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Oise

L'escroc avait détourné plus de 230 000 Euros

O. B. Publié le 05.11.2005


Beauvais.

En escroquant plusieurs dizaines de sociétés de téléphonie, d'informatique et de vidéo, Ramzy Bousbih, 30 ans, a-t-il aidé au financement de cellules terroristes liées à l'islam radical ? Telle est la question qui a pesé en toile de fond, au tribunal correctionnel de Beauvais. Originaire du Val-de-Marne, l'homme comparaissait pour une affaire d'escroquerie à grande échelle qui lui a permis de détourner la bagatelle de 236 000 Euros au cours de l'année 2003.

 

Il a été condamné à deux ans et six mois de prison.

 

Mounir et Karim Majoul, deux de ses complices, originaires des Yvelines, ont, pour leur part, écopé d'un an et de dix mois ferme.

 

Pour ce faire, l'individu avait créé, sous une fausse identité, trois sociétés de vente en gros de matériels informatiques, téléphoniques et vidéos sur Beauvais, Reims et Bordeaux. Une fois immatriculé aux registres du commerce de ces villes, il passait ensuite commandes auprès de fournisseurs à qui il ne payait pas les factures. Parmi ses clients, pas mal de PME, mais aussi France Télécom et Orange. Une fois le matériel livré, il le revendait
rapidement par l'intermédiaire de connaissances ou de petites annonces. « C'est l'appât du gain facile qui m'a poussé à faire ça. Pour vivre mieux », a-t-il expliqué, mardi, au président du tribunal. Le fruit de la revente lui aurait ainsi permis de récupérer près de 60 000 Euros, soit le quart de la valeur des produits.

 

Fiché à l'antiterrorisme

« Mais avec cet argent, vous faisiez quoi exactement ? », lui a demandé le magistrat. « Rien d'extraordinaire. C'était pour des sorties, des fringues... » Une réponse qui n'a guère convaincu le tribunal, surtout au regard du passé
obscur du prévenu.

 

En 1997, Ramzy Bousbih était, en effet, membre de l'association Muslims, un groupe suspecté d'avoir aidé au financement d'activités terroristes liées à l'islam radical.

 

Interpellé pour ces faits, il a néanmoins été totalement blanchi début 1999. Depuis, l'association a également été dissoute. « J'ai tourné la page et je n'ai plus rien à voir avec ça », a-t-il affirmé mardi. « Le problème, c'est qu'il reste fiché par les renseignements généraux. Du coup, tous ses faits et gestes sont interprétés comme suspects », remarque son avocat. Outre sa peine d'emprisonnement, il devra également dédommager, à hauteur de 45 000 Euros, une dizaine de ses anciens clients, à qui il n'avait pas honoré les factures.

Le Parisien