¡³guantanameros² !
CHRONIQUE DE GUANTANAMO
3ème année - N° 5 - 15 novembre 2005

Publication bimensuelle du Collectif guantanamo, 5 rue de Douai, 75009 Paris

Tél. 00 33 (0)6 13 99 28 86 € Courriel : collectifguantanamo@yahoo.fr
Cette Chronique contient toutes les informations publiées au jour le jour sur le site http://quibla.net

NOUS PRATIQUONS LE COPYLEFT : TOUT OU PARTIE DE CETTE CHRONIQUE PEUT ÊTRE REPRODUIT LIBREMENT, EN MENTIONNANT LA SOURCE

« La possibilité, pour le pouvoir exécutif, de jeter un homme en prison sans formuler aucune charge reconnue par la loi contre lui, et notamment de lui refuser le jugement par ses pairs, est odieuse au plus haut degré et elle est le fondement de tout gouvernement totalitaire, qu'il soit nazi ou communiste. »
Winston Churchill
1 5 novembre 2005 : CELA FAIT 1 415 JOURS
QUE NOS FRÈRES HUMAINS SONT RETENUS EN OTAGES À GUANTANAMO !

LES INFORMATIONS SONT CLASSÉES EN ORDRE CHRONOLOGIQUE DÉCROISSANT

AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO
14/11/2005 - Disparition mystérieuse des cinq ex-détenus marocains de guantanamo
12/11/2005 - La CIA interroge des détenus dans la prison jordanienne d'Al Jafr, baptisée «Al Qaida's Desert Inn»
12/11/2005 - - Report du procès des 5 anciens détenus marocains de guantanamo
12/11/2005 - 38 personnes détenues, dont Rassoul Koudaïev, suite à l'opération de Naltchik du 13 octobre
11/11/2005 - Le Sénat US interdit les recours en justice de terroristes présumés
11/11/2005 - Prisons secrètes : la CIA saisit la justice
09/11/2005 - Cinq nouveaux détenus de guantanamo inculpés pour terrorisme
06/11/2005 - 3 experts de l'ONU iront à Guantanamo à condition de voir les détenus
06/10/2005 - Incroyable : Rafil Dhafir condamné à 22 ans de prison par un tribunal US pour avoir envoyé de l¹aide humanitaire en Iraq !
06/10/2005 - Les premiers témoignages de tortionnaires US en Iraq
04/11/2005 - Prisons secrètes de la CIA : La Commission européenne va ouvrir une enquête - Le CICR veut avoir accès aux éventuels détenus des prisons secrètes de la CIA
04/11/2005 - La CIA détient des suspects de terrorisme dans des prisons secrètes, les "sites noirs" par Dana Priest, Washington Post,  2 novembre 2005
04/11/2005 - La République tchèque a refusé d'accepter des détenus de Guantanamo
03/11/2005 - Cinq Koweïtiens détenus à Guantanamo rapatriés au Koweït
03/11/2005 - Oui, c'est bien le nouveau Goulag !
03/11/2005 - Les pays d'Europe de l'Est démentent héberger des prisons secrètes de la CIA : peut-on les croire ?
02/11/2005 - La CIA détient des terroristes présumés dans des prisons secrètes, révèle le "Washington Post"
02/11/2005 - Washington reste muet sur les prisons secrètes de la CIA
02/11/2005 - Jimmy Carter accuse Bush de saper les références morales américaines
01/11/2005 - Cinq experts des Nations unies répondent à l'invitation des États-unis autorisant trois d'entre eux à visiter les lieux de détention de guantanamo
01/11/2005 - Libération de 500 détenus d'Abou Ghraïb

