PACTE ARMÉ ITALIE-ISRAEL

 

De Viviana Vivarelli traduit de l'italien par karl&rosa

Le gouvernement Berlusconi envisage de ratifier un traité avec Israël pour les secteurs militaires.

L'accord enfreint la loi 185 sur l'exportation d'armes, car il étend à Israël le traitement privilégié prévu seulement pour les pays de l'OTAN et de l'UE et établit une coopération militaire avec un pays qui n'a pas signé le Traité de non-prolifération des armes nucléaires.

L'accord prévoit l'échange réciproque de matériel d'armement, l'organisation des forces armées, la formation et l'entraînement du personnel militaire, la recherche et le développement militaire.

Des activités qui, sur la base de "l'accord sur la sécurité" conclu en 1987, se dérouleront sous le secret militaire. Italie et Israël ont déjà concordé et financé "le développement conjoint d'un nouveau système de guerre électronique hautement secret".

Comme il s'agit d'un domaine où jusqu'ici Israël n'a coopéré qu'avec les Etats-Unis, cela veut dire que l'accord italo-israélien a été préventivement approuvé par la Maison blanche. Il ne s'agit donc pas seulement d'un accord technique : les ministres des affaires étrangères et de la défense l'ont défini comme "un engagement politique précis assumé par le gouvernement italien en matière de coopération avec l'état d'Israël dans le domaine de la défense".

Un accord quinquennal, automatiquement prorogeable, qui liera non seulement le gouvernement actuel mais aussi ceux à venir à un choix précis de politique étrangère : celui d'être aux côtés du gouvernement israélien quoi qu'il fasse.

Un choix particulièrement grave, car le gouvernement israélien est décidé à faire recours à tous les moyens pour garder le monopôle des armes nucléaires au Moyen Orient.

Le Sunday Times révèle que les forces israéliennes sont en train de s'entraîner pour une attaque aux installations nucléaires iraniennes.

L'installation nucléaire de Bushehr, bâtie avec l'aide de la Russie, qui s'engage à livrer le combustible nucléaire et à retraiter les déchets en garantissant ainsi que l'Iran ne s'en serve pas pour produire du plutonium, serait aussi détruite.

Le plan, qui prévoit aussi l'activation des forces nucléaires israéliennes prêtes à frapper en cas de représailles iraniennes, a été concordé avec les Etats-Unis.

Les avions de chasse israéliens passeraient par l'espace aérien irakien contrôlé par le Pentagone et seraient guidés par les systèmes satellitaires états-uniens. Des fonctionnaires Usa ont déclaré qu' "une attaque militaire contre les installations nucléaires iraniennes de la part de forces israéliennes ou américaines n'est pas à exclure si la question devait rester bloquée aux Nations unies".

Selon les experts "retarder l'attaque militaire comporte le risque qu'une fois les réacteurs de Bushehr démarrés, leur destruction pourrait causer une catastrophe environnementale semblable à celle de Tchernobyl".

Dans une telle situation, justement à l'heure où l'UE est engagée dans une négociation délicate avec l'Iran sur la question du nucléaire, l'approbation par la chambre des députés de l'accord militaire avec Israël donnerait au gouvernement Sharon le signal politique que l'Italie est prête à le soutenir dans l'attaque à l'Iran. Tiré d'un article de Manlio Dinucci

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