Les questions qui sont posées par le taoïsme.
Cours de taoïsme évolutionnel, suite.
Texte de Michel Dakar, chercheur en politique globale, autonome, Villequier ex-France, province coloniale de l'Empire ex-mondial israélo-US, nécrogène, en voie de désagrégation rapide, le 22 avril 2019.

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(traduction en chinois en cours)

 


 

 

Selon le petit livre de Max Kaltenmark, Lao tseu et le taoïsme, (Editions du Seuil, 1965 et février 2014), page 113 :

« Unifie ton attention. N'écoute plus avec les oreilles, mais avec le cœur (l'esprit) : puis n'écoute plus avec le cœur, mais avec l'âme-souffle. Car l'ouïe est limitée par l'oreille ; le cœur est limité par son ajustement aux objets particuliers, mais quant à l'âme-souffle, elle est une vacuité passive. Or le Tao réside là où est le vide, et le vide est obtenu par le jeûne du cœur. »

Après qu'il eut expérimenté le jeûne du cœur, Yen Houei eut le sentiment d'avoir perdu son moi :

Avant que j'ai pu employer cette méthode, j'avais conscience de mon moi ; maintenant que j'ai pu l'employer, c'est comme si, moi, Houei, j' n'avais jamais existé. Est-ce cela le vide ? - Parfaitement, répondit Confucius. »

Par ailleurs, il est expliqué dans ce petit livre, que le Tao n'est ni l'usage de la volonté et de l'action.

Pour synthétiser, il n'y a pas d'usage des sens, de l'esprit, de l'intellect, de la logique, de la volonté et de l'action.

Que reste-t-il ?

L'univers est considéré par le taoïsme comme étant une unité.

L'observateur et l'objet observé ne forment donc qu'un. A ce stade même de l'écriture, on ne devrait conjuguer le verbe former qu'au singulier.

L'observateur et l'objet observé ne forme qu'un.

Se pose immédiatement le sens de ce texte qui lui met en jeu les sens, l'intellect, la volonté, l'action, la différenciation, l'observateur et l'objet observé.

Il pourrait s'agir de l'émergence de la dimension générale avec ses propres éléments, dans une dimension particulière, avec de plus le fait que la dimension générale et la dimension particulière sont Un.

Le taoïsme travaille à cette émergence.

Il s'agit de transposer les lois de l'indifférencié dans le contexte du différencié, alors que de plus l'idé de loi est étrangère de l'indifférencié.

Et d'ailleurs c'est même logiquement possible, car un élément de différencié n'est que l'indifférencié.

C'est la contradiction, la paradoxe, le particulier est le tout et le tout est le particulier.

Il ne s'agit donc que d'un problème d'articulation entre le même et le même, articulation qui pose problème uniquement en raison du point de vue, et donc de la manière de voir, avec ses limites.

Il surgit là encore une contradiction apparente, car il ne peut y avoir d'articulation entre le même et le même, mais entre deux éléments qui différent.

D'où on peut en conclure que la logique ne s'applique pas et par entrainement que les autres mécanismes qui nous sont usuels, tels la volonté, l'agir, de mêmes.

On peut en déduire que le monde global indifférencié, appellation faute de mieux, n'est pas logique, ni d'ailleurs illogique, l'illogisme n'étant qu'un aspect de la logique, que ce monde global n'est pas un système, un mécanisme, qu'il n'a pas de lois, que ce que nous qualifions de paradoxe, de contradiction, de binaire, de contraire n'est pas.

L'une des interfaces entre le différencié et l'indifférencié est le rêve.

Il faut pour aborder les matériaux résiduels des rêves à l'état de veille, abandonner évidemment ce qui relève de la psychanalyse, et de son inconscient, mais aussi la logique, et l'idée même d'interprétation, d'état de veille et de rêve, de rêve et de réalité, et d'utilisation des rêves, de compréhension des rêves. Il faut pénétrer nu dans le monde des rêves, ne rien vouloir, ne rien faire, ne pas être.