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14/11/2005 - Disparition mystérieuse des cinq ex-détenus marocains de guantanamo
L es cinq ex-détenus marocains de la prison de Guantanamo, qui ne s'étaient pas présentés vendredi devant le tribunal antiterroriste de Salé, n'ont plus donné de leurs nouvelles depuis cette date, a affirmé lundi à l'AFP l'avocat de deux d'entre eux, Me Abdelfettah Zahrach.
"Je suis sans nouvelles depuis vendredi de mes deux clients, Abdallah Tabarak et Brahim Benchekroun. Je ne sais pas s'ils sont arrêtés ou ont disparu", a-t-il déclaré.
"Mais, a-t-il ajouté, leurs familles m'ont informé qu'ils (les cinq ex-détenus) ont tous été interpellés, elles ne savent pas par qui", a ajouté cet avocat.
Interrogé par l'AFP, un porte parole du ministère de la Justice a indiqué qu'il "enquêtait sur cette information".
Mais, une source sécuritaire marocaine a "évoqué la possibilité que les cinq aient été arrêtés pour complément d'enquête sur leurs activités qui pourraient être liées à la Salafiya Jihadiya", principale mouvance islamiste violente au Maroc.
Un cadre de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a précisé que "les familles l'avaient informé de la situation et qu'elle se renseignait sur cette affaire". Le responsable d'Annassir, association de soutien aux prisonniers islamistes, Abderrahmane Mahatade, a lui aussi annoncé avoir été contacté par la femme de Mohamed Mazouz qui cherche à avoir des nouvelles de son mari.
Leur procès, qui devait se tenir vendredi, avait été reporté au 30 décembre car les prévenus, qui comparaissent libres, ne se s'étaient pas présentés.
Me Zahrach avait alors estimé que "leur absence était due à une confusion sur le lieu du procès".
Jusqu'à présent les audiences s'était déroulées au siège de la Cour d'appel dans le quartier de Hay al Ryad, un quartier huppé de Rabat. Mais depuis peu, la Chambre antiterroriste, qui les juge, a ses propres locaux à Salé, ville jumelle de Rabat.
Les cinq anciens de la prison de Guantanamo sont Abdallah Tabarak, 50 ans, Mohamed Ouzar, 26 ans, Redouane Chekkouri, 33 ans, Mohamed Mazouz 32 ans et Brahim Benchekroun 26 ans.
Ils avaient été remis au Maroc par les Etats-Unis en août 2004. Leur procès, reporté à plusieurs reprises pour complément de l'enquête, s'était ouvert le 6 décembre 2004.
Incarcérés à la prison civile de Salé, les cinq prévenus ont comparu d'abord en état d'arrestation avant de bénéficier de la liberté provisoire - trois en décembre 2004 et les deux autres en février 2005. Depuis cette date, ils comparaissent libres.
Selon l'acte d'accusation, les cinq Marocains avaient une "relation avec le Groupement islamique des combattants marocains (GICM) et avec Al-Qaïda" et étaient au "courant du projet visant à instaurer par la violence un Etat islamique au Maroc".
Le GICM est un groupe islamiste radical impliqué dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 qui ont fait 33 morts à Casablanca et ceux de Madrid le 11 mars 2005 qui ont fait 191 tués et 1.900 blessées.
Les inculpés sont également poursuivis pour "soutien à un groupe criminel par le transfert d'argent au profit de Marocains pour créer une bande menaçant les intérêts du Maroc", et pour "participation à la falsification de passeport".
Abdallah Tabarak, est accusé d'avoir été un ancien garde du corps d'Oussama ben Laden, chef d'al Qaïda.
Source : AFP, 14 novembre 2005


12/11/2005 - La CIA interroge des détenus dans la prison jordanienne d'Al Jafr, baptisée «Al Qaida's Desert Inn»

par Ian BRUCE, correspondant militaire, The Herald (Rouyaume-Uni), 11 novembre 2005. Traduit de l'anglais par MB
La prison jordanienne d'Al Jafr, au fin fond du désert du sud, tient une place essentielle dans la recherche par la CIA de renseignements sur les chefs d'Al Qaida encore vivants.
Cet ensembe médiéval, surnommé «Al Qaida's Desert Inn» a hébergé depuis 2001 la plupart des chefs terroristes capturés en Afghanistan, au Pakistan et en Iraq.
Le Royaume-Uni a signé un protocole d'accord avec la Jordanie le 10 août en vue de l'expulsion vers cet endroit des personnes arrêtées pour terrorisme en Grande-Bretagne.
Alors que les suspicions d'utilisation par la CIA de prisons de l'ex-bloc soviétique pour obtenir des renseignements ont provoqué l'indignation des militants des droits de l'homme, Al Jafr a largement échappé à l'attention.
Al Jafr a été un choix logique quand la CIA a commencé à chercher des sites où les prisonniers importants pourraient être interrogés à l'abri du droit international.
La Jordanie, pro-occidentale et opposée à l'extrémisme, a en retour reçu plusieurs milliards d'aide US.
Plus de 100 membres d'Al Qaida sont passés par le centre d'interrogatoire d'Al Jafr. Parmi eux, Khalid Sheikh Mohammed, responsable des opérations militaires, Abu Zubaydeh, recruteur pour le réseau et numéro trois sur la liste des personnes les plus recherchées par les USA et Riduan Isamuddin, alias Hanbali, chef de la Jemaa Islamiya, le groupe indonésien qui a exécuté les attentats de Bali. Si la plupart des détenus ont été transférés ailleurs, on pense qu'une douzaine de prisonniers importants sont restés à Al Jafr, bouclés dans des cellules souterraines.
Un porte-parole de Human Rights Watch a déclaré que la Jordanie figurait toujours sur la liste des pays coupables de tortures et autres mauvais traitements.

