21-07-2003

RESEAU de PEDOPHILIE NICOIS

RAPPORT de l' INSPECTION GENERALE des SERVICES JUDICIAIRES

 

EXTRAITS

 

 

Par lettre du 29 juin 2001, la garde des Sceaux a confi� � l'inspection g�n�rale des services judiciaires une enqu�te sur le tribunal de grande instance de Nice. Il �tait pr�cis�ment demand� d'examiner, � la suite d'incidents r�cents, les difficult�s de fonctionnement de cette juridiction et de rechercher notamment si certains dossiers p�naux ou civils avaient connu un sort laissant supposer des manquements individuels ou des dysfonctionnements institutionnels

 

Le constat d'une juridiction d�chir�e �merge avec force des investigations effectu�es. Un encha�nement de phases conflictuelles a progressivement �rod� la s�r�nit� et la confiance requises pour le fonctionnement normal d'une communaut� judiciaire.

 

Lors de son audition par la mission, le pr�sident du tribunal a d�clar� : "Dans l'animation, la difficult� est venue de la d�gradation rapide et ensuite inexorable de l'ambiance de la juridiction, l'apparition de clans, de haines.............. Je situe la rupture sur ce point en octobre 1999. Il y a vraiment eu deux phases dans ma vie professionnelle � Nice, avant et apr�s octobre 1999".

 

 

Un article de presse paru dans le Nice-Matin du 14 octobre 1999 :

 

" Nice : le procureur r�cuse "un tribunal autoproclam�". Eric de MONTGOLFIER fait allusion � l'assembl�e g�n�rale extraordinaire r�clam�e par des magistrats, qui s�estiment calomni�s par ses r�cents propos.

"La liste noire" accouche de deux compl�ments d'information ". En f�vrier dernier, trois avocats avaient recens� 23 dossiers soulignant selon eux, les dysfonctionnements de la justice � Nice. "Visiblement, la fameuse "liste noire" de vingt-trois dossiers cens"s mettre au jour les dysfonctionnements de la justice ni�oise, n'inspire pas les m�mes commentaires, selon qu'il s'agisse du procureur de Nice ou de son sup�rieur hi�rarchique d'Aix-en-Provence ".

Etabli par trois avocats, remani� � plusieurs reprises, cet inventaire avait �t� adress� en f�vrier dernier � Eric de MONTGOLFIER.

 

"Nice : Robes noires et ballets roses. Des juges en suspicion l�gitime" (Le Nouvel Observateur) ; "Une affaire de p�dophilie embarrasse la magistrature'' (Le Monde) ; "Des ballets roses pour des juges rouges'' (Le Quotidien de Paris), tels sont quelques uns des nombreux titres parus dans la presse nationale � cette �poque.

 

D�s la parution de l'article de Lib�ration, le procureur de la R�publique, Monsieur Jean-Jacques ZIRNHLET, avait d�cid�, le 27 d�cembre 1995, l'ouverture d'une enqu�te pr�liminaire confi�e au SRPJ de Marseille.

 

Une suspicion qui trouve son origine dans une affaire de divorce...

 

Constamment �voqu�e par les interlocuteurs de la mission, soit comme une proc�dure certes difficile mais similaire � tant d'autres et incompr�hensiblement m�diatis�e, soit, au contraire, comme l'une des illustrations des dysfonctionnements de la justice ni�oise, cette affaire concerne le divorce particuli�rement conflictuel ayant oppos�, et opposant toujours, depuis ses d�buts en 1991, deux ex-conjoints au sujet de l'exercice du droit de garde de leur fille, n�e en 1989.

 

Ce conflit, tr�s vite �maill� de multiples plaintes d�pos�es de part et d'autre, devait atteindre l'un de ses paroxysmes en avril 1994, lorsqu'� l'issue de l'exercice de son droit de visite, le p�re, estimant sa fille en danger physique et moral aupr�s de sa m�re, d�cidait de l'emmener � l'�tranger o� lui-m�me s'�tait r�fugi�, arguant de pers�cutions de la part de la justice fran�aise.

Ramen�e en France par sa m�re d�s la fin juin 1994, dans des conditions qui donneront lieu ensuite � plusieurs poursuites intent�es � l'�tranger par le p�re, l'enfant restera confi� � sa m�re, � l'issue de nombreuses proc�dures diligent�es de part et d'autre par les deux familles.

 

C'est en fait au retour de l'enfant en France que la rumeur de l'existence d'un r�seau de p�dophilie commencera � na�tre.

En effet, si l'hypoth�se de s�vices physiques et sexuels subis par l'enfant avait d�j� �t� �voqu�e par le p�re � l'appui d'une plainte d�pos�e de ce chef d�s le 22 novembre 1993, cette plainte, qui fera l'objet d'une ouverture d'information au cabinet de M. Renard le 8 avril 1994 cl�tur�e par un non-lieu le 23 novembre suivant, ne visait alors que la m�re et son compagnon.

Or, le 2 septembre 1994, la famille du p�re allait faire �tat, � l'occasion d'une autre plainte d�pos�e cette fois avec constitution de partie civile devant le m�me magistrat, de propos tenus par l'enfant, pendant son s�jour � l'�tranger, devant une psychologue, propos laissant entendre qu'outre sa m�re, l'ami de sa m�re et sa grand m�re maternelle, elle aurait �t� victime de traumatismes physiques et sexuels impliquant �galement "d'autres adultes qu'elle identifiait comme �tant des juges, avocats et policiers de Nice''.

 

Ces accusations, dont l'enregistrement sur cassette ne sera officiellement vers� en proc�dure qu'en f�vrier 1996, soit post�rieurement � la cl�ture des deux informations ci-dessus rappel�es, seront cependant �voqu�es pour la premi�re fois le 15 f�vrier 1995 par le premier avocat du p�re, Ma�tre Miguel GRATTIROLA. Ce dernier, mis en examen dans le cadre d'une tout autre proc�dure, avait en effet adress� au magistrat instructeur un courrier dans lequel il d�non�ait le "harc�lement" dont il s'estimait victime de la part de " certains magistrats [cherchant] � [lui] nuire par tous moyens " et demandait qu'une enqu�te "soit ordonn�e et qu'une instruction soit diligent�e car... [il] avait �t� amen� � conna�tre de l'existence �ventuelle d'un r�seau de prostitution infantile impliquant peut-�tre des magistrats ni�ois ".

 

l'influence attribu�e � la franc-ma�onnerie sur le traitement des affaires

 

Si la rumeur sur le r�seau p�dophile avait prosp�r� bien avant l'arriv�e de M. de Montgolfier, celle de l'influence possible d'un r�seau ma�onnique sur le cours des affaires judiciaires locales na�tra avec les d�clarations publiques de ce magistrat � l'occasion de l'entretien pr�cit� accord� � l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur", paru dans l'�dition des 7-13 octobre 1999.

 

Par la suite, la r�v�lation, par deux magistrats de ce tribunal, de leur appartenance � une loge ma�onnique, puis l'implication de l'un d'entre eux dans une proc�dure judiciaire attestant de l'utilisation de ses fonctions aux fins d'obtenir du casier judiciaire national des bulletins n� 1 concernant des personnes candidates � l'initiation au sein de la Grande Loge Nationale Fran�aise (GLNF), ont largement contribu� � accr�diter cette suspicion.

C'est fin novembre 1998, donc avant la nomination de M. de Montgolfier, que trois avocats ni�ois participaient � une campagne de presse mettant en cause le fonctionnement du tribunal et l'exercice de l'action publique � Nice.

 

Dans divers articles (Aujourd'hui en France du 30 novembre 1998, "Nice attend son op�ration mains propres'', Le Figaro du 21 d�cembre 1998 "Les indulgences s�lectives de la magistrature ni�oise'') �tait �voqu�e une s�rie de dossiers pr�sent�s comme des exemples d'une justice " � deux vitesses'', prot�geant des �lus ou personnalit�s consid�r�s comme intouchables, au point que l'un des avocat faisait allusion � l'existence "d'un syst�me pr� mafieux'' et d'une justice "de connivence, de clans, qui ne respecte pas le devoir d'impartialit�''. Cet aspect des critiques �tait notamment illustr� par l'�vocation d'affaires dont il a �t� ensuite souvent question devant la mission, telles celles relatives � la gestion d'un club de golf ou d'un office d'HLM. De plus, il �tait de nouveau fait �tat, dans ces articles, du traitement d'une proc�dure de divorce ou de soup�ons de corruption impliquant un homme d'affaires franco-libanais et certains magistrats du ressort.

 

S'il a �t� pr�c�demment indiqu� que la plus grave des accusations port�es � l'occasion du traitement de cette affaire, � savoir l'existence d'un r�seau de p�dophilie dans lequel auraient �t� impliqu�s des magistrats ni�ois, n'a aucunement �t� confirm�e au terme des investigations effectu�es, il n'en est pas moins apparu que certains de ses �pisodes avaient pu �tre � l'origine de diverses interrogations.

 

Ainsi en est-il, notamment, des poursuites diligent�es pour outrages par le parquet (Procureur de la R�publique Paul-Louis AUMERAS), contre Ma�tre Miguel GRATTIROLA, l'avocat de M. Karim KAMAL, et des �v�nements qui les ont pr�c�d�es, de la gestion de la plainte avec constitution de partie civile de la famille KAMAL enfin, de l'intervention de M. Th�venot, substitut, aupr�s de Mme M-P G., ex-�pouse de M. KAMAL.

 

Ma�tre Miguel GRATTIROLA, l'avocat d�sign� par M. KAMAL pour l'assister dans le cadre de cette proc�dure avait imm�diatement sollicit� l'avis de son b�tonnier Ma�tre Michel CAPPONI, sur la compatibilit� de son maintien dans ce dossier d�s lors qu'il visait non seulement des magistrats du tribunal, mais surtout l'un de ses anciens ma�tres de stage, Me B, avocat de Mme G.. Son b�tonnier lui ayant enjoint de se d�porter, l'avocat de M. KAMAL avait imm�diatement satisfait � cette injonction.

 

Ces �pisodes, allaient �galement s'ajouter les poursuites pour outrages � magistrats diligent�es par le procureur Paul-Louis AUMERAS suite au courrier dat� du 15 f�vrier 1995, d�j� �voqu� 11 , adress� � l'un des juges d'instruction du tribunal.

 

Invit� par son b�tonnier, Michel CAPPONI � la demande du procureur de la R�publique Paul-Louis AUMERAS, � s'expliquer "sur cette mise en cause outrageante de magistrats du TGI '' et " � articuler de fa�on pr�cise ses accusations et imputations'', consistant, selon le chef du parquet � "accuser'' des magistrats du tribunal de Nice "soit d'avoir couvert des faits de p�dophilie, soit m�me d'avoir particip� � ces derniers'', l'avocat de M. KAMAL estimera ne pouvoir satisfaire � cette demande, correspondant selon lui, � des mesures d'instruction, "sans r�aliser un contournement de la proc�dure d'instruction incompatible avec le respect des droits de la d�fense et avec le principe du secret de l'instruction''.

 

Au vu de cette r�ponse, le procureur AUMERAS engagera donc des poursuites pour outrage  magistrats � l'encontre de Miguel GRATTIROLA et retiendra de la r�f�rence faite dans ce courrier au dossier KAMAL que les magistrats vis�s ne pouvaient �tre que tous ceux ayant connu de cette affaire alors m�me qu'aucun n'�tait cit�.

 

S'agissant de la plainte avec constitution de partie civile de la famille KAMAL, il devait pr�ciser (AUMERAS) ne pas s'�tre pos� la question du dessaisissement dans la mesure o� il n'y avait aucun �l�ment de preuve dans le dossier. M. Renard expliquera pour sa part avoir, en qualit� de doyen des juges d'instruction, attir� l'attention des plaignants sur le caract�re irrecevable de leur plainte, en application de la jurisprudence de l'�poque pr�cisant que les grands-parents n'�taient pas qualifi�s pour porter plainte � l'occasion de violences sexuelles commises sur un petit enfant.

 

Il pr�cisera par ailleurs que les faits d�nonc�s par les grands-parents ne correspondant pas aux faits dont il �tait initialement saisi, il ne lui �tait pas paru possible de proc�der � une jonction. Il n'avait pas davantage estim� devoir les aviser de l'existence de cette information en cours, sauf � violer l'article 11 du code de proc�dure p�nale.

 

Quant � la requ�te en suspicion l�gitime dont il n'avait plus souvenir lors de son audition par la mission, il consid�rait qu'� partir du moment o� la partie civile �tait irrecevable, il ne pouvait y avoir de proc�dure r�guli�re. D�s lors, la mise en cause de son impartialit� ne pouvait pas le conduire � s'abstenir de statuer.

 

L'ordonnance de refus d'informer sur la plainte avec constitution de partie civile sera en effet confirm�e le 19 octobre 1995 par la cour d'appel aux motifs, notamment, que "les faits [de s�vices � enfant, d'excitation de mineur � la d�bauche, d'attentat � la pudeur, de non-assistance � personne en danger et de non-d�nonciation de s�vices � enfant] ne [pouvaient] l�galement comporter de poursuite puisque apr�s l'ouverture d'information contre X du chef de violence sur mineur de 15 ans le 8 avril 1994, le magistrat RENARD a rendu une ordonnance de non-lieu aujourd'hui d�finitive'', que "les documents r�dig�s [� l'�tranger] et produits par les parties civiles ne sauraient constituer des �l�ments nouveaux puisqu'ils sont ant�rieurs � la d�cision de non- lieu''...et qu'ils "se rapportent � des constatations faites � l'�tranger qui ne sauraient faire l'objet de poursuites en France sur le fondement d'une constitution de partie civile''.

 

Il demeure, cependant, que l'ignorance dans laquelle la famille KAMAL est rest�e de l'existence de la proc�dure instruite concomitamment par M. Renard des chefs de violences sur mineure de 15 ans, et le fait que ce magistrat ait lui-m�me rendu l'ordonnance de refus d'informer, ont pu nourrir le sentiment, chez les plaignants, d'une justice non transparente, voire volontairement dissimulatrice, et de magistrats s'auto-prot�geant, nonobstant la pertinence, reconnue par l'un de leurs avocats, des arguments juridiques d�velopp�s et retenus.

 

Enfin, l'intervention de l'un des substituts du parquet de Nice, M. Th�venot, et de son �pouse aupr�s de Mme G., a incontestablement fini d'ancrer la partie adverse

dans la certitude que la m�re de l'enfant avait b�n�fici� de la bienveillance, voire de la protection de la juridiction.

 

A l'occasion de l'instruction de leur plainte avec constitution de partie civile d�pos�e le 1er mars 1996, suite � la disparition de Mme G. et de sa fille et du non-respect par la m�re des dispositions de l'ordonnance rendue la veille, le 29 f�vrier 1996, par un juge des enfants de Grasse, Mme Marie-Agn�s MURCIANO-BINA, les grands-parents KAMAL allaient en effet apprendre l'existence de relations entre Mmes G., m�re et fille, et le couple Th�venot.

 

Ces relations allaient �tre confirm�es par l'examen des �coutes t�l�phoniques, ordonn�es dans le cadre de l'information ouverte au TGI de Grasse d�s le 7 mars 1996 des chefs de non- repr�sentation d'enfant aggrav�e, �tablissant qu'entre le 1er mars 1996 et le 5 mars 1996, soit imm�diatement apr�s l'ordonnance de placement du juge des enfants de Grasse, puis entre le 26 mars et le 10 avril 1996, date de la d�cision de la cour d'appel ordonnant l'arr�t de l'ex�cution provisoire de cette ordonnance, et, enfin, le 14 avril, plusieurs appels t�l�phoniques avaient �t� pass�s par la famille G. vers le domicile des �poux Th�venot.

 

Si la plupart de ces appels avaient �t� �chang�s entre la m�re de Mme G. et Mme Th�venot la transcription de l'un d'entre eux, enregistr� le 10 avril 1996, jour de la d�cision de la cour d'appel, faisait �tat de l'intervention "en apart�"' de M. Th�venot conseillant � Mme G. "d'attendre un peu que [son avocat] ait l'ordonnance pour r�appara�tre''. Une autre transcription attestait par ailleurs de l'existence d'une longue conversation t�l�phonique entre Mme G. et M. Th�venot ayant eu lieu le 14 avril 1996 entre 16h 18 et 16h 43, conversation au cours de laquelle divers propos concernant cette affaire avaient �t� �voqu�s.

 

A ces dates, il est vrai, M. Th�venot n'avait plus en charge aucune des proc�dures opposant les �poux KAMAL et G., celles restant en cours ayant �t� d�pays�es.

 

De plus, l'ex�cution de la d�cision rendue par le juge des enfants de Grasse venait d'�tre suspendue.

 

Il n'en demeure pas moins qu'en qualit� de substitut des mineurs, il avait �t� pr�c�demment amen� � intervenir de nombreuses fois dans le traitement de diverses proc�dures � l'encontre de M. KAMAL, ce que la famille de celui-ci ne pouvait �videmment pas ignorer.

 

La d�couverte de ces �changes t�l�phoniques ne pouvait, d�s lors, que susciter les plus vives interrogations de leur part quant aux "appuis" dont Mme G. avait pu b�n�ficier, ainsi que cela sera �voqu� dans un article du Monde paru le 7 septembre 1996 sous le titre "De nouveaux �l�ments font douter de l'impartialit� de la justice ni�oise dans le dossier de la petite ...'' .

 

A cela s'est ajout�e une autre r�v�lation : celle d'une rencontre ayant eu lieu, dans un caf� de Nice, entre Mme G. et Mme Th�venot, dans la soir�e du 29 f�vrier 1996, jour de la d�cision de placement de l'enfant

 

Cette rencontre, �voqu�e d�s le 29 avril 1996 lors d'une �mission r�gionale sur FR 3, comme s'�tant d�roul�e entre Mme G. et "un magistrat ni�ois", fut � l'origine d'une nouvelle turbulence au sein de la juridiction.

 

Cette d�cision fait suite � la requ�te, d�j� �voqu�e, d�pos�e le 6 juin 1995 par les grands-parents paternels. Aux termes de cette ordonnance, l'enfant devait �tre plac�e au foyer d�partemental de l'enfance � compter du 1er mars 1996 � 14 heures "afin de procurer � l'enfant un lieu de parole neutre", le droit de visite de la m�re et des grands-parents �tant strictement r�glement�.

 

En effet, la certitude imm�diatement acquise que Mme Alexandre, juge d'instruction initialement soup�onn�e d'avoir rencontr� Mme G. �tait injustement mise en cause, et l'�motion qui agita de nouveau le tribunal, avaient conduit le procureur de l'�poque M. Jean-Jacques ZIRNHELT � ordonner, d�s le 2 mai suivant, l'ouverture d'une enqu�te pr�liminaire au terme de laquelle il �tait rapidement �tabli qu'il ne s'agissait effectivement pas de ce magistrat mais de l'�pouse de M. Th�venot.

 

Entendue tant au cours de cette enqu�te que dans le cadre de l'information ouverte � Grasse, Mme Th�venot devait indiquer avoir �t� effectivement contact�e, le soir du 29 f�vrier 1996, par Mme G. qui cherchait � joindre son mari et n'avoir accept� le rendez-vous qui lui avait �t� donn� que par " souci d'humanit�", Mme G. paraissant "boulevers�e''.

 

Elle devait en effet expliquer ne l'avoir jamais pr�c�demment rencontr�e et ne conna�tre son nom qu'au travers de ce que son mari lui avait relat� de ses diff�rents d�m�l�s juridiques. Elle soutiendra en tout cas n'avoir fait qu'essayer de la calmer et ne lui avoir en aucune fa�on conseill� de se soustraire � l'ordonnance du juge des enfants.

 

Quant � M. Th�venot, il affirmera ne pas avoir �t� imm�diatement inform� par sa femme de cette rencontre. Il pr�cisera avoir lui-m�me communiqu� ses coordonn�es t�l�phoniques � Mme G., � une �poque o� il craignait que M. KAMAL n'enl�ve � nouveau l'enfant, mais n'avoir commenc� � recevoir des appels t�l�phoniques qu'apr�s la premi�re ordonnance rendue par le juge des enfants de Grasse. Il soutiendra en tout cas n'avoir jamais su d'o� Mme G. l'appelait, lui avoir toujours conseill� de respecter la d�cision de placement, et, voyant qu'elle �tait tr�s d�termin�e � ne pas suivre ses conseils, lui avoir demand� de cesser de lui t�l�phoner, ce que, dira-t-il, elle n'avait pas fait de suite.

 

L'avis de l'inspection g�n�rale

 

 

Si ces explications et l'ensemble des investigations entreprises dans le cadre de la proc�dure instruite � Grasse devaient conduire le magistrat instructeur � exclure l'hypoth�se d'une quelconque complicit� du couple Th�venot dans la fuite de Mme G. et de son enfant, il n'en reste pas moins que la d�couverte, par les membres de la famille KAMAL, des relations existant entre l'un des substituts du tribunal et Mme G. � une p�riode o� celle-ci �tait en fuite avec sa fille et faisait ainsi obstacle � l'exercice du droit de visite accord� aux grands-parents KAMAL, n'a pu que susciter chez eux de nombreux doutes sur l'impartialit� de la juridiction ni�oise.

 

Mais surtout, l'imprudence et l'absence de discernement dont ce magistrat a d�ontologiquement fait preuve, ont incontestablement jet� le discr�dit sur la juridiction, ainsi qu'il ressort du rapport �tabli par le procureur de la R�publique Jean-Jacques ZIRNHELT le 6 mai 1996, � l'attention du parquet g�n�ral, rapport dans lequel �tait �galement d�nonc�e l'absence de loyaut� de M. Th�venot � son �gard et � l'�gard de ses coll�gues.

 

En effet, et malgr� ce que devait soutenir ce magistrat, l'examen des �coutes t�l�phoniques atteste que celui-ci ne s'est pas seulement content� de "rassurer'' Mme G. mais qu'il lui a, en outre, donn� des conseils � caract�re juridique.

 

Il est apparu de plus qu'il s'est livr� � des appr�ciations sur la personnalit� et le comportement professionnel du procureur de la R�publique Jean-Jacques ZIRNHELT et qu'il a �galement relat� des �pisodes relatifs � la vie interne de la juridiction, telle que l'organisation d'une assembl�e g�n�rale. Enfin, il s'est tr�s librement autoris� � donner son avis, au demeurant peu �logieux, sur certains membres de la famille KAMAL et sur le devenir de certaines proc�dures susceptibles d'�tre engag�es � leur encontre.

 

Par ailleurs, et alors que M. Th�venot savait pertinemment que Mme G. avait rencontr� sa propre �pouse et non la juge d'instruction cit�e par la presse, il n'en a pas moins attendu le samedi 4 mai pour s'en ouvrir � son procureur Jean-Jacques ZIRNHELT, continuant jusque l� � s'indigner avec ses coll�gues de cette nouvelle attaque injustement port�e � la juridiction.

 

Entendu sur ces points par la mission, et apr�s avoir repris connaissance de la transcription t�l�phonique du 14 avril 1996, M. Th�venot n'en a pas contest� son contenu. Il s'en est expliqu� par la "rage'' dans laquelle cette affaire l'avait mis, par son regret que le procureur ZIRNHELT de l'�poque n'ait jamais voulu, selon lui, l'entendre parler de ce dossier, et, surtout, par le fait qu'il consid�rait la d�cision prise par le juge des enfants de Grasse comme "totalement aberrante''.

 

Admettant son absence de prudence et de r�serve dans les propos tenus avec Mme G., il a indiqu� toutefois s'�tre plac� sur un "plan strictement moral" et n'avoir "pas per�u � l'�poque la confusion qui pouvait en r�sulter''. "Je me sentais relativement libre de m'exprimer, puisque je n'avais plus le dossier en charge, ce qu'elle savait. Certes j'�tais encore substitut au parquet de Nice, mais il ne s'agissait que de maintenir une esp�ce de lien, il lui fallait quelqu'un � qui parler et qu'elle puisse �tre soutenue. L'alternative �tait soit de continuer les discussions dans cet esprit, soit de ne plus r�pondre au t�l�phone, ce que je n'ai pas voulu faire''.

 

S'agissant de sa r�action tardive face aux accusations port�es contre Mme Alexandre, il a expliqu� n'avoir effectivement pas estim� devoir aviser son procureur de cette rencontre dont sa femme l'avait inform� peu apr�s, "ne [voyant] pas l'int�r�t d'impliquer [son] �pouse dans cette affaire'', puis, suite � la mise en cause de Mme Alexandre, avoir attendu "quelques jours" avant d'en parler � son procureur, le temps de discuter avec sa femme de la d�cision � prendre.

 

De fa�on g�n�rale, il a tenu � replacer ces �v�nements dans le contexte de l'�poque en pr�cisant que ce qui �tait alors reproch� aux magistrats ni�ois, � savoir les suspicions de p�dophilie, �tait � son sens "bien plus grave que des coups de t�l�phone ou une rencontre'' et qu'il lui paraissait aujourd'hui "facile de consid�rer que t�l�phoner � une partie est une abomination alors que la d�cision prise [par le juge des enfants de Grasse] �tait tout � fait critiquable ''.

 

S'il convient effectivement de ne pas oublier le contexte dans lequel se sont d�roul�s l'ensemble de ces faits, il demeure qu'en donnant ses coordonn�es t�l�phoniques personnelles � l'une des parties � une proc�dure dans laquelle il intervenait ou �tait intervenu, en ayant avec elle des conversations relatives  cette affaire, en lui faisant part de ses appr�ciations sur les m�rites respectifs de ses chefs de parquet successifs, et en lui fournissant des indications sur les suites des proc�dures susceptibles d'�tre intent�es contre des membres de la partie adverse,

 

M. Th�venot n'a pas su faire preuve de la prudence et de la r�serve qui s'imposaient d'autant plus ici qu'il s'agissait d'une affaire o� le comportement des magistrats avait d�j� fait l'objet de vives critiques et dont le traitement exigeait, de leur part, un surcro�t de distance.

 

Par ailleurs, en n'informant pas imm�diatement son sup�rieur hi�rarchique des relations t�l�phoniques qu'il entretenait avec Mme G. et de la rencontre qui avait eu lieu entre cette derni�re et son �pouse, puis en laissant ind�ment courir � l'encontre de l'une de ses coll�gues, une rumeur qu'il savait erron�e, M. Th�venot a manqu� de d�licatesse, voire de loyaut�, tant � l'�gard de celle-ci qu'� l'�gard de tous les magistrats du tribunal, au premier rang desquels, son sup�rieur hi�rarchique.

 

Ce point devait d'ailleurs �tre plusieurs fois soulign� par le procureur g�n�ral Gabriel BESTARD qui, attirant l'attention de la chancellerie, notamment dans un rapport du 26 octobre 1999, sur les cons�quences qu'avait eues l'attitude de M. Th�venot, non seulement au sein de la juridiction mais aussi sur l'image et la r�putation de celle-ci, sugg�rait l'�ventualit� d'une action disciplinaire ou "pour le moins", une mutation "dans l'int�r�t du service''.

 

(Mutation demand�e dans l'int�r�t des services en octobre 1999. Mutation effective de M. THEVENOT, septembre 2002 pour quelle juridiction ? TOULOUSE, bien s�r ! La Ville Rose ! Ville derni�rement �clabouss�e par d'autres r�seaux mythiques et imaginaires criminels de prostitution sans doute !)

 

COMMENTAIRES sur L'AFFAIRE KAMAL
et L'EXISTENCE du RESEAU de PEDOPHILIE NICOIS :

 

1 - AFFAIRE KAMAL

L'inspection g�n�rale des services judiciaires note dans la description des faits relatifs � l'affaire KAMAL, nombre de faits graves qui mettent en cause l'int�grit�, la partialit� et la responsabilit�  p�nale de magistrats, ce qui rel�ve de graves manquements � la d�ontologie judicaire et qui m�riterait de conna�tre des poursuites p�nales et disciplinaires.

Ces graves manquements � la d�ontologie judicaire bas�s sur des interventions multiples et infond�es de magistrats, traduites par des manoeuvres et manipulations judiciaires enregistr�es dans ce dossier, confirment l'existence d'un r�seau de protections et de complicit�s, non seulement au niveau r�gional, mais aussi national.

Tout comme moi, vous avez �t� capables de relever les noms des magistrats cit�s et mis en cause dans cette affaire. Il convient en tout �quit� de rajouter quelques noms � cette trop longue liste, � savoir :

1- Jean-Paul RENARD : Le Doyen des Juges, Juge et partie dans les plaintes qu'il instruit et classe au d�triment des parties civiles qui le mettent en cause,

2- Paul-Louis AUMERAS : ex-procureur de la R�publique qui intervient personnellement en signant de sa main l'ordonnance de d�ch�ance de l'autorit� parentale de M. KAMAL le 15 juin 1994,

3- Ren� SALOMON: ex-pr�sident du TGI de Nice qui intervient concomitamment avec le Procureur AUMERAS le 7 avril 1994, pour faire pression sur Ma�tre GRATTIROLA avocat de M. KAMAL, pour l'obliger � abandonner sa d�fense,

4- Michel CAPPONI : B�tonnier, fait pression sur Ma�tre GRATTIROLA, afin qu!il abandonne la d�fense de son client M. KAMAL, ainsi que la mienne,

5- Mme DORCET et M. THEVENOT : Deux substituts aux mineurs

6- La chambre de l'Instruction pr�s la Cour de Cassation, pr�sid�e � l'�poque par M. MISTRAL, puis par M. LE BOURDON, admirateur et supporter de Monsieur RENARD, qui confirme les ordonnances rendues par RENARD sur les r�quisitions de M. AUMERAS,

7- M. CHAMPAGNE : Consul de France � Los Angeles, qui donne les moyens � la m�re, la grand-m�re de fuir avec l'enfant vers la France par le Mexique, sur la base du faux jugement rendu par AUMERAS quelques jours auparavant,

8- M. MICHELANGELI : magistrat � la retraite qui intervient pr�s la Cour d'Appel d�'Aix-en-Provence, pour r�former en toutes ses dispositions la d�cision de placement de l'enfant, rendue par Mme MURCIANO, le 29 f�vrier 1996,

9- M. AMIEL : Directeur de la DDASS, qui ne d�pose pas plainte pour enl�vement et non-repr�sentation d'enfant � l'encontre de Mme G., qui avait fui avec son enfant, alors que d�s le rendu de la d�cision de placement par Mme MUCIANO, le d�partement�tait devenu le tuteur l�gal de l'enfant,

10- M. Philippe DURAND : Procureur de la R�publique aupr�s le TGI de GRASSE, qui n'a jamais lanc� de mandat de recherche � l'encontre de la m�re en fuite, ce, bien que Mme MURCIANO lui ait signal� les faits par �crit � deux reprises,

11- Mme ALEXANDRE : sp�cialiste dans la d�livrance de mandats d�arr�ts,

12- La Cour de Cassation qui rejette la requ�te en dessaisissement de l'affaire et qui confirme en faveur de Mme G. toutes les proc�dures arbitraires entreprises par celle-ci, depuis 1994 et jusqu'� nos jours, dans les conditions que vous connaissez,

13- PLUS GRAVE : la communication t�l�phonique �tablie le soir du 29 f�vrier 1996 � partir du Caf� Promenade par Mmes G. et THEVENOT, vers une personne inconnue du Minist�re de la Justice,

etc....