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1 - Lettre à l'Abbaye Saint Wandrille Rançon (Seine-Maritime), au sujet du sionisme et de certaines manifestations sionistes de police politique, dans la région de l'abbaye.

2 - Scan de la couverture du livre vendu dans la librairie de l'abbaye "Aimer Israël pourquoi ?", édité par la secte des Béatitudes.

3 - Revue de presse sur la secte des Béatitudes, tirée du site info-sectes.ch

 

1 - lettre à l'Abbaye.

 

Michel DAKAR

Paris, le 2 juillet 2009

LRAR n° 73 553 060 9FR

 

M. le Père abbé Pierre MASSEIN
Monastère bénédictin
Abbaye de Fontenelle
2, rue Saint-Jacques
76490 Saint-Wandrille-Rançon

 

Objet : quelques réflexions sur le sionisme et votre établissement religieux.

 

Mon Père,

Je suis un visiteur régulier de votre magasin monastique, dont de sa librairie.

J’ai constaté la présence dans cette librairie d’un ouvrage édité par l’organisation réputée sectaire dite les « Béatitudes » ou « Lion de Juda », ouvrage intitulé « Aimer Israël pourquoi ? ».

La présence de cet ouvrage, lequel s’apparente à un document de pure propagande, en pleine période de paroxysme de l’opération d’éradication de la population originelle de Palestine par le mouvement sioniste international, éradication qui est de plus en plus souvent considérée comme étant assimilable à un génocide, est étonnante au sein d’un établissement qui prône le respect et l’amour d’autrui. L’organisation qui a émis cette propagande, les « Béatitudes », est de plus de notoriété publique assimilable à une secte extrémiste. Elle est l’objet de poursuites judiciaires pour agressions sexuelles en série et complicité, de la part de sa hiérarchie envers des adeptes. Des faits d’extorsions financières sont aussi évoqués. Son dirigeant, M. Gérard Croissant, alias frère Ephraïm, a été poursuivi pour fraude fiscale. Ayant délocalisé son activité en Suisse, il s’est réfugié un temps en Afrique et a été placé en garde à vue à son retour en France en 2008. Les principaux postes de son organisation sont occupés par des membres de sa famille. La secte possède des ramifications en Israël. Le « Shabbat » y est célébré toutes les fins de semaine et de façon obligatoire par tous ses adeptes et dans tous ses établissements. On y invite parfois des rabbins intégristes, qui y occupent les places d’honneurs.

Je suis interloqué de rencontrer au sein de la paisible et magnifique campagne normande, une manifestation de justification et de dissimulation de ce qui est une extermination d’une population, et une spoliation d’une nation de son sol.

Je ne peux aussi que me poser la question de la probabilité de l’existence d’une liaison avec les visites clandestines dans ma maison de campagne proche de votre abbaye, visites opérées par un service de police politique pour le moment non identifié, évènements qui ont lieu depuis que je m’occupe de militer pour le respect du droit international, en relation avec l’affaire de Palestine. Ce type de service étant localisé en région parisienne, et ces visites étant coûteuses pour les organisateurs, car nécessitant du matériel et un personnel en nombre et aguerri, lequel ne peut être mis en mouvement de manière aléatoire, on peut raisonnablement estimer qu’il y ait des complicités sur place.

Une plainte a été diligentée à ce sujet auprès du procureur de la République à Paris, par l’intermédiaire de mon avocat du barreau de Paris, maître Jean-Louis CHALANSET. Cette plainte constitue l’introduction d’une instance devant aboutir devant le Comité des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.

Je vous informe que je joins la copie de cette présente lettre de réflexions, au dossier de cette plainte, et que de même, j’en communique la copie, à toute fin utile, à la gendarmerie de Caudebec, et aux maires de Saint-Wandrille-Rançon et de Caudebec-en-Caux, qui ont statut d’officiers de police judiciaire.

 

Je vous prie de recevoir, mon Père, l’expression de mes salutations distinguées.

M. DAKAR


Pièces jointes :

Reproduction de la couverture du document « Aimer Israël pourquoi ? ».

Revue de presse sur le Béatitudes (12 feuillets), provenant du site Internet « info-sectes.ch ».

Nota :

Lettre publiée sur l’Internet à l’adresse suivante :

http://www.aredam.net/secte-beatitude-sionisme-abbaye-benedictine-notre-dame-de-fontenelle.html

Dossier sur Internet :

http://www.aredam.net/denonciation-publique-methode-repression-politique-police-stasi-sioniste.html

Document communiqué aux organisations de défense des droits de l’Homme.


2 - Scan de la couverture d'un livre vendu à la librairie de l'abbaye.

 

 

 

 

3 - Revue de presse du site http://www.info-sectes.ch relatif au Béatitudes.

 

LES "BEATITUDES" OU DU RENOUVEAU AU POISON DU PSYCHO-SPIRITUEL ...