12/11/2005 - - Report du procès des 5 anciens détenus marocains de guantanamo
La Chambre criminelle (1er degré) de l'annexe de la Cour d'appel à Salé a décidé, vendredi 11 novembre, de reporter au 30 décembre prochain l'examen de l'affaire des cinq ex-détenus marocains de guantanamo. Cet ajournement a été décidé par la Cour en raison de l'absence à l'audience des cinq prévenus, actuellement en liberté provisoire. Ils sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour "appartenance à une bande criminelle, non dénonciation de crime d'atteinte à la sûreté de l'Etat, soutien à une bande de malfaiteurs à travers le transfert et la remise de fonds à des Marocains agissant contre les intérêts du Maroc et falsification et usage d'un passeport".
Leurs avocats des cinq ex-détenus marocains de la prison de Guantanamo ont plaidé jeudi devant la chambre antiterroriste de Rabat l'acquittement de leurs clients, dont l'un est pourtant soupçonné d'avoir été le garde du corps d'Oussama ben Laden. «Les dossiers des cinq prévenus sont vides, totalement vides et l'accusation ne repose sur aucune preuve concrète. Aussi, nous réclamerons leur acquittement», a déclaré jeudi à l'AFP M. Abdelafettah Zahrach, l'avocat de Abdellah Tabarak, qu'un juge a présenté au début de l'instruction au Maroc comme l'ancien garde du corps du chef d'Al Qaïda.
«Ce procès est un scandale», a ajouté M. Zahrach, avant de menacer d'intenter un procès contre les Etats-Unis, sans toutefois préciser comment il s'y prendrait, ni sur quel motif il le poursuivrait.
«Bush a menti une nouvelle fois à son peuple, je réfléchis à la possibilité de lui intenter un procès aux Etats-Unis» a-t-il dit.
Selon l'acte d'accusation, les cinq Marocains avaient une «relation avec le Groupement islamique des combattants marocains (GICM) et avec Al-Qaïda" et étaient au "courant du projet visant à instaurer par la violence un Etat islamique au Maroc».
Le GICM est un groupe islamiste radical impliqué dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 qui ont fait 33 morts à Casablanca et ceux de Madrid le 11 mars 2005 qui ont fait 191 tués et 1.900 blessées.
Les inculpés sont également poursuivis pour «soutien à un groupe criminel par le transfert d'argent au profit de Marocains pour créer une bande menaçant les intérêts du Maroc», et pour «participation à la falsification de passeport». Les cinq anciens de la prison de Guantanamo sont Abdallah Tabarak, 50 ans, Mohamed Ouzar, 26 ans, Redouane Chekkouri, 33 ans, Mohamed Mazouz 32 ans et Brahim Benchekroun 26 ans.
Jeudi, la défense «dira au tribunal qu'elle est prête à débattre du fond de l'affaire qui n'a que trop traîné», a poursuivi M. Zahrach, connu pour avoir défendu des islamistes, dont ceux impliqués dans les attentats-suicide du 16 mai à Casablanca qui ont fait 33 morts et des dizaines de blessés.
Les cinq anciens prisonniers marocains de la base américaine de Guantanamo (sud de Cuba) avaient été remis au Maroc par les USA en août 2004. Leur procès, reporté à plusieurs reprises pour complément de l'enquête, s'était ouvert le 6 décembre 2004.
Incarcérés à la prison civile de Salé (ville jumelle de Rabat), les cinq prévenus ont comparu en état d'arrestation avant de bénéficier de la liberté provisoire - trois en décembre 2004 et les deux autres en février 2005. Depuis cette date, ils comparaissent libres. «Le procès des ex-détenus marocains de Guantanamo, qui a été reporté au 30 décembre 2005, a été fabriqué de toute pièce, c'est un fardeau remis au Maroc par les Etats-Unis qui veulent étouffer leur crime commis en Afghanistan et en Irak», a estimé M. Zahraj, indiquant que Tabarek et son second client sont poursuivis pour le «simple fait d'avoir séjourné tous les deux en Afghanistan». «Une enquête demandée par cette même chambre criminelle n'a pas révélé de liens entre les cinq de Guantanamo et le Groupe islamique marocain combattant», a-t-il assuré.
En février 2005, la cour avait refusé que les avocats posent aux inculpés des questions sur des tortures qu'ils auraient subies à Guantanamo, estimant que les questions posées devaient avoir «un lien» avec les chefs d'inculpation retenus au Maroc.
Les détenus avaient en revanche affirmé ne pas avoir été torturés au Maroc. Les cinq inculpés avaient évoqué devant le tribunal «les mauvais traitements» auxquels ils avaient été soumis à Guantanamo.
Source : AFP et MAP, 10/11 novembre 2005


