Bien
sûr, il y a des défis encore plus risqués.
Chevaucher un tigre, ôter un ourson à sa
mère, marcher sur un câble à haute
tension. Mais mettre en doute l’Holocauste est à
peine moins périlleux. Les sceptiques se retrouvent
invariablement au chômage, parfois en taule, et plus
rarement, abattus. C’est le dhogme,
la mère de tous les dogmes, et une certaine classe
sacerdotale du nouveau monde veille à son
inviolabilité première.
Aujourd’hui,
vous pouvez douter de la Crucifixion et de la
Résurrection, ou (peut-être) affronter les
mythes fondateurs d’Israël. Mais l’Holocauste
a droit à une prohibition unique, renforcée
par les tribunaux, pour toute recherche qui pourrait faire
planer un doute sur son dogme sacré. Les dogmes ont
la vertu d’attirer les esprits critiques. Et les
esprits critiques sont ceux qui font un pas en avant,
malgré le danger inhérent.
Ron
Unz, ce kamikaze californien de l’esprit critique, a
marché sur le troisième rail en pleine
conscience des conséquences. Il ne s’en est
pas tenu aux doutes sur le mantra établi, il a
aussi publié et rendu accessible aux lecteurs et
autres utilisateurs d’internet quelques-uns des
livres les plus importants sur le sujet.
Le
dogme du grand H, a découvert Unz, n’est
apparu que plusieurs années après la Seconde
Guerre mondiale, lorsque les gens qui avaient eu une
connaissance de première main des évènements
étaient déjà morts ou à la
retraite. Tant que la mémoire était encore
fraîche et originelle, l’holocauste juif était
inconnu, et le mot même d’holocauste était
utilisé en référence à la mort
féroce qui s’était abattue sur Dresde
et Hiroshima, les derniers crimes anglo-américains.
Ron
Unz offre un apport frais au groupe intrépide des
négateurs du grand H. Oui, le déni
d’holocauste avait pris naissance en France, sous
l’influence d’un communiste français et
ancien déporté, le professeur Paul
Rassinier.
Certains
négateurs étaient des gens de droite,
certains chérissaient les nazis, comme Ernst Zundel
et son épouse Ingrid Zundel, le grand professeur
Robert Faurisson était un sympathisant de Vichy,
mais en dehors de ces cas, c’est la gauche qui avait
bâti la négation du grand H.
C’est
le moment et le lieu de mentionner le professeur Serge
Thion, récemment décédé, que
j’ai connu personnellement. Grand et de belle
allure, c’était un triomphateur avec une
solide accréditation en matière de science
et de gauchisme. Il avait soutenu les Vietnamiens et les
Algériens qui avaient combattu contre le
colonialisme français ; il tenait une place
éminente dans le monde universitaire, mais il avait
sacrifié tout cela pour devenir un réfugié,
fuyant la « justice » à
l’étranger, pourchassé pour sa ferme
position révisionniste en matière
d’holocauste. Toujours en partance, entre l’Italie
et l’Asie du sud-est, il avait bâti un site
débordant de contenus interdits [1].
Mon
amie Maria Poumier, qui écrit en français et
en espagnol, était ou est toujours communiste, et
elle a vécu dix ans à Cuba. Elle m’avait
fait connaître Roger Garaudy, un vieux communiste à
l’ancienne, ami des Arabes et des musulmans, et qui
avait tenté le rapprochement entre christianisme et
communisme ; il avait fini par embrasser l’islam
dans sa recherche religieuse inépuisable. Garaudy
avait fait le lien entre le culte de l’Holocauste et
le sionisme dans son livre Les Mythes fondateurs de la
politique israélienne.
Le
grand artiste noir et homme debout, le plus drôle
des comédiens français, Dieudonné
M’bala M’bala, un géant, fils de
Camerounais et de Bretons, s’était moqué
de l’Holocauste. Inclassable en politique, après
avoir milité contre Jean-Marie Le Pen, il a soutenu
Marine Le Pen pour le Front national, constituant avec
Alain Soral son aile d’extrême gauche et
droite à la fois.
Le
Système des Médias Menteurs préfère
appeler tous ces gens « nazis »,
mais en fait ils constituent la véritable gauche
qui n’a pas été brisée. Même
moi, je me suis fait traiter de nazi et de négationniste,
quoique je n’aie jamais nié (ni affirmé)
la véracité historique de la chose : il
est interdit de nier le grand H sous peine
d’emprisonnement, ce n’est donc pas une
question de choix pour un citoyen respectueux des lois. Et
les faits ne m’ont jamais intéressé,
contrairement à leur interprétation.
Je
dénie fermement la signification salvifique
religieuse impliquée dans le terme d’holocauste ;
je nie son unicité métaphysique, je refuse
le culte morbide du grand H et je pense que tout homme
craignant Dieu, qu’il soit juif, chrétien ou
musulman, devrait le rejeter comme Abraham avait rejeté
et détruit les idoles. Je refuse l’idée
qu’il soit bon de se remémorer ou
d’immortaliser ce genre d’évènements
traumatiques, et j’ai écrit plusieurs
articles contre l’obsession contemporaine pour les
massacres, qu’il s’agisse d’holocauste
juif dans les années 1940, des massacres
d’Arméniens en 1915, de l’holodomor des
Ukrainiens, de Katyn pour la Pologne, des Khmers rouges
etc. Tout cela n’est pas encore interdit.
Ron
Unz a sagement évité le débat sur
certains détails horrifiants, car les calculs sur
les cadavres, les fours et les balles sont trop répugnants
pour un lecteur moderne. Il construit un méta-récit,
sur le débat autour du sujet, qui ne rentre pas
dans le sujet, et c’est un choix intelligent et bien
calculé de sa part. Il n’est pas nécessaire
d’écraser le lecteur sous les spécificités
macabres des évènements. Les détails
et les faits ne sont pas si importants, à vrai
dire. Tant de gens ont été assassinés
par leurs frères en humanité tout au long de
l’histoire, pour tout un tas de raisons, et qui s’en
soucie ?
La
question la plus importante à laquelle nous amène
Unz n’est pas de savoir si « six millions
de juifs ont été tués par les
Allemands simplement parce qu’ils étaient
juifs », mais : pourquoi le culte de
l’Holocauste est-il devenu si populaire, avec ses
temples, baptisés de façon perverse « musées
de l’Holocauste » ou « Espaces
de la Tolérance », qui ont éclos
partout, du Nebraska aux îles Fidji ? A cette
question, il y a plusieurs réponses qui ne
s’excluent pas mutuellement.
La
première réponse, évidente, c’est :
« c’est bon pour les juifs riches et
puissants ». Cela a servi à résoudre
le problème éternel pour les gens riches et
influents, pour se protéger de l’envie et de
la haine des pauvres et des exploités. Cela a
permis à Madoff [2]
et à d’autres escrocs juifs d’exercer
leurs arnaques et ponctions. Cela protège les
arrières des « Trois Juifs, le Cohen qui
fixe les lois, le publiciste et le spécialiste en
obscénités Pecker, et Allen Weisselberg, le
magicien des chiffres qui a fait monter Trump ».
Les oligarques juifs de Russie et d’Ukraine s’en
servent, du grand H, chaque fois qu’ils sont accusés
de dévaliser leurs pays.
La
deuxième raison, c’est : « c’est
bon pour Israël. » Cela a permis à
l’armée israélienne de massacrer des
enfants et d’affamer des femmes impunément.
Ari Shavit l’a écrit en 1996 sur Haaretz,
quand l’armée israélienne a abattu
plus d’une centaine de réfugiés civils
à Cana, au Liban. « Nous
pouvons massacrer impunément, parce que le musée
de l’Holocauste est de notre côté ».
Il y a maintenant une organisation holocaustique qui a
bricolé une définition de l’antisémitisme
interdisant toute critique d’Israël, et elle a
forcé le parti travailliste anglais à
l’accepter, malgré les objections du chef du
parti, Jeremy Corbyn.
La
troisième raison, c’est : « parce
que c’est rentable ». Les organisations
juives qui prétendent représenter les
survivants du grand H moissonnent des millions de dollars
venus d’Allemagne, de Suisse et d’autres pays,
jusqu’à la Pologne et l’Estonie ;
ces gens-là se versent à eux-mêmes des
salaires à cinq ou six chiffres, et ne donnent que
des cacahuètes aux véritables survivants.
C’est Norman Finkelstein qui a couvert cet angle
dans son livre L’industrie
de l’Holocauste
mentionné par Ron Unz.
Ces
trois réponses couvrent la position juive, mais ne
suffisent pas à expliquer l’acceptation quasi
universelle du dhogme par les classes dirigeants
dans tout l’Occident.
Et
voici la quatrième réponse ; « le
culte du grand H est un bon outil pour l’État
profond contre la majorité ».
Les
prêtres du grand H prêchent que la majorité
des Allemands avait approuvé Hitler, et approuvé
l’Holocauste ; par conséquent, on ne
peut pas accepter la démocratie, et il ne faudrait
pas faire confiance à la majorité, à
moins que celle-ci ne vote selon les commandements de ceux
qui savent ce qui est bon. C’est une idée que
martèle le New York Times en ce moment avec
ses petites sœurs, contre les « déplorables »
et contre Trump, qui a été élu par
les « déplorables » mais n’a
pas encore été confirmé dans son
poste par l’État profond. En Angleterre, ils
se servent de ça pour passer outre le vote
populaire en faveur du Brexit ; et avant cela, ils
s’en étaient servis pour faire des referendum
à répétition jusqu’à
obtenir le résultat souhaité, aux Pays-Bas
et en Suède.
La
cinquième réponse, c’est :
« c’est bon pour les USA parce que cela
leur fournit une licence pour se faire les shérifs
du monde entier. »
Les
prêtres du grand H enseignent que les US ont gagné
la guerre et ont rendu l’Allemagne au monde libre
malgré les souhaits de la population. Cela veut
dire que les US constituent la force qui évalue et
qui contrôle tout ce que le peuple ou même les
élites décident dans d’autres pays.
Elle est là, la logique derrière les
interventions américaines, de la Grenade et au
Panama jusqu’à l’Afghanistan et à
la Syrie. Si demain ils envahissent l’Italie ou la
Hongrie, ils vont encore s’appuyer sur Auschwitz et
Nuremberg. Cela contribue aussi à maintenir
l’occupation américaine de l’Allemagne
comme un dispositif permanent. Plombés par le culte
du grand H, les Allemands acceptent de ne pas pouvoir
prendre leur destin entre leurs mains, et de devoir rester
fermement guidés par les US.
Voici
la sixième réponse : « c’est
bon pour justifier les migrations sans limites et les
frontières ouvertes ». Chaque fois qu’un
gouvernement aux US ou en Italie renâcle à
recevoir le flux sans fin des migrants, l’Holocauste
est appelé à la rescousse. Tout paysan
mexicain ou tout Africain qui veut améliorer son
niveau de vie doit être bien accueilli parce que les
juifs ont subi le grand H.
La
septième raison nous amènera en eaux
profondes, et vous pouvez zapper si c’est trop
profond pour vous. « C’est bon pour
supplanter le Christ ». Le dhogme
est
une parodie de l’enseignement chrétien, où
les juifs sont offerts comme dans un sacrifice, Auschwitz
remplaçant le Golgotha, et la création de
l’État d’Israël étant la
nouvelle Résurrection. Les juifs sont
essentiellement des négateurs du Christ, et pour
eux le grand H est une occasion pour rétrograder le
christianisme en tant que « dépourvu de
sens après Auschwitz » [3].
La réponse alternative, c’est qu’Auschwitz
est dépourvu de sens après la Résurrection,
mais il n’y a pas beaucoup de théologiens
chrétiens (ou pas du tout) qui se risquent à
dire cela. Les ennemis du Christ (juifs comme non juifs)
tendent à soutenir le culte du grand H à
cause de son tréfonds anti-chrétien.
Le
culte du grand H n’est pas le dernier mot dans la
guerre juive contre la foi chrétienne, il y a le
projet noachide. Cela commence là où
s’arrête le culte du grand H. « Le
noachisme est un phénomène théologique
qui a pris très récemment de l’ampleur.
C’est une mission sioniste, qui cherche à
créer une religion mondiale dont les croyants
adorent le peuple juif et l’État d’Israël,
sans appartenir à l’un ni à l’autre.
Les croyants sont tenus d’accepter la suprématie
du judaïsme, mais ne sont pas acceptés au sein
du peuple juif et il leur est même impossible de se
plier à certains commandements juifs, comme
l’observance du shabbat. Toute personne qui veut
adhérer au noachisme est avant tout censée
reconnaître le peuple juif et son État ».
Les
rabbins Loubavitch espèrent qu’il y aura
bientôt 7 millions de fidèles du noachisme ;
les adeptes du culte du grand H ont de l’avance pour
rejoindre le noachisme parce qu’ils croient déjà
que la mort d’un juif est plus importante que celle
d’un non juif.
Ce
sont là des points importants qui appellent un
débat, et nous espérons qu’un jour
nous pourrons organiser une table ronde pour discuter de
cette question cardinale ; pourquoi le grand H est si
populaire, et qu’est-ce que cela signifie pour
nous ?
L’
essai de Ron Unz est un nouveau maillon dans sa série
intitulée American Pravda, où Unz
démantèle entièrement le schéma
narratif sur lequel se base l’Amérique
moderne. « Le massacre des vaches sacrées »,
aurait-il pu appeler son essai. Chaque société
a besoin d’une bonne douche de révisionnisme
pour libérer son esprit des vieux présupposés.
En
Israël, on les appelait les « nouveaux
historiens », ceux qui tranchèrent le
cou aux vaches sacrées selon lesquelles « les
Arabes avaient volontairement quitté leurs maisons
en 1948 », et pour qui « les juifs
avaient toujours cherché la paix, tandis que les
Arabes refusaient leurs offres ». Benny Morris
et Tom Segev, Avi Shlaim et Ilan Pappe ont déconstruit
le mythe de 1948, d’un Israël éthiquement
pur affrontant pour survivre des Arabes génocidaires.
Le changement qu’ils apportaient dans la narration
officielle avait permis à Yitzhak Rabin de signer
un traité de paix avec Yasser Arafat, même si
cet exploit a été réduit à
néant par les dirigeants suivants, après
l’assassinat de Rabin.
D’ailleurs,
notre société est un résultat du
massacre des vaches sacrées commis par la
génération précédente. Les
victimes s’appelaient la famille, le mariage, la vie
normale, les garçons et les filles, les hommes et
les femmes, le dimanche à l’église,
les efforts pour rester en forme, autant de vérités
établies qui ont été poignardées
dans les cinquante dernières années. Sur
leurs ossements, de nouvelles vaches sacrées ont
prospéré : minorités de genre,
toxicité du patriarcat blanc, humiliation
corporelle, et certes, le grand H compte parmi les vaches
les plus grasses.
Il
est de l’ordre de la justice poétique
qu’elles soient toutes bientôt vidées
de leur sang. Les prêtres du grand H espéraient
que leur récit fondateur, celui de l’Holocauste,
durerait éternellement, tout en se fondant
doucement dans l’utopie noachide. Mais rien n’est
éternel, même pas leur dogme.
Pour
défendre leurs vaches, ils nous ont servi leurs
« lois contre la haine ». Mais les
sept raisons listées plus haut n’impliquent
aucune espèce de haine. Vous n’avez pas
besoin de haïr quelqu’un pour désapprouver
les escrocs, pour soutenir les Palestiniens, pour
condamner les officiels qui traitent leurs pays en vaches
à lait pour leur profit personnel en invoquant des
victimes défuntes, pour aimer la démocratie,
pour respecter la majorité, pour retirer des
soldats d’Allemagne, pour arrêter les
migrations de masse, pour rejeter le paradigme impérial
« inviter tout le monde et envahir tout le
monde », et pour aimer le Christ.
Nous
arrivons à une conclusion inattendue : que le
script sur le grand H soit basé sur des faits
avérés ou sur des exagérations, il
est bon de le rejeter. Même si les
« négationnistes » ont tort
quant aux faits (servons-nous de cela pour notre
argumentation), ils ont malgré tout raison dans
leurs conclusions. Et Ron Unz a fait une contribution
importante pour le bien de l’humanité, avec
sa publication.
Il
y a une faute mineure dans son excellent article, parce
que cet autodidacte ne connaît pas grand-chose à
la Russie. Alors qu’il a courageusement démoli
les mythes de l’histoire américaine et
européenne, Unz a avalé l’hameçon
des mythes relatifs à la Russie, avec la ligne et
la canne à pêche. Il a gobé en gros
chaque mensonge inventé par les idéologues
occidentaux pour reprendre le contrôle de la Russie
et du coup de leurs propres travailleurs. Ce sujet fera
l’objet de notre prochain article.
Post-scriptum :
Dans mon article précédent, j’ai
mentionné le premier procès pour déni
d’holocauste en Russie. L’accusé était
le professeur Roman Yushkov de Perm. Et voilà les
bonnes nouvelles : le jury russe a rejeté les
plaintes contre Yushkov et confirmé par-là
que la négation du grand H n’est pas un crime
en Russie. Pas plus qu’aux US, je m’empresse
de le souligner, d’ailleurs. Ni l’URSS ni la
Russie n’ont jamais accepté l’idée
très particulière de l’unicité
des morts de juifs, peut-être parce que les Russes
ont perdu énormément de gens dans la même
guerre. [4]
Israël
Adam Shamir
Notes
[1]
Le site aaargh.com (« Association des Anciens
Amateurs de Récits de Guerre et d’Holocauste),
apparu en 1996 sur le net parmi les tous premiers,
multilingue, avait constitué une monumentale
bibliothèque révisionniste. Il est désormais
inaccessible en France.
[2]
Voir « L’affaire Madoff, mode d’emploi
pour antisémites perplexes », par Israël
Adam Shamir
[3]
Theodor W. Adorno écrivait en 1966 : « Aucune
parole résonnant de façon pontifiante, pas
même une parole théologique, ne conserve non
transformée un droit après Auschwitz. »
(Dialectique négative, p. 444)
[4]
Les apports de Shamir au débat sur l’holocauste :
Les
chasseurs de vampires, 14 mars 2001 (Inclus dans le volume
d’Israël Shamir L’autre visage d’Israël,
Al Qalam, Paris, 2003, p. 187 - 193). Voir aussi, dans
Notre-Dame des Douleurs, BookSurge, 2006, « Les
dénis d’holocauste », p. 321 -
326. Pour qui sonne le glas ? (2006) ;
Baîllonnée, la pauvre Clio , 18 avril 2007,
repris dans La Bataille du discours, BookSurge 2008, p 274
– 292.
