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Article tiré du site europalestine.org (Pour une paix juste au Proche-Orient = Pas de justice pas de paix, car il ne peut y avoir de paix juste sans la justice, la justice primant la paix), du 14 octobre 2008.

Le chef des services spéciaux israéliens, Meir Dagan, se vante de décapiter les prisonniers palestiniens lui-même, avec un simple couteau, et avec l'assentiment des premiers ministres successifs israéliens.

 

La télévision israélienne célèbre le crime organisé

Publié le 14-10-2008

Ce n’est pas le titre "d’Homme de l’année", mais bien plutôt celui de "Tueur de l’année", pour reprendre l’expression du journaliste Gidéon Levy, que la télévision israélienne vient de décerner au chef du Mossad, Meir Dagan. L’hebdomadaire égyptien Al Ahram Weekly, Khalid Amayreh raconte.


La tension dans l’assistance était évidente samedi dernier alors qu’elle attendait d’Emanuel Rozin, présentateur de la chaîne de télévision israélienne Canal 2, qu’il annonce qui était l’homme de l’année « [hébraïque] ». Pour augmenter le suspense dans l’assistance, Rozin a énuméré les réalisations de la personnalité en question avant de livrer son nom.

« C’est l’homme qui n’a fait qu’exécuter de bonnes actions... C’est la personne qui est devenue célèbre pour avoir découpé les têtes de Palestiniens avec cutter ... Il est né avec un couteau entre les dents... C’est le chef du Mossad, Meir Dagan ! » . Et la salle a croulé sous les applaudissements lorsque Rozin a annoncé que Dagan était homme de l’année.


Rozin a veillé à mentionner certains des hauts faits « secrets » de Dagan, particulièrement l’assassinat du commandant du Hizbullah, Imad Mughniyah, et la fourniture des informations qui ont permis à l’Armée de l’Air israélienne de bombarder un centre de recherches au nord-est de la Syrie. Après avoir annoncé que Dagan était l’homme de l’année, l’émission de télévision a présenté son profil reprenant ses états de service pendant sa carrière militaire et comme responsable du Mossad.

Tous les collègues et connaissances de Dagan qui ont été interviewés n’ont pas tari d’éloges sur son imagination pour assassiner des Palestiniens et des Arabes. Le général à la retraite Yossi Ben Hanan, un ancien collègue de Dagan, témoignait sur son insistance à assassiner des Palestiniens lui-même une fois qu’ils lui avaient été amenés. Ben Hanan a chaudement félicité son grand ami pour cela.

Juste avant puis après que Dagan a été nommé homme de l’année, un certain nombre de rapports de presse ont été publiés au sujet des atrocités qu’il a commises contre les civils palestiniens et libanais. Ces rapports, élaborés par des journalistes israéliens reconnus, confirment que Dagan a été nominé en raison de ces atrocités.

Aluf Ben Ahed, un commentateur du journal Haaretz, a publié un rapport sur Dagan le 26 septembre dans lequel il écrivait que l’ancien premier ministre Ariel Sharon lui-même avait insisté pour que Dagan soit nommé à la tête de Mossad, « en raison de son immense expérience et de son passe-temps consistant à découper les têtes des Arabes » , tel qu’il l’a rapporté.

Ben Ahed a écrit aussi que la relation entre Sharon et Dagan remontait au début des années 70, lorsque Sharon était commandant de la région sud et Dagan commandant de l’escadron de la mort Rimonim. Sharon avait alors confié à Dagan la mission d’enlever et d’assassiner les combattants de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.

Sharon appréciait beaucoup voir Dagan couper lui-même les têtes des résistants palestiniens après leur assassinat. Ben Kasbit a écrit qu’un certain nombre de soldats qui ont servi sous Dagan dans la bande de Gaza au cours de cette période ont plus tard souffert de troubles psychologiques pour avoir appliqué des ordres de Dagan en tuant d’atroce façon des Palestiniens. Après avoir fait leur période militaire, certains d’entre eux ont perpétré des crimes [dans la société israélienne], et lorsqu’ils ont été jugés, ils ont dit avoir été affectés par les atrocités commises sous les ordres de Dagan, contre des Palestiniens.

Le journaliste Gidéon Lévy a publié un article le 2 octobre dernier, dans lequel il indiquait que la censure militaire avait empêché la publication d’un rapport que les journalistes avaient préparé il y a des années sur les atrocités dont Dagan s’était rendu responsable contre les civils libanais, alors qu’il était commandant de l’armée israélienne au Sud du Liban dans les années 80. Si la censure militaire israélienne autorise aujourd’hui la publication de rapports confirmant le passe-temps de Dagan de couper les têtes des Palestiniens, on peut supposer que ce qui reste censuré est encore plus atroce.

Al-Ahram weekly a rassemblé des témoignages de Palestiniens ayant été témoins des atrocités de Dagan dans la bande de Gaza pendant les années 70, lorsqu’il était commandant de l’unité Rimonim.