Ephraïm, fondateur de communauté catholique des Béatitudes,
vient de délocaliser une partie de ses activités en Suisse
Scandale pédophile dans la communauté religieuse des Béatitudes (Le Figaro - 8 février 2008)

La communauté des Béatitudes vide les portefeuille des bonnes âmes (Canard Enchaîné - 17 janvier 2007)

Témoignage d'une victime des dérives psychosectaires de la communauté des Béatitudes. (psyvig.com - 17 février 2007)

La communauté des Béatitudes : Une secte au sein de l’Eglise catholique ? (hebdo.nouvelobs.com - 29 mars 2007

Scandale pédophile dans la communauté religieuse des Béatitudes
http://www.lefigaro.fr/ - 8 février 2008 par Angélique Negroni
[Texte intégral]

L'affaire est embarrassaute pour la communauté des Béatitudes, association charismatique créée en 1973 L'un de ses membres, l'ancien frère Pierre-Êtienne A, 57 ans, vient d'avouer des agressions sexuelles sur plus de 50 mineurs, âgés de 5 à 13 ans entre 1985 et 2000.
Selon nos informations ces faits viennent d'être dénoncés par un fidèle de la communauté qui a averti le parquet de Rodez.
Après l'enquête démarrée en novembre ce dernier a décidé d'ouvrir mardi une information judiciaire pour «agressions sexuelles». Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire l'auteur présumé a reconnu les faits. Alors qu'il était frère avant d'être relevé de ses voeux récemment il aurait abusé de dizaines de fillettes et de garçons que les familles qui fréquentaient la communauté lui confiaient.
En charge de l'affaire, les gendarmes doivent retrouver ses nombreuses victimes pour les entendre, des investigations qui devraient durer des mois. Car frère Pierre-Etienne A., membre de l'association depuis trente ans, a fréquenté plusieurs de ces structures en France. Avant d'être rattrapé par cette affaire, il était depuis sept ans à l'abbaye de Bonnecombe, près de Rodez. C'est d'ailleurs l'un de ses membres qui, après avoir recueilli ses confidences, a saisi la justice.
Aujourd'hui, le responsable de l'abbaye affirme que les dirigeants de la communauté des Béatitudes avaient été prévenus de ces agissements depuis longtemps. «C'est ce que nous allons vérifier», dit-on de source proche de l'enquête.
Contactés par Le Figaro les responsables de l'association étaient hier injoignables. En octobre dernier, ils auraient décidé d'exclure ce frère de leur communauté.

 

 

La secte qui prospère avec la bénédiction de l'Eglise
Canard enchaîné, 17 janvier 2007
[Texte intégral]

La communauté des béatitudes et son gourou, Ephraïm, vident les portefeuilles des bonnes âmes. Et le Vatican ne bronche pas.

