Une réponse anticolonialiste à un Palestinien victime du syndrome du colonialisme.

par Ginette Hess Skandrani

 

Les slogans des années 60 et 70 qui réclamaient l'élimination de la structure de d'Israël afin de faire naïtre un pays où tous ses habitants, (y compris les juifs qui venaient d'Europe et n'avaient rien à y faire) seraient des citoyens libres et égaux, ont bien aidé à décoloniser l'Algérie ainsi que d'autres colonies africaines.

Si les organisations de la gauche stalinienne, trotsko-communiste ou socilo-démocrate n'avaient pas soutenus l'idéologie sioniste, la Palestine aurait également profité de cette mouvance anticolonialiste.

Ces slogans que nous avons criés et écrits sur tous les murs, ont été et restent le fondement de toute réflexion sur la souveraineté des peuples autochtones, face à ceux qui les ont spoliés de leur terre et de leur histoire. La Palestine, au sens historique du terme est le dernier échantillon de cette spoliation.

Vous dites : "A cette époque, c'étaient les slogans des mouvements arabes nationalistes, ainsi que des organisations palestiniennes marxistes".

Je n'ai jamais été ni nationaliste, ni marxiste. Je suis écologiste et en tant que telle l'appartenance à la terre et à la tradition de cette terre est primordiale. Les Palestiniens respectaient cette terre ancestrale.

Ce sont les Européens qui, en arrivant ont exporté les traditions de culture expansioniste occidentale, qui demande énormémént d'eau, d'engrais et de pesticides, dans une région semi-désertique et qui ont , de ce fait, détruit l'équilibre écologique de la Palestine.

Ils n'aimaient pas cette terre, ils voulaient juste la conquérir et non la préserver pour les générations future. C'est une attitude purement colonialiste. Ils ont agit de la même manière dans toutes leurs colonies depuis la conquête de la terre des Amérindiens, jusqu'à celle des Africains.

Vous répétez, comme les sionistes : "Aujourd'hui, ces slogans sont devenus de la propagande politique islamiste mise au goût du jour par les Iraniens et par différents mouvements politiques qui utilisentl'islam comme idéologie de façade".

Dans l'association "Pour un seul Etat démocratique en Palestine/Israël", dont je suis une des représentante en France, il n'y a pas "d'islamistes" et pourtant tous ses membres, très divers et couvrant les cinq continents de la planète, sont également pour le démantèlement des structures de l'Etat d'Israël.

Votre phrase : "Les dangers de pareils slogans ne tiennent pas seulement à leur rôle d'incitation à la haine, mais aussi au fait qu'ils expriment une absence de vision stratégique sur une question liée également à l'après désengagement en Palestine, à savoir : comment aborder la "question juive" dans les contextes israélo-palestinien et israélo-arabe/musulman"

Pourquoi aborder uniquement la question juive et non celle de tous les habitants de ce pays et également de la région? Vous avez certainement un problème, car il me semble que les juifs font partie de l'humanité et ne sont pas une entité extra-humanitaire.

Pour parler d'incitation à la haine, il me semble que le fait de défendre un Etat pluriel et multiculturel où tous ceux qui aiment cette terre auront leur place est un acte de solidarité humaine contraire à toute haine.

Si les Juifs des pays européens ont choisi d'émigrer en Israël, c'est qu'ils avaient, autant que les chrétiens l'esprit de conquête et s'imaginaient qu'il pouvaient exporter leur civilisation (ou décivilisation), tout en s'enrichissant dans des contrées éloignées et non belliqueuses.

C'était le but de l'idéologie sioniste.

Que les pays arabes environnant la Palestine, n'aient pas accueuilli des colonisateurs éradicateurs, les bras ouverts, se comprend très bien.

C'était une intrusion dont ils ne se sont jamais remis.

Le président Ahmadinejad, en relançant le débat sur le "comment vivre ensemble" et dans le respect de toutes les composantes des sociétés moyen-orientales, en proposant une solution qui permet aux juifs de s'y intégrer à travers le démantèlement d'Israël , a relancé un véritable débat, qui nous permet, après les manipulations d'Oslo 1 ou 2 et tous les faux accord suivants servant à décrédibiliser la résistance légitime des colonisés, de poser la légitimité d'un Etat ethnique dans cette région.

Et ce n'est certainement pas l'Iran qui est un danger pour le Moyen-Orient vu que ce pays cherche seulement, afin deconstruire un certain équilibre dans la région, à acquérir ce qu'Israël développe depuis plus de vingt ans, au vu et au su du monde entier .... la bombe atomique.

S'il est un pays dangereux pour la Paix ... c'est bien l' Israël.

Les populations européennes l'ont exprimé en 2004, dans un sondage où ils ont désigné cet Etat, comme un danger pour la paix par 59 % de réponses positives.

Avant de désigner l'Iran, ne vaudrait-il pas mieux, au nom de la Paix et de la Sécurité du Moyen-Orient, lancer une campagne pour le déarmement d'Israël ?

Et là, nous pourrons effectivement demander à l'Iran de ne pas développer la bombe nucléaire.