Poursuite de l'oeuvre de Gregory Bateson, La Nature et la pensée.
Michel Dakar, chercheur en politique globale, Villequier ex-France, le 17 septembre 2016.

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Nous, les humains, ainsi que toutes les formes de vie, celles animées et celles que nous occidentaux considérons comme « inanimées » ; pierres, métaux, liquides, vapeurs, vents, lumières, bruits, sons, odeurs, vides … sommes de la matière qui pense, pensée et matière étant indissociables, ou comme l'exprime le titre de l'oeuvre majeure de Gregory Bateson, nature et pensée étant un.

Hors, nous humains, et au-delà de l'espèce, tout ce qui est dans notre environnement et qui nous est directement lié, et auquel nous humains sommes directement liés, sommes parvenus à une étape caractérisée par un état de totale inadéquation.

L'inadéquation exprime l'idée de dysharmonie, ou de ne pas avoir de place au sein d'un ensemble, ou que la place qu'on occupe entraîne que tous les éléments de l'ensemble n'ont plus de place.

Mais avant ce qui n'est qu'une conséquence devenant observable, extérieure au sujet, il s'agit d'un état (la dysharmonie), d'inadéquation interne à l'humain lui-même.

Cet état d'inadéquation interne est ancien, il date de ce qu'on dénomme la période historique, celle de la séparation des humains d'avec la nature, celles des villes enceintes de fortifications, il y a environ 10 000 ans.

Nature et pensée étant un, l'être humain s'est donc coupé de la nature et donc de la pensée.

Et ce qu'il considère comme étant la pensée n'est donc pas la pensée. Il s'agit d'un état de a-pensée (a privatif), et la nature ou ce qui existe, et la pensée étant un, il s'agit d'un état d'a-existence.

Les villes et l'être humain sont donc dans un état de a-existence et de a-pensée.

Cela commence à apparaître clairement et à devenir formulable et transmissible, par la constatation par tous de l'être humain en machine, une machine étant un a-être, qui ne peut qu'accomplir une tâche décidée par un être.

Dans le cas de l'être humain devenu a-être, une machine, cette tâche, cette décision, se sont formées spontanément par l'accumulation des strates des passés depuis l'édification des fortifications des villes.

Les machines humaines sont commandées par les éléments du passé accumulés depuis environ 10 000 ans, et cette accumulation commence à devenir suffisante pour que toute trace d'être et de pensée disparaisse, et que le caractère machinal devienne lumineux.

C'est cet apparition d'une machine, d'un a-être, dans un environnement d'existant, la nature, qui est la cause de la dysharmonie, tant au sein de l'ensemble où existait l'humain non-encore réduit à l'état de a-être, mais au sein même du groupe humain et de chaque individu, car l'état de a-existence est totalement inadéquat avec l'état général naturel, qui est l'existence.

Des courants d'idées naquirent périodiquement au sein de l'humanité en réaction à ce qu'on peut dénommer le problème humain.

On peut très grossièrement définir deux types classiques de réactions.

Le premier est une adaptation à ce qui est considéré comme la nature humaine, ne la remet pas en cause. L'objectif de ce type de courant d'idées est de tirer le meilleur profit de cette soit-disant nature. Il s'agit trivialement d'aller dans le sens du poil, de nager dans le courant, ou de naviguer vent arrière. Principalement, le judaïsme et ses avatars christianisme et islam, ainsi que l'hindouisme, appartiennent à ce premier type.

Le second type de courant d'idées est à l'opposé du premier. Il s'agit de progresser à contre-courant, contre-poil, de remonter le vent, de considérer qu'il n'y a pas de nature humaine et que l'humain est transformable, et que l'être humain est maître de lui-même. Principalement le bouddhisme et le taoisme appartiennet à ce second type de courant de pensée.

Un troisième type de courant de pensée est apparu récemment. Il est représenté uniquement par Gregory Bateson et ce qui a découlé de ses activités, qui a été dénommé systémisme, alors que le fond de l'oeuvre de Bateson est justement de s'extraire de tout système, ou enfermement dans l'action mécanique.

Ce présent texte s'inscrit dans le troisième courant de pensée.

L'auteur ressent une immense sympathie envers les éléments du second courant, mais considère que ceux-ci sont dépassés et que la réalité a démontré leur inéficience.

La démarche de Bateson est une démarche de recherche, alors que celle des bouddhisme et taoisme enferme dans un système abouti.

Nous sommes parvenus à un stade de notre histoire où la seule activité possible est de rechercher à s'extraire du déterminisme qui nous domine et nous contraint à continuer implacablement dans la direction unique de cet enfer que nous ne pouvons plus ne plus voir sous nos yeux.

L'llustration de ce texte renvoit à la guerre des « boxeurs », une société secrète chinoise à fondement religieux et d'entraide, et à l'occupation et au pillage de la Chine par les Occidentaux et les Japonais au 19 et 20ème siècle.

C'est en Chine que sont apparus les premiers courants d'idées anti-hiérarchiques et anti-négalitaires, dont le dernier est celui des Taipings.

En Occident, c'est seulement au 19ème siècle qu'un courant similaire s'est extériorisé, celui libertaire anarchiste.

Les courants taoiste et bouddhiste sont intrinsèquement égalitaristes, anti-hiérarchiques et libertaires.

L'articulation entre les plans politique, économique et philosophique doit être totale, et c'est sur cette articulation qu'il faut immédiatement travailler. Les plans politique, économique et philosophique ne sont en réalité qu'un seul plan.



Texte précédent en relation avec le présent texte :

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