12/11/2005 - 38 personnes détenues, dont Rassoul Koudaïev, suite à l'opération de Naltchik du 13 octobre

Selon les données les plus récentes, 38 participants à l'attaque contre la capitale de la république nord-caucasienne de Kabardino-Balkarie le 13 octobre dernier ont été arrêtés, a annoncé aux journalistes vendredi le procureur général adjoint de la Fédération de Russie Nikolaï Chepel.
"A ce jour, 38 suspects sont arrêtés", a-t-il dit.
La question de l'arrestation de trois autres personnes est encore étudiée, a ajouté le procureur adjoint.
"Mais je pense que nous aurons prochainement l'autorisation nécessaire", a-t-il noté.
Le procureur général adjoint a aussi confirmé que l'ancien détenu de la prison américaine de Guantanamo, Rassoul Koudaiev, fait partie des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire.
"Nous avons les preuves de sa culpabilité. C'est son aveu partiel, ainsi que les dépositions de cinq témoins qui ont déclaré qu'il faisait non seulement partie du groupe qui projetait de dynamiter la résidence du président (de la Kabardino-Balkarie) et une maison de repos pour les policiers locaux mais était aussi leader de ce groupe", a encore indiqué Nikolaï Chepel.
Source : RIA Novosti, 11 novembre 2005


11/11/2005 - Le Sénat US interdit les recours en justice de terroristes présumés
Le Sénat US a décidé jeudi par 49 voix contre 42 d'interdire aux terroristes présumés détenus par les USA, notamment sur la base de guantanamo, de défendre leurs droits devant la justice civile.
"Si nous ne maîtrisons pas les abus commis contre les prisonniers, nous allons perdre la guerre" contre le terrorisme, avait fait valoir en séance le républicain Lindsey Graham, "mais si nous ne maîtrisons pas les abus juridiques commis par les prisonniers, nous allons nuire à notre capacité à nous protéger".
"Ne donnons pas aux terroristes, aux combattants ennemis, aux gens qui font sauter les mariages et lancent des avions contre les tours (du World Trade Center) la capacité de poursuivre en justice nos propres troupes pour tout et n'importe quoi", a ajouté M. Graham, dont l'amendement ne s'appliquera qu'à des étrangers.
Le président républicain de la commission des Affaires judiciaires, Arlen Specter, s'est opposé à l'amendement, n'y trouvant pas la réponse satisfaisante à l'imbroglio juridique entourant le statut des terroristes présumés détenus par les USA. Une poignée d'autres républicains centristes l'ont imité.
"Je ne suis pas prêt à soutenir un texte qui appelle à la suppression de l'habeas corpus", a expliqué M. Specter, en référence au droit reconnu à tout prévenu d'être présenté devant un juge.
Si cet amendement est adopté, "les détenus de Guantanamo n'auront aucun recours en justice pour se protéger de la torture, d'abus ou de violations de leurs droits", avait fait valoir pour sa part Christopher Anders, un responsable de l'association de défense des libertés civiles ACLU.
Le républicain John McCain, fervent partisan d'interdire explicitement la torture contre les prisonniers, fussent-ils terroristes présumés, a soutenu l'amendement de M. Graham, sans avoir pris part aux débats.
Cette disposition a été incluse dans le budget de la défense, qui devra être harmonisé avec la version déjà adoptée par la Chambre des représentants.
Le démocrate Carl Levin, numéro deux de la commission de la défense, a souligné que l'amendement de M. Graham allait à l'encontre d'une décision de la Cour suprême datant de l'été 2004.
Les sages de la Cour avaient alors affirmé le droit des détenus de guantanamo à un avocat et à une audience devant un tribunal civil, où le gouvernement américain sera appelé à justifier leur incarcération.
"Cette décision de la Cour suprême sera annulée", a estimé M. Levin.
Le recours devant la Cour de Salim Ahmed Hamdan, ancien chauffeur d'Oussama ben Laden, devrait également échouer aux termes de cet amendement.
La Cour suprême avait pourtant annoncé lundi qu'elle se saisissait de cette affaire, ce qui doit la conduire à se prononcer sur la validité des tribunaux militaires d'exception mis en place par l'administration Bush pour juger les terroristes présumés.
Source : AFP, 11 novembre 2005


