Extrait du livre " Tahiti après la bombe. Quel avenir pour la Polynésie ? ", sous la direction de Jean Chesneau, Edition L'Harmattan 1995. Au sujet de la pollution nucléaire, dont il ne faut pas parler.

Page 93

La discussion sur le Pacte a permis également d'occulter entièrement le débat sur les conséquences écologiques et sanitaires du programme d'essais nucléaires français en Polynésie. Il est remarquable que les parlementaires qui, quelques semaines avant le dépôt du projet de loi sur le bureau des Assemblées, avaient été alertés par la diffusion sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte du film de Michel Daëron, « Moruroa, le grand secret » n'aient pas, à l'occasion de la loi sur le développement économique, social et culturel de la Polynésie estimé utile de faire conduire une enquête sur les conséquences des essais. L'aveuglement de la presque totalité de la classe politique française sur les répercussions sanitaires et écologiques des essais en Polynésie est tel qu'une proposition de résolution du député Jean-Claude Lefort tendant à la « création d'une commission d'enquête sur les essais nucléaires à Mururoa et leurs répercussions sur les êtres humains et l'écosystème de l'atoll » a été repoussée le 13 avril 1994 par la Commission de la défense nationale et des forces armées à l'Assemblée nationale. Sur le plan juridique, toute possibilité d'investigation semble d'ailleurs verrouillée depuis la loi du 17 juillet 1986. Cette loi et les décrets d'application qui ont suivi prévoient que les fonctions d'inspecteur du travail (qui comprennent aussi la prévention des accidents et maladies professionnelles) seront exercées tant pour les personnels civils que militaires de tous les sites nucléaires de Polynésie (y compris l'hôpital militaire Jean Prince de Papeete) par des agents relevant du Contrôle général des Armées.

 

Voir aussi à ce sujet, le fichier suivant :

4 août 2005, Une autre forme du génocide, de l'esprit de génocide, et de son déni.
Fichier composé d'un article du réseau " Sortir du nucléaire ", au sujet de la Polynésie française, une colonie française dévastée par les essais nucléaires de l'armée française, et dont la population est peu à peu anéantie par les radiations, et de deux passages recopiés sur l'Internet, ayant trait au juge Jacques Gondran de Robert, qui exerce l'aide aux polynésiens en difficulté en France.
Le juge Jacques Gondran de Robert est celui chargé d'évaluer la légalité des statuts de l'association Codeig, antigénocidaire.