A la suite d'une embrouille avec les services fiscaux français, Ephraïm, fondateur de la très catholique communauté des Béatitudes, vient de délocaliser une partie de ses activités sectaires en Suisse. Gérard Croissant, de son vrai nom, et ses ouailles charismatiques échapperont peut-être ainsi à la justice des hommes.
Il était temps. Jean-Michel Roulet, le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) - qui rendra son rapport annuel le 24 janvier-, assure qu'«un faisceau concordant d'éléments justifie pleinement que la justice soit saisie». Car «des familles nous ont décrit des situations que l'on peut qualifier de dérives sectaires», Et les pratiques financières de cette drôle de communauté font déjà l'objet d'une information judiciaire au tribunal de Castres.
Patrimoine divin
Ephraim est à la tête d'une véritable entreprise familiale. Son épouse, Josette, en est l'experte-comptable. Ses frères et soeurs, beaux-frères et belles-soeurs dirigent les différentes succursales. La communauté des Béatitudes compte, à l'en croire, 75 implantations à travers le monde. Dont une trentaine en France. Chaque «maison» est conduite par un «berger» qui soigne les âmes et gère un joli patrimoine immobilier, acquis depuis 1973.
Les «Béatitudes» se nommaient alors le «Lion de Juda» («Le Canard» du 17 août 1988 et du 2 mai 1990) et prétendaient être à «l'image des communautés primitives», les vraies, les pures, les dures. Avec la béné- diction du Vatican, ces charismatiques ont, peu à peu, récupéré monastères et abbayes laissés à l'abandon par des religieux vieillissants. Une sorte d'héritage spirituel ...
A Nouan-le-Fuzelier, en Sologne, le «berger» et ses «frères et soeurs» ont ainsi hérité d'un «bel ensemble», composé d'une ferme, d'une grange, de quelques écuries et d'un pavillon de chasse du XIXème. Sans oublier 30 hectares de terrains et forêts alentour. C'est peut-être là, le royaume de Dieu ... A moins que ce ne soit en Seine-Maritime, où «la Maison du cour de Marie» tient plus du château que de la crèche, ou bien encore en Côte-d'Or, où les Béatitudes possèdent un impressionnant domaine baptisé «Notre-Dame-des-sept douleurs». On les plaint.
Ces braves gens ont pourtant fait voeu de dénuement. C'est écrit dans leurs statuts : «Par leur engagement de pauvreté, tous les membres de la communauté choisissent librement de ne plus rien avoir en propriété personnelle, mettant tout en commun (...).» Concrètement, le fidèle «verse normalement à la maison commune ses revenus (salaires, retraites, pensions, allocations, assurances) et les dons qu'il reçoit». Et même les héritages.
Ainsi, la famille M. s'est retrouvée dépouillée de ses maigres économies. Pascal et Myriam, avec leurs deux enfants en bas âge, ont séjourné trois ans au château Saint-Luc, dans le Tarn. Jusqu'en 2003, ils y ont occupé différentes fonctions : jardiniers, secrétaires, infirmiers. «Nous n'étions bien entendu jamais rému- nérés, raconte le couple. Il nous était demandé de verser une dîme sur les allocations familiales, le RMI et les dons que nous recevions de notre entourage.»
Logée modestement et gracieusement, la famille M. était nourrie, selon la plainte qu'elle a déposée, «grâce à des marchandises périmées données par des commences. Les reaos étaient préparés dans des locaux tota- lement inappropriés». Décidément, rien ne remplace les nourritures spirituelles ...
En attendant, la petite «entreprise» d'Ephraïm et de ses «bergers» engraisse. Les Béatitudes ont ainsi créé plusieurs associations ou SARL écrans, agréées par l'Etal comme «centres de formation continue», et donc non soumises à la TVA. Des centaines de bedeaux nantis viennent, chaque année, y «guérir de leur histoire familiale» grâce à des techniques «psycho-spirituelles», de «psycho-généalogie», d'«agapè-thérapie» et «recevoir l'enseignement d'Ephraïm», prier ... et alléger leur compte en banque.
Multiplication du blé
Officiellement, le coût d'une formation de quatre jours oscille entre 400 et 800 euros. Mais comme les fidèles sont priés de faire ouvre de charité, ils versent une obole supplémentaire, en liquide ou par chèque, mais sans mention du destinataire, s'il vous plaît ... De l'argent frais qui permet aux «bergers» d'employer des manoeuvres chargés d'embellir les demeures dans lesquelles ils résident pauvrement. Christian T. a été de ceux-là entre août 2003 et janvier 2004. Il se rappelle avoir installé baignoire d'angle, Jacuzzi, réseaux Internet et fausses cloisons dans la résidence d'Ephraïm à Labrit (Landes).
Comme en témoignent les relevés bancaires de Christian T., le gourou lui donnait de l'argent en liquide et des chèques censés couvrir ses frais. Parfois de petites sommes, mais souvent aussi des chèques de 4'000 ou 6'000 euros. Toujours des «dons» de fidèles. Jusqu'au jour où le banquier de Christian T. a cru déceler un circuit de travailé au noir, voire de blanchiment d'argent. Une variante de la multiplication des pains ?
L'âme et le corps
Les soupçons du banquier pointilleux n'ont pas empêché la poursuite des stages «psycho-spirituels», à Labrit comme ailleurs. Les théories douteuses de prétendus thérapeutes, membres du réseau d'un certain «docteur» Ryke Geerd Hamer, y sont largement enseignées. Ce pape des «thérapies nouvelles» a été condamné en septembre 2004 pour exercice illégal de la médecine et complicité de non-assistance à personne en danger. Selon lui, il est très simple de guérir d'un cancer lorsqu'on peut «réparer l'événement qui l'a déclenché». Dans ce cas-là, inutile de se soigner.
Mais Ephraïm et les siens font mieux ils soignent aussi les âmes. Pour être certains d'y parvenir, ils s'y prennent tôt, Les Béatitudes disposent ainsi de leur propre école privée. A Autrey, dans les Vosges, une trentaine d'ados de 13 à 18 ans prient et se préparent à devenir la future élite de la communauté.
Pour appartenir un jour à cette fine fleur de la Béatitude, leurs parents versent mensuellement 350 euros. L'enseignement quotidien, dispensé par 27 profs bénévoles, commence et finit par des prières.
Pendant ce temps, Ephraïm proclame, urbi et orbi, la parole du père. Aux dernières nouvelles, il vient d'arriver au Sénégal et, par courriel, réclame «en urgence» à ses fidèles «entre 75'000 et 120'000 euros» pour acquérir «un terrain au une maison». Avec piscine, on espère.
Didier Hassoux
«Le Canard» a sollicité, par téléphone et par fax, l'avis de l'épiscopat français sur les pratiques de la communauté des Béatitudes. sans succès. Le Verbe se fait vraiment rare et cher.

 

Témoignage
par Nina S. - Poitiers, 17 février 2007
Source : http://www.psyvig.com/ /Association Psychothérapie Vigilance - France

«Nous pensions que notre cas était isolé, jusqu’au jour où ce que nous subissions, notre fille et nous, est devenu tellement inhumain que nous avons été contraints de voir et de nommer ce qui se passait là dedans. Nos amis, qui s’alertaient eux aussi, nous ont non seulement soutenus mais ont éclairé notre jugement. Il s’agissait bien de dérives sectaires. »
Nous étions une famille heureuse, joyeuse, très unie, enrichie de l’affection de nos parents et de nos nombreux amis. Une famille qui devrait encore vivre de cet amour si pour notre plus grand malheur notre fille, au moment de son adolescence, n’avait pas rencontré le renouveau charismatique.
C’est au cours d’un séjour dans un monastère qu’elle a été envoyée sans notre accord dans une communauté nouvelle censée la «guérir» … Nous ne pouvions adhérer à l’incohérence de cette démarche qui lui faisait stopper ses études pour une soi-disant guérison à de supposées blessures découvertes soudain, après un «discernement» de quatre jours …
Nous nous sommes rapidement rendu compte que notre fille était propulsée dans un monde irrationnel, fondé sur le ressenti, l’émotivité et le subjectif où tout pouvait basculer. Un monde coupé de la réalité. Ce que nous craignions est arrivé. Après un parcours déstabilisant de maison en maison dans la communauté des Béatitudes, elle s’est retrouvée à Château saint Luc où le «berger» pratiquait des sessions dites de guérison, d’agapéthérapie et autres. Ces prétendues thérapies, camouflées dans une démarche de foi, ne sont rien d’autre qu’une expérience empirique qui mélange une psychologie de bazar à une religiosité dont la thèse est la «blessure», l’antithèse la «guérison», et la synthèse des thérapies sans fin devenues de la sorte le seul projet de vie de cette communauté
Notre fille a subi ces dangereuses thérapies qui se caractérisent par une relecture déstructurante de tous les liens familiaux, induisant de faux souvenirs pour démontrer les parents responsables de tous les maux ainsi « révélés ». La traque du mal n’épargne rien ni personne. L’exemple qui suit est des plus édifiants. Notre fille était au courant de ce que j’avais perdu un enfant in utero. Elle m’a téléphoné un matin pour savoir si cette fausse couche avait eu lieu avant ou après sa naissance. Comme je lui répondais avant, elle m’a aussitôt fait préciser si j’avais fait une «prière de délivrance». Surprise, je lui ai répondu que je ne voyais pas pourquoi j’aurais fait une pareille chose dans la vie de foi qui est la mienne pour un enfant qui était désiré et aimé. Elle m’a rétorqué aussitôt, «oui, mais moi, j’ai été conçue dans un cercueil, ce qui explique bien des choses.» Ainsi, au-delà de la nocivité des parents, même un enfant mort avant sa naissance est diabolisé et devient un danger dont il faut guérir…
Le «berger», médecin pédiatre, était également le thérapeute autoproclamé des communautaires, chacun étant lié à lui par un vœu d’obéissance. Il en était également le directeur spirituel. En sa qualité de « berger » reconnu par l’évêque, son pouvoir était sans faille.
Quelle liberté reste-t-il à une personne sous une pareille férule qui n’est rien moins qu’un abus de pouvoir puisque cette communauté qui se présente faussement en habit religieux et prétend vivre une vie monastique, est en réalité une association de laïcs qui n’a aucun droit à imposer des vœux religieux ? Même pas droit à former des prêtres, les siens étant incardinés dans le diocèse d’Albi, donc à ce titre prêtres diocésains.
Il faut savoir que n’importe qui peut se faire piéger. Notre fille était équilibrée, bonne élève. Elle n’avait besoin d’aucune thérapie. Elle s’est fait prendre au piège au nom de la foi car elle se croyait dans une démarche spirituelle et dans une communauté religieuse. Cet amalgame entre le psychologique et le spirituel, où des vœux religieux sont conditionnés par une association de laïcs, crée une confusion qui permet toutes les dérives.
Et les dérives ne manquent pas … La nourriture des communautaires provenait des produits périmés d’un supermarché. Notre fille était utilisée comme bonne d’enfants du couple de «bergers». Elle assurait également le secrétariat et dormait dans son lieu de travail sur un matelas posé à même le sol, derrière son bureau. Pour se laver, un lavabo où elle accédait en marchant sur son matelas. Le vendredi, sous prétexte de jeûne, elle ne mangeait pas ou à peine. Pour qu’elle ait des vêtements convenables et chauds dans ces locaux à peine chauffés en hiver, nous les achetions.