11/11/2005 - Prisons secrètes : la CIA saisit la justice
La CIA a saisi le département US de la Justice concernant la fuite d'informations sur l'existence de prisons clandestines.
L a CIA a saisi le département américain de la Justice concernant la fuite à destination de journalistes du "Washington Post" d'informations potentiellement classées secrètes sur l'existence de prisons clandestines dirigées par l'agence de renseignements, a affirmé mardi 8 novembre un responsable US.
La CIA a adressé un rapport au département de la Justice sur un article du "Washington Post" paru le 2 novembre révélant l'existence de prisons secrètes de la CIA à travers le monde dans lesquelles l'agence détiendrait des suspects dans des affaires de terrorisme, selon ce responsable ayant requis l'anonymat.
Le département de la Justice peut désormais décider de l'ouverture d'une enquête criminelle en bonne et due forme. Le "Washington Post" n'a fait aucun commentaire.
Selon ce responsable, le rapport de la CIA a été adressé au département de la Justice peu après la parution de l'article du 2 novembre.

Silence de la Maison blanche
L'enquête sur "l'affaire Valerie Plame" -du nom de cet agent de la CIA dont la couverture avait été dévoilée- avait débuté suite à une procédure similaire et avait notamment conduit à l'inculpation et à la démission de Lewis Libby, directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney.
Au Congrès, le chef de la majorité républicaine au Sénat Bill Frist et le président de la Chambre des représentants Dennis Hastert, républicain lui-aussi, ont appelé mardi à l'ouverture d'une enquête parlementaire sur cette affaire.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a, quant à elle, évité de répondre aux questions sur ce dossier, affirmant que les Etats-Unis étaient engagés dans "une guerre différente" et avaient l'obligation de se défendre.
Le "Washington Post" a rapporté que la CIA interrogeait certains des responsables d'Al-Qaïda dans une prison secrète datant de l'époque soviétique en Europe de l'Est. Selon le quotidien, ce centre de détention fait partie d'un système carcéral clandestin créé par la CIA, qui a compté à certains moments des sites dans huit pays, dont la Thaïlande, l'Afghanistan, plusieurs Etats d'Europe de l'Est.
Source : AP, 9 novembre 2005


09/11/2005 - Cinq nouveaux détenus de guantanamo inculpés pour terrorisme
Cinq nouveaux prisonniers de la base US de guantanamo ont été inculpés pour terrorisme, a annoncé lundi le Pentagone. Il a précisé que qu'ils devraient être jugés par un tribunal militaire d'exception.
Jusqu'à présent, quatre détenus de Guantanamo sur les 500 que compte la prison ont été inculpés. Les dernières inculpations concernent deux Saoudiens, un Algérien, un Ethiopien et au Canadien, a précisé le Pentagone.
Dans la matinée, la Cour suprême américaine avait annoncé qu'elle allait examiner début 2006 la légalité des tribunaux militaires d'exception créés par l'administration de George W. Bush pour juger des détenus de la "guerre contre le terrorisme".
Parmi les accusés figure le ressortissant canadien Omar Khadr, accusé de complot et de meurtre.
Les USA l'ont désigné comme un « ennemi de la nation » pour avoir présumément tué un militaire américain en Afghanistan en 2002.
Le jeune homme de 19 ans a été arrêté par les forces américaines il y a trois ans lors d'une opération menée contre des extrémistes. Emprisonné en juillet 2002, il n'était sous le coup d'aucune accusation formelle depuis.
Plus tôt cette année, le Globe and Mail affirmait que les USA refusaient de s'engager à ne pas lui imposer la peine de mort, même s'il était mineur lors de son arrestation.
Comme tous les prisonniers détenus à Guantanamo sont considérés comme des « combattants ennemis », leur statut les exclut de la protection des Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre.
Les avocats d'Omar Khadr ont déjà qualifié de « honteuse » l'attitude du Canada dans ce dossier, estimant qu'Ottawa ne faisait absolument rien pour aider son jeune ressortissant.
Des membres de la famille Khadr ont déjà publiquement admis avoir eu des liens avec Oussama ben Laden, chef du réseau Al-Qaïda, dans le passé.
Plus de 500 personnes sont incarcérées à Guantanamo.
Le père, Ahmed Said Khadr, considéré comme l'un des dirigeants du réseau terroriste, a été tué en octobre 2003 en Afghanistan lors d'un assaut donné par l'armée pakistanaise contre des combattants d'Al-Qaïda.
Au pays, des voix se sont déjà élevées pour que la nationalité canadienne soit retirée aux membres de la famille Khadr.
Sources : tsr.ch & radio-canada.ca, 8 novembre 2005