La Pravda
américaine. Le déni de l’Holocauste.
La
surprenante histoire du négationnisme de
l’Holocauste
Par
Ron Unz – Le 27 aout 2018 – Source Unz
Review
http://www.unz.com/runz/american-pravda-holocaust-denial/
Il
y a quelques années, j’ai entendu parler d’un
conflit féroce sur le net impliquant un journaliste
de gauche nommé Mark Ames et les rédacteurs
en chef du magazine Reason,
la publication phare du mouvement libertarien en plein
essor. Même si j’étais plongé
dans un difficile travail de programmation, la curiosité
a pris le dessus et j’ai décidé d’y
jeter un coup d’œil.
Pendant
les guerres de l’immigration des années 1990,
j’étais devenu très ami avec les gens
de Reason,
me rendant fréquemment dans leurs bureaux, surtout
pendant ma campagne « anglaise »
de
1998, lorsque j’avais installé mon propre
siège politique dans le même petit immeuble
de bureaux qu’ils utilisaient, à Westside LA.
Puis, comme mon projet de logiciel d’archivage de
contenu commençait à absorber de plus en
plus de mon temps au début des années 2000,
j’ai progressivement perdu le contact avec eux, mais
même ainsi, les quelque 40 années d’archives
de leurs magazines étaient devenues la première
publication que j’avais incorporée dans mon
système, et j’étais heureux de
découvrir que les deux parties dans la querelle en
cours avaient mis mon système à profit pour
explorer ces
vieux numéros de Reason.
Apparemment,
les libertariens regroupés autour de Reason
avaient
réussi à faire des incursions politiques
dans l’industrie technologique extrêmement
riche de la Silicon Valley, et avaient organisé une
grande conférence à San Francisco pour
rassembler leurs partisans. Leurs rivaux de gauche ont
décidé d’étouffer ce projet
dans l’œuf en mettant en lumière
certaines des positions idéologiques les moins
recommandables que les leaders libertariens du courant
dominant épousaient régulièrement.
Ron Paul et d’autres libertariens pouvaient
peut-être s’opposer aux guerres à
l’étranger et aux lois sur les drogues,
soutenir la réduction des impôts et des
règlements, mais eux et leurs alliés du
Parti républicain étaient indescriptiblement
vils sur toutes sortes d’autres questions, et tous
les « bons
intellectuels » devaient
donc en rester très éloignés.
Le
débat a commencé de manière plutôt
banale avec un
article d’Ames intitulé « Homophobie,
racisme et les Kochs »
accusant
Reason
d’avoir
partagé une plate-forme avec une députée
républicaine de haut rang exposant ses vues
chrétiennes conservatrices, ainsi que la dépendance
du magazine envers le financement des Kochs et son soutien
présumé à l’apartheid en
Afrique du Sud pendant les années 1970 et 1980. La
réponse du rédacteur en chef de Reason
m’a
semblé assez convaincante car il rejetait, à
juste titre, les attaques de culpabilité par
association. Il soulignait également les erreurs et
omissions flagrantes dans les accusations concernant
l’Afrique du Sud, et a ridiculisé Ames en le
traitant de « théoricien
du complot » notoirement
enclin à l’erreur. Il est certain que peu de
gens de l’extérieur auraient prêté
attention à un tel échange typique des
disputes entre camps idéologiques rivaux.
Mais
les choses ont pris une toute autre tournure quand, une
semaine plus tard, Ames est revenu à la charge avec
un
article de 5 000 mots portant un titre qui n’a
pas manquer d’attirer l’attention : « Négation
de l’Holocauste ».
Il y
affirmait qu’en 1976 Reason
avait
publié un numéro spécial consacré
à ce sujet explosif.
Tout
le monde sur Internet a certainement rencontré de
nombreux cas de négationnisme au fil des ans, mais
le fait qu’un magazine respectable ait attribué
un numéro complet à la promotion de cette
doctrine était autre chose. Pendant des décennies,
Hollywood a sanctifié l’Holocauste, et dans
notre société profondément laïque,
les accusations de négationnisme de l’Holocauste
reviennent à crier « Sorcière »
dans
le Old
Salem ou
à lancer des accusations de trotskysme à la
Cour du Tsar rouge. L’émission
de radio de Sam Seder, Majority
Report,
a consacré une demi-heure entière aux
accusations portées contre Reason,
et une recherche sur Google avec les termes « Reason
Magazine » + « Holocauste Denial »
produit
aujourd’hui des milliers de résultats. C’est
l’explosion substantielle de cette controverse sur
Internet qui a retenu mon attention à l’époque.
Ma
première réaction fut une réaction de
perplexité. Reason
était
le premier périodique que j’avais numérisé
dans mon système une douzaine d’années
plus tôt, et j’aurais sûrement remarqué
un numéro entier faisant la promotion du
négationnisme. Cependant, j’ai vite découvert
que février 1976 avait été exclu de
l’ensemble soi-disant complet que le magazine
m’avait envoyé pour traitement, une omission
qui soulève elle-même de sérieux
soupçons. Mais Ames avait visiblement déniché
une copie dans une bibliothèque et produit un PDF
complet, qu’il a évidemment téléchargé
sur Internet pour étayer ses accusations.
En
lisant attentivement son article, puis en parcourant le
contenu, j’ai décidé que son
accusation était techniquement fausse mais
substantiellement vraie. Apparemment, le thème réel
du numéro était « le
révisionnisme historique »
et à
l’exception de quelques paragraphes enterrés
ici et là parmi les 76 pages, le négationnisme
de l’holocauste n’y a jamais été
abordé, de sorte que dire que le sujet était
le négationnisme était évidemment une
exagération grotesque. Mais d’un autre côté,
bien que peu d’auteurs me soient familiers, il me
semblait indéniablement vrai qu’ils faisaient
partie des plus éminents négationnistes
américains et que la plupart d’entre eux
étaient profondément associés à
des organisations situées dans ce même camp.
De plus, il y avait de fortes indications que leurs
positions sur ce sujet devaient certainement être
connues des éditeurs de Reason
qui
avaient commandé leurs articles.
Le
cas le plus clair est quand Ames cite les déclarations
explicites du Dr Gary North, un éminent
intellectuel libertarien qui avait été l’un
des premiers adjoints au Congrès de Ron Paul et qui
est devenu par la suite son partenaire de longue date en
politique et en affaires :
« Les
documents les plus controversés sur le
révisionnisme concernant la Seconde Guerre mondiale
ont probablement été les études
scientifiques sans fin sur le meurtre supposé de 6
millions de juifs par Hitler. L’auteur anonyme
[Hoggan] de The
Myth of the Six Million, a
présenté un solide dossier contre l’histoire
d’horreur préférée de
l’establishment – la prétendue
justification morale de notre entrée en guerre…
Les livres non traduits par l’ancien détenu
de Buchenwald, le professeur Paul Rassinier, ont eux-mêmes
sérieusement contesté cette histoire…
Un livre récent et très peu coûteux,
publié sous la forme d’un magazine, Did
Six Million Really Die ?
est
paru en 1973, écrit par Richard Harwood. »
Un
futur numéro du magasine incluait une lettre de
mille mots écrite par Adam Reed de l’Université
Rockefeller, un ancien collaborateur de Reason,
confirmant avec force le discours dominant sur
l’Holocauste en citant des ouvrages standard et en
reprochant à M. North d’avoir cité des
ouvrages de qualité douteuse sur la négation
de l’Holocauste. Mais North a tenu bon :
« Le
deuxième point, à savoir qu’environ 6
millions de juifs sont réellement morts dans les
camps de concentration, est un point qui restera en
suspens jusqu’à ce que les archives de
l’époque soient entièrement
disponibles. Je ne suis pas encore convaincu, dans un sens
ou dans l’autre. Je suis heureux d’avoir lu
l’interprétation des données par le Dr
Reed, mais jusqu’à ce que les maisons
d’édition et la guilde académique
encouragent le réexamen des données, je
continuerai à recommander aux personnes intéressées
par les questions révisionnistes de lire The
Myth of the Six Million
et
Did
Six Million Really Die ?,
en
les considérant comme des argumentations
raisonnables (mais pas nécessairement irréfutables)
de révisionnisme historique. Si quelqu’un
n’est pas sûr de lui, il devrait alors lire
plus sur le sujet. »
Le
Dr James J. Martin était l’auteur principal
du numéro de février sur le revisionnisme,
et le numéro de janvier précédent
comportait une longue série de questions et
réponses des rédacteurs, l’une des
questions portant directement sur le sujet controversé
:
REASON
: Dr Martin, croyez-vous (1) que l’accusation
spécifique contre les nazis d’avoir un
programme d’extermination massive de plusieurs
millions de juifs est vraie, et (2) que les atrocités
alliées furent aussi importantes ou même plus
importantes que celles des Allemands, d’après
votre étude de la question ?
MARTIN
: Eh bien, je n’ai jamais fait le décompte de
tous ceux qui ont perdu la vie pendant la guerre –
nous avons vu une grande variété de
documents statistiques, mais certains ne se basaient pas
sur grand chose. Par conséquent, il est difficile
de faire une estimation de ce genre, que dix de plus aient
été tués d’un côté
ou de l’autre n’est pas un sujet
particulièrement passionnant en ce qui me concerne.
Il reste à voir si ces allégations peuvent
être prouvées. Je ne crois pas que les
preuves d’une extermination planifiée de
l’ensemble de la population juive d’Europe
tiennent la route. J’ai été influencé
au fil des années par l’œuvre de Paul
Rassinier, et il faut encore compter avec lui. Ses œuvres
ont été ignorées pendant longtemps,
et tôt ou tard, quelqu’un devra faire un
travail décent pour faire face à ce qu’il
a présenté. Je pense que le cas général
de Rassinier est solide et je n’ai pas vu de preuves
solides pour contredire ses allégations ou ses
affirmations selon lesquelles il n’y avait pas de
programme planifié pour l’extermination des
juifs d’Europe. Son autre cas principal est qu’il
n’y avait pas de programme d’extermination par
chambre à gaz. Le fait qu’un grand nombre de
personnes ont perdu la vie est incontestable –
le fait que les camps de concentration allemands n’étaient
pas des centres de santé est bien connu –
mais ils semblent avoir été beaucoup plus
petits et beaucoup moins meurtriers que les camps russes.
Un
autre contributeur important du numéro était
Austin J. App, et trois ans plus tôt, il avait
publié un livre court intitulé The
Six Million Swindle : Blackmailing the German People for
Hard Marks with Fabricated Corpses.
[L’arnaque
des six millions : Faire chanter le peuple allemand avec
des cadavres mis en scène].
Dans
une chronique
suivante du propre rédacteur en chef d’Ames,
les réactions stupéfaites de divers
journalistes sont répertoriées, dont l’un
d’entre eux déclarant sus Tweeter
« J’ignorais
totalement que Reason Magazine fut autrefois un paradis
pour le révisionnisme concernant l’Holocauste.
‘Holy Moly’ ».
Malgré les
réfutations faites avec colère par les
employés actuels de Reason,
cette description semble tout à fait correcte.
En
effet, il semble y avoir des preuves circonstancielles
considérables qu’à cette époque,
le « scepticisme
concernant l’Holocauste »
s’étendait
assez largement dans le mouvement libertarien naissant. En
dehors de la critique acerbe du professeur Reed,
l’écrasante majorité des réponses
des lecteurs semblait totalement favorable, avec Samuel
Konkin III, rédacteur en chef de New
Libertarian Weekly et
diverses publications similaires, suggérant que le
numéro de février était l’un
des meilleurs qu’ils aient jamais publiés.
David Nolan, fondateur du Parti libertarien américain,
a également salué le numéro comme
étant « extraordinaire ».
Les
deux rédacteurs du numéro en question
restent encore aujourd’hui des figures de proue de
Reason
et du
libertarianisme américain, tandis que le
haut du panier incorporait alors des noms tels que
David Brudnoy et Alan Reynolds, tous deux devenus plus
tard des figures influentes de la politique conservatrice
et libertarienne. Il ne semble pas y avoir eu de
démissions ou d’explosions de colère à
la suite de la publication de ce numéro, qui semble
avoir été digéré avec une
totale équanimité, suscitant apparemment
moins de rancœur qu’un différend sur la
politique monétaire.
Je
n’avais encore jamais accordé beaucoup
d’attention aux discussions sur l’Holocauste,
mais le nom de Murray Rothbard ayant participé à
l’édition du Reason
de
1976 a fait naître un souvenir. Rothbard est
largement considéré comme le fondateur du
libertarianisme moderne, et je me suis souvenu que dans
les années 1990 j’avais lu quelque part qu’il
avait souvent ridiculisé l’Holocauste et le
traitait d’absurdité totale, ce qui était
resté dans mon esprit comme un exemple typique
d’excentricité libertarienne. Une rapide
recherche sur Google a
confirmé mon souvenir que Rothbard avait été
un négationniste assumé de l’Holocauste.
Bien
que toute la controverse concernant la ligne éditoriale
de Reason
du
milieu des années 1970 se soit vite apaisée,
elle est restée en arrière plan de mon
esprit. J’avais toujours été assez
sceptique à l’égard de l’idéologie
libertarienne, mais mes amis de Reason
des
années 1990 m’avaient vraiment semblé
être des gens intelligents et rationnels, pas
vraiment des doux dingues, et deux de ceux que j’avais
le mieux connus avaient été les
co-rédacteurs du numéro controversé
en question.
Je
pouvais facilement comprendre comment des idéologues
libertariens zélés pouvaient être
emportés au-delà du point de rationalité
sur certaines questions – peut-être quand
ils soutiennent que la police et l’armée
devraient être abolies en tant qu’institutions
étatiques – mais la question factuelle
de ce qui était arrivé ou non aux juifs
d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale
n’entrait guère dans ce genre de catégorie.
De plus, le libertarianisme avait toujours attiré
un très grand contingent de juifs, surtout dans les
plus haut niveaux, et l’un des rédacteurs du
numéro venait de ce milieu, tout comme Rothbard et
de nombreux autres qui figuraient en tête de liste.
Bien qu’un antisémitisme dérangé
ne soit pas impossible chez certains juifs, il reste quand
même peu probable. Il est clair qu’il se
passait quelque chose de très étrange.
Mais
j’étais alors trop occupé par mon
travail pour me concentrer sur la question. Cependant,
quelques mois plus tard, j’eus plus de temps et ai
donc commencé une enquête détaillée.
Ma première étape a été de
lire attentivement les articles de Reason
écrits
par ces auteurs controversés qui m’étaient
auparavant inconnus. Bien que leurs articles ne soient pas
liés à l’Holocauste, j’ai pensé
qu’ils pourraient me donner une idée de leur
système de pensée.
À
ma grande surprise, l’historiographie m’a
semblé extraordinairement bonne, et presque
certainement exacte d’après ce que j’avais
appris au fil des ans de sources parfaitement classiques.
Le long
article du Dr Martin sur la célèbre
histoire de « Tokyo
Rose » était
probablement le meilleur et le plus complet que j’ai
jamais rencontré sur ce sujet, et l’analyse
du Dr App sur la
tragédie des Allemands des Sudètes était
tout aussi forte, soulevant plusieurs points que je
n’avais jamais connus auparavant. Percy Greaves a
résumé efficacement bon nombre des aspects
très suspects de l’attaque
de Pearl Harbor, et bien que ses arguments en faveur
de l’attaque en justice contre FDR ne soient
certainement pas totalement cohérents, ils
concordaient avec les points de vue présentés
par de nombreux universitaires ayant écrit d’autres
livres sur le sujet. En outre, son point de vue a été
soutenu par un jeune Bruce Bartlett, qui deviendra
plus tard un éminent fonctionnaire de Reagan et
Bush, et encore plus tard un fort opposant républicain
de George W. Bush, régulièrement fêté
par le New
York Times.
La plupart des autres écrits semblaient également
de très bonne qualité, y compris le
résumé de M. North sur le révisionnisme
de la Seconde Guerre mondiale. En général,
l’érudition académique de ces articles
surpassait largement tout ce que l’on trouve dans
les magazines d’opinion des dernières
décennies, y compris Reason.
Les personnes intéressées peuvent cliquer
sur les liens ci-dessus, lire les articles en question et
décider par eux-mêmes.
À
l’époque, Reason
était
un magazine récent et en difficulté, avec un
personnel et un budget limités. La publication
d’articles d’une qualité aussi évidente
furent certainement une réalisation remarquable
dont les rédacteurs en chef pouvaient être
fiers à juste titre, et les lettres extrêmement
positives qu’ils ont reçues semblent
absolument justifiées. Pendant ce temps, les
méchantes attaques d’Ames ressemblaient à
celles d’un simple pirate politique qui ne s’est
peut-être même pas donné la peine de
lire les articles dont il vilipendait les auteurs.
Comme
signe supplémentaire de la malhonnêteté
d’Ames, il a jeté l’épithète
de « nazi »
environ
deux douzaines de fois dans son travail, ainsi que ses
nombreuses utilisations du terme « antisémite »,
et Greaves a certainement été le sujet de
beaucoup de ces insultes. Mais bien que Greaves et
Bartlett aient écrit des articles main dans la main
sur exactement le même sujet, Pearl Harbor, et que,
selon
Wikipedia, le premier était le conseiller
académique du second sur ce sujet, le nom de
Bartlett n’apparaît nulle part dans l’attaque
d’Ames, probablement parce que traiter un éminent
expert politique, très apprécié du
New
York Times,
de « néo-nazi
antisémite »
pouvait
s’avérer autodestructeur. Même en
laissant cela de côté, accuser les
libertaires juifs qui dirigeaient Reason
d’être
des propagandistes nazis doit certainement être le
genre d’accusation qui mettrait à rude
épreuve la crédulité des plus naïfs.
Deborah
Lipstadt et la négation de l’Holocauste
La
crédibilité d’Ames étant
totalement déchiquetée, j’ai décidé
de relire soigneusement son article, à la recherche
des indices que j’ai pu trouver sur cette situation
bizarre. Les universitaires qui publient une très
bonne histoire sur certains sujets peuvent malgré
tout avoir des points de vue totalement irrationnels sur
d’autres, mais c’est normalement rarement le
cas.
Il
semble qu’une grande partie des idées d’Ames
sur la question provenait d’une certaine Deborah
Lipstadt, qu’il qualifiait de grande spécialiste
de l’Holocauste. Son nom m’était
vaguement familier en tant qu’activiste académique
qui, des années auparavant, avait remporté
une victoire juridique majeure contre un historien
britannique de droite nommé David Irving, et Irving
lui-même était encore dénoncé
dans l’article d’Ames.
Cependant,
un nom ressortait. Apparemment basé sur des
informations de Lipstadt, Ames a décrit Harry Elmer
Barnes comme étant « le
parrain de la littérature américaine sur la
négation de l’Holocauste »
et
Martin comme étant « le
gourou de la négation de l’Holocauste ».
Une
douzaine d’années plus tôt, le nom de
« Barnes »
n’aurait
presque rien signifié pour moi. Mais alors que je
mettais au point mon système d’archivage de
contenu et que je numérisais de nombreuses
publications américaines parmi les plus influentes
des 150 dernières années, j’avais
rapidement découvert que bon nombre de nos
intellectuels publics les plus illustres –
gauche, droite et centre – avaient été
soudainement purgés
et « disparus »
vers
1940, en raison de leur opposition farouche à la
politique étrangère extrêmement
agressive de FDR, et Barnes, un éminent historien
et sociologue, en était parmi les plus éminents.
Il avait été l’un des premiers
rédacteurs en chef de Foreign
Affairs et,
pendant de nombreuses années, ses articles les plus
importants avaient honoré les pages de The
New Republic et
The
Nation et,
après sa chute, il fut éditeur de Perpetual
War for Perpetual Peace,
un important recueil d’essais écrits par
lui-même et d’autres personnalités
autrefois en vue. Mais voir une figure d’une telle
stature intellectuelle accusée d’être
un négationniste de l’Holocauste, sans parler
d’être le « parrain »
de
tout ce mouvement, m’a semblé plutôt
bizarre.
Puisque
Ames n’était qu’un intermédiaire
politique ignorant qui ne faisait que redire les opinions
des autres, mon attention s’est déplacée
vers Lipstadt, sa source principale. Quiconque a passé
beaucoup de temps sur les fils de commentaires de sites
Web relativement peu filtrés a certainement
rencontré le sujet controversé du déni
de l’Holocauste, mais j’ai alors décidé
d’essayer d’enquêter sur la question
d’une manière beaucoup plus sérieuse.
Quelques clics sur le site Amazon.com,
et son livre Denying
the Holocaust,
écrit en 1993, est arrivé dans ma boîte
aux lettres quelques jours plus tard, me permettant
d’entrer dans ce monde mystérieux.
La
lecture du livre a certainement été pour moi
une formidable révélation. Lipstadt est
professeur d’études sur l’Holocauste
avec une nomination au Département de théologie
de l’Université Emory et, après avoir
lu le paragraphe d’ouverture de son premier
chapitre, j’ai décidé que sa
spécialité académique pourrait
certainement être décrite comme une
« Théologie
de l’Holocauste ».
« La
productrice était incrédule. Elle avait du
mal à croire que je refusais une occasion de
participer à son émission télévisée
diffusée à l’échelle nationale.
‘Mais
vous écrivez un livre sur ce sujet. Ce sera une
bonne publicité’.
J’ai
expliqué à plusieurs reprises que je ne
participerais pas à un débat avec un
négationniste de l’Holocauste. L’existence
de l’Holocauste n’est pas sujet à
débat. Je veux bien analyser et illustrer qui ils
sont et ce qu’ils essayent de faire, mais je
n’apparaîtrai pas avec eux… Ne voulant
pas accepter mon ‘non’ comme définitif,
elle a vigoureusement condamné le déni de
l’Holocauste et tout ce qu’il représentait.
Puis, dans une dernière tentative pour me faire
changer d’avis, elle m’a posé une
question : ‘Je ne suis certainement pas d’accord
avec eux, mais ne pensez-vous pas que nos téléspectateurs
devraient entendre l’autre point de vue ?’. »
L’horreur
absolue de Lipstadt d’envisager que quelqu’un
conteste les principes de sa doctrine académique ne
peut être plus flagrante. Un théologien zélé
de l’âge des ténèbres européen
n’aurait pas réagi différemment.
Le
deuxième chapitre de son livre m’a confirmé
cette impression. Comme bon nombre des personnes qu’elle
fustige en tant que négationnistes de l’Holocauste
soutiennent également la perspective révisionniste
des causes sous-jacentes de la Première et de la
Seconde Guerre mondiale, elle a attaqué durement
ces écoles, mais d’une manière plutôt
étrange. Ces dernières années, le
blogueur Steve Sailer et
d’autres ont ridiculisé ce qu’ils
décrivent comme un style de débat
« point-and-sputter »,
dans lequel une narration « politiquement
incorrecte » est
décrite succinctement et ensuite automatiquement
traitée comme étant évidemment fausse
sans qu’il soit nécessaire de présenter
des arguments. Cela semble être l’approche que
Lipstadt a adoptée tout au long de son livre,
d’ailleurs plutôt court.
Par
exemple, elle fournit une très longue liste
d’universitaires de renom, de personnalités
politiques et de journalistes influents qui s’étaient
fait les champions de l’histoire du révisionnisme,
a noté que leurs points de vue étaient en
désaccord avec la perspective plus générale,
qu’elle avait probablement tirée de ses
manuels d’histoire « pour
les nuls »,
et les considérait donc comme complètement
mystificateurs. Il est certain qu’un prédicateur
chrétien qui tenterait de réfuter les
théories évolutionnaires du diplômé
d’Harvard qu’est E.O. Wilson en citant un
passage d’un verset biblique adopterait la même
tactique. Mais peu d’activistes évangéliques
seraient assez stupides pour fournir une très
longue liste d’éminents scientifiques qui ont
tous pris la même position darwiniste et tenteraient
ensuite de les contredire en citant un seul verset de la
Genèse. Lipstadt semble approcher l’histoire
un peu comme un accro à la bible, mais avec un
esprit particulièrement tordu. De plus, beaucoup
des auteurs qu’elle attaquait m’étaient
déjà devenus familiers après une
décennie de travail d’archivage de contenu,
et j’avais trouvé leurs nombreux livres assez
savants et convaincants.
Barnes,
en particulier, figure en bonne place dans la liste de
Lipstadt et tout au long de son livre. L’index
énumère son nom sur plus de deux douzaines
de pages, et il est décrit à plusieurs
reprises comme le « parrain »
du
négationnisme et sa figure séminale. Étant
donné l’ampleur de la couverture médiatique,
j’ai examiné attentivement toutes les
références et les notes de bas de page qui
les accompagnent pour découvrir les déclarations
choquantes qu’il avait pu faire au cours de sa très
longue carrière d’érudit.
J’ai
été assez déçu. Il n’y a
pas une seule référence que j’ai pu
trouver à ses soi-disant points de vue
négationnistes sur l’Holocauste jusqu’à
l’année précédant sa mort à
l’âge de 79 ans, et même cet élément
ne correspondait guère à ce que j’avais
été amené à croire. Dans un
article de 9 300 mots sur le révisionnisme pour une
publication libertarienne, il ridiculise une des
principales sources officielles sur l’Holocauste qui
affirme qu’Hitler aurait tué 25 millions de
juifs, notant que ce total correspond presque au double de
leur population mondiale à l’époque.
En outre, Barnes a appliqué à plusieurs
reprises le mot « prétendument »
aux
récits du plan d’extermination nazi, une
attitude sacrilège qui semble avoir horrifié
une théologienne comme Lipstadt. Enfin, dans une
courte critique publiée à titre posthume
d’un livre du savant français Paul Rassiner,
Barnes trouve son estimation de 1 million à 1,5
million de morts juives assez convaincante, mais son ton
suggérait qu’il n’avait jamais enquêté
lui-même sur la question auparavant.
Ainsi,
bien que ce dernier point valide techniquement
l’accusation de Lipstadt selon laquelle Barnes était
un négationniste de l’Holocauste, le fait
qu’elle affirme sans preuves qu’il en était
le fondateur et le leader du domaine n’améliore
guère sa crédibilité scientifique.
Entre-temps, toutes les dizaines de milliers de mots
écrits par Barnes que j’ai lus m’ont
montré qu’il était un historien
prudent et impartial.
Un
incident notoire qui s’est produit peu après
la Révolution bolchévique m’est venu à
l’esprit. L’éminent philologue Timofei
Florinsky, l’un des universitaires russes de
renommée internationale, a été traîné
devant un tribunal révolutionnaire pour un
interrogatoire public sur ses idées, et l’une
des juges, une ancienne prostituée juive ivre, a
trouvé ses réponses si irritantes qu’elle
a tiré son revolver et l’a abattu
sur-le-champ. Étant donné l’état
émotionnel évident de Lipstadt, je soupçonne
fortement qu’elle souhaiterait pouvoir traiter de la
même manière Barnes et les nombreux autres
chercheurs qu’elle dénonce. Entre autres
choses, elle note avec horreur que plus de deux décennies
après sa déchéance publique, en 1940,
les livres de Barnes doivent encore être lus à
Harvard et à Columbia.
Les
chapitres restants du livre de Lipstadt m’ont laissé
très sceptique quant à la fiabilité
de son travail puisqu’ils sont tous encore écrits
dans un style quasi hystérique similaire.
Puisqu’elle m’avait déjà été
vaguement connue pour sa bataille juridique contre
l’historien David Irving plus d’une douzaine
d’années auparavant, je n’ai pas été
surpris de découvrir que de nombreuses pages
étaient consacrées à le vilipender et
à l’insulter de la même manière
que Barnes. Alors j’ai décidé
d’enquêter sur l’affaire Irving.
Je
n’ai été que légèrement
surpris de découvrir qu’Irving avait été
l’un des historiens de la Seconde Guerre mondiale
qui avait connu le
plus de succès, dont les remarquables
découvertes documentaires avaient complètement
bouleversé notre connaissance de ce conflit et de
ses origines, ses livres se vendant par millions. Toute
son approche des questions historiques controversées
consistait à s’appuyer autant que possible
sur des preuves documentaires solides, et le fait qu’il
n’en ait trouvé aucune relative à
l’Holocauste a plongé Lipstadt et ses
collègues militants ethniques dans une frénésie
d’indignation, si bien qu’après de
nombreuses années d’efforts, ils ont
finalement réussi à ruiner sa carrière.
Par curiosité, j’ai lu deux de ses livres les
plus courts, qui semblaient d’une historiographie
absolument remarquable, écrits sur un ton très
mesuré, très différent de celui de
Lipstadt, dont le propre récit de 2005 sur son
triomphe juridique contre Irving, History
on Trial,
n’a fait que confirmer mon opinion sur son
incompétence.
Le
premier livre de Lipstadt, Beyond
Belief,
publié en 1986, raconte également une
histoire intéressante, dont le sous-titre
descriptif est The
American Press and the Coming of the Holocaust, 1933-1945.
Une grande partie du livre est constituée de
coupures de la presse écrite américaine de
l’époque, entrecoupées de ses
commentaires hystériques, mais qui fournissent peu
d’analyse ou de jugement. Certains journalistes ont
rapporté des conditions horribles pour les juifs
dans l’Allemagne d’avant-guerre alors que
d’autres prétendent que de telles histoires
étaient exagérées, et Lipstadt a
automatiquement fait l’éloge des premières
et dénoncé les secondes sans fournir aucune
explication sérieuse.
Le
remarquable
livre de Lenni Brenner, Zionism
in the Age of the Dictators,
avait été publié trois ans plus tôt.
Bien que je ne l’aie découvert que très
récemment, n’importe quel spécialiste
à moitié compétent dans son propre
sujet l’aurait sûrement remarqué, mais
Lipstadt n’a fourni aucun indice de son existence.
Peut-être que la réalité de
l’important partenariat économique nazi
sioniste des années 1930, avec des fonctionnaires
nazis se rendant en Palestine en tant qu’invités
d’honneur sionistes et les principaux journaux nazis
faisant l’éloge de l’entreprise
sioniste risquait de compliquer son histoire simpliste de
haine fanatique envers les juifs allemands sous Hitler, ce
qui aurait progressivement abouti à un discours
d’extermination. Son diplôme universitaire
obtenu dans une faculté de théologie semble
très approprié.
Le
récit de Lipstadt sur les temps de guerre est tout
aussi mauvais, voire pire. Elle catalogue peut-être
quelques centaines de reportages imprimés, chacun
décrivant le massacre de centaines de milliers,
voire de millions de juifs par les nazis. Mais elle
exprime son indignation devant le fait que tant de ces
reportages étaient enfouis dans les pages
intérieures des journaux, un placement suggérant
qu’ils étaient considérés comme
de la propagande hystérique de temps de guerre et
que les faits étaient probablement fictifs, les
rédacteurs en chef exprimant parfois explicitement
cette opinion. En effet, parmi ces histoires de propagande
figurait l’affirmation selon laquelle les Allemands
avaient récemment tué 1,5 million de juifs
en injectant une drogue mortelle dans le cœur de
chacun d’entre eux. C’est à peu près
à la même époque que le principal
dirigeant juif américain, le rabbin Stephen Wise,
colportait le rapport absurde selon lequel les nazis
avaient massacré des millions de juifs,
transformant leurs peaux en abat-jour et leurs corps en
savon. Évidemment, séparer la vérité
du mensonge dans le brouillard de la propagande de guerre
n’est pas aussi facile que Lipstadt semble le
supposer.
Les
Américains ordinaires étaient apparemment
encore plus sceptiques que les rédacteurs en chef
de journaux. Selon Lipstadt :
« Dans
le Sunday
New York Times Magazine,
[Arthur] Koestler a cité des sondages d’opinion
publique aux États-Unis, dans lesquels neuf
Américains moyens sur dix rejetaient les
accusations contre les nazis et les considéraient
comme des mensonges de propagande et déclaraient
catégoriquement qu’ils n’en croyaient
pas un mot. »
Lipstadt
démontre de manière convaincante que très
peu d’Américains semblent avoir cru à
la réalité de l’Holocauste pendant la
Seconde Guerre mondiale, malgré les efforts
considérables déployés par des
militants juifs agités pour les en persuader. Au
fil des années, j’ai vu de nombreux autres
livres faire cette même remarque de base, et donc
condamner sévèrement les dirigeants
politiques américains de l’époque pour
avoir échoué à « sauver
les juifs. »
La
négation explicite et implicite de l’Holocauste
après la Seconde Guerre mondiale
Pourtant,
alors que je commençais à enquêter
davantage sur l’histoire du déni de
l’Holocauste dans le sillage de l’affaire
Reason,
j’ai été très surpris de
découvrir que ce même schéma
d’incrédulité généralisée
envers l’Holocauste semble s’être
poursuivi sans relâche après la fin de la
guerre et tout au long des années 1950, étant
particulièrement fort parmi les personnalités
militaires américaines de haut rang, en particulier
les hauts généraux et les personnes ayant
une formation en renseignement, ceux qui avaient donc la
meilleure connaissance des vrais événements.
Il
y a quelques années, je suis tombé sur un
livre qui m’était totalement inconnu, datant
de 1951 et intitulé Iron
Curtain Over America de
John Beaty, un professeur d’université très
respecté. Beaty avait passé ses années
de guerre dans le renseignement militaire, étant
chargé de préparer les rapports de briefing
quotidiens distribués à tous les hauts
responsables américains résumant les
informations de renseignement acquises au cours des 24
heures précédentes, ce qui était
évidemment un poste à responsabilité
considérable.
En
tant qu’anticommuniste zélé, il
considérait une grande partie de la population
juive américaine comme profondément
impliquée dans des activités subversives,
constituant ainsi une menace sérieuse pour les
libertés traditionnelles américaines. En
particulier, la mainmise juive croissante sur l’édition
et les médias rendait de plus en plus difficile
pour les points de vue discordants d’atteindre le
peuple américain, ce régime de censure
constituant le « rideau
de fer » décrit
dans son titre. Il accusait les intérêts
juifs de pousser à une guerre totalement inutile
contre l’Allemagne hitlérienne qui cherchait
depuis longtemps de bonnes relations avec l’Amérique
mais qui avait subi une destruction totale en raison de sa
forte opposition à la menace communiste qui était
soutenue par les Juifs d’Europe.
Beaty
dénonçait aussi vivement le soutien
américain au nouvel État d’Israël,
qui nous coûtait potentiellement la bonne volonté
de millions de musulmans et d’Arabes. Et en passant,
il a également critiqué les Israéliens
pour avoir continué à prétendre
qu’Hitler avait tué six millions de juifs,
une accusation hautement invraisemblable qui n’avait
aucun fondement apparent dans la réalité et
semblait n’être qu’une fraude concoctée
par les juifs et les communistes, visant à
empoisonner nos relations avec l’Allemagne de
l’après-guerre et à soutirer au peuple
allemand qui souffrait depuis déjà longtemps
de l’argent pour l’État juif.
Il
dénonçait aussi le procès de
Nuremberg, qu’il décrivait comme une « tache
indélébile majeure »
sur
l’Amérique et une « parodie
de justice ».
Selon lui, la procédure était dominée
par des Juifs allemands vengeurs, dont beaucoup se
livraient à la falsification de témoignages
ou avaient même des antécédents
criminels. En conséquence, ce « fiasco
fétide » n’a
fait qu’enseigner aux Allemands que « notre
gouvernement n’avait aucun sens de la justice ».
Le sénateur Robert Taft, le chef républicain
de l’immédiat après-guerre, avait une
position très similaire, ce qui lui a valu plus
tard l’éloge de John F. Kennedy dans Profiles
in Courage.
Le fait que le procureur en chef soviétique de
Nuremberg ait joué le même rôle lors
des fameux procès staliniens de la fin des années
1930, au cours desquels de nombreux anciens bolcheviks ont
avoué toutes sortes de choses absurdes et
ridicules, n’a guère renforcé la
crédibilité des procédures aux yeux
de nombreux observateurs extérieurs.
