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5 - Au-delà de la détermination, la voie indienne, ou la vraie voie de la liberté religieuse. Au-delà du bien et du mal, et de la colonie d'amibes.


Les indiens (les habitants de l'Inde), sont parvenus sans conteste et sans comparaison possible, au plus haut point de la recherche en philosophie religieuse.

Seul Nietzsche est intuitivement, et au seul niveau littéraire, parvenu au même point, alors que la démarche indienne est holiste, c'est à dire qu'elle est globale, incluant une recherche physiologique, organique, morale et spirituelle, et qu'elle met en pratique, applique, les fruits de sa recherche, elle transforme véritablement, et concrètement ; physiquement l'homme.

C'est ce que Nietzsche a tenté d'exprimer au seul niveau intellectuel, abstrait et scriptural, par son oeuvre "Au-delà du bien et du mal", soit au-delà du déterminisme des excitations positives et négatives, de l'attraction et de la répulsion, de la souffrance et du plaisir.

L'être humain est un animal, qui est régit exactement comme l'est une banale colonie d'amibes dans un bocal. Les physiologistes connaissent tous cette expérience fondamentale pour la compréhension des règles basiques du comportement des êtres vivants. Cette expérience consiste à introduire une goutte de substance nutritive dans le bocal d'eau où vivent ces amibes. On constate immédiatement que toutes les amibes se déplacent en direction de la goutte de nourriture. Ensuite, à la place d'une goutte de nourriture, on verse une goutte d'acide. On constate l'inverse, c'est à dire que toutes les amibes fuient à l'opposé de la goutte d'acide. Elles s'en écartent du plus loin qu'elles le peuvent.

Les amibes n'ont aucune liberté d'action, de libre arbitre. Elles sont mues par des pulsions provoquées par des évènements extérieurs, étrangers à elles-mêmes. Elles ne décident pas de leurs mouvements en raison d'un choix personnel, de leur propre chef, elles ne décident pas de leur vie en fonction de la création interne d'une décision, elles ne créent pas leur vie. Elles sont téléguidées exactement comme l'est une automobile par un conducteur, ou comme un conducteur par la couleur d'un feu de signalisation, ou les panneaux routiers de limitation de vitesse, ou les panneaux de réglementation de stationnement.

Les humains sont exactement à l'image des amibes, ils réagissent et non pas agissent, à des impulsions provoquées par des contraintes externes à leur volonté et créativité propre, ils réagissent à la peur, la crainte de la souffrance, à la souffrance, à l'agression, au manque, ou au contraire à l'attraction envers une forme prédéfinie comme désirable, ou bien à un objet appétissant, ou à un bien appropriable recelant des possibilités de jouissance de toutes sortes.

L'être humain ne connaît pas la liberté, soit de se déterminer de lui-même, cette détermination de soi-même, cette création de sa propre activité pouvant servir à définir ce que serait qu'être véritablement. L'être humain actuel est comme l'amibe, une simulation d'être. L'être humain ne sait pas ce qu'est être. C'est cette recherche de ce qu'est être qui a conduit les indiens dans ce chemin religieux qui a mené aux méthodes de dépassement de l'esclavage envers les déterminations liées aux excitations d'attraction et de répulsion, et à la méthode de méditation qui est un état où l'individu dépasse et connaît ce qu'est être libéré des contraintes d'attraction et de répulsion.

Les indiens sont la seule population à avoir abouti à ce stade ultime qui ouvre sur l'étape suivante à celle atteinte par les animaux liés, déterminés, sans existence propre, étape où apparaît l'être véritable.

Au regard de la philosophie religieuse indienne, les religions dites du livre, sémites, judaïsme, christianisme et islam, sont grossières, simplistes, castratrices, violentes, destructrices, et constituent même une régression par rapport à l'équilibre spontanée atteint par l'ensemble des formes vivantes dans la nature.

Le paradoxe inhérent à l'Inde est que cette voie de libération, de progrès humain, a été cantonnée à la sphère individuelle, que cette voie de libération a même servi à légitimer la conservation d'une régime social et politique fondé sur l'exact opposé à la libération, à la venue de l'être, à un système social fondé sur un extrémisme des contraintes, sur un système de castes, hiérarchisées et oppressives, où l'individu est totalement dépourvu de libre arbitre, et est censé le demeurer pour l'éternité.

Cette réussite exceptionnelle de cette recherche libératoire fondamentale, de la naissance d'un véritable être, est montrée en exemple social en la restreignant au cadre privé, et sert en Inde de façon spectaculairement perverse, à motiver par la plus dévoyée des logiques, un régime politique fondamentalement contraire à la libération individuelle.