06/11/2005 - 3 experts de l'ONU iront à Guantanamo à condition de voir les détenus
Une équipe d'experts de l'Onu chargés des droits de l'Homme se rendra le 6 décembre à la base américaine de Guantanamo à Cuba, "à condition d'avoir l'assurance de s'entretenir" librement avec les détenus et les gardiens, a déclaré samedi le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture.
Après un an et demi d'attente, les Etats-Unis ont finalement répondu favorablement à la demande de visite de ces experts, mais en fixant la durée à une seule journée et en refusant par la voie du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, de les autoriser à voir des prisonniers, a expliqué à l'AFP Manfred Nowak à l'AFP, en marge d'un séminaire sur la torture à Elseneur (nord de Copenhague).
"Cela relève du bon sens que dans toute demande d'enquête objective, vous puissiez parler en privé, c'est-à-dire sans aucune supervision avec les détenus", a-t-il estimé.
"Je pense que M. Rumsfeld comprendra que nous n'avons aucune possibilité de renoncer à cette exigence", a-t-il poursuivi.
"Et si nous ne reçevons pas des assurances claires que le gouvernement américain se conforme pleinement aux critères généraux de l'Onu pour les missions d'enquête, nous n'irons pas" à Guantanamo, a-t-il affirmé.
Mais "nous ferons néanmoins notre rapport au commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme sur la situation à Guantanamo", a-t-il précisé.
"Nous ne pouvons faire une exception pour les Etats-Unis, sinon on adresserait un dangereux message aux autres gouvernements dans le monde que nous visitons un camp de prisonniers sans parler aux détenus. Nous ne sommes pas des hommes du Congrès (américain) ou des touristes, et nous n'acceptons pas une visite guidée", a-t-il affirmé.
Les rapporteurs invités sont, selon M. Nowak, la présidente du groupe de travail sur la détention arbitraire, le rapporteur sur la liberté de religion, et lui-même. L'équipe sera accompagnée de médecins et d'interprètes.
"Nous avons fait preuve de compromis et accepté deux conditions américaines: une visite d'un jour et 3 rapporteurs invités seulement" au lieu de 5, a-t-il précisé.
"Nous espérons dans cette seule journée interroger un échantillon représentatif d'une vingtaine de prisonniers", a-t-il indiqué.
Les experts de l'Onu, compte tenu de la gravité des accusations sur les conditions de détention des 520 prisonniers détenus sans procès à Guantanamo, mènent actuellement une enquête conjointe sur la base de sources extérieures, et souhaitent soumettre leurs conclusions à la prochaine session de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, prévue au printemps 2006.
Source : AFP, 5 novembre 2005


06/10/2005 - Incroyable : Rafil Dhafir condamné à 22 ans de prison par un tribunal US pour avoir envoyé de l¹aide humanitaire en Iraq !
par Katherine Hughes, 3 novembre 2005
L¹auteure est une citoyenne concernée, potière et lectrice vorace. Ce texte est un résumé par la rédaction de Quibla de son article paru le 3 novembre sur le site www.dhafirtrial.net.

