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Communiqué de la fondation France-Libertés et du CRLDHT (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie) :

"Tunisie : Pétition de soutien à Jean-François Poirier et et à la maison d' édition Aloès

Non à la punition de la libre pensée

Nous avons appris avec une extrême surprise que Jean-François Poirier qui enseignait la philosophie et l'histoire de l'art depuis la rentrée 1999 à l'Université de Tunis s'est vu signifier le mercredi 12 janvier au cours d'une surveillance d'examen que le contrat qu'il avait signé était unilatéralement résilié. Cette fin brutale et non motivée mise à ses fonctions ne peut s'expliquer autrement que par son activité de directeur littéraire dans une maison d'édition, Aloès, qui n'a pas l'heur de plaire aux autorités parce que celle-ci compte parmi ses membres des défenseurs des libertés publiques. La maison d'édition qui se propose d'être à la confluence des cultures méditerranéennes, doit publier prochainement un Foucault en Tunisie, des r ecueils d'articles de François Châtelet, Hichem Djaït, Abdallah Laroui, Jean-Luc Nancy, René Schérer, Fathi Triki. autant dire un programme qui n'a rien de séditieux. Nous protestons avec la plus grande énergie contre ces procédés indignes d'une terre de culture comme la Tunisie et demandons aux autorités tunisiennes la
réintégration immédiate de Jean-François Poirier comme professeur à l'Université de Tunis.

Veuillez adresser votre signature avec vos coordonnées et profession au Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie par e-mail à crldht@... ou par fax au + 33 1 69 05 89 61

Représailles des autorités tunisiennes à l'encontre de Jean-François Poirier, co-fondateur de la maison d'édition Aloès.

Monsieur Jean-François Poirier vit en Tunisie depuis le mois d'octobre. Il est professeur de littérature et de philosophie à l'Institut Supérieur des Sciences Humaines : 26 avenue Darghouth Pacha 1007 et co-fondateur de la maison d'édition Aloès où il assure la fonction de conseiller littéraire et de directeur de collection. Les responsables de la maison d'édition ont fait l'objet de harcèlements, émanant d'un groupe occulte, ainsi que de menaces à peines voilées pour les impliquer dans une affaire de drogue, proférées, sous la forme d'une «
invitation à se méfier », par un fonctionnaire assermenté venu constater le cambriolage qui a eu lieu dans la soirée du 8 décembre 1999 dans la chambre occupée par Mr Jean François Poirier au 47, rue Abdelwahab, 1008 Tunis.

Mr Poirier qui vient d'être brutalement relevé de ses fonctions d'enseignant exerce des activités purement pédagogiques et culturelles et n'a aucune activité de nature à provoquer le mécontentement des autorités tunisiennes. Son seul tort est d'être associé avec Madame Sihem Ben Sedrine, connue pour son engagement, ainsi que son époux Omar Mestiri, en faveur des libertés et les droits de l' homme en Tunisie.

Dans une lettre adressée, le 12 janvier 2000, à Monsieur l'Ambassadeur de France en Tunisie, Mr Jean François
Poirier écrivait après avoir rappelé la première lettre qu'il a envoyée fin décembre à propos des vols et menaces dont il a été victime depuis mon arrivée à Tunis «que le harcèlement dont je me plaignais, loin d'avoir faibli s'est au contraire intensifié. Ainsi, la jeune maison d'édition Aloès dont je suis l'un des cofondateurs et où je travaille
comme directeur de collection a été la victime d'un cambriolage dans la nuit du 30 au 31 décembre 1999 et c'est cette fois l'ensemble de notre matériel informatique et de nos archives qui a été dérobé. La maison d'édition se réclame de la culture méditerranéenne, elle a publié jusqu'ici un roman de Ahmed Azouz et un livre scientifique
sur les espèces protégées de la Mer Méditerranée. Aloès éditions envisage la publication d'un ouvrage sur Michel Foucault en Tunisie, d'un recueil de textes du philosophe François Châtelet qui a enseigné en Tunisie, d'une édition d'essais historiques de Hichem Djaït, d'une traduction en arabe des poèmes de Lorand Gaspar.

c'est-à-dire un programme strictement littéraire et scientifique qui ne peut indisposer personne. Par ailleurs, j'ai eu l'extrême surprise de m'entendre signifier hier 11 janvier 2000 par le Directeur de l'Institut Supérieur des Sciences Humaines (26 avenue Dargouth Pacha, 1007 Tunis) qu'il était mis fin à mes fonctions car le contrat que j'ai signé n'a pas reçu l'agrément du Ministre. Or je n'avais été recruté que parce que le Ministère avait donné son accord oral mais formel à ma nomination en qualité d'assistant à l' Institut, la signature des papiers définitifs interviendrait plus tard m'avait-on assuré, mais il allait de soi qu'elle ne pourrait être remise en cause et il m'a d'ailleurs été délivré un certificat d'exercice pour l'année 1999/2000. Je ne peux interpréter ce refus que comme des représailles anti-françaises et une réponse à la lettre de protestation que j'ai adressée aux autorités de mon pays et qui a eu des répercussions dans la presse française. La pression sur
ma personne s'est accentuée et ce sont maintenant mes visiteurs qui sont emmenés de force au ministère de l' Intérieur et sont interrogés sur mes faits et gestes, sur la nature de mes conversations et de mes opinions. Je considère que ce sont là des procédés intolérables et j'élève la plus vive protestation contre le traitement qui m'est réservé. Je considère que c'est à ma seule qualité de citoyen de français que je dois de subir ces persécutions et je vous serai donc reconnaissant de porter ces informations à la connaissance de Monsieur le Premier Ministre de la France que j'ai déjà alerté lors de mon séjour à Paris à la fin du mois de décembre 1999. Je souhaite en outre votre intervention pour que cesse le comportement inqualifiable des autorités tunisiennes à mon égard et pour que je sois immédiatement réintégré dans mes fonctions d'assistant à l'Institut et rémunéré sur la base qui était initialement prévue. Je vous demande encore de faire en sorte que la sécurité de ma personne et de mes biens soit assurée puisque des menaces explicites ont été proférées contre moi.»

Le CRLDHT exprime son entière solidarité avec Mr Jean-François Poirier et la Maison d'édition Aloès. Il demande aux autorités tunisiennes de cesser les pressions et les intimidations et de réintégrer Mr Poirier dans les fonctions pour lesquelles il a obtenu l'accord formel des autorités compétentes.