Dans de telles conditions, notre fille était utilisée au seul besoin de la communauté et à son profit exclusif puisque, comme tous les autres communautaires, elle n’a jamais bénéficié de cotisations sociales ou de retraite. Un véritable scandale lorsqu’on sait que la maison tournait à plein avec des sessions de plus en plus nombreuses dont la charge du travail d’accueil et d’hébergement retombait sur les communautaires. Ces sessions rapportaient beaucoup d’argent, ce qui a permis à la communauté d’acheter une maison pour six millions de francs environ. En effet, l’argent semble avoir une place très importante à Château saint Luc comme tend à le prouver cet épisode : c’est à partir du moment où nous avons refusé à notre fille de lui donner deux cent mille francs pour la communauté qu’elle a rompu tous liens avec nous.
Mais déjà, avant cet événement, nous ne pouvions avoir avec elle une relation normale. Elle était devenue méfiante, hautaine, pour ne pas dire méprisante. Les rares fois où nous avons insisté sur les pourquoi de ses comportements qui nous faisaient souffrir et que nous ne comprenions pas, nous avons déclenché une explosion haineuse à notre égard. Mais si tout était induit de manière perverse, rien n’était dit clairement. C’était une situation difficile autant que déstabilisante de voir notre enfant se comporter, sans raison objective, comme une étrangère sans aucun amour. Nous n’existions plus pour elle.
Nous avons mis du temps à comprendre car nous faisions confiance à l’Eglise, qui reconnaît ces commu- nautés. Nous pensions que notre cas était isolé, jusqu’au jour où ce que nous subissions, notre fille et nous, est devenu tellement inhumain que nous avons été contraints de voir et de nommer ce qui se passait là dedans. Nos amis, qui s’alertaient eux aussi, nous ont non seulement soutenus mais ont éclairé notre jugement. Il s’agissait bien de dérives sectaires.
Ce psycho-spirituel est un poison qui a pénétré toute notre famille à travers les tensions normales de toute vie familiale mais surtout parce qu’une personne manipulée de la sorte est en souffrance et a besoin d’amener d’autres personnes dans son délire pour pouvoir y vivre et l’alimenter. Nous sommes devenus le bouc émissaire de toutes les prétendues « blessures » de la famille et à ce titre-là, nos enfants nous ont rejetés. Notre famille est brisée. Nous avons enduré une expérience d’une rare violence psychique qui au-delà de la souffrance, nous a plongés dans la déshumanisation de nos liens familiaux.
Nous nous sommes adressés à l’Eglise sans être entendus. Il semble que son souci soit de sauvegarder l'institution au mépris des victimes. Actuellement, face à des actions médiatiques qui mettent ces communautés au grand jour, un «berger», tout comme l’évêque du lieu, reconnaît des «erreurs», des «fautes» et dit que maintenant, la situation ayant été redressée, tout va bien. Monseigneur ajoute qu’il s’agit de faits anciens. Certes ! Ils remontent à 2001, date à laquelle nous avons alerté l’Eglise qui depuis laisse courir … Non, en ce qui nous concerne tout ne va pas bien , nous portons dans notre quotidien la brisure de notre famille et ce n’est pas cette réponse-là que nous attendons.
Aujourd’hui, tout comme il y a six ans, nous sommes plusieurs parents à demander à l’Eglise d’alerter officie- lement nos enfants sur les méfaits et nuisances qu’ils ont subis au sein des Béatitudes. L’autorité, qui a imprudemment laissé se développer de pareilles pratiques, est pleinement responsable et doit aujourd’hui en assumer les conséquences en aidant nos enfants à retrouver leurs liens familiaux. Faute de quoi, elle ne sera plus crédible, et, avec elle, l’institution qu’elle est censée servir et représenter.

 

 

Une secte au sein de l’Eglise catholique ?
Sulfureuses Béatitudes
hebdo.nouvelobs.com, 29 mars 2007
[Texte intégral]

