidente ruso Putin dice acepta rol de superpotencia de EEUU, diluye elogios a Trump », Grigory Dukor,
Reuters, 17 de Junio de 2016.

[13] “Indian nuclear forces, 2015”, Hans M. Kristensen & Robert S. Norris,
Bulletin of Atomic Scientists, September 1st, 2015.

[14] “Pakistani nuclear forces, 2015”, Hans M. Kristensen & Robert S. Norris,
Bulletin of Atomic Scientists, September 1st, 2015.

[15] “Pakistan’s entry at SCO significant in changing geopolitical scenario”,
Daily Times, June 26th, 2016.

[16] “India, Pakistan become full SCO members”,
The Hindu, July 11th, 2015.

[17] “SCO needs to overcome diverse demands”, Yang Jin,
Global Times, June 26th, 2016.

[18] “China, Russia pledge "unswerving" partnership”,
People’s Daily, June 27th, 2016.

[19] “China, Russia to strengthen global stability”, Cao Siqi,
Global Times, June 27th, 2016

[20] “US pressure spurs closer Sino-Russian ties”,
Global Times, June 27th, 2016.