À l’époque
comme aujourd’hui, un livre prenant des positions
aussi controversées avait peu de chance de trouver
un éditeur new-yorkais, mais il fut quand même
publié par une petite entreprise de Dallas, puis
remporta un énorme succès, étant
réimprimé dix-sept fois au cours des années
suivantes. Selon Scott McConnell, le rédacteur en
chef fondateur de The
American Conservative,
le livre de Beaty est devenu le deuxième texte
conservateur le plus populaire des années 1950, ne
se classant qu’après le classique
emblématique de Russell Kirk, The
Conservative Mind.
De
plus, bien que des groupes juifs, dont l’ADL, aient
sévèrement condamné le livre, en
particulier dans leur lobbying privé, ces efforts
ont provoqué une réaction opposée, et
de nombreux généraux américains de
haut rang, en service ou à la retraite, ont soutenu
de tout cœur le travail de Beaty, dénonçant
les efforts de l’ADL en matière de censure et
exhortant tous les Américains à lire le
livre. Bien que la négation de l’Holocauste
assez explicite de Beaty puisse choquer les sensibilités
modernes, il semble à l’époque n’avoir
causé qu’une vaguelette d’inquiétude
et a été presque totalement oublié,
même par les vitupérant critiques juifs de
l’œuvre.
Une
grande partie de cette histoire très intéressante
est racontée par Joseph Bendersky, un expert en
études sur l’Holocauste, qui a consacré
dix ans de recherche archivistique à son livre
publié en 2000, The
Jewish Threat.
Son travail fait la chronique de l’antisémitisme
extrêmement répandu au sein de l’armée
américaine et du renseignement militaire tout au
long de la première moitié du XXe
siècle,
les juifs étant largement considérés
comme posant un risque sérieux pour la sécurité.
Le livre compte bien plus de 500 pages, mais lorsque j’ai
consulté l’index, je n’ai trouvé
aucune mention des Rosenberg, ni de Harry Dexter White, ni
aucune des très nombreux espions juifs révélés
par les Venona
Decrypts,
le terme « Venona»
lui-même
étant absent de l’index. Les rapports au
sujet de l’écrasante majorité de
dirigeants juifs chez les bolchéviks russes sont
pour la plupart traités comme du sectarisme et de
la paranoïa, tout comme les descriptions de
l’asymétrie ethnique du Parti communiste
américain, sans parler de l’important soutien
financier aux bolchéviks par les banquiers juifs
internationaux. À un moment donné, il
rejette le lien entre les Juifs et le communisme en
Allemagne en notant que « moins
de la moitié » de
la direction du Parti communiste était juive ; mais
comme moins d’un Allemand sur cent avait cette
origine ethnique, les juifs étaient manifestement
surreprésentés parmi les dirigeants
communistes, à hauteur de 5 000 %. Cela semble
typer le genre de malhonnêteté et d’erreur
de comptage que j’ai régulièrement
rencontré parmi les experts juifs sur l’Holocauste.
Alors,
les droits d’auteur ayant expiré depuis
longtemps, je suis heureux d’ajouter le travail de
Beaty à ma sélection
de Livres HTML controversés, afin que les
personnes intéressées puissent le lire et
décider par elles-mêmes :
Iron
Curtain Over America –
JOHN
BEATY – 1951 – 82 000 MOTS
Cette
brève étude de Beaty datant de 1951 a été
le premier exemple de négation explicite de
l’Holocauste que j’ai réussi à
localiser, mais les années immédiates de
l’après-guerre semblent absolument truffées
de ce que l’on pourrait qualifier de « négations
implicites de l’Holocauste »,
en particulier au sein des cercles politiques les plus
élevés.
Au
fil des ans, les spécialistes et les militants de
l’Holocauste ont très justement souligné
la nature absolument sans précédent des
événements historiques qu’ils
étudiaient. Ils décrivent comment quelque
six millions de civils juifs innocents ont été
délibérément exterminés, la
plupart du temps dans des chambres à gaz, par l’une
des nations les plus cultivées d’Europe, et
soulignent que ce projet monstrueux s’est souvent vu
accorder une plus grande priorité que les besoins
militaires de l’Allemagne en temps de guerre pendant
la lutte désespérée pour la survie du
pays. En outre, les Allemands ont également
entrepris d’énormes efforts pour éliminer
totalement toutes les traces possibles de leurs actes
horribles, avec d’énormes ressources
dépensées pour incinérer tous ces
millions de corps et disperser les cendres. Cette
technique de disparition a même parfois été
appliquée au contenu de leurs fosses communes, qui
ont été déterrées longtemps
après l’enterrement initial, de sorte que les
cadavres pourris ont pu être totalement incinérés
et toutes les preuves éliminées. Et bien que
les Allemands soient connus pour leur extrême
précision bureaucratique, cet immense projet du
temps de guerre a apparemment été mis en
œuvre sans qu’un seul document écrit,
ou du moins aucun document de ce genre n’ait jamais
été retrouvé.
Lipstadt
a intitulé son premier livre Beyond
Belief,
et je pense que nous pouvons tous convenir que l’événement
historique dont elle et tant d’autres dans le monde
universitaire et à Hollywood ont fait la pièce
maîtresse de leur vie et de leur carrière est
certainement l’un des événements les
plus remarquables de toute l’histoire de l’humanité.
En effet, seule une invasion martienne aurait peut-être
été plus digne d’une telle étude
historique, mais la célèbre pièce
radiophonique d’Orson Welles sur La
Guerre des mondes,
qui a terrifié tant de millions d’Américains
en 1938, s’est révélée être
un canular plutôt que la réalité.
Les
six millions de juifs morts pendant l’Holocauste
constituaient certainement une fraction très
importante de toutes les victimes de la guerre sur le
théâtre européen, soit 100 fois plus
que tous les Britanniques morts pendant le Blitz, et des
dizaines de fois plus nombreux que tous les Américains
qui y sont tombés au combat. En outre, la
monstruosité même du crime contre des civils
innocents allait certainement fournir la meilleure
justification possible à l’effort de guerre
des Alliés. Pourtant, pendant de nombreuses années
après la guerre, une sorte d’amnésie
très étrange semble s’être
emparée de la plupart des principaux protagonistes
politiques à cet égard.
Robert
Faurisson, un universitaire français qui est devenu
un éminent négationniste de l’Holocauste
dans les années 1970, a fait une observation
extrêmement intéressante concernant les
mémoires d’Eisenhower, Churchill et De Gaulle
:
« Trois
des ouvrages les plus connus sur la Seconde Guerre
mondiale sont Crusade in Europe du général
Eisenhower (New York : Doubleday[Country Life Press],
1948), The Second World War de Winston Churchill (Londres
: Cassell, 6 vol., 1948-1954) et les Mémoires de
guerre du général de Gaulle (Paris : Plon, 3
vol., 1954-1959). Dans ces trois ouvrages, on ne trouve
pas la moindre mention de chambres à gaz nazies. »
Le
Crusade in Europe d’Eisenhower est un livre de 559
pages ; les six volumes de The Second World War de
Churchill totalisent 4 448 pages ; et les Mémoires
de guerre en trois volumes de De Gaulle comptent 2 054
pages. Dans cette masse d’écrits, qui
totalise au total 7 061 pages (sans compter les parties
introductives), publiés entre 1948 et 1959, on ne
trouvera aucune mention de « chambres à
gaz » nazies, d’un « génocide »
des juifs, ni des « six millions »
de victimes juives de la guerre. »
Étant
donné que l’Holocauste devrait
raisonnablement être considéré comme
l’épisode le plus remarquable de la Seconde
Guerre mondiale, de telles omissions frappantes doivent
presque nous forcer à placer Eisenhower, Churchill
et De Gaulle dans les rangs des « négationnistes
implicites de l’Holocauste ».
Beaucoup
d’autres semblent tomber dans la même
catégorie. En 1981, Lucy S. Dawidowicz, une
éminente spécialiste de l’Holocauste,
a publié un petit livre intitulé The
Holocaust and the Historians,
dans lequel elle dénonce tant d’historiens
éminents pour avoir totalement ignoré la
réalité de l’Holocauste pendant de
nombreuses années après la Seconde Guerre
mondiale. En fait, les études sur ce sujet étaient
presque entièrement faites par des programmes
d’études juives que les militants ethniques
juifs venaient d’établir dans de nombreuses
universités à travers le pays. Bien que les
mauvaises habitudes scolaires de Lipstadt et son style
hystérique ne m’aient guère
impressionné, elle semble avoir été
parmi les universitaires les plus brillants qui ait
commencé une carrière dans ces départements
d’études ethniques, ce qui suggère que
leur qualité moyenne était bien en dessous
de la sienne.
Pendant
ce temps, Dawidowicz insiste sur le fait que les études
historiques du courant dominant ont souvent complètement
omis l’Holocauste dans leurs présentations :
« Mais
il ressort clairement de l’examen le plus
superficiel des manuels scolaires et des travaux
d’érudition des historiens anglais et
américains que les impressionnants événements
de l’Holocauste n’ont pas reçu leur dû
historique. Pendant plus de deux décennies,
certains textes des écoles secondaires et des
collèges n’ont jamais mentionné le
sujet, tandis que d’autres l’ont traité
de façon sommaire ou vague au point de ne pas
transmettre suffisamment d’informations sur les
événements eux-mêmes ou leur
signification historique. »
En
ce qui concerne l’érudition sérieuse,
elle fait remarquer que lorsque Friedrich Meinecke,
universellement reconnu comme le plus éminent
historien de l’Allemagne, a publié The
German Catastrophe en
1946, il a sévèrement dénoncé
Hitler comme étant le leader d’une « bande
de criminels » mais
n’a fait absolument aucune mention de l’Holocauste,
ce qui aurait pourtant certainement représenté
l’apogée d’une telle criminalité.
Les grands comptes rendus britanniques sur Hitler et la
Seconde Guerre mondiale par des historiens de premier plan
comme A.J.P. Taylor, H.R. Trevor-Roper et Alan Bullock
étaient presque aussi silencieux sur le sujet. Une
situation similaire s’est produite en Amérique
jusqu’en 1972, lorsque l’énorme volume
de 1 237 pages intitulé Columbia
History of the World,
avec pourtant un co-éditeur juif, a consacré
un chapitre entier à la Seconde Guerre mondiale,
mais a limité sa discussion sur l’Holocauste
à deux phrases courtes et quelque peu ambiguës.
On a presque l’impression que beaucoup de ces
historiens professionnels expérimentés ont
traité la discussion sur l’Holocauste comme
une honte considérable, un sujet qu’ils
cherchaient à éviter ou du moins à
minimiser complètement.
Dawidowicz
fustige même Slaughterhouse-Five,
le chef-d’œuvre fictif de 1969 de Kurt
Vonnegut, lorsqu’il affirme que le bombardement de
Dresde fut « le
plus grand massacre de l’histoire européenne »,
une affirmation qui semble réduire l’Holocauste
à une quasi non-existence.
J’avais
moi-même remarqué quelque chose de semblable
quelques années avant que le livre de Dawidowicz
n’apparaisse. La traduction anglaise du livre du
journaliste allemand Joachim Fest, Hitler,
louangé par la critique, a été
publiée en 1974 et je l’ai lue quelques
années plus tard, la trouvant aussi excellente que
les critiques le disaient. Mais je me souviens d’avoir
été un peu perplexe de constater que ce
livre de 800 pages ne contenait pas plus de deux pages sur
les camps de la mort nazis et que le mot «
juif » n’apparaissait
pas du tout dans l’index.
La
grande majorité des victimes juives d’Hitler
venaient de Russie et des pays d’Europe de l’Est
inclus dans le bloc soviétique. C’était
aussi l’emplacement de tous les camps
d’extermination qui sont au centre des études
des érudits de l’Holocauste, et par
conséquent les Soviétiques ont été
la source de la plupart des preuves clés utilisées
lors du procès de Nuremberg. Pourtant, Dawidowicz
note qu’après que Staline a commencé à
se méfier de plus en plus des juifs et d’Israël,
quelques années après la fin de la guerre,
presque toutes les mentions de l’Holocauste et des
atrocités de la guerre allemande contre les juifs
ont disparu des médias et des livres d’histoire
soviétiques. Un processus similaire s’est
produit dans les satellites du Pacte de Varsovie, même
si les hauts dirigeants du Parti communiste de bon nombre
de ces pays étaient encore des juifs pendant
quelques années. En effet, je me souviens d’avoir
lu un certain nombre d’articles de journaux
mentionnant qu’après la chute du mur de
Berlin et la réunification des deux moitiés
de l’Europe, on s’est aperçu que la
plupart des Européens de l’Est n’avaient
jamais entendu parler de l’Holocauste.
Aujourd’hui,
mes journaux du matin semblent publier des articles sur
l’Holocauste avec une fréquence étonnante,
et probablement aucun événement du XXe
siècle n’occupe une place aussi importante
dans notre conscience publique. Selon des données
d’enquête publique datant de 1995, quelque 97
% des Américains connaissaient l’Holocauste,
bien plus que l’attaque de Pearl Harbor ou
l’utilisation par l’Amérique de bombes
atomiques contre le Japon, alors que moins de la moitié
de nos concitoyens savaient que l’Union soviétique
avait été notre alliée en temps de
guerre. Mais je soupçonne par contre que quiconque
aurait puisé ses connaissances dans les principaux
journaux et livres d’histoire publiés au
cours des deux premières décennies qui ont
suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale n’aurait
jamais été au courant de l’existence
de l’Holocauste.
En
1999, Peter Novick a publié un livre sur ce thème
général, intitulé The
Holocaust in American Life,
citant cette enquête, et son introduction commence
par faire remarquer le modèle très étrange
que l’Holocauste suivait dans son influence
culturelle, modèle qui semble unique en comparaison
à tous les événements historiques
majeurs. Dans le cas de presque tous les autres événements
historiques brûlants, comme la sanglante bataille de
la Somme ou l’amère guerre du Vietnam, leur
plus grand impact sur la conscience populaire et les
médias est arrivé peu après, les
principaux livres et films apparaissant souvent dans les
cinq ou dix premières années lorsque les
souvenirs étaient encore frais, l’influence
culminant au bout d’une vingtaine d’années,
après quoi ils étaient progressivement
oubliés.
Pourtant,
dans le cas de l’Holocauste, cette tendance est
complètement inversée. Presque personne n’en
a discuté pendant les vingt premières années
qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors
qu’elle s’est progressivement déplacée
vers le centre de la vie américaine dans les années
1970, au moment même où les souvenirs de
guerre s’estompaient et où bon nombre des
personnalités les plus en vue et les mieux
informées de cette époque avaient quitté
la scène. Novick cite de nombreuses études
et enquêtes démontrant que ce manque
d’intérêt et de visibilité
incluait certainement la communauté juive
elle-même, qui avait apparemment beaucoup souffert
de ces événements, mais qui, apparemment,
les avait presque complètement oubliés
pendant les années 1950 et une grande partie des
années 1960.
Je
peux certainement confirmer cette impression à
partir de mon expérience personnelle. Avant le
milieu ou la fin des années 1970, je n’avais
que vaguement l’impression que pratiquement tous les
juifs et les Tsiganes d’Europe avaient été
exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale, et
bien que le terme « holocauste »
soit
largement utilisé, il faisait invariablement
référence à un « holocauste
nucléaire »,
terme qui a été remplacé depuis
longtemps et qui est à peine utilisé
aujourd’hui. Puis, après la chute du mur de
Berlin, j’ai été assez surpris de
découvrir que l’Europe de l’Est était
encore remplie d’un grand nombre de Tsiganes non
exterminés, qui ont rapidement inondé
l’Ouest et provoqué toutes sortes de
controverses politiques.
La
redécouverte de l’Holocauste
Le
regretté Raul
Hilberg est universellement reconnu comme étant
le fondateur des études modernes sur l’Holocauste,
qui ont commencé avec la publication en 1961 de son
énorme volume The
Destruction of the European Jews.
Dans la très intéressante notice
nécrologique sur Hilberg, écrite en
2007, l’historien Norman Finkelstein souligne
qu’avant le travail de Hilberg, il n’y avait
pratiquement pas eu d’écrits sur
l’Holocauste, et que la discussion sur le sujet
était considérée comme presque
« tabou ».
Le fait qu’un événement récent
d’une telle ampleur apparente ait été
complètement effacé du débat public
et de la conscience des historiens et des politologues
peut être expliqué de plusieurs façons
différentes. Mais une fois que j’ai commencé
à enquêter sur les circonstances derrière
le travail révolutionnaire de Hilberg, j’ai
rencontré toutes sortes d’ironies étranges.
Selon
Wikipedia, la famille de juifs autrichiens de Hilberg
est arrivée par coïncidence aux États-Unis
le jour exact où la guerre a éclaté
en 1939 et, au début de son adolescence, il a
rapidement été horrifié de lire tous
les reportages sur l’extermination en cours de ses
compatriotes juifs sur le continent que sa famille avait
laissé derrière elle, et il a même
téléphoné aux dirigeants juifs pour
leur demander pourquoi ils faisaient si peu pour sauver
leurs proches de l’anéantissement. Il a
ensuite servi dans l’armée américaine
en Europe, puis s’est spécialisé en
sciences politiques au Brooklyn College après la
fin du conflit. L’inspiration pour sa future
orientation scientifique semble être venue quand il
a été choqué par une remarque faite
par l’un de ses professeurs, Hans Rosenberg :
« Les
pires atrocités perpétrées sur une
population civile dans les temps modernes se sont
produites pendant l’occupation napoléonienne
de l’Espagne. »
Quand
Hilberg lui a demandé comment, alors qu’il
est lui-même un réfugié juif allemand,
il peut ignorer totalement le meurtre de 6 millions de
juifs, un crime monstrueux commis quelques années
plus tôt, Rosenberg a cherché à
détourner la question, en disant que « c’est
une affaire compliquée »
et que
« l’histoire
n’enseigne pas l’époque actuelle ».
Puisque
Rosenberg était un étudiant de Meinecke, que
Lipstadt dénonce amèrement comme un
négationniste implicite de l’Holocauste, on
peut se demander si Rosenberg a pu partager les croyances
de son mentor, mais qu’il était réticent
à admettre ce fait à ses étudiants
juifs émotionnellement réactifs du Brooklyn
de l’après-guerre.
Plus
tard, Hilberg a effectué ses recherches doctorales
à Columbia sous la direction de Franz Neumann, un
autre chercheur juif allemand. Mais quand Hilberg a
indiqué qu’il voulait que ses recherches se
concentrent sur l’extermination des juifs d’Europe,
Neumann a fortement découragé ce sujet,
avertissant Hilberg que ce serait imprudent sur le plan
professionnel et pourrait devenir « ses
funérailles académiques ».
Lorsqu’il a tenté de publier ses recherches
sous forme de livre, il a reçu de nombreuses
critiques négatives, le Yad
Vashem d’Israël
craignant de rencontrer des « critiques
hostiles »,
et sur une période de six ans, il a été
rejeté par plusieurs grandes maisons d’édition
ainsi que par l’Université de Princeton, sur
les conseils de l’influente intellectuelle juive
Hannah Arendt. On se demande naturellement si tous ces
érudits établis ont pu tranquillement savoir
quelque chose qu’un jeune doctorant naïf comme
Hilberg ne savait pas. Son livre n’est paru sous
forme imprimée que parce qu’un immigrant juif
dont l’entreprise avait souffert sous les nazis a
financé l’ensemble de la publication.
Je
n’avais jamais accordé beaucoup d’attention
aux questions relatives à l’Holocauste, mais
les membres de ma bibliothèque locale de Palo Alto
organisent une vente mensuelle de livres et ma
bibliothèque personnelle a augmenté de
centaines de volumes au fil des ans, y compris plusieurs
des textes les plus épais et les plus influents sur
l’Holocauste. Outre l’étude classique
de Hilberg, il s’agit de The
Holocaust de
Nora Levin (1968), de The
War Against the Jews, 1933-1945 de
Lucy Dawidowicz (1975), de The
Holocaust de
Martin Gilbert (1985) et de Hitler’s
Willing Executioners de
Daniel Goldhagen (1996).
Je
ne prétends avoir aucune expertise dans le domaine
de l’Holocauste, et l’analyse de la preuve et
de l’argumentation que ces œuvres volumineuses
offrent est tout à fait au-delà de mes
capacités. Mais j’ai décidé
d’essayer d’évaluer leur crédibilité
globale en explorant quelques points particuliers, sans me
donner la peine de lire les milliers de pages de texte
qu’ils fournissaient.
Prenons
le cas intéressant du maréchal Erhard
Milch, le numéro deux du très puissant
Hermann Goering dans la Luftwaffe allemande. Son père
était certainement juif et, selon les chercheurs
Robert Wistrich et Louis Snyder, il existe des preuves
archivistiques que sa mère était également
juive. Il n’est certainement pas impossible qu’un
Troisième Reich prétendûment consacré
à un fanatisme sinistre envers l’extermination
de chaque Juif ait pu passer toute la guerre avec un juif
complet ou à moitié juif près du
sommet absolu de sa hiérarchie militaire, mais il
est certain que cette anomalie déconcertante
justifierait une explication minutieuse, et l’arrière-plan
juif apparent de Milch était certainement connu
pendant le procès de Nuremberg.
Pourtant,
lorsque j’ai consulté avec soin les index
très complets de ces cinq livres, totalisant plus
de 3 500 pages, il n’y a pratiquement aucune
discussion sur Milch, à l’exception de
quelques brèves mentions de son nom en rapport avec
diverses opérations militaires. Soit les auteurs
n’étaient pas au courant de l’origine
juive de Milch, soit ils espéraient peut-être
garder ce fait caché à leurs lecteurs, de
peur que cela ne cause de la « confusion ».
Cela ne renforce pas la confiance que nous devrions
accorder à leurs compétences en matière
de recherche ou à leur objectivité
scientifique.
En
effet, le livre fascinant et très apprécié
Hitler’s
Jewish Soldiers de
Bryan Mark Rigg, publié en 2002, note qu’à
part Milch, l’armée d’Hitler contenait
plus d’une douzaine de généraux et
amiraux à moitié juifs et une douzaine
d’autres quarts de juifs du même rang, plus un
total d’environ 150 000 soldats supplémentaires
à moitié ou quart juifs, dont une grande
partie étaient des officiers. Tous ces individus
auraient eu des parents ou des grands-parents entièrement
juifs, ce qui semble décidément étrange
pour un régime supposé si centré sur
l’éradication totale de la race juive.
Une
autre question évidente jette un doute
supplémentaire sur la qualité historique de
ces cinq volumes immensément épais
d’histoire standard de l’Holocauste. Pour les
procureurs de tout crime, l’établissement
d’un motif plausible est certainement un objectif
important, et dans le cas de l’Holocauste juif, ces
auteurs semblent avoir une tâche facile à
accomplir. Hitler et ses collègues allemands
avaient toujours prétendu que les juifs dominaient
massivement le communisme bolchévique et qu’une
grande partie de leur lutte contre le premier visait à
empêcher d’autres actes sanglants du second.
Il est donc certain qu’en consacrant un premier
chapitre ou presque à la description de cette
doctrine nazie centrale, on pourrait fournir une bonne
explication de ce qui a poussé les nazis à
exécuter leurs diaboliques massacres, rendant
pleinement explicables les événements
horribles qui occuperaient le reste de leur texte.
Pourtant,
curieusement, l’examen de leurs indices pour le
terme « bolcheviks »,
« communisme »
et
toutes leurs variantes ne révèle presque
aucune étude sur cette importante question. Le
livre de Goldhagen de 1996 ne contient que quelques
phrases courtes réparties sur ses 600 pages, et les
autres œuvres semblent ne rien contenir du tout.
Comme tous ces livres sur l’Holocauste évitent
presque totalement le mobile auto-déclaré
d’Hitler pour ses actions anti-juives, ils sont
forcés de chercher désespérément
des explications alternatives, cherchant des indices
enfouis profondément dans le passé allemand
ou se tournant vers des spéculations
psychanalytiques ou peut-être décidant que ce
qu’ils décrivent comme le plus grand massacre
de toute l’histoire de l’humanité a été
entrepris par pure méchanceté nazie.
La
raison évidente de cette omission flagrante est que
les auteurs construisent un jeu de moralité dans
lequel les juifs doivent être dépeints comme
des victimes absolument irréprochables, et même
faire allusion à leur rôle dans les
nombreuses atrocités communistes qui ont longtemps
précédé la montée du Troisième
Reich pourrait amener les lecteurs à considérer
les deux côtés de la question. Lorsque de
prétendus historiens font des efforts absurdes pour
cacher des faits aussi flagrants, ils se démasquent
en tant que propagandistes, et nous devons être très
prudents quant à leur fiabilité et leur
candeur dans tous les autres domaines, qu’ils soient
grands ou petits.
En
effet, la question du communisme soulève une
question beaucoup plus vaste, dont les implications sont
plutôt délicates. Parfois, deux composés
simples sont inertes séparément, mais
lorsqu’ils sont combinés ensemble, ils
peuvent posséder une force explosive énorme.
D’après mes cours d’introduction à
l’histoire et mes lectures à l’école
secondaire, certaines choses m’avaient toujours
semblé évidentes, même si les
conclusions ne pouvaient pas être mentionnées,
et j’ai déjà supposé qu’elles
étaient tout aussi évidentes pour la plupart
des autres. Mais au fil des années, j’ai
commencé à me demander si cela pouvait
s’avérer exact.
À
l’époque de la fin de la guerre froide, le
nombre de civils innocents tués pendant la
révolution bolchévique et les deux premières
décennies du régime soviétique
s’élevait généralement à
plusieurs dizaines de millions lorsque l’on inclut
les victimes de la guerre civile russe, les famines
provoquées par le gouvernement, le Goulag et les
exécutions. J’ai entendu dire que ces
chiffres ont été considérablement
revus à la baisse, à une vingtaine de
millions peut-être, mais peu importe. Bien que les
apologistes soviétiques déterminés
puissent contester ces très grands nombres, ils ont
toujours fait partie de l’histoire institutionnelle
enseignée en Occident.
Parallèlement,
tous les historiens savent parfaitement que les dirigeants
bolchéviks étaient majoritairement juifs,
trois des cinq révolutionnaires que Lénine a
nommés comme ses successeurs plausibles venant de
ce milieu. Bien qu’environ 4% seulement de la
population russe ait été juive, Vladimir
Poutine déclarait,
il y a quelques années, que les juifs constituaient
peut-être 80-85% du premier gouvernement soviétique,
une estimation tout à fait cohérente avec
les
affirmations contemporaines de Winston Churchill, du
correspondant du Times
of London, Robert
Wilton, et des officiers
des services de renseignements militaires américains.
Les livres récents d’Alexandre
Soljenitsine, Yuri
Slezkine et d’autres
ont tous brossé un tableau très similaire.
Et avant la Seconde Guerre mondiale, les juifs restaient
énormément surreprésentés dans
la direction communiste, en particulier dans
l’administration du Goulag et dans les rangs
supérieurs du redoutable NKVD.
Ces
deux faits simples ont été largement
acceptés en Amérique tout au long de ma vie.
Mais combinez-les avec la taille relativement petite de la
communauté juive mondiale, environ 16 millions
avant la Seconde Guerre mondiale, et la conclusion
inéluctable est que, ramené au nombre
d’habitants, les Juifs formaient les plus grands
assassins de masse du XXe siècle,
méritant cette malheureuse distinction par une
marge énorme et sans qu’aucune autre
nationalité ne s’en approche, même de
loin. Et pourtant, par l’étonnante alchimie
d’Hollywood, les plus grands tueurs des cent
dernières années ont en quelque sorte été
transmutés pour être considérés
comme les plus grandes victimes, une transformation si peu
plausible que les générations futures en
seront sûrement stupéfaites.
Les
néocons américains d’aujourd’hui
sont tout aussi juifs que l’étaient les
bolcheviks d’il y a cent ans, et ils ont grandement
bénéficié de l’immunité
politique fournie par cette inversion totalement bizarre
de la réalité historique. En partie à
cause de leur statut de victimes fabriquées par les
médias, ils ont réussi à prendre le
contrôle d’une grande partie de notre système
politique, en particulier de notre politique étrangère,
et ils ont passé les dernières années
à faire tout leur possible pour fomenter une guerre
absolument insensée contre la Russie, pays doté
de l’arme nucléaire. S’ils parviennent
à atteindre ce but malheureux, ils surpasseront
certainement le nombre impressionnant de corps humains
accumulés par leurs ancêtres ethniques.
Fraudes
et confusions liées à l’Holocauste
Puisque
l’Holocauste n’est devenu un sujet public
majeur qu’après que les souvenirs de guerre
se sont estompés, son histoire semble toujours
souffrir de problèmes traditionnellement associés
au « syndrome
de la mémoire retrouvée ».
Les vérités et les mensonges y sont souvent
mélangés d’une manière étrange,
et la porte était donc ouverte à un nombre
étonnant de fraudes et de menteurs.
Par
exemple, à la fin des années 1970, je me
souviens que beaucoup de mes camarades de classe du
secondaire ont dévoré The
Painted Bird de
Jerzy Kosinski, peut-être le premier récit
très populaire sur l’Holocauste. Mais
quelques années plus tard, les médias
révélèrent que ce best-seller
national était tout simplement une fraude, et
l’auteur du plagiat s’est finalement suicidé.
En effet, il y a eu tellement de
faux récits historiques sur l’Holocauste
au fil des ans qu’ils constituent presque un genre
littéraire à part entière.
Le
survivant de l’Holocauste le plus célèbre
au monde était sans doute Elie
Wiesel, qui a fait de ses souffrances en temps de
guerre une énorme célébrité
politique. Sa carrière a été
couronnée par un prix Nobel de la paix en 1986, et
l’annonce l’a déclaré « messager
de l’humanité ».
Pourtant, le journaliste Alexander Cockburn a
argumenté de façon convaincante que
Wiesel n’était qu’un fraudeur, et son
célèbre ouvrage autobiographique, Night,
n’est
qu’un autre canular littéraire.
Bien
que la figure emblématique des « Six
Millions » ait
été répétée à
l’infini par nos médias, le nombre estimé
de morts a été en fait très variable
au fil des ans. Bien que je n’aie jamais prêté
beaucoup d’attention aux questions sur l’Holocauste,
j’ai lu attentivement mes principaux journaux et
magazines pendant des décennies, et j’ai vu
régulièrement la déclaration selon
laquelle la machine à tuer nazie avait brutalement
exterminé cinq millions de Gentils et six millions
de juifs. Mais l’année dernière, j’ai
été stupéfait de découvrir que
l’ancien total n’était qu’une
invention de l’éminent militant de
l’Holocauste, Simon Wiesenthal, qui a simplement
inventé
ce chiffre un jour dans l’intention de donner
aux non-juifs un rôle plus important dans l’histoire
de l’Holocauste. Et bien qu’il ne repose sur
aucune preuve ou recherche, sa désinvolte
affirmation n’a jamais été réfutée
par de véritables spécialistes de
l’Holocauste qui savaient qu’il s’agissait
d’un non-sens total et c’est pourquoi il a été
si régulièrement répété
dans les médias que je l’ai probablement lu
des centaines de fois au fil des ans, en supposant
toujours qu’il avait une base solide et prouvée
dans la réalité.
De
même, pendant des décennies, j’avais
toujours cru que le fait que les nazis avaient exterminé
4 millions de détenus à Auschwitz dont la
plupart des victimes étaient des juifs était
indéniable, et Lipstadt a certainement traité
ce chiffre comme une réalité historique
absolument inébranlable. Mais au début des
années 1990, après la chute du communisme,
le total officiel a été
révisé discrètement à la
baisse pour atteindre seulement 1,1 million. Le fait
qu’une réduction soudaine du nombre officiel
de victimes de l’Holocauste de 3 millions a eu si
peu d’impact sur le récit public de
l’Holocauste dans les médias n’inspire
guère confiance dans les chiffres ou dans les
reportages des médias à ce sujet.
Au
cours des deux dernières générations,
nos médias ont gravé ce chiffre de six
millions si profondément dans l’esprit de
chaque citoyen occidental que la signification du nombre
iconique est universellement comprise, et ceux qui le
remettent en question risquent une peine de prison dans de
nombreux pays européens. Pourtant, son origine
réelle est quelque peu obscure. Selon certains
récits, des groupes juifs ont fait pression sur le
président Truman pour qu’il l’insère
de façon décontractée dans l’un
de ses discours et, par la suite, les médias n’ont
cessé d’en faire écho jusqu’à
aujourd’hui. Un activiste d’Internet en colère
a rassemblé un graphique montrant des extraits de
douzaines d’articles du New
York Times écrits
entre 1869 et 1941, tous citant le chiffre de 6 millions
de juifs d’Europe de l’Est comme étant
menacés de mort, suggérant que les chiffres
officiels concernant l’Holocauste ont en fait
précédé la Seconde Guerre mondiale de
pas moins de trois générations. Je ne serais
pas vraiment surpris si cela pouvait être la source
originale de ce nombre.
Parfois,
la création d’un nouveau canular sur
l’Holocauste ne fut évitée que de
justesse. Pendant la majeure partie du XXe
siècle, les juifs et les Noirs ont été
des alliés politiques proches en Amérique,
les dirigeants de la NAACP étant presque toujours
juifs, tout comme la quasi-totalité des principaux
conseillers blancs de Martin Luther King Jr et une très
grande partie des principaux activistes blancs impliqués
dans le mouvement pour les droits civiques des Noirs dans
les années 1950 et 1960. Mais à la fin des
années 1960, un schisme a éclaté, de
nombreux jeunes militants noirs devenant profondément
hostiles à ce qu’ils percevaient comme une
influence juive écrasante, tandis que d’autres
Noirs, qu’ils soient musulmans ou non, commençaient
à se ranger du côté des Palestiniens
contre Israël. Ce conflit croissant est devenu
particulièrement amer pendant la campagne
présidentielle de Jesse Jackson en 1988 et a
atteint un point culminant dans la ville de New York au
début des années 1990.
Un
couple de cinéastes a cherché à
résoudre cette dispute en produisant en 1992 un
grand documentaire de PBS intitulé The
Liberators,
racontant comment les troupes noires américaines
avaient été parmi les premières
unités à capturer les camps de concentration
de Buchenwald et de Dachau, libérant ainsi les
dizaines de milliers de détenus juifs de la
captivité nazie. Un récit historique d’une
telle résonance symbolique profonde a rapidement
attiré le soutien écrasant des dirigeants
noirs et juifs, Jesse Jackson partageant la scène
avec des survivants de l’Holocauste et de nombreuses
personnalités juives lors de la première à
Harlem, et le film a reçu une nomination aux
Oscars. Cependant, au début du mois de février
1993, Jeffrey Goldberg s’est
confié à The
New Republic pour
révéler que l’histoire n’était
qu’un canular, basé sur une histoire
falsifiée. Bien que la coproductrice juive du film
ait dénoncé avec colère ces critiques
comme étant racistes et négationnistes de
l’Holocauste, les accusations ont été
maintenues et ont finalement été
reprises par le New
York Times et
d’autres grands médias. Les principales
organisations juives et les centres de l’Holocauste
qui avaient fait la promotion du film ont rapidement pris
leurs distances et, en 2013, le Times
of Israel a
même marqué
le vingtième anniversaire de ce qu’il a
décrit comme un canular notoire. Mais je soupçonne
que si les choses s’étaient passées un
peu différemment, l’histoire serait bientôt
devenue si profondément ancrée dans le récit
canonique de l’Holocauste que quiconque remettrait
en question les faits aurait été vilipendé
et traité de raciste.
Quelques
années plus tôt, The New
Republic avait
en fait été à l’avant-garde de
la promotion d’un canular différent
concernant également les questions juives, un
canular qui aurait pu avoir une signification politique
internationale beaucoup plus importante lorsque Joan
Peters, un écrivain juif inconnu, a publié
un ouvrage historique majeur, en 1984. Elle a affirmé
que ses recherches archivistiques approfondies avaient
révélé que la majorité des
Palestiniens d’aujourd’hui n’étaient
en fait pas originaires de Palestine, mais plutôt
des immigrants récemment arrivés, attirés
par l’important développement économique
produit par les colons sionistes qui les avaient en
réalité précédés.
Ses
conclusions choquantes ont fait l’objet de centaines
de critiques élogieuses et d’approbations
académiques dans l’ensemble du spectre des
médias grand public et d’élite
américains, et son livre est rapidement devenu un
énorme best-seller. Dawidowicz et Wiesel, deux
éminentes personnalités juives de
l’Holocauste, ont pris le devant de la scène
en louant sa remarquable étude, qui semblait
susceptible de démolir complètement les
revendications des Palestiniens expulsés,
remodelant ainsi la nature du conflit au Moyen-Orient au
grand avantage d’Israël.
Cependant,
un jeune étudiant diplômé en histoire
à Princeton nommé Norman Finkelstein avait
un intérêt considérable dans
l’histoire du sionisme et, étant très
surpris par ses découvertes, il a décidé
d’enquêter sur ces affirmations. Une fois
qu’il a commencé à vérifier
soigneusement ces notes de bas de page et ces sources
présumées, il a découvert qu’elles
étaient entièrement frauduleuses, et ces
recherches soit disant révolutionnaires ne
s’avérèrent qu’un canular, dont
certains ont suggéré plus tard qu’il
avait été concocté par un service de
renseignements et simplement publié sous son nom.
Bien
que Finkelstein ait largement diffusé ses
importantes conclusions, elles ont été
totalement ignorées par tous les journalistes,
universitaires et organisations de médias
américains qu’il a contactés, à
la seule
exception de Noam Chomsky, et la fraude de Joan Peters
aurait pu aboutir à détruire le fondement
juridique des revendications palestiniennes
internationales sur leur propre patrie. Mais certaines
publications britanniques indépendantes ont fini
par recueillir ses informations, et la vague d’embarras
médiatique qui en a résulté a fait
que les affirmations de Peters sont tombées dans
l’oubli. Pendant ce temps, Finkelstein lui-même
a subi de graves représailles et, selon Chomsky, a
été complètement mis à l’écart
par son département de Princeton et la communauté
académique au sens large.
Plus
d’une douzaine d’années plus tard, les
travaux de Finkelstein ont fait l’objet d’une
deuxième grande controverse. À la fin
des années 1990, des organisations juives
internationales ont lancé un effort majeur pour
extorquer plusieurs milliards de dollars des plus grandes
banques suisses, arguant que ces fonds étaient la
propriété légitime des juifs
européens morts pendant l’Holocauste. Lorsque
les banques ont d’abord résisté,
arguant qu’aucune preuve solide n’était
présentée à l’appui de
revendications aussi énormes, elles ont été
sévèrement dénoncées dans les
médias dominés par les juifs américains,
et le lobbying juif a conduit le gouvernement américain
à les menacer de sanctions financières
sévères qui auraient pu détruire
leurs entreprises. Face à de telles pressions
extorsionnistes, les banques ont finalement cédé
et ont payé l’essentiel des fonds exigés,
ces milliards étant pour la plupart conservés
par les organisations juives qui menèrent la
campagne et dépensés pour leurs propres
projets puisque les prétendus héritiers
juifs étaient impossibles à localiser.
Cette
situation a conduit l’historien Finkelstein à
publier en 2000 un court livre intitulé The
Holocaust Industry (en
fançais L’Industrie
de l’Holocauste),
dans lequel il critique sévèrement ce qu’il
qualifie d’entreprise juive mondiale lucrative
visant à extraire injustement des richesses au nom
des victimes supposées de l’Holocauste,
souvent avec peu de considération pour la vérité
ou la justice. Bien que presque entièrement ignoré
par les médias américains, il est devenu un
best-seller majeur en Europe, ce qui a fini par obliger
les publications américaines à lui accorder
une certaine attention. Entre autres choses, Finkelstein y
notait que plus d’un demi-siècle après
la fin de l’Holocauste, le nombre de survivants
officiellement désignés de l’Holocauste
avait tellement augmenté que de simples
considérations de mortalité semblaient
impliquer qu’un grand nombre de juifs européens
devaient avoir survécu à la guerre. Cela a
évidemment soulevé de sérieuses
questions sur le nombre de personnes qui auraient pu
mourir pendant ce conflit et l’Holocauste qui
l’accompagnait.
Au
fil des ans, j’avais remarqué le même
genre de reportages médiatiques qui faisaient état
d’énormes quantités de survivants de
l’Holocauste encore en vie aujourd’hui, six ou
sept décennies après l’événement.
Par exemple, même en 2009, un fonctionnaire de
l’Agence juive d’Israël a justifié
les lois criminalisant le déni de l’Holocauste
en
expliquant que près de 65 ans après la
fin de la guerre « il
y a encore des centaines de milliers de survivants de
l’Holocauste »,
une déclaration qui en elle-même semble
constituer un déni assez explicite de l’Holocauste.
En effet, un nombre très remarquable de toutes les
notices nécrologiques du New
York Times que
je lis ces jours-ci dans mes journaux du matin semblent
inclure des survivants de l’Holocauste qui expirent
encore dans leurs quatre-vingt, quatre-vingt-dixième
années.
Quiconque
lit des livres d’histoire
sérieux sait que les juifs ont généralement
la réputation de produire les plus grands escrocs
et fraudeurs du monde, ce qui n’est guère
surprenant étant donné leur tendance notoire
à
mentir et à distordre la réalité.
Entre-temps, la communauté juive semble aussi
contenir beaucoup plus que sa juste part de personnes
souffrant de troubles émotionnels et de maladies
mentales, ce qui a peut-être servi de tremplin à
de nombreux cultes religieux et mouvements idéologiques
fanatiques dans le monde. Toute exploration de
l’Holocauste tend certainement à appuyer
cette évaluation plutôt négative.
L’Holocauste
et Hollywood
Bien
que l’Holocauste ait commencé à entrer
dans la conscience américaine au cours des années
1960 et 1970 avec la publication de grands livres écrits
par Hilberg, Levin, Dawidowicz et d’autres, ainsi
que les articles et les critiques qui en ont résulté,
l’impact social initial ne fut probablement pas
conséquent, du moins en dehors de la communauté
juive. Même les livres qui se vendirent avec
beaucoup de succès, dans les dizaines de milliers
d’exemplaires, n’auraient eu que peu d’impact
sur une population de plus de 200 millions d’habitants.
Nos
médias façonnent complètement notre
réalité perçue du monde, et bien que
les intellectuels et beaucoup de gens très
instruits soient grandement influencés par les
livres et autres formes de contenu imprimé, la
grande majorité de la population comprend le monde
par le biais des médias électroniques, en
particulier celui du divertissement populaire.
Prenons,
par exemple, la publication en 1974 de Time
on the Cross : The Economics of American Negro Slavery,
une analyse magistrale en deux volumes faite par les
économistes Robert William Fogel et Stanley L.
Engerman. En appliquant des méthodes quantitatives,
l’étude a renversé des générations
d’hypothèses sur l’institution sociale
américaine, démontrant que les esclaves
noirs du Sud étaient encouragés à se
marier et à entretenir leur foyer, tout en ayant un
régime alimentaire et des soins médicaux
comparables à ceux de la population blanche libre
et souvent supérieurs à ceux des salariés
industriels du Nord. De plus, à la suite de
l’émancipation, l’espérance de
vie des hommes affranchis a diminué de dix pour
cent et leurs maladies ont augmenté de vingt pour
cent. Tout cela est résumé dans un vaste
article de Wikipedia.
Bien
que leurs résultats aient été
controversés, les auteurs avaient la plus forte
crédibilité académique possible,
Fogel, un éminent érudit, étant une
figure de proue dans une école d’économie
qui a remporté un prix Nobel. Et les références
idéologiques de Fogel étaient encore plus
solides, étant donné qu’il s’était
engagé à vie en faveur des droits civiques
des Noirs à partir des huit années qu’il
avait passées comme jeune organisateur du Parti
communiste, tandis que son mariage de 1949 avec une femme
noire avait souvent soumis le couple aux indignités
des lois anti-métissage de l’époque.
Par conséquent, leurs conclusions ont bénéficié
d’une couverture médiatique sans précédent
pour une étude universitaire dans les médias
grand public et ont certainement influencé de
nombreux historiens et journalistes. Cependant, je
constate que l’impact à long terme sur les
perceptions populaires au sujet de l’esclavage a été
presque nul.
Par
contraste, en 1976, le réseau de télévision
ABC
dirigeait
la mini-série Roots,
un récit multigénérationnel d’une
famille d’esclaves aux heures de grande écoute.
L’histoire était étroitement liée
au récit de l’esclavage traditionnellement
dur, tout en étant censée être basée
sur l’histoire familiale enregistrée d’Alex
Haley, l’auteur du best-seller du même titre.
Mais bien que son travail ait été considéré
plus tard comme frauduleux et apparemment plagié,
les cotes d’écoute ont été
stratosphériques et l’impact social énorme
en raison de l’audience de 100 millions d’Américains
qui ont regardé ces épisodes. Ainsi, même
l’érudition écrite la plus
impressionnante n’avait absolument aucune chance de
rivaliser avec les drames télévisés.
Comme
les trois réseaux télévisés
sont sous contrôle juif, il n’est donc pas
surprenant que deux ans plus tard, en 1978, ABC
ait
décidé de répéter ce processus
avec la mini-série télévisée
Holocauste,
qui a également atteint une audience de 100
millions de téléspectateurs et généré
d’énormes profits. Il semble tout à
fait possible que ce soit la première fois que de
nombreuses familles américaines aient découvert
cet événement colossal, mais quasiment
invisible à l’époque, de la Seconde
Guerre mondiale.
L’année
suivante, William Styron a publié Le
Choix de Sophie,
un conte déchirant qui raconte des souvenirs
profondément enfouis de l’extermination
d’enfants chrétiens polonais dans les
chambres à gaz d’Auschwitz. Bien qu’un
tel événement soit absolument contraire aux
doctrines de tous les spécialistes juifs de
l’Holocauste, le roman devint de toute façon
un énorme best-seller national, et un film du même
nom suivit bientôt, en 1982, avec Meryl Streep
remportant l’Oscar de la meilleure actrice. Une
décennie plus tard, en 1993, La
Liste de Schindler de
Steven Spielberg remportait sept Oscars, tout en réalisant
un chiffre d’affaires de près de 100 millions
de dollars.
Avec
Hollywood si majoritairement
juif, les conséquences n’étaient
guère surprenantes, et un genre cinématographique
énorme s’est rapidement développé.
Selon Finkelstein, Hollywood a produit quelque 180 films
sur l’Holocauste rien que pendant les années
1989-2004. Même le sous-ensemble très partiel
de films sur l’Holocauste répertoriés
sur Wikipedia
s’est considérablement allongé, mais
heureusement, la base de données des films a vidé
le catalogue en fournissant une
liste des 50 films les plus émouvants sur
l’Holocauste.
Plusieurs
milliards de dollars ont sûrement été
investis au fil des ans sur les coûts totaux de
production de cette entreprise. Pour la plupart des gens
ordinaires, « voir
c’est croire »,
et comment peut-on sérieusement douter de la
réalité de l’Holocauste après
avoir vu toutes les chambres à gaz et les
monticules de cadavres de juifs assassinés
construits par des scénographes hollywoodiens
hautement rémunérés ? Douter de
l’existence de Spiderman et de l’Incroyable
Hulk serait presque aussi absurde.
Quelque
2% des Américains sont d’origine juive, alors
que peut-être 95% possèdent des racines
chrétiennes, mais la liste des films sur les
chrétiens donnée par Wikipedia
semble plutôt maigre et rudimentaire en comparaison.
Très peu de ces films ont été
largement diffusés, et la sélection s’étend
jusqu’à inclure Le
Monde de Narnia,
qui ne contient aucune mention du christianisme. L’une
des rares exceptions importantes sur la liste est La
Passion du Christ de
Mel Gibson en 2004, qu’il a été
contraint de financer lui-même. Et malgré
l’énorme succès financier de ce film,
l’une des sorties domestiques les plus rentables de
tous les temps, le projet a fait de Gibson un paria
extrêmement vilipendé dans une industrie sur
laquelle il avait autrefois régné en tant
que grande star, surtout après que l’on eut
appris que son propre père était un
négationniste
de l’Holocauste.
À
bien des égards, Hollywood et les médias de
divertissement en général fournissent
aujourd’hui la base spirituelle unificatrice de
notre société profondément laïque,
et la prédominance écrasante des films sur
le thème de l’Holocauste par rapport aux
films chrétiens a des implications évidentes.
Pendant ce temps, dans notre monde globalisé, le
système divertissement/média américain
domine totalement l’Europe et le reste de
l’Occident, de sorte que les idées générées
ici façonnent efficacement l’esprit de
plusieurs centaines de millions de personnes vivant
ailleurs, qu’elles le reconnaissent ou non.
En
2009, le Pape Benoît XVI a cherché à
arrêter la dispute dite Vatican II au sein de
l’Église catholique et à se
réconcilier avec la Société
sécessionniste de la faction saint Pie X. Mais cela
a tourné à la controverse médiatique
lorsqu’on a découvert que l’évêque
Richard Williamson, l’un des principaux membres de
cette dernière organisation, était depuis
longtemps un négationniste de l’Holocauste et
pensait aussi que les juifs devraient se convertir au
christianisme. Bien que les autres nombreuses différences
dans la foi doctrinale catholique fussent tout à
fait négociables, le refus apparent d’accepter
la réalité de l’Holocauste ne l’était
pas, et Williamson est resté éloigné
de l’Église catholique. Peu de temps après,
il a même été poursuivi
pour hérésie par le gouvernement
allemand.
Des
critiques sur internet laissent entendre qu’au cours
des deux dernières générations, des
militants juifs énergiques ont réussi à
convaincre les nations occidentales de remplacer leur
christianisme traditionnel par une nouvelle religion,
l’Holocaustianité, et l’affaire
Williamson semble certainement appuyer cette conclusion.
Prenons
l’exemple du magazine satirique français
Charlie
Hebdo.
Financé par des intérêts juifs, il a
passé des années à lancer des
attaques vicieuses contre le christianisme, parfois de
manière grossièrement pornographique, et a
aussi périodiquement vilipendé l’islam.
De telles activités ont été saluées
par les politiciens français comme la preuve de la
totale liberté de pensée permise dans le
pays de Voltaire. Mais au moment où l’un de
ses principaux caricaturistes a fait une très
légère blague sur les juifs, il a été
immédiatement licencié, et si la publication
avait ridiculisé l’Holocauste, elle aurait
certainement été immédiatement
fermée, et tout son personnel aurait pu être
jeté en prison.
Les
journalistes occidentaux et les défenseurs des
droits de l’homme ont souvent exprimé leur
soutien aux activités audacieuses et transgressives
des militantes du Femen, financés
par les juifs, lorsqu’elles profanent des
églises chrétiennes dans le monde entier.
Mais de tels experts seraient certainement en ébullition
si quelqu’un devait agir de la même manière
envers le réseau international croissant des musées
de l’Holocauste, la plupart d’entre eux étant
construits aux frais de l’État.
En
plus, l’une des sources sous-jacentes du conflit
occidental avec la Russie de Vladimir Poutine semble être
qu’il a restauré le christianisme à
une place privilégiée dans une société
où les premiers bolcheviks avaient autrefois
dynamité des églises et massacré des
milliers de prêtres. Les élites
intellectuelles occidentales avaient des sentiments
beaucoup plus positifs à l’égard de
l’URSS tant que ses dirigeants conservaient une
attitude résolument anti-chrétienne.
La
montée et la répression du déni de
l’Holocauste
Comme
il était presque inconnu en Amérique
jusqu’au milieu des années 1960, le déni
explicite de l’Holocauste était tout aussi
inexistant, mais comme le premier devenait de plus en plus
visible après la publication du livre de Hilberg en
1961, le second est rapidement apparu. La diffamation
lancée par Lipstadt contre Barnes en le traitant de
« parrain »
du
négationnisme contient une pépite de vérité.
Sa revue, publiée à titre posthume en 1968,
approuvant l’analyse négationniste de
Rassinier, semble être la première
déclaration aussi substantielle publiée en
Amérique, du moins si l’on exclut le rejet
des affirmations juives par Beaty en 1951, qui semble
avoir attiré une attention publique négligeable.
Vers
la fin des années 1960, un éditeur de droite
nommé Willis Carto est tombé sur un
manuscrit court et brut, apparemment produit quelques
années plus tôt, et il a ignoré les
subtilités juridiques en le faisant tout simplement
imprimer. L’auteur présumé a ensuite
intenté une poursuite pour plagiat, et même
si l’affaire a finalement été réglée,
son identité s’est finalement révélée
être celle de David L. Hoggan, un protégé
de Barnes avec un doctorat en histoire de Harvard servant
comme membre junior du corps professoral à
Stanford. Son désir d’anonymat visait à
empêcher la destruction de sa carrière, mais
il a échoué dans cet effort, et d’autres
nominations académiques se sont rapidement
asséchées.
Pendant
ce temps, Murray Rothbard, le père fondateur du
libertarianisme moderne, avait toujours été
un fervent partisan du révisionnisme historique et
admirait grandement Barnes qui pendant des décennies
a été la figure dominante dans ce domaine.
Barnes avait aussi brièvement fait allusion à
son scepticisme général au sujet de
l’Holocauste dans un long
article paru en 1967 dans le Rampart
Journal,
une publication libertarienne qui ne dura guère, et
cela a pu être remarqué au sein de ces
cercles idéologiques. Il semble qu’au début
des années 1970, le déni de l’Holocauste
était devenu un sujet de discussion au sein de la
communauté libertarienne américaine,
fortement juive mais farouchement libre-penseuse, ce qui
allait avoir des conséquences importantes.
Un
professeur de génie électrique à
Northwestern nommé Arthur R. Butz assistait à
un rassemblement libertarien pendant cette période
quand il a remarqué un pamphlet dénonçant
l’Holocauste comme étant une fraude. Il
n’avait jamais réfléchi à la
question, mais une affirmation aussi choquante a retenu
son attention, et il a commencé à se pencher
sur la question au début de 1972. Il a rapidement
décidé que l’accusation était
probablement correcte, mais a trouvé les preuves à
l’appui, y compris celles présentées
dans le livre inachevé et anonyme de Hoggan,
beaucoup trop sommaire, et a décidé qu’il
fallait l’étoffer de façon beaucoup
plus détaillée et complète. Il a
entrepris ce projet au cours des années
suivantes, en travaillant avec la diligence méthodique
d’un ingénieur de formation académique.
Son
œuvre
majeure, The
Hoax of the Twentieth Century,
a été publiée pour la première
fois fin 1976 et est immédiatement devenue le texte
central de la communauté négationniste de
l’Holocauste, une position qu’elle semble
conserver jusqu’à aujourd’hui, alors
qu’avec toutes les mises à jour et les
annexes, sa longueur dépasse les 200 000 mots. Bien
qu’aucune mention de ce livre encore à
paraître n’ait été visible dans
le numéro de février 1976 de Reason,
il est possible que l’on en parlait déjà
dans les cercles libertariens et que cela ait provoqué
le soudain renouveau d’intérêt soudain
pour le révisionnisme historique.
Butz
était un professeur titulaire respectable à
la Northwestern, et la publication de son livre exposant
l’affaire de la négation de l’Holocauste
est rapidement devenue un petit évènement
couvert par le New
York Times et
d’autres médias, en janvier 1977. Dans l’un
de ses livres, Lipstadt consacre un chapitre complet
intitulé « Entering
the Mainstream » à
l’œuvre de Butz. Selon un article datant de
décembre 1980 écrit par Dawidowicz, des
donateurs juifs et des militants juifs se sont rapidement
mobilisés pour tenter de faire virer Butz pour ses
opinions hérétiques, mais à l’époque
la rigueur universitaire était toujours ferme et
Butz a survécu, un résultat qui semble avoir
grandement irrité Dawidowicz.
Un
livre aussi détaillé et complet exposant
l’affaire du déni de l’Holocauste a
naturellement eu un impact considérable sur le
débat national, d’autant plus que l’auteur
était un universitaire réputé et
apparemment apolitique, et qu’une édition
américaine du livre de Butz est vite apparue en
1977. Je suis très heureux d’avoir pris des
dispositions pour inclure le volume dans ma collection de
livres HTML controversés, afin que les personnes
intéressées puissent facilement le lire et
décider par elles-mêmes.
The
hoax of the XXe
century
– Les arguments contre l’extermination
présumée des juifs européens –
ARTHUR R. BUTZ – 1976/2015 – 225 000 MOTS
L’année
suivante, les tendances négationnistes de
l’Holocauste semblaient prendre de l’ampleur
avec l’ouverture par Carto d’une petite maison
d’édition en Californie, l’Institute
for Historical Review (IHR), qui a lancé un
périodique trimestriel intitulé The
Journal of Historical Review (JHR),
en 1980. Tant le IHR que le JHR ont centré leurs
efforts sur le révisionnisme en général,
mais avec le négationnisme de l’Holocauste au
centre de leurs préoccupations. Lipstadt consacre
un chapitre entier au IHR, notant plus tard que la plupart
des principaux auteurs du numéro de février
1976 de Reason
se
sont rapidement affiliés à ce projet ou à
d’autres entreprises de Carto, tout comme Butz,
tandis que le comité de rédaction du JHR
s’est rapidement étoffé de nombreux
doctorants, souvent obtenus dans des universités
très réputées. Au cours du quart de
siècle suivant, le IHR tiendra de petites
conférences, tous les ans ou tous les deux ans,
David Irving en devenant par la suite un présentateur
régulier, et même des figures incontournables
telles que l’historien John Toland, lauréat
du prix Pulitzer, y ont participé à
l’occasion comme conférenciers.
Comme
exemple important des efforts de l’IHR,
l’organisation a publié en 1983 The
Dissolution of Eastern Europe Jewry
(La
dissolution des juifs d’Europe de l’Est),
une analyse
quantitative très détaillée de la
démographie sous-jacente et des mouvements de
population au cours de la période englobant la
Seconde Guerre mondiale, apparemment la première
étude de ce genre. L’auteur, écrivant
sous le nom de plume de Walter N. Sanning, a cherché
à réviser l’analyse extrêmement
simpliste de la population que les historiens
institutionnels de l’Holocauste assument sans
sourciller.
Avant
la guerre, des millions de juifs vivaient en Europe de
l’Est, et après la guerre, ces communautés
avaient pour la plupart disparu. Ce fait indéniable
est depuis longtemps un pilier central implicite du récit
traditionnel de l’Holocauste. Mais en s’appuyant
sur des sources entièrement publiques, Sanning
démontre de manière convaincante que la
situation était en fait beaucoup plus compliquée
qu’il n’y paraît. Par exemple, il a été
largement rapporté à l’époque
qu’un grand nombre de juifs polonais avaient été
transportés par les Soviétiques dans les
profondeurs de leur territoire, sur une base volontaire ou
involontaire, le futur Premier ministre israélien
Menachem Begin étant inclus dans ces transferts. En
outre, un grand nombre de juifs soviétiques
fortement urbanisés furent également évacués
avant l’avancée des forces allemandes en
1941. L’ampleur exacte de ces mouvements de
population a longtemps été incertaine et
contestée, mais l’analyse minutieuse par
Sanning des données du recensement soviétique
d’après-guerre et d’autres sources
suggère que les totaux se situaient probablement
vers la limite supérieure de la plupart des
estimations. Sanning ne prétend pas que ses
conclusions soient définitives, mais même si
elles ne sont que partiellement correctes, de tels
résultats excluraient certainement la réalité
des chiffres traditionnels de l’Holocauste.
Un
autre participant régulier du IHR était
Robert
Faurisson. En tant que professeur de littérature
à l’Université de Lyon 2, il a
commencé à
exprimer son scepticisme public au sujet de
l’Holocauste au cours des années 1970, et le
tumulte médiatique qui en a résulté a
conduit à des efforts pour le retirer de son poste,
tandis qu’une pétition a été
signée en son nom par 200 universitaires
internationaux, dont le célèbre professeur
Noam Chomsky du MIT. Faurisson s’est accroché
à ses opinions, mais les attaques ont persisté,
y compris un brutal passage à tabac par des
militants juifs qui nécessita une hospitalisation,
tandis qu’un candidat politique français
épousant des opinions similaires fut assassiné.
En 1990, peu après la chute du mur de Berlin et
alors que la recherche à Auschwitz et dans d’autres
sites de l’Holocauste était soudainement
devenue beaucoup plus facile, la France a adopté
une loi criminalisant le déni de l’Holocauste,
apparemment la première nation après la
défaite de l’Allemagne à le faire. Au
cours des années qui ont suivi, un grand nombre
d’autres pays occidentaux ont fait de même,
créant un précédent troublant de
résolution de conflits scientifiques par le biais
de peines d’emprisonnement, une forme plus douce de
la politique que connut la Russie stalinienne.
Faurisson
étant un érudit littéraire, il n’est
pas tout à fait surprenant que l’un de ses
intérêts majeurs fut Le
Journal d’Anne Frank,
généralement considéré comme
le classique littéraire emblématique de
l’Holocauste, racontant l’histoire d’une
jeune fille juive morte après avoir été
déportée des Pays-Bas à Auschwitz. Il
a fait valoir que le texte était essentiellement
frauduleux, écrit par quelqu’un d’autre
après la fin de la guerre, et pendant des
décennies, diverses personnes déterminées
ont défendu l’affaire dans les deux sens. Je
ne peux évaluer correctement aucun de leurs
complexes arguments, qui impliquent apparemment des
questions de technologie du stylo à bille et
d’émendations textuelles, et je n’ai
jamais lu le livre lui-même.
Mais
pour moi, l’aspect le plus frappant de l’histoire
est le destin réel de la jeune fille dans le récit
officiel, tel que raconté dans l’article
de Wikipedia. Apparemment, la maladie faisait rage
dans son camp malgré les meilleurs efforts des
Allemands pour la contrôler, et elle est rapidement
tombée malade, la plupart du temps alitée à
l’infirmerie, avant de mourir du typhus au printemps
1945 dans un autre camp environ six mois après son
arrivée initiale. Il me semble plutôt étrange
qu’une jeune fille juive tombée gravement
malade à Auschwitz aurait passé tant de
temps dans les hôpitaux du camp et y soit finalement
morte, étant donné qu’on nous dit que
le but premier d’Auschwitz et d’autres camps
de ce genre était l’extermination efficace de
ses détenus juifs.
Au
milieu des années 1990, le mouvement de négation
de l’Holocauste semblait gagner en visibilité
publique, probablement aidé par les doutes soulevés
après l’annonce officielle de 1992 selon
laquelle le nombre estimé de morts à
Auschwitz avait été réduit
d’environ 3 millions.
Par
exemple, le numéro de février 1995 de Marco
Polo,
un magazine japonais brillant tiré à 250 000
exemplaires, contenait un long article déclarant
que les chambres à gaz de l’Holocauste
étaient un canular de propagande. Israël et
les groupes militants juifs ont rapidement réagi en
organisant un boycott publicitaire généralisé
de toutes les publications de la maison mère, l’un
des éditeurs les plus respectés du Japon,
qui a rapidement plié face à cette grave
menace. Tous les exemplaires du numéro ont été
rappelés, les membres du personnel ont été
licenciés et le magazine a rapidement été
fermé, tandis que le président de la société
mère a été contraint de démissionner.
En
explorant l’histoire du déni de l’Holocauste,
j’ai remarqué ce même type de tendance
récurrente, le plus souvent de la part d’individus
plutôt que d’institutions. Quelqu’un de
très respecté et pleinement reconnu décide
d’enquêter sur ce sujet controversé, et
arrive bientôt à des conclusions qui
s’écartent fortement de la vérité
officielle en place depuis les deux dernières
générations. Pour diverses raisons, ces
opinions deviennent publiques, et il est immédiatement
diabolisé par les médias dominés par
les juifs en tant qu’horrible extrémiste,
peut-être mentalement dérangé, tout en
étant poursuivi sans relâche par une bande de
militants juifs fanatiques. Cela entraîne
généralement la destruction de sa carrière.
Au
début des années 1960, l’historien de
Stanford, David Hoggan, a écrit un manuscrit
anonyme The
Myth of the Six Million,
mais une fois qu’il a été mis en
circulation et que son identité a été
connue, sa carrière universitaire a été
détruite. Une douzaine d’années plus
tard, quelque chose de semblable s’est produit avec
Arthur Butz, professeur de génie électrique
du Nord-Ouest, et seul son mandat universitaire lui a
permis d’échapper à un sort similaire.
Fred
Leuchter était largement considéré
comme l’un des plus grands spécialistes
américains de la technologie des exécutions,
et un long
article dans The
Atlantic le
présentait comme tel. Au cours des années
1980, Ernst Zundel, un éminent négationniste
canadien de l’Holocauste, s’est retrouvé
en procès pour avoir douté des chambres à
gaz d’Auschwitz, et l’un de ses témoins
experts était un gardien de prison américain
ayant une certaine expérience de tels systèmes,
qui a recommandé l’implication de Leuchter,
l’une des figures de proue dans le domaine. Leuchter
se rendit bientôt en Pologne et inspecta de près
les prétendues chambres à gaz d’Auschwitz,
puis publia le rapport
Leuchter, concluant qu’il s’agissait
manifestement d’une fraude et qu’il était
impossible qu’elles aient pu fonctionner de la
manière dont les spécialistes de
l’Holocauste l’avaient toujours prétendu.
Les attaques féroces qui ont suivi lui ont
rapidement coûté toute sa carrière
professionnelle et ont détruit son mariage.
David
Irving était classé comme l’historien
de la Seconde Guerre mondiale ayant connu le plus de
succès, ses livres se vendant par millions car
encensés par les plus grands journaux britanniques
lorsqu’il a accepté de comparaître
comme témoin expert au procès Zundel. Il
avait toujours accepté auparavant le récit
conventionnel de l’Holocauste, mais la lecture du
rapport Leuchter l’a fait changer d’avis et il
en a conclu que les chambres à gaz d’Auschwitz
n’étaient qu’un mythe. Il a été
rapidement soumis à des attaques médiatiques
incessantes, qui ont d’abord gravement endommagé
puis
détruit sa très illustre carrière
d’éditeur, et plus tard, il a même
purgé une peine dans une prison autrichienne pour
ses opinions inacceptables.
Germar
Rudolf était un jeune chimiste allemand qui
travaillait avec succès au prestigieux Institut Max
Planck lorsqu’il a entendu parler de la controverse
concernant le rapport Leuchter, qu’il a trouvé
raisonnablement convaincant mais contenant certaines
faiblesses. Par conséquent, il a répété
l’analyse sur une base plus approfondie, et a publié
ses
résultats sous le titre The
Chemistry of Auschwitz,
qui sont les mêmes que Leuchter. Et tout comme
Leuchter avant lui, Rudolf a subi la destruction de sa
carrière et de son mariage, et comme l’Allemagne
traite ces questions de manière plus sévère,
il a fini par purger cinq ans de prison pour son impudence
scientifique.
Plus
récemment, en 2008, le Dr Nicholas Kollerstrom, qui
avait passé onze ans comme historien des sciences
au sein du personnel de l’University College de
Londres, a subi le même sort. Ses intérêts
scientifiques dans l’Holocauste ont provoqué
une tempête médiatique de diffamation, et il
a été licencié avec un préavis
d’un jour, devenant ainsi le premier membre de son
institution de recherche à avoir été
expulsé pour des raisons idéologiques. Il
avait auparavant écrit le paragraphe sur Isaac
Newton pour une encyclopédie biographique sur les
astronomes, et la revue scientifique la plus prestigieuse
d’Amérique a exigé que l’encyclopédie
entière soit retirée de la vente, détruisant
l’œuvre de plus de 100 écrivains, parce
qu’elle avait été fatalement entachée
par la présence d’un contributeur aussi
vilain. Il a raconté cette malheureuse histoire
personnelle en guise d’introduction à son
livre Breaking
the Spell,
écrit en 2014, que je recommande vivement.
Le
texte de Kollerstrom résume parfaitement une grande
partie des preuves plus récentes du déni de
l’Holocauste, y compris les livres officiels sur les
morts d’Auschwitz rendus par Gorbatchev après
la fin de la guerre froide, qui indiquent que le nombre de
victimes juives était inférieur d’environ
99% au total largement reconnu. En outre, le nombre de
morts juives a en réalité fortement diminué
une fois que le Zyklon B était disponible en
abondance, contrairement à ce que l’on aurait
pu s’attendre d’un compte conventionnel. Il
discute également de nouvelles preuves
intéressantes contenues dans les décryptages
britanniques du temps de guerre de toutes les
communications allemandes entre les différents
camps de concentration et le quartier général
de Berlin. Une grande partie de ce matériel est
présentée dans une entrevue intéressante
de deux heures sur Red
Ice Radio,
disponible sur YouTube :
La
vie et la carrière d’un nombre très
important d’autres personnes ont connu cette même
suite d’évènements malheureux qui,
dans une grande partie de l’Europe, aboutissent
souvent à des poursuites pénales et à
l’emprisonnement. Plus particulièrement, une
avocate allemande qui était devenue un peu trop
audacieuse dans ses arguments juridiques a rapidement
rejoint son client derrière les barreaux, et par
conséquent, il est devenu de plus en plus difficile
pour les accusés des négationnistes de
l’Holocauste d’obtenir une représentation
juridique efficace. Selon les estimations de Kollerstrom,
plusieurs milliers de personnes purgent actuellement leur
peine en Europe pour négation de l’Holocauste.
Pays
ou la négation de l’Holocauste est interdite
Le
déni européen
J’ai
l’impression qu’à la fin des années
1960, les anciens pays du bloc soviétique avaient
pour la plupart cessé d’emprisonner des gens
simplement pour avoir remis en question le dogme
marxiste-léniniste, et réservé leurs
prisons politiques uniquement à ceux qui
s’organisaient activement contre le régime,
tandis que le déni de l’Holocauste est
aujourd’hui traité beaucoup plus sévèrement.
Une différence évidente est que la croyance
réelle en la doctrine communiste a entièrement
disparu et n’existe presque plus, même au sein
des directions communistes elles-mêmes, alors que de
nos jours, l’Holocauste est encore une foi jeune et
profondément ancrée, du moins au sein d’une
petite partie de la population qui exerce une influence
extrêmement disproportionnée sur nos
institutions publiques.
Un
autre facteur évident est les nombreux milliards de
dollars actuellement en jeu dans ce que Finkelstein a
justement qualifié d’« industrie
de l’Holocauste ».
Par exemple, de nouvelles demandes de compensations
potentiellement énormes sont en cours
de réouverture à l’encontre de la
Pologne pour des biens juifs perdus ou confisqués
pendant la Seconde Guerre mondiale.
En
Amérique, la situation est quelque peu différente,
et notre premier amendement protège toujours les
négationnistes de l’Holocauste contre
l’emprisonnement, bien que les efforts de l’ADL
et de divers autres groupes pour criminaliser le
« discours
de haine » visent
clairement à éliminer cet obstacle. Mais
pendant ce temps, des sanctions sociales et économiques
paralysantes sont souvent utilisées pour poursuivre
les mêmes objectifs.
En
outre, divers monopoles Internet ont été
progressivement persuadés ou cooptés pour
empêcher la diffusion facile d’informations
dissidentes. Au cours des dernières années,
les médias ont rapporté que Google a censuré
ou redirigé les résultats de ses recherches
sur l’Holocauste loin de ceux qui contestent le
récit officiel. Plus inquiétant encore,
Amazon, notre détaillant de livres
quasi-monopolistique actuel, a pris l’année
dernière la mesure sans précédent
d’interdire
des milliers d’ouvrages sur la négation de
l’Holocauste, sans doute pour éviter qu’ils
ne « confondent »
les
lecteurs curieux, alors c’est une chance que j’aie
acheté le mien quelques années plus tôt.
Ces parallèles avec 1984
de
George Orwell sont vraiment frappants, et le « rideau
de fer sur l’Amérique »
contre
lequel Beaty nous mettait en garde dans son livre de 1951
semble proche de devenir une réalité.
Quelques
personnes du groupe des négationnistes de
l’Holocauste ont tenté de pallier cette
censure et Rudolf a créé, il y a quelque
temps, un site internet
nommé HolocaustHandbooks.com,
qui permet d’acheter un grand nombre de livres clés
ou de les lire facilement en ligne dans une variété
de formats différents. Mais la censure croissante
d’Amazon, de Google et d’autres monopoles
Internet réduit considérablement la
probabilité que quiconque rencontre facilement
cette information.
De
toute évidence, la plupart des partisans du récit
conventionnel de l’Holocauste préféreraient
gagner leurs batailles sur le terrain de l’analyse
plutôt que d’utiliser des moyens économiques
ou administratifs pour neutraliser leurs adversaires. Mais
j’ai vu peu de preuves qu’ils aient connu un
succès sérieux à cet égard.
À part
les différents livres de Lipstadt, que j’ai
trouvés de mauvaise qualité et assez peu
convaincants, l’un des partisans les plus énergiques
de l’Holocauste des deux dernières décennies
semble avoir été Michael Shermer, l’éditeur
du magazine Skeptic,
un diplômé en psychologie et en histoire des
sciences.
En
1997, il a publié Why
People Believe Weird Things,
(Pourquoi
les gens croient aux choses bizarres),
cherchant à démystifier toutes sortes de
croyances irrationnelles populaires dans certains cercles,
avec le sous-titre du livre décrivant ces croyances
comme des « pseudo-sciences »
et des
« superstitions ».
Son texte de couverture se concentrait sur l’ESP,
les enlèvements d’extraterrestres et la
sorcellerie, mais réfuter la négation de
l’Holocauste remplit en réalité la
plus grande partie de ce livre, englobant trois chapitres
complets. Sa discussion sur ce dernier sujet est assez
superficielle, et il a probablement sapé sa
crédibilité en prétendant que la
réalité scientifique de « race »
est un
sophisme d’extrême droite similaire, fait
également réfuté depuis longtemps par
les scientifiques du courant dominant. En ce qui concerne
cette dernière question, il continue en affirmant
que les prétendues différences entre Noirs
et Blancs revendiquées dans des œuvres telles
que The
Bell Curve de
Richard Herrnstein et Charles Murray sont entièrement
pseudo-scientifiques, et il fait remarquer que ce livre et
d’autres ouvrages similaires auraient été
promus par les mêmes groupes pro-nazis qui prônaient
le déni de l’Holocauste, ces deux doctrines
pernicieuses étant étroitement liées
entre elles. Shermer avait recruté Stephen Jay
Gould, professeur à Harvard, pour écrire
l’avant-propos de son livre, ce qui soulève
de sérieuses questions sur ses connaissances ou son
jugement, car Gould est largement considéré
comme l’un des fraudeurs scientifiques les plus
notoires de la fin du XXe
siècle.
En
2000, Shermer réattaque en publiant Denying
History,
livre cette fois entièrement consacré à
réfuter la négation de l’Holocauste.
Il a recruté Alex Grobman, spécialiste de
l’Holocauste, comme co-auteur et a reconnu le
généreux soutien financier qu’il avait
reçu de diverses organisations juives. Une grande
partie du texte semblait se concentrer sur la psychologie
et la sociologie des négationnistes de
l’Holocauste, essayant d’expliquer pourquoi
les gens pouvaient croire à de telles absurdités.
En effet, tant d’espace était consacré
à ces questions qu’il a été
contraint de sauter entièrement l’explication
de la réduction officielle de 3 millions du nombre
de corps comptés à Auschwitz, quelques
années auparavant, évitant ainsi d’avoir
à expliquer pourquoi ce grand changement de nombre
n’avait eu aucun impact sur le chiffre canonique de
six millions de juifs tués pendant l’Holocauste.
Pendant
que des écrivains comme Shermer ont été
encouragés par de généreuses
subventions financières à se ridiculiser,
leurs alliés extrémistes les plus violents
ont probablement eu un plus grand impact sur le débat
sur l’Holocauste. Bien que les sanctions judiciaires
et économiques puissent dissuader la grande
majorité des négationnistes de l’Holocauste
de montrer leur visage, la violence extrajudiciaire a
aussi souvent été déployée
contre ces âmes fortes qui n’ont pas reculé
pour autant.
Par
exemple, au cours des années 1980, les bureaux et
les entrepôts de l’IHR, en Californie du Sud,
ont été incendiés et totalement
détruits par des militants juifs. Et bien que le
Canada ait traditionnellement connu peu de violence
politique, en 1995, la grande maison délabrée
qui servait de résidence et de bureau d’affaires
à Ernst Zundel, l’un des principaux éditeurs
et distributeurs de littérature sur la négation
de l’Holocauste, a également été
incendiée et rasée. Zundel avait déjà
fait l’objet de plusieurs poursuites pénales
pour diffusion de « fausses
nouvelles » et
a finalement passé des années en prison,
avant d’être expulsé vers son Allemagne
natale, où il a purgé une peine
d’emprisonnement supplémentaire. Divers
autres éminents négationnistes de
l’Holocauste ont même fait l’objet de
menaces d’assassinat.
La
plupart des historiens et autres universitaires sont des
âmes tranquilles, et la menace imminente d’une
violence terroriste aussi grave a dû dissuader
nombre d’entre eux de s’impliquer dans des
questions aussi manifestement controversées.
Pendant ce temps, les pressions financières et
sociales incessantes peuvent user graduellement les
individus et les organisations, les amenant à
abandonner le domaine ou à devenir beaucoup moins
actifs, leur place étant parfois prise par de
nouveaux arrivants.
L’année
suivant les attentats du 11 septembre, le JHR a cessé
de paraître dans la presse écrite. La
croissance de l’Internet a probablement été
un facteur contributif important, et comme l’attention
nationale s’était totalement déplacée
vers la politique étrangère et le
Moyen-Orient, l’organisation mère de l’IHR
est devenue beaucoup moins active, tandis qu’une
grande partie du débat en cours sur le
révisionnisme et le déni de l’Holocauste
s’est déplacée vers d’autres
sites en ligne. Mais à un moment donné, le
JHR a numérisé plusieurs centaines de ses
articles et les a postés sur son site internet,
fournissant plus de trois millions de mots d’un
contenu historique généralement de très
grande qualité.
Au
cours des deux derniers mois, j’ai été
plusieurs fois surpris de découvrir que les
historiens associés à l’IHR avaient
publié depuis longtemps des articles sur des sujets
assez parallèles aux miens. Par exemple, après
avoir publié un
article sur l’hypothèse de Souvorov selon
laquelle l’attaque allemande de Barbarossa avait
précédé l’attaque planifiée
par Staline pour conquérir l’Europe,
quelqu’un m’a informé qu’un
critique avait longuement
discuté du même livre de Souvorov vingt
ans plus tôt dans un numéro du JHR.
J’ai également découvert plusieurs
articles du transfuge de la CIA Victor Marchetti, un
personnage important pour les chercheurs sur l’assassinat
de JFK, qui avait reçu peu d’attention dans
les médias grand public. Il y avait aussi des
articles sur le sujet de l’attaque
israélienne contre l’USS Liberty, un
sujet presque entièrement exclu des médias
grand public.
En
parcourant occasionnellement certaines archives, j’ai
été très impressionné par leur
qualité, et comme les archives étaient
librement disponibles pour que quiconque puisse les
republier, je les ai incorporées, rendant ainsi les
millions de mots de leur contenu révisionniste et
négationniste de l’Holocauste beaucoup plus
facilement accessibles aux lecteurs intéressés.
Le matériel est entièrement consultable et
organisé par auteur, sujet et période de
temps, avec quelques exemples de liens ci-dessous :
The
Journal of Historical Review (JHR), numéros
1980-2002
Archives
des auteurs :
Archives
thématiques :
Ainsi,
pour ceux qui s’intéressent particulièrement
à la négation de l’Holocauste, plus
d’un million de mots peuvent maintenant être
commodément disponibles, y compris des œuvres
de nombreux auteurs autrefois si bien considérés
par les premiers éditeurs du magazine Reason.
La
partie souterraine du déni de l’Holocauste
Le
pouvoir économique et politique sans cesse
croissant des groupes juifs organisés, soutenu par
l’imagerie hollywoodienne, a finit par gagner la
partie visible de cette guerre et écraser le
mouvement de négation de l’Holocauste dans
l’arène publique, faisant respecter un récit
historique particulier par la menace de poursuites pénales
dans la plupart des pays d’Europe et de sévères
sanctions sociales et économiques en Amérique.
Mais il existe toujours une résistance souterraine
obstinée, dont la taille est difficile à
estimer.
Comme
mon intérêt pour l’Holocauste a
toujours été plutôt minime, une fois
qu’Internet a vu le jour et que mon cercle d’amis
et de connaissances s’est considérablement
élargi, j’avais rarement l’occasion
d’aborder le sujet. Au fil des ans, un nombre
considérable de personnes apparemment rationnelles
ont, à un moment ou à un autre, laissé
échapper leur scepticisme extrême au sujet de
divers éléments du récit canonique de
l’Holocauste, et de tels doutes semblaient ne
représenter que la pointe de l’iceberg.
De
temps à autre, quelqu’un de cette catégorie
parlait un peu trop librement ou devenait la cible de
représailles sur une autre affaire, et nos médias
se lançaient alors dans une frénésie
d’accusations et de contre-accusations contre ce
négationniste de l’Holocauste.
Par
exemple, pendant la bataille pour la destitution de
Clinton à la fin des années 1990, les
partisans de Clinton pensaient que Christopher Hitchens,
éminent expert libéral, avait trahi les
confidences personnelles de l’assistant
présidentiel, Sidney Blumenthal, et le journaliste
Edward Jay Epstein a décidé de riposter en
diffusant largement une note de service aux médias
accusant Hitchens d’être secrètement un
négationniste de l’Holocauste. Il a allégué
que lors d’un dîner organisé en 1995,
Hitchens avait bu un peu trop de vin et avait commencé
à expliquer à ses camarades de table que
l’Holocauste n’était qu’un
canular. Epstein a soutenu son affirmation en disant qu’il
avait été tellement choqué par de
telles déclarations qu’il les avait inscrites
dans son journal personnel. Ce détail révélateur
et le fait que la plupart des autres témoins
semblaient suspicieusement vagues dans leurs souvenirs
m’ont persuadé qu’Epstein disait
probablement vrai. Une querelle amère entre
Hitchens et Epstein n’a pas tardé à
éclater.
En
2005, Hitchens a traité divers opposants à
la guerre d’Irak de Bush d’antisémites,
et en représailles, Alexander Cockburn a publié
quelques
colonnes
dans Counterpunch
qui
ont ressuscité la controverse de 1999, et c’est
à ce moment que je l’ai découvert pour
la première fois. En tant que lecteur régulier
de Counterpunch,
j’ai été intrigué et une rapide
recherche sur Google m’a permis de rapidement
localiser les comptes rendus médiatiques des
accusations explicites d’Epstein. De nombreux
rapports de l’incident survivent encore sur le Web,
y compris un
article du NY
Daily News ainsi
qu’une partie d’un
article de MSNBC,
et bien que certains des plus importants aient disparu au
cours des douze dernières années, le texte
médiatique que je me souviens avoir lu en 2005 a
été préservé sur les pages
HTML statiques de plusieurs sites internet
:
« Epstein
a dit à MSNBC que Hitchens s’était mal
exprimé sur l’Holocauste le 12 février
1995 – en fait, il y a pratiquement quatre ans
– au cours d’un diner à New York avec
d’autres amis.
Epstein
était si choqué, dit-il, et considérait
les doutes de Hitchens comme si graves, qu’il est
rentré chez lui et les a notés dans son
journal intime !
Selon
le journal d’Epstein : ‘Une fois assis dans un
fauteuil, et sirotant tranquillement son vin rouge
gratuit, Hitchens a avancé une théorie plus
révélatrice que tout autre sur ce qui se
passe au théâtre Hudson. Sa thèse, au
grand choc de tous les participants, était que
l’Holocauste était une fiction développée
par une conspiration d’intérêts visant
à criminaliser la nation allemande’.
‘Il
a expliqué qu’aucune preuve d’un
massacre allemand n’avait jamais été
trouvée – et que les horribles artefacts
trouvés avaient été fabriqués
après l’événement’,
confie Epstein à son journal intime.
‘Qu’en
est-il du témoignage des généraux
nazis à Nuremberg sur les camps de la mort ?’
a demandé Epstein.
Hitchens,
selon ce qu’Epstein a écrit dans son journal,
a expliqué que ‘… pour sûr, de
tels aveux ont été obtenus sous la torture
anglo-américaine’. Epstein a ensuite demandé,
comme indiqué dans son journal intime ‘mais
qu’est il arrivé aux juifs d’Europe ?’
: ‘Hitchens haussa les épaules et dit :
‘Beaucoup ont été tués par les
villageois quand ils se sont enfuis, d’autres sont
morts naturellement, et les autres sont partis en
Israël’. »
Après
avoir lu ces colonnes intéressantes, j’ai
commencé à remarquer que Cockburn lui-même
donnait parfois des indices suggérant que son
opinion personnelle sur l’Holocauste pourrait être
quelque peu hérétique, y compris ses
remarques énigmatiques disant que les canulars
énormes sont en fait beaucoup plus faciles à
créer et à entretenir que la plupart des
gens ne l’imaginent.
Quelques
mois seulement après son attaque contre Hitchens,
Cockburn publia un article en deux parties dans lequel il
affirmait avec force que le prix Nobel de la paix Elie
Wiesel, le plus célèbre de tous les
survivants de l’Holocauste, n’était
qu’une
fraude. On m’avait toujours enseigné que
le Zyklon B est l’agent mortel qui fut utilisé
par les nazis pour exterminer les juifs d’Auschwitz
et j’avais vaguement pris conscience que les
négationnistes de l’Holocauste prétendaient
absurdement que le composé avait été
employé comme agent désinfectant dans les
camps, pour empêcher la propagation du typhus ; mais
l’année suivante, j’ai été
choqué de découvrir dans l’une
des colonnes de Cockburn que pendant des décennies
le gouvernement des États-Unis avait lui-même
utilisé le Zyklon B comme agent désinfectant
pour les immigrants entrant à sa frontière
mexicaine. Je me souviens de plusieurs autres articles du
milieu des années 2000 tournant autour de
l’Holocauste, mais je suis maintenant incapable de
les localiser dans les archives de Counterpunch.
Il
y a 15 ans, j’ai pris conscience qu’un grand
nombre de personnes bien informées semblaient être
des adeptes secrets du négationnisme de
l’Holocauste, ce qui a certainement remodelé
mes propres hypothèses encore non remises en
question à ce sujet. Le fait qu’un compte
rendu occasionnel dans les journaux d’un
négationniste de l’Holocauste soit découvert,
puis écorché et détruit par les
médias, explique facilement pourquoi les positions
publiques sur ce sujet sont restées si unanimes.
Étant occupé à d’autres choses,
je ne pense pas avoir jamais eu une conversation avec
quelqu’un sur ce sujet controversé ou même
un échange de courriels, mais j’ai gardé
les yeux et les oreilles ouverts, et des doutes énormes
étaient certainement entrés dans mon esprit
bien des années avant que je me donne la peine de
lire mon premier livre sur le sujet.
Pendant
ce temps, l’effondrement concomitant de ma croyance
en notre récit officiel, ce que je nomme la Pravda
américaine, sur tant d’autres sujets
controversés a également joué un rôle
majeur. Une fois que j’ai réalisé, à
mon grand désarroi, que je ne pouvais plus croire
un mot de ce que nos médias et nos dirigeants
politiques disent sur les événements majeurs
d’ici et maintenant, leur crédibilité
sur les événements controversés d’il
y a si longtemps et de si loin a complètement
disparu. Pour ces raisons, j’étais devenu
assez suspicieux et j’avais un esprit très
ouvert sur les questions relatives à l’Holocauste,
puisque j’ai fini par lire des livres des deux bords
sur le sujet dans la foulée de la controverse du
magazine Reason.
L’avenir
du déni de l’Holocauste
Pendant
de nombreuses années après la fin de la
Seconde Guerre mondiale, très peu de choses
semblent avoir été écrites sur le
sujet crucial que l’on connaît aujourd’hui
sous le nom d’Holocauste. Mais à partir des
années 1960, l’intérêt a connu
un tel essor que des milliers, voire des dizaines de
milliers, de volumes sur cet événement jadis
ignoré ont été produits. Par
conséquent, les quinze ou vingt livres que j’ai
personnellement lus ne forment qu’une partie de ce
total.
Je
n’ai investi que quelques semaines de lecture et de
recherche à l’étude de ce sujet vaste
et complexe, et ma connaissance est évidemment
éclipsée par celle du nombre considérable
d’individus qui ont consacré de nombreuses
années ou décennies de leur vie à
cette activité. Pour ces raisons, l’analyse
que j’ai présentée ci-dessus doit
sûrement contenir de nombreuses erreurs béantes
que d’autres pourraient facilement corriger. Mais
parfois un nouveau venu peut remarquer des choses que les
professionnels profondément impliqués
pourraient normalement manquer, et peut aussi mieux
comprendre les points de vue de ceux qui n’ont
jamais prêté beaucoup d’attention au
sujet.
Toutes
les conclusions que j’en ai tirées sont
évidemment préliminaires, et l’intérêt
que les lecteurs devraient y attacher doit absolument
refléter mon statut strictement amateur. Cependant,
en tant que personne de l’extérieur qui
explore ce sujet litigieux, je pense qu’il est
beaucoup plus probable qu’improbable que le récit
standard de l’Holocauste soit au moins
substantiellement faux, et tout à fait possible
qu’il le soit presque entièrement.
Malgré
cette situation, l’importance accordée par
les médias au soutien de l’Holocauste au
cours des dernières décennies l’a
élevé à une position centrale dans la
culture occidentale. Je ne serais pas surpris qu’elle
occupe en fait une plus grande place dans l’esprit
de la plupart des gens ordinaires que la Seconde Guerre
mondiale elle même, et possèderait donc une
plus grande réalité apparente.
Cependant,
certaines formes de croyances communes peuvent avoir une
grande largeur mais une faible profondeur, et les
hypothèses occasionnelles de personnes qui n’ont
jamais enquêté sur un sujet donné
peuvent changer rapidement. De plus, la force sur la
conscience collective de doctrines qui ont longtemps été
maintenues en place par des sanctions sociales et
économiques sévères, souvent couplées
à des sanctions criminelles, peut être
beaucoup plus faible que tout le monde ne le pense.
Jusqu’à
il y a trente ans, la domination communiste sur l’URSS
et ses alliés du Pacte de Varsovie semblait
absolument permanente et inébranlable, mais les
racines de cette croyance avaient totalement pourri, ne
laissant derrière elles qu’une façade
creuse. Puis un jour, une rafale de vent est arrivée,
et toute la gigantesque structure s’est effondrée.
Je ne serais pas surpris que notre récit actuel sur
l’Holocauste finisse par subir le même sort,
avec peut-être des conséquences malheureuses
pour ceux qui sont trop étroitement liés à
son maintien.
Ron
Unz
|