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But existentiel fondamental à tout être humain, but social fondamental et général à atteindre

 

Résumé :

Projection et déprogrammation

Réflexions sur comment se transmet de générations en générations le conditionnement humain à l’expansion, la domination et la destruction, et comment s’en libérer avant qu’il ne soit trop tard.

Processus de projection et tautologie, espaces riemanniens et dessins d’Escher.


1 - Considération générale

Force de constater que l’espèce humaine poursuit la même route depuis qu’elle s’est détachée de son tronc commun animal, route qui lui impose de s’étendre, de dominer et de détruire.

Ce qui est l’instinct chez les animaux, soit la transmission de traits de caractères par les gènes, devient chez l’humain la transmission psychologique de traits psycho-culturels de générations en générations.

Par quel mécanisme se transmettent ces trais culturels et comment se libérer de celui-ci ?

C’est peut-être la seule question qu’il faille se poser, parvenus à un stade où certains jugent qu’il est maintenant trop tard pour que l’humanité échappe à une destruction totale et y entraîne la plupart des autres espèces évoluées.

2 - L’omission révélatrice de la théorie freudienne


2 - 1 Introduction


Freud et la psychanalyse constituent d’évidence une imposture. Cela commence à s’imposer à tous, et ce n’est qu’une question de temps pour que les ouvrages de psychanalyse disparaissent des rayonnages des bibliothèques et que les plaques de psychanalystes disparaissent des rues.

On peut lire à ce sujet les ouvrages de Michel Onfray, qui est certes lui-même un demi-imposteur, mais qui s’est tant reconnu dans le cas de Freud que sa tâche de dissection de l’imposture freudienne lui a été facilité, car comme Freud, Onfray est motivé non pas par la recherche de la vérité, mais par celle effrénée de la notoriété, soit de domination sociale.

A travers le cas de Freud et de la psychanalyse, Onfray ne fait qu’évoquer son propre cas, ce qui l’aide d’ailleurs dans l’analyse des matériaux factuels pour étayer sa thèse.

Au-delà, Onfray traite du cas de tous ceux du même type, qui assoient leur prédominance sur un talent de manipulation psychique de masse.

Freud et Onfray n’ont hélas pour eux et pour leurs adeptes pas la maestria et la drôlerie cosmique du fondateur de la scientologie Ron Hubbard (lire le « Gourou démasqué »).

Il existe aussi un anti-Onfray, comme Onfray est un anti-Freud, il s’agit d’Elisabeth Roudinesco, une sorte de harpie hystérique qui démonise ceux qui s’attaquent à la psychanalyse en les traitant d’antisémites et de révisionnistes (voir ses œuvres écrites dont son sublime livre sur l’escroc Lacan à qui on ne pouvait dire bonjour et serrer la main sans qu’il ne vous demande aussitôt 500 francs comme prix d’une consultation « Lacan envers et contre tout »).

Mais la théorie psychanalytique de Freud, qui a pillé l’ensemble des recherches des psychologues de son époque et repris à son nom certaines de leurs découvertes, a eu au moins le mérite de faire connaître certains mécanismes fondamentaux de l’appareil psychique humain, mis en lumière par d’autres que lui, qui n’a été au mieux qu’un laborieux compilateur et un plagiaire, et un réel maître en esbroufe.

L’un de ces diamants trouvé par les authentiques chercheurs en psychologie et récupéré par Freud, se nomme le processus de projection.

Mais Freud a castré ce concept, lui retirant ce qu’il avait de fondamentalement novateur et révolutionnaire, pour en faire un élément anecdotique et secondaire du processus général de formation de la psyché individuelle.

Pour résumer en un mot l’œuvre de Freud, on peut dire d’elle qu’elle n’a été qu’une « pacification » (dans le sens du terme employé pour qualifier les opérations des armées coloniales occidentales pour briser et soumettre les populations) du corpus des trouvailles faites en psychologies au 19ème siècle en Europe, ouvrant sur des voies potentiellement déstabilisantes pour l’ordre).

2 - 2 La centralité du processus de projection dans la formation de la psyché humaine.


Toute la transmission de la « génétique psycho-culturelle » est réalisée de générations en générations par le processus de projection.

C’est par la projection que le parent impose un gabarit, un modèle, un moule, à l’enfant.

Selon le dogme freudien psychanalytique, le processus de projection sert à libérer un individu de ses traits de caractères qu’il ne supporte pas, en un affublant autrui. Il habille un autre que lui de ce qui lui déplaît en lui-même.

C’est une analyse édulcorée, pacifiée du mécanisme fondamental de la transmission psycho-culturelle inter-générationnelle.

Le parent ne fait que projeter sur l’enfant ce que son propre parent a projeté sur lui, et ainsi de suite en remontant les générations. C’est ce moule qui se transmet à travers les temps.

Mais à la différence de la théorie freudienne, le processus réel de projection joue autant sur le positif que le négatif. Le processus de projection fonctionne autant avec des traits agréables, constructifs, que nocifs, destructeurs.

Un parent épanouis projettera sur l’enfant un modèle épanouis.

Il faut là déjà choisir, décider ce qui est le meilleur comme modèle de projection. C’est ce qui différencie principalement l’humain de l’animal, à savoir la capacité à choisir, à décider du moule à transmettre à travers le temps, dans le futur. L’humain est un animal qui se modèle lui-même.

Le meilleur moule à projeter pour un parent, est celui qui n’impose pas à l’enfant de s’y conformer, mais qui ne fait que l’étayer temporairement, qu’il peut quitter en grandissant, comme par une mue, comme le font les serpents ou d’autres animaux qui perdent leur ancienne peaux pour laisser pousser une neuve.

Le moule idéal est un moule qui ne moule pas, mais qui se contente de maintenir momentanément une forme viable, adapté à l’instant, au réel, au contexte et aux contraintes sociales.


2 - 3 La projection d’un modèle autoritaire qui impose, qui contraint, qui enferme l’humanité, de générations en générations. Un processus nommé « piège ».


L’humanité s’est piégée elle-même en façonnant sans doute très précocement, un modèle projectif autoritaire.

Un « piège » est un système qui enferme, dont on ne peut sortir, un système d’entraves.

Un piège peut-être conçu sciemment, ou bien se construire sans la volonté de création d’un piège. Dans ce cas, il est le fruit des circonstances et se trouve modelé par rajouts successifs dus aux hasards des évènements qui apparaissent dans le temps. Il s’agit d’un piège fortuit. Il n’y a pas de fatalité, de détermination à ce que le piège apparaisse.


2 – 4 Ni dieu, ni diable, ni fatalité, ni origine, ni cause, ni raison, ni détermination.


Comme pour l’apparition de la vie, apparition que les scientifiques jugent maintenant comme le fruit de la conjonction d’éléments chimico-physiques qui ont permis la création de la première molécule auto-reproductible, elle-même devenant l’un des objets d’autres conjonctions du réel, ces nouvelles conjonctions la transformant en une molécule non-seulement auto-reproductible, mais aussi auto-mutante, puis auto-complexifiante, le piège du modèle humain psycho-culturel destructeur s’est constitué fortuitement, par l’assemblage d’éléments éparts jusqu’à ce que ces éléments se forment en une configuration fonctionnelle constituant un piège psycho-culturel, un modèle inter-générationnel auto-transmissible, et probablement auto-mutant et auto-complexiant.

Il n’y a là aucun dieu créateur, ni diable destructeur. Il n’y a que le fruit des circonstances.


2 – 5 La provenance des idées de dieu, de création, de cause, d’origine.


L’humanité se trouve donc enfermé dans un piège psychique fortuit, dont elle n’est nullement la cause, car il n’y a pas de cause à l’apparition de la vie.

Il faut apprendre à raisonner sans les concepts de cause, d’origine.

Il n’y a pas de cause à la création de l’univers, pas d’origine, pas de raison.

Il n’y a pas de dieu, de créateur. Toutes ces notions, dieu, cause, origine, ne sont que des projection sur l’extérieur des structures psycho-culturelles humaines.

Mais ces projections permettent d’apercevoir le plan intime de nos structures psychiques.

Ce plan se résume en une phrase : « il y a un créateur, une cause, une origine, c’est dieu, lequel est l’entité qui nous a créé, ceci étant évidemment une réflexion issue de notre esprit, de notre intellect (comment pourrait-il en être autrement), c’est donc nous qui avons créé le concept de dieu (ou de cause, d’origine), lequel nous le disons nous a créé, et nous pouvons le dire car nous l’avons créé, et si nous pouvons dire que nous l’avons créé c’est qu’il nous a créé et ainsi de suite.

Il s’agit d’une structure de type labyrinthique, un modèle géométrique où les trois dimensions existent avec la quatrième, le temps, cette structure imposant une circulation en boucle, un éternel passage dans un même et unique conduit qui n’a pas de début ni de fin, alors que cette boucle est d’évidence finie, mesurable. Elle semble infinie, sans un obstacle, car à chaque instant, à chaque pas, elle intègre une sorte de « saut quantique », un décalage temporel, chaque pas en avant vous ramenant à un instant parallèle vous maintenant au même lieu que vous venez de quitter.

Il s’agit d’une structure piège parfaite, qui est le labyrinthe, un labyrinthe étant le piège parfait où la victime a l’illusion de sans cesse avancer, de jouir de la liberté de circuler, tout en restant enfermée dans le piège.

Ce labyrinthe psycho-culturel est même le labyrinthe parfait, car non seulement il donne l’illusion de la liberté alors que nous y sommes enfermé, mais il donne aussi l’illusion de s’y mouvoir, alors qu’à chaque pas que nous faisons nous ne nous mouvons pas d’un iota.


2 – 6 Le modèle mathématique de la structure psycho-culturelle humaine : la tautologie.

Ce piège peut être modélisé par l’objet mathématique dénommé « tautologie ».

Le dessinateur Eisher a vulgarisé à l’envi ce type d’objet.

La structure du modèle psycho-culturel humain qui se transmet de générations en génération est une tautologie.

 


2 – 7 Analyse de ce qu’est l’idée de tautologie.


Le processus de projection est en lui-même une tautologie.

L’idée de tautologie agglomère les idées de passage, de circulation, de transmission, de boucle, de réitération, d’itérativité.

Un espace tautologique, comme ceux de Riemann, est un enfermement dans un même lieu, qui possède la propriété de paraître infini, dont on ne peut atteindre les limites, un enfermement qui se fait paraître comme la liberté.

 


2 – 8 Le processus de projection est à la base de l’idée de tautologie et le lieu fondamental du processus de projection, est la famille, ou le lieu familial est l’espace tautologie primitif.


Le lieu fondamental d’exercice du processus de projection est l’espace enfant-parent, dès la naissance.

Le lieu familial est un espace de Riemann.

Le lien qui se crée entre l’enfant et le parent est un lien tautologique itératif.

Le parent projette sur l’enfant sa propre image, cette image étant elle-même issue de la projection de l’image du grand parent sur le parent, cette image étant transmise d’ancêtre en ancêtre, par projection sur l’enfant à chaque génération.

L’enfant en retour projette sur le parent l’image qu’il se fait de lui-même, cette image étant le fruit elle-même de la projection que fait le parent sur son enfant, et ainsi de suite.

Ce processus est itératif car ce qui en résulte se construit par étape à chaque échange, et se trouve modifié à chaque fois par l’apport de celui qui reçoit la projection et qui projette sa nouvelle image sur l’autre, parent ou enfant.


2 – 9 Limite de l’espace tautologique, rencontre entre l’image projetée et le réel, l’anti-solipsisme.


Or, tout enfant est unique, comme tout être est unique, humain ou animal ou autre, toute entité individuelle vivante est unique.

Ceci va à l’inverse du processus de projection qui tend à fabriquer un identique.

L’être unique qu’est l’enfant va s’opposer à l’image que projette sur lui le parent.

Là, tout dépend des qualités intrinsèques de l’enfant, de la puissance de sa personnalité, de la force propre de son caractère, de son originalité par rapport à la modèle projeté par le parent, de son excentricité.

Ce qui va faire qu’il s’identifie à l’image projetée par le parent ou qu’il rejette cette image, est l’écart entre son caractère propre et ce modèle.

Un exemple l’illustre parfaitement.

Il s’agit des enfants qui naissent avec comme inclinaison sexuelle naturelle l’homosexualité, dont l’homosexualité est constitutive, et non le fruit de circonstances culturelles ou sociales.

L’image projetée en général par le parent est hétérosexuelle, et l’enfant doit se conformer, intégrer ce modèle hétérosexuel.

Dans le cas d’un enfant naturellement homosexuel, cette image est totalement inadéquate.

L’enfant naturellement homosexuel ne peut intégrer cette projection hétérosexuelle sans se détruire intégralement.

Il y a heurt entre la projection parentale hétérosexuelle et la réalité de l’enfant homosexuelle.

L’enfant ne peut que renvoyer au parent sa réalité homosexuelle, soit projeter sur le parent sa propre image homosexuelle, ce qui est dans la plupart des cas insupportable à tout parent traditionaliste, c'est-à-dire qui est moulé de façon quasi carcérale dans un modèle traditionnel immuable, intransigeant.

On peut lire à ce sujet, le très gentil petit livre de Jean-Marie Périer « Casse-toi ! Combien de jeunes chassés de chez eux parce qu’ils sont homos ? » Oh ! Editions 2010 Pocket – 12, avenue d’Italie – 75627 Paris cedex 13.

Le cas de l’homosexualité naturelle d’enfants est l’exemple type d’une conflagration radicale et explosive entre une projection traditionnelle et la réalité, l’exemple type de l’anti-solipsisme, soit de la sortie de force de son univers mental et de sa rencontre avec le réel, dans ce cas, de la sortie du parent de sa bulle mentale, pour se confronter à l’univers concret, dont l’une des manifestations est son enfant homosexuel. Le titre du livre de Jean-Marie Périer résume l’issue de cette confrontation, et la réaction à la menace de destruction de l’état de solipsisme subie par le parent traditionaliste, il chasse l’enfant, et dans le cas des parents ultra figés dans la tradition, comme ceux musulmans, cela va jusqu’aux tentatives d’assassinats ou à l’assassinat effectif. Le parent cherche à détruire l’enfant, qui non seulement échappe à l’emprise projective du parent, mais s’échappe de l’espace tautologique riemannien familial, mais encore contre projette sur le parent une image homosexuelle, ce qui est doublement insupportable pour ce parent, cette image activant la part qui existe en tout être d’homosexualité, part qui dans le cas du parent ultra traditionaliste entre en conflit avec sa propre image hétérosexuelle intégrée, que son propre parent lui a contraint d’intégrer.


3 – But existentiel fondamental à tout être humain, but social fondamental et général à atteindre.


Le but existentiel de tout être humain doit être de traverser la brume des projections qu’on lui a imposé dès sa naissance et de rencontrer, de voir le réel.

C’est à cette seule condition qu’il peut vivre dans le réel, devenir lui-même réel, et cesser d’être confiné dans un espace imaginaire, un pseudo univers, dont les dessins d’Escher sont une bonne illustration.

Au fond, le seul but dans la vie, est de devenir réel, ce à quoi s'oppose la tradition, laquelle n'est que le processus de projection itératif, qui se reproduit de générations en générations, transmettant la même image de soi, qui coupe du monde et de sa propre existence, ce processus de projection itératif n'étant que le mécanisme animal de transmission de l'expérience existentielle commune à toute espèce, soit un processus adaptatif.

 

Michel Dakar, Villequier, le 22 juin 2012