Peut-on appeler cela de la justice ? Le Docteur Rafil A. Dhafir a été condamné le 27 octobre 2005 à 22 ans de prison fédérale pour avoir envoyé de l¹aide humanitaire à des civils iraquiens affamés par le biais de son ONG Help the Needy (Aider les nécessiteux). Le Dr. Dhafir est un membre éminent de la communauté musulmane de Syracuse, dans l¹État de New York, et il est respecté à l¹échelle nationale et internationale. Sa condamnation faisait suite à 31 mois de détention et à un procès de 17 semaines. Le gouvernement a présenté le cas avec minutie : 7 agences gouvernementales ont enquête sur Rafil Dhafir pendant 5 ans. La défense a appelé un témoin pendant 15 minutes. L¹un des défenseurs de Dhafir a fait le commentaire que la seule agence gouvernementale non-représentée était le Service du poisson et du gibier. L¹acte d¹accusation comportait 60 charges, dont une seule n¹a pas été retenue, à cause d¹une erreur sur une banque.
Le message envoyé par cette condamnation à la communauté musulmane est clair : « Si nous pouvons avoir Rafil Dhafir, nous pouvons avoir n¹importe qui. » Bien plus, elle signifie que de telles choses peuvent advenir sans réaction des non-Musulmans. N¹étant ni arabe ni muslmane, je suis épouvantée par ces messages. J¹ai cru toute ma vie que mes droits civiques seraient respectés mais après avoir suivi ce procès, je ne le crois plus.
Le jour de l¹arrestation du Dr. Dhafir, le 26 février 2003, le procureur général Ashcroft annonçait que des supporters du terrorisme avaient été appréhendés. En août 2004, juste avant le démarrage du procès, le Gouverneur de New York Pataki a réitéré cette accusation. Les procureurs locaux ont réussi par un lobbying intense à convaincre le juge de refuser le droit au Dr. Dhafir de se défendre lui-même contre cette charge, puis ils l¹ont présentée à nouveau au procès pour qu¹il soit condamné.
J¹ai suivi tout le procès pendant 17 semaines, prenant des notes 5 heures par jour. Je suis extrêmement troublée par la détention du Dr. Dhafir, par la présentation du cas par le gouvernement pendant le procès et par le fait que le jury a émis un verdict unanime, sur la base de ce que j¹ai perçu comme étant un dossier très faible. Je pense que d¹autres gens devraient se sentir concernés non seulement par cette affaire, mais par d¹autres afffaires similaires à travers le pays. Je suis en train de revoir l¹acte d¹accusation afin de démontrer pourquoi je ne crois pas que le gouvernement a fourni des preuves pour ses accusations.
Je ne connaissais par le Dr. Dhafir avant le procès. Tout ce que je sais de lui provient directement de la procédure. Ce procès évoque pour moi les procès ubuesques de Moscou dans les années Trente.
Trois des co-ccusés dans l¹affaire Help the Needy sont des diplômés de l¹Université de Syracuse et beaucoup des 150 familles, principalement musulmanes, interrogées entre 6 h et 10 h le matin de l¹arrestation du Dr. Dhafir, ont des liens avec l¹Université de Syracuse J¹ai entendu l¹un de ces hommes rconter comment les agents du gouvernment étaient remontés 20 ans en arrière dans ses relevés bancaires, car il avait fait une donation de 150 000 dollars à Help the Needy. Et comme il rembourse un emprunt-logement chaque mois, un agent lui a demandé si ses enfants avaient assez à manger. Pendant une année, j¹ai tenté en vain de faire bouger la communauté universitaire pour au moins discuter ce qui se passait sous nos yeux. Rien, aucune réaction.
Le cas du Dr. Dhafir crée un précédent juridique. Il pose la question de la persécution sélective et de la liberté d¹expresion. Il était un critique virulent de la politque US en Iraq. Je pense que c¹est la raison principale des poursuites contre lui.
Nos nous inquiétons des journalistes ³embarqués² (embedded) dans les zones de guerre comme l¹Iraq, mais nous devrions aussi nous préoccuper des journalistes ³embarqués² dans les bâtiments fédéraux. Les articles de journaux publiés par la presse sur l¹affaire n¹auraient pas pu être mieux écrits par les procureurs eux-mêmes.
Je crois maintennant savoir exactement comment l¹Holocauste a pu se réaliser en Allemagne : des médias complices et un public délibérément ignorant suffisent, et nous avons, ici aussi, les deux.
Pour en savoir plus et contacter l¹auteur : www.dhafirtrial.net

06/10/2005 - Les premiers témoignages de tortionnaires US en Iraq
Human Right Watch a pