1 - Le gouvernement italien renonce à pénaliser le négationnisme
Italie-justice-extrémisme-juifs-Shoah.

2 - Ahmadinejad: l'holocauste est une "fabrication", dépêche de l'AFP du 23 janvier 2007.

3 - L’ONU adopte une résolution condamnant le négationnisme.

4 - Vers une guerre orwellienne, digne du Meilleur des Mondes
par Gilad Atzmon

 

 

1 - Le gouvernement italien renonce à pénaliser le négationnisme
Italie-justice-extrémisme-juifs-Shoah


26-01-2007 10:43:24
Pays : ITA

GLGL

FRS0217 40339 /AFP-IQ66

ROME, 26 jan 2007 (AFP)

Le gouvernement italien a finalement renoncé à faire du
négationnisme un délit, un projet qui avait suscité de nombreuses
critiques, préférant sanctionner plus durement l'incitation à la haine
raciale et les discriminations, selon le texte du projet de loi publié
vendredi.

La diffusion d'idées fondées "sur la supériorité et la haine raciales
ou
ethniques" sera sanctionnée d'une peine maximum de 3 ans de
prison, selon le texte du projet de loi approuvé jeudi soir par le
Conseil des ministres et publié vendredi sur le site du ministère de la
Justice.

Le texte supprime une disposition précédente votée début 2006 par
le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi qui prévoyait une
amende de 6.000 euros, comme mesure alternative à la prison.

Le fait de commettre des actes de discrimination basés sur des
motifs raciaux, ethniques, nationaux, religieux ou sexuels ou
l'incitation à commettre de tels actes sera punie d'une peine de 6
mois à 4 ans de prison.

Le projet de loi qui doit encore être adopté par le Parlement prévoit
également la création auprès du chef du gouvernement d'un
"Observatoire sur l'antisémitisme".

Le ministre de la Justice Clemente Mastella avait annoncé le 19
janvier avoir l'intention de faire du négationnisme de l'Holocauste un
délit puni de prison, soulevant de nombreuses critiques.

Quelque 200 historiens, de droite comme de gauche, s'y étaient
opposés dans un manifeste au nom de "la liberté des recherches
historiques", craignant qu'"établir une vérité d'Etat délégitime la
vérité historique".

Le projet avait aussi suscité des remous jusqu'au sein de la
communauté juive italienne. Certains de ses représentants avaient
rappelé que les juifs italiens avaient fait l'objet dans le passé de
"lois spéciales" et qu'ils n'en voulaient plus, une allusion aux lois
raciales adoptées en 1938 par le régime fasciste de Benito Mussolini.

fmi/kd/jlb

AFP 261055 JAN 07

 

 


2 - Ahmadinejad: l'holocauste est une "fabrication", dépêche de l'AFP du 23 janvier 2007:

 

TEHERAN, 23 jan 2007

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défendu mardi ses propos sur l'holocauste, en le qualifiant de "fabrication", et en prédisant à nouveau que l'Etat d'Israël allait "tomber en morceaux".
M. Ahmadinejad a repris son argumentaire traditionnel sur le thème
de l'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
"Puisque le fondement de cet incident (l'holocauste, ndlr) est une
fabrication, et que toute l'existence de ce régime (d'Israël) repose
sur lui, par conséquent ce régime va tomber en morceaux, ce n'est
pas la peine de faire la guerre, c'est une question de temps", a dit le
président dans une adresse télévisée diffusée mardi soir.

M. Ahmadinejad, qui a appelé par le passé à ce que l'Etat hébreu
soit "rayé de la carte", avait provoqué un scandale en qualifiant le
génocide de "mythe" en décembre 2005.

Le gouvernement iranien s'est attiré une nouvelle vague de condamnations internationales en organisant en décembre dernier à
Téhéran une "conférence internationale" sur l'holocauste qui s'est
révélée être une tribune pour les révisionnistes de nombreux pays.
Le président avait déclaré à cette occasion qu'Israël allait "bientôt
disparaître", tout comme l'URSS, en recevant à Téhéran les
participants à la conférence.

M. Ahmadinejad soutient que l'holocauste est un "mythe" qui a été
utilisé par les Occidentaux pour justifier la création de l'Etat
d'Israël et priver les Palestiniens de leur terre.

Mardi il a qualifié l'holocauste d'"incident historique", en posant à
nouveau la question de savoir "s'il s'est produit ou non". Il a démenti que ses propos soient de l'extrémisme. "Ce n'est pas de l'extrémisme. C'est une politique étrangère active", a dit le .président.


 

3 - Le quotidien libanais d'expression française
Samedi 27 Janvier 2007 L’Orient-Le Jour

Holocauste

L’ONU adopte une résolution condamnant le négationnisme
http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=332710


L’Assemblée générale des Nations unies a adopté hier une résolution
condamnant la négation du génocide des Juifs par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans cette résolution proposée par les États-Unis et coparrainée par plus de 100 pays, l’Assemblée générale,
qui compte 192 États membres, « condamne sans réserve tout déni de
l’Holocauste ». Elle a été adoptée par consensus, c’est-à-dire sans
vote, a indiqué la présidente de l’Assemblée générale, Haya Rashed
al-Khalifa. Plusieurs diplomates ont souligné que cette résolution, qui
ne fait mention d’aucun pays en particulier, est inspirée par le
comportement de l’Iran, dont certains dirigeants, en particuler le
président Mahmoud Ahmadinejad, ont nié l’Holocauste à maintes reprises.

 

4 - Vers une guerre orwellienne, digne du Meilleur des Mondes
par Gilad Atzmon

25 janvier 2007
http://peacepalestine.blogspot.com/2007/01/gilad-atzmon-brave-ne
w-world-war.html
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

Les Etats-Unis espèrent que l’Assemblée générale de l’Onu
adoptera, ce week-end, une résolution condamnant " tout déni de
l’Holocauste " [ CNSNews.com ]
" Nous appelons respectueusement votre pays à soutenir et à
adopter la Résolution sur le Déni de l’Holocauste, qui sera soumise
au vote de l’Assemblée générale ce vendredi. "
(extrait d’une lettre aux ambassadeurs à l’ONU, de Glen S. Lewy,
Secrétaire national de l’Anti-Defamation League et d’Abraham H.
Foxman, Directeur national de l’Anti-Defamation League, 23 janvier
2007).


Le projet de résolution proposé par les Etats-Unis " condamne sans
aucune réserve tout déni de l’Holocauste ". Néanmoins, il ne cible
aucun pays spécifique. Mais il n’est nul besoin de sortir de Saint-Cyr
pour comprendre que c’est après l’Iran d’Ahmadinejad qu’en ont les
Américains. Clairement, la nouvelle initiative américaine à l’Onu, qui
vise à faire du monde une immense " zone exempte de tout déni de
l’Holocauste ", n’a pas grand-chose à voir avec une sincère
recherche de la vérité, ni avec un authentique intérêt pour la
recherche historique. Les Américains ne nous apporteront jamais
que le cauchemar sans lendemain du capitalisme pur et dur. A tort,
ils croient qu’ils peuvent nous l’imposer pour peu qu’ils restreignent
notre vision du passé. Pour être honnête, l’administration Bush n’a
pas grand-chose à cirer, en réalité, d’Abe Foxman et de son
Anti-Defamation League [équivalent de la Licra, aux Etats-Unis, ndt].
Il devrait être évident pour tout le monde que les décideurs
américains se foutent comme de leur première chemise de la notion
d’histoire, ou de la réalité du judéocide européen. De quoi s’agit-il,
en l’occurrence ? L’Amérique veut le pétrole, et Ahmadinejad en a
plein. Ne se contentant pas de cela, l’Amérique a aussi pour priorité
d’interdire à l’Iran de rejoindre le club nucléaire, qu’eux-mêmes
dirigent. Reste qu’il est très amusant de voir que l’Amérique – avec
toute son armada de porte-avions, de missiles de croisière, son
aviation dernier cri et sa puissance nucléaire – a besoin de
l’Holocauste pour gagner ce qui s’annonce comme sa prochaine
guerre…

Je ne suis ni spécialiste de l’Holocauste, ni historien. Ni l’histoire
d’Auschwitz, ni la destruction des juifs d’Europe ne m’intéressent au
premier chef. En revanche, je suis très intéressé par la politique
holocaustique, ainsi que par les discours qui se servent d’Auschwitz.
Et je me demande comment il se fait que l’Amérique, naguère pays
phare du " monde libre ", est aujourd’hui impliquée dans le " flicage
mondial de la pensée " ?

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que la politique étrangère
américaine a bien besoin d’injections de popularité. L’hégémonie
idéologique américaine connaît une banqueroute retentissante.
L’administration Bush a désespérément besoin de soutien, à
l’intérieur de la communauté européenne. L’on sait que l’Europe
continentale, en elle-même une communauté multiethnique, n’est
pas aussi sensible à la notion (typiquement anglo-américaine) de
clash des cultures. Jusqu’ici, les Européens ont refusé de se joindre
à la guerre de Blair & Bush contre l’Islam autrement qu’en paroles.
Pourtant, avec cette nouvelle résolution sur le déni de l’holocauste,
l’Amérique espère introduire un changement d’état d’esprit. Plutôt
que de continuer à véhiculer l’image erronée mais galvaudée d’une
‘civilisation judéo-chrétienne’ ‘confrontée à l’Islam’, cette fois-ci,
ça
sera l’ " Holocauste " contre ses " Négateurs ". Par un pur effet du
hasard, les conformistes de l’Holocauste [" nous "] ont besoin de
pétrole, tandis que les " Négateurs " [" eux "] en ont – " chance !… "
– au-dessous de leurs pieds…

Aussi dingue cela paraisse, l’Amérique est en train de tomber dans le
piège que lui a fort intelligemment tendu le Président iranien,
Mahmoud Ahmadinejad. L’administration américaine vient en effet de
réussir l’exploit insensé consistant à avaliser l’idée que l’Holocauste
serait, en quelque sorte, la ligne de démarcation entre l’Orient et
l’Occident, entre le soi-disant " Mal " et le soi-disant " Bien "…
Pourtant, la définition de cette séparation peut être conçue comme
celle opposant un " Occident de la liberté de pensée " en train de
sceller avec enthousiasme son passé dans une boîte noire, et un "
Orient à l’esprit ouvert " osant questionner ce même passé. La
résolution sur l’Holocauste définit le champ de bataille futur entre
l’insurrection des Esclaves [d’hier] et la désagrégation du Maître
[d’aujourd’hui]. Ahmadinejad a balancé l’os, et le clébard de
l’administration Bush a été assez idiot pour aller le quérir. Elle a
affirmé que l’Holocauste est le nouvel enjeu de la ‘résistance’.

Dans le cadre de la nouvelle résolution américaine sur l’Holocauste,
c’est " nous " – nous, les Occidentaux, nous qui " savons " la " vérité
", contre " eux " – eux, les pays qui n’appartiennent pas à ce cercle
hégémonique, qui sont incapable de voir ladite " vérité ". Et
pourtant, c’est " nous ", qui faisons de notre passé un cimetière, et
ce sont " eux " qui saisissent que c’est précisément la dynamique du
passé qui donne forme à l’avenir.

Je ne veux pas m’impliquer dans un débat au sujet de la réalité de
l’Holocauste ; reste que la face hideuse de la politique holocaustique
ne peut désormais plus être dissimulée. L’Holocauste est en train de
devenir, officiellement, une arme idéologique contre l’Islam, et aussi
contre la résistance arabe. Il ne sert qu’à établir une identité
collective occidentale fallacieuse, fondée sur un conformisme aveugle
et sur une marginalisation totale de l’Autre.

Toutefois, à court terme, la nouvelle initiative politique américaine
holocaustique peut s’avérer efficace. La notion de la destruction de
la " juiverie européenne " fait en effet consensus auprès de
plusieurs puissances politiques majeures. Elle rassemble la gauche
et les conservateurs libéraux du parlement européen, ainsi que les
forces les plus radicalement expansionnistes de l’Amérique. Tous ont
besoin de l’Holocauste, pour diverses raisons. En Europe,
l’Holocauste sert à démanteler l’extrême gauche émergente. Dans
les pays germaniques, l’Holocauste est le noyau de l’ordre
symbolique d’après-guerre. Pour les Anglo-Américains, l’Holocauste
sert à repousser toute prise en compte véritablement éthique de
leurs massacres à Dresde, à Hiroshima, au Vietnam, en Palestine et
en Irak. Plus grave encore : la résolution sur le déni de l’Holocauste
fournit aux Américains un prétexte pour le prochain Génocide.
Autrement dit : l’holocauste en préparation sera, de fait, une
punition collective du déni de l’Holocauste.

Sans égard pour la véridicité de l’Holocauste ni pour ce que son déni
peut bien signifier, sceller le passé revient à renoncer à l’idée d’un
avenir meilleur. La fin de l’Histoire sera la fin de l’Occident.
L’Amérique de Bush tente tout simplement de nous y précipiter. Avec
un tribut des victimes, en Irak, s’élevant à 650 000 morts et à trois
millions de réfugiés déplacés, avec des millions de Palestiniens
enfermés dans des camps de concentration depuis près de quarante
ans, ni Bush, ni Blair, ni aucun homme politique occidental n’est en
mesure de nous proposer une vision enthousiasmante des années à
venir.

C’est l’unique raison pour laquelle ils nous intiment l’ordre de cesser
d’interroger notre passé.

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