Rabia Abu Samheh, âgée de 63 ans, qui vit dans le camp de réfugié d’Al-Maghazi, faisait partie de ces témoins.

En juillet 1971, Rabia Abu Samheh était en route pour rentrer chez elle dans le quartier à l’ouest du camp après une visite à une amie dans le quartier situé à l’est, lorsqu’elle a remarqué que la rue principale du camp était complètement vide : elle avait été envahie par des membres de l’unité Rimonim, lesquels portaient des bérets rouges. Quand elle s’est approché de la principale mosquée du camp, elle a été témoin d’une scène qu’elle n’oubliera jamais. Les soldats ont ouvert le feu sur trois jeunes hommes palestiniens, puis un soldat a jeté un des tués dans un puits d’ordures près de la mosquée. Abu Samheh a été choquée par la scène et, oubliant sa peur, elle s’est précipitée vers les soldats pour les empêcher de jeter les deux autres morts dans le puits. Ils l’ont alors battue avec les crosses de leurs fusils jusqu’à ce qu’elle ait le visage en sang.

Salem Sarirat, âgé de 58 ans, vit près de la frontière entre la Bande de Gaza et Israël. Il a raconté qu’il menait son troupeau de moutons dans le pâturage près de sa maison lorsqu’il a entendu des véhicules militaires tout près de là. Il s’est précipité chez lui et a observé de sa fenêtre ce qui arrivait, voyant que des soldats de l’unité Rimonim sortaient deux jeunes hommes palestiniens d’un des véhicules et les attachaient à un arbre. Puis un militaire qui selon Sarirat était Dagan lui-même, s’est approché d’eux avec un couteau à la main. Il l’a planté dans le coup d’un des deux jeunes qui criait et puis l’a violemment tourné dans tous les sens jusqu’à ce que sa tête ait été découpée. Puis il a procédé de même avec l’autre garçon.

Ben Aluf et Ben Kasbit conviennent que Dagan a remporté le prix [de canal 2] pour sa cruauté dans ses actes comme commandant de l’unité Rimonim. Gideon indique que personne d’autre n’a dirigé le Mossad en ayant commis autant d’atrocités, de crimes, et en ayant répandu autant de sang que Dagan.

Ronin Briegman, qui écrit dans le journal à grande diffusion Yediot Aharonot, a publié un article le 7 août dans lequel il expliquait que Sharon avait été contrarié par la politique d’Ephraim Helevi, prédécesseur de Dagan à la tête du Mossad, parce que l’agence n’avait pas commis d’assassinats pendant son mandat qui aurait prouvé la force et la portée des actions israéliennes. Sharon était également irrité du fait qu’Helevi n’avait pas entrepris de mission pour contrecarrer le programme nucléaire iranien, une mission que Dagan a prise en charge au nom du Mossad.

Ronin Briegman indique que les listes d’opérations exécutées par le Mossad sous le mandat de Dagan ont toujours été très chaudement accueillies par Sharon et son successeur Olmert. Ces opérations comprenaient l’assassinat de Mughniyah, le bombardement d’une usine supposée d’armes chimiques en Syrie et le meurtre de dizaines d’experts syriens et iraniens ainsi que la fourniture de renseignements permettant le bombardement d’un centre de recherches au nord-est de la Syrie qui selon Israël abritait un réacteur nucléaire syrien en construction avec l’aide d’experts venus de Corée du Nord.

Briegman indique que sous le mandat de Dagan, le Mossad a assassiné Ramzi Nehareh, un commerçant lié au Hizbullah, Ghalib Awaleh, un responsable de l’aile militaire du Hizbullah, Ali Hussein Saleh, un chauffeur de l’ambassade iranienne à Beyrouth, Abu Hamza, responsable du Jihad islamique au sud du Liban, ainsi que bien d’autres.

Tous les journalistes qui ont écrit sur le Mossad à l’époque de Dagan ont dit à quel point Olmert est impliqué dans l’élaboration des listes d’opérations exécutées par le Mossad. Ces journalistes rapportent que Dagan se rend au bureau d’Olmert chaque jeudi avec une liste d’opérations qu’il veut voir approuvée par Olmert, et qu’Olmert valide toutes les propositions de Dagan. Il y a un consensus en Israël sur le fait que Dagan est aujourd’hui la personnalité la plus influente parmi ceux qui décident à Tel Aviv, et qu’en raison de ses hauts faits, Olmert a insisté à deux reprises pour que le mandat de Dagan à la tête du Mossad soit reconduit.

Il est ironique et inexplicable que le monde ose qualifier de terroristes les mouvements de la résistance arabe et palestinienne, alors qu’Israël a produit des terroristes beaucoup plus sadiques et criminels. De plus, le massacre à grande échelle d’innocents est devenu la norme pour accorder des promotions à des chefs militaires et leur octroyer de plus grandes responsabilités.

CAPJPO-EuroPalestine