Il se passe des choses étranges dans cette «communauté nouvelle», l'une des plus importantes du monde catholique. Plusieurs de ses membres dénoncent des manipulations mentales, des abus de pouvoir, voire une entreprise de racket. Son fondateur a disparu. La justice est saisie, et l'Eglise bien embarrassée.
Enquête de Marie Lemonnier
Il a un sourire jovial, une barbe vaguement méphistophélique. Un prénom inoffensif : Gérard. Mais il se fait appeler Ephraïm, du nom de l'une des douze tribus d'Israël. Où est-il aujourd'hui ? En Afrique ? En Espagne ? Gérard Croissant, alias frère Ephraïm, s'est volatilisé en mai 2006. «En ermitage» selon les siens, «en fuite» pour les gendarmes, il est dans le collimateur des organismes de prévention contre les sectes. Un juge d'instruction du tribunal de Castres aimerait bien l'entendre.
Comment cet exétudiant en art a-t-il transformé en une trentaine d'années une petite communauté en un vaste mouvement implanté sur les cinq continents, du Liban au Burkina Faso, en passant par la Bosnie, le Canada ou le Mexique ? Comment ce chantre d'une nouvelle spiritualité empruntant à toutes les religions du Livre a-t-il obtenu la reconnaissance du Vatican ? Gérard Croissant est le fondateur des Béatitudes, un ensemble de 77 communautés religieuses présentes dans 30 pays à travers le monde. En France, ses 27 «maisons» (terme utilisé chez les «Béats» pour désigner chaque communauté) ont pignon sur rue à Blagnac, à Nouan-le-Fuzelier, à Lisieux ou à Lourdes. Elles sont installées dans de splendides monastères ou des châteaux. Animées le plus souvent par des chrétiens convaincus, attirant à elles des «communautaires» très engagés tout comme des paroissiens lambda qui se contentent d'assister à ses offices. Elles sont surtout adoubées par l'Eglise catholique.
Certes, ces dernières années, l'institution a pris ses distances avec frère Ephraïm. Lui-même ne dirige plus le mouvement. Mais il en reste l'un des principaux inspirateurs. Selon les associations de lutte contre les sectes, en tout cas, ses pratiques et ses préceptes sentent le soufre. Il aurait franchi la ligne jaune. Comme quelques autres responsables de «maison», appelés les «bergers» dans le langage communautaire.
Aujourd'hui, ces associations ont entre les mains une quarantaine de plaintes, émanant de toute la France.
Surtout, depuis le 25 avril 2005, la justice est officiellement saisie par un couple de trentenaires opiniâtres. Myriam et Pascal Michelena (1), parents de trois enfants, ont séjourné entre 1999 et 2001 dans l'une des maisons des Béatitudes, au château Saint-Luc, à Cuq-les-Vielmur (Tarn). Pendant trois ans, ils ont vécu selon les préceptes de Gérard Croissant. Obéissance absolue, pauvreté, humilité ... Un beau programme - ils y ont cru. Aujourd'hui, ils parlent d'esclavage, de racket, d'humiliations. Ils portent plainte pour «abus de faiblesse» et «travail dissimulé» : «On nous a fait croire que nous faisions partie de «l'élite». Comment avons-nous pu imaginer qu'une telle existence pouvait correspondre à un idéal de vie chrétien ? Nous avons honte.»
Que cachent les Béatitudes ? Une communauté fraternelle incomprise ?
Seulement quelques dérives qui ne sauraient entacher l'ensemble du mouvement ? Ou une véritable secte qui s'est habilement infiltrée à l'intérieur de l'Eglise catholique ? Selon la légende colportée par frère Ephraïm, tout aurait commencé autour d'une «quatre-saisons». En 1973, en effet, il dîne dans une pizzeria de Montpellier avec sa compagne Jo et un couple d'amis protestants. Soudain, une «inspiration divine» frappe Gérard. «Et si on vivait en communauté ?» Aussitôt, les quatre convives créent la Communauté du Lion de Judas et de l'Agneau immolé (qui sera rebaptisée en 1991 Communauté des Béatitudes).
Gérard a alors 24 ans et il est membre de l'Eglise réformée. Il se destine à devenir pasteur. Mais il a rencontré Lanza del Vasto, le disciple occidental de Gandhi, militant de la non-violence et du dialogue interreligieux, qui a fondé sur le modèle des ashrams indiens la Communauté de l'Arche dans le sud de la France. Gérard Croissant a-t-il voulu imiter le philosophe contestataire en créant sa propre « uccursale» ?
Un autre événement décisif va l'influencer. En 1974, il part aux Etats-Unis et découvre les grands rassem- blements évangéliques. Il est fasciné par ces prédicateurs ébouriffants qui haranguent des foules de born-again. Il voit des assemblées entières prises de transe, frappant des mains, habitées par l'Esprit saint. Les fidèles «parlent en langue», chantent dans un verbiage incompréhensible et exaltant. Gérard est emballé. Jo, elle, se fait poser une couronne sur laquelle un dentiste charismatique grave Jésus !
De retour en France, le couple retrouve les amis de la pizzeria et s'installent du côté de Charmes-sur-Rhône. Là, Gérard Croissant reçoit un nouveau «signe du ciel» : il doit renoncer au protestantisme et se tourner vers le catholicisme. Croissant - qui dans la foulée s'attribue le nom de frère Ephraïm - veut réveiller les cathos, faire passer sur eux le grand souffle qu'il a ressenti chez les évangéliques américains.
Une légende de plus ?
«M. Croissant s'était brouillé avec les protestants, assure aujourd'hui un curé qui l'a bien connu à cette époque. Il a toujours voulu constituer son propre mouvement.
Il a profité de la faiblesse de l'Eglise catholique pour faire son beurre !» Un opportuniste, le futur prophète des Béatitudes ? Un cynique qui module ses inspirations divines au gré de ses intérêts ? «Un maquignon, oui!», dit le vieil abbé, très remonté.
Toujours est-il qu'Ephraïm est ordonné diacre en 1978. Mieux, sa petite troupe est décrétée «pieuse union» l'année suivante par l'évêque d'Albi, Mgr Coffy. Le fils prodigue, transfuge du protestantisme, est accueilli à bras ouverts. Choyé même, puisque l'évêché lui permet de s'installer dans le magnifique couvent des capucins de Cordes-sur-Ciel. La communauté de Cordes est la «maison mère». Le coeur de l'entreprise Croissant. C'est là qu'Ephraïm va construire les fondements de son «Eglise». Il l'inscrit dans la mouvance du Renouveau charismatique catholique qui apparaît dans la France baba d'après-68, dans le sillage du pentecôtisme nord-américain.
La spécificité des Béatitudes ?
Laïques, mariés ou célibataires vivent sous le même toit que des religieux consacrés. Un mélange qui susci- tera bien des controverses au sein même de l'épiscopat. Mais, en ces temps de déchristianisation, comment ne pas se réjouir quand naît un nouveau mouvement qui recrute activement parmi la jeunesse ? D'autant que celui-là promet de renouer avec le modèle des premiers chrétiens communiant dans le partage des biens et de la pauvreté volontaire. Défendant le plus souvent des valeurs en perte de vitesse : l'hostilité à l'avor- tement ou au féminisme.
Pour les temps de prière communautaire, Ephraïm applique les méthodes «américaines» : guérisons miraculeuses, transe, glossolalie ... Et met au point une liturgie très esthétique (aubes blanches, bougies, fleurs, danses, lectures en latin, chants en hébreu ...) qui séduira bien au-delà du cercle des résidents des Béatitudes.
Ainsi va la «maison» de Cordes. Elle prospère, dans une ambiance très «familiale». Philippe Madre, beau-frère d'Ephraïm, devient le premier «berger» de la «maison». Jo s'assigne le rôle de grand argentier. Bientôt, elle voyagera à travers le monde, ordinateur portable sous le bras, pour relever les comptes de près de ... 80 «maisons» !
Extraordinaire croissance.
Les enquêteurs essaient aujourd'hui de démêler l'écheveau. Ils s'interrogent sur ses multiples sociétés et l'important patrimoine immobilier des Béatitudes. Certes, la communauté a bénéficié d'une aide de l'Eglise, mais aussi de dons de fidèles prompts à se défaire de leurs richesses matérielles. «Les engagés définitifs se dépouillaient de la totalité de leurs biens. Nous, nous devions verser une dîme sur toutes nos ressources», expliquent les Michelena. En trois ans, leurs 60'000 francs d'économies y passent.
Le couple raconte un rythme de vie harassant : laudes, messes, vêpres, oraisons ... - et travail bénévole de 7h30 à 22 heures. Pascal trime au jardin puis au secrétariat. Myriam s'occupe des enfants et de la cuisine, pour des tablées pouvant aller jusqu'à soixante personnes les semaines de séminaires ! «Nous devions manger les restes avariés des supermarchés quand se construisait dans le même temps une maison à 6,5 millions de francs en contrebas du château et que le «berger» faisait appel aux services d'un paysagiste pour le parc!» Certains « bergers » semblent en effet avoir une vision toute relative du voeu de pauvreté.
Philippe Madre demeure dans une résidence avec piscine, attenante au monastère de Cordes. Un autre de ces bons «pasteurs» s'est offert une maison de sept chambres avec minigolf près d'Arcachon. Et le prophète Ephraïm ? Christian T., artisan, a travaillé six mois à la réfection de son Moulin de Marie, dans les Landes. Il se souvient d'y avoir installé «fausses cloisons, baignoire d'angle, Jacuzzi et sèche-serviettes d'une valeur de 1'500 euros». Comme l'attestent ses relevés bancaires, il était rémunéré en liquide, ou avec les chèques de dons sans ordre (allant parfois jusqu'à 6'000 euros) qu'étaient priés de verser les adeptes venus suivre une «formation à l'accompagnement spirituel» pour une somme oscillant entre 400 et 800 euros les quatre jours.
Car la communauté organise aussi des stages.
Ephraïm se veut une sorte de thérapeute religieux.
N'hésitant pas à faire le grand écart entre théologie et psychothérapie. Côté théologie d'abord : après plusieurs séjours en Israël, il élabore une spiritualité mélangeant judaïsme, protestantisme et orthodoxie sur fond de catholicisme. Comme certains évangéliques, il est convaincu que seul le rapprochement de tous les chrétiens avec leurs racines juives peut réaliser les conditions du retour du Christ sur terre (dont les guérisons spontanées et autres miracles seraient les premiers signes). Côté «psy» : il prône des thérapies plus ou moins New Age censées mener à la « guérison intérieure ». Résultat : dans les «maisons», le «berger» est à la fois un «médiateur vers Dieu» et un «accompagnateur psychospirituel». «On vous maintient dans une introspection permanente, dans une confusion des plans psychologique et spirituel complètement déstructurante», explique Pascal Michelena. «Il est alors très facile de vous couper de vos parents en les accusant de ne pas vous apporter tout l'amour que vous réclamez, mais qu'heureusement vous pouvez trouver en Dieu», ajoute Myriam, qui évoque une véritable «manipulation mentale».
Une «emprise» renforcée par la peur de l'extérieur.
Chaque jour, on leur répète que «l'Esprit du monde est infesté par le Diable personnifié». Un seul salut, la communauté et le «renoncement au monde», «à toute propriété», «à soi», «à sa volonté», l'«obéissance» absolue à la «Règle» et au «berger» à qui l'on doit «soumission» et «transparence fraternelle»!
«C'est un système qui donne un pouvoir colossal aux responsables des «maisons», confie un ex-commu- nautaire qui veut garder l'anonymat. Pour peu qu'ils aient une personnalité tordue, ils deviennent des petits gourous.» Jacques Héliot, président de l'Association Vie religieuse et Familles (Avref), qui a reçu plusieurs témoignages d'ex-«Béats», confirme : «Dans certaines «maisons», les membres n'ont plus la liberté de penser ou d'agir.»
Mme D., par exemple, n'a pas revu sa fille depuis sept ans. «Ces sessions d'agapéthérapie [« guérison par l'amour de Dieu »] détruisent tous les liens!», se révolte cette mère impuissante. En 2005, sa fille l'a cependant contactée : elle lui a réclamé 250'000 francs ... pour la communauté. Mme D. n'a pas voulu céder. Elle est depuis sans nouvelles.
«Les parents sont nombreux à nous solliciter, confirme l'Unadfi, l'association d'aide aux victimes de sectes, mais ils ne peuvent pas déposer plainte : leurs enfants sont majeurs.» En attendant, certains guides «psychospirituels» vont parfois jusqu'à promettre la guérison du cancer, du sida ou de l'homosexualité, et développent leurs activités. Ou les déplacent, quand des inspections se font trop pressantes. Ainsi que semble le faire un autre beau-frère de Gérard Croissant, Roland Blanquart, ex-cuisinier autoproclamé psy, qui a un programme très chargé du côté de la Suisse pour l'année à venir. Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance, se désole : «Il y a beaucoup de gens sincères à l'intérieur de la communauté qui ne voient pas la superstructure et la manière dont ils sont utilisés et abusés.»
Pour compléter leur «cauchemar», les Michelena ont appris par hasard qu'un prêtre condamné quatre mois plus tôt par la cour d'appel de Rouen à cinq ans de prison pour pédophilie sur mineurs de moins de 15 ans logeait en toute tranquillité au-dessus de la chambre de leurs trois enfants, dans la «maison» de Saint-Luc où ils séjournaient. Et ce en contradiction flagrante avec les indications de la cour. Le «berger» d'alors lui avait même accordé le titre d'« accompagnateur psychospirituel » !
En 2004 aussi, dans le «petit séminaire» créé par les Béatitudes (une école hors contrat installée en 1988 à l'abbaye d'Autrey, dans les Vosges, pour assurer la relève), un autre prêtre a été accusé de pédophilie. L'affaire a cependant abouti à un non-lieu. L'un des garçons qui se disait victime s'est depuis suicidé. Un ancien élève de l'établissement, très affecté, témoigne également des «exorcismes pratiqués sur les élèves qui montraient le moindre signe d'insoumission».
Simples brebis galeuses ? Accidents de parcours ?
La «modération générale» de Blagnac, instance supérieure de la Communauté des Béatitudes, sollicitée par «le Nouvel Observateur», refuse de commenter les accusations qui pèsent aujourd'hui sur les «maisons» et leur fondateur. En décembre 2002, le modérateur général avait pourtant envoyé une «lettre de pardon» «aux frères et aux soeurs ayant vécu à la communauté et l'ayant quittée». Il s'était excusé «pour les fautes commises et pour les souffrances infligées». Le père Bernard Marie, nouveau «berger» depuis septembre, de l'ancienne «maison» des Michelena, évoque quant à lui d'«éventuelles erreurs de jeunesse». Lors d'une AG de novembre, les statuts de la communauté ont été révisés. Un léger nettoyage à destination du Conseil pontifical ?
Les évêques, eux, sont embarrassés. Un rapport interne et confidentiel d'avril 2005 les invitait déjà à être vigilants sur «les conséquences graves sur la liberté de la personne et ses rapports familiaux» que peut entraîner la confusion des plans spirituel et psychologique dans les communautés. L'Unadfi et la Miviludes ont aussi alerté les autorités ecclésiales à de nombreuses reprises. Mgr Maupu, président de la commission sur les associations laïques, plaide pourtant le «manque d'information». Plus au fait, Mgr Carré, évêque d'Albi, affirme avoir «signalé un certain nombre de problèmes». Seulement, «les évêques n'ont pas autorité sur les associations de laïques. Ce sera à Rome de trancher», conclut-il prudemment. D'autant que fin 2002 les Béatitudes ont été reconnues par Rome «association internationale laïque de droit pontifical ad experimentum» pour cinq ans. Une consécration.
Aux dernières nouvelles, Ephraïm aurait fondé au Sénégal une association pour les enfants de Dakar. Par internet, il réclame «en urgence» à ses fidèles «entre 75'000 et 120'000 euros» pour acquérir «un terrain ou une maison» !
(1) Myriam et Pascal Michelena racontent leur expérience dans « les Marchands d'âmes. Enquête au coeur des Béatitudes : les thérapies chrétiennes en question», Golias.
Marie Lemonnier
Le Nouvel Observateur
Réaction d'un lecteur du Nouvel Observateur

 

François le 29.03 à 22 : 53

Bonjour, Suite à votre article sur les Béatitudes, je tiens à donner un témoignage. Certes, vous avancez des faits troublants, et la justice aura à faire son travail de clarification. Mais je trouve que certains passages déforment trop les faits.Pourquoi mentionner une accusation de prêtre pédophile qui a donné un non lieu ? J'ai rencontré la Communauté dans une période troublée de ma vie. Séduit par ce mode de vie, j'ai demandé à y entrer. On m'a demandé de d'abord terminer mes études avant de faire un choix - qui m'a finalement mené ailleurs, sans que je ne sois jamais "relancé". Mon épouse, que je ne connaissais alors pas, a elle aussi vécu la même expérience : un désir de partager leur vie, et un temps de réflexion proposé, à l'extérieur de la communauté. Sont-ce là les méthodes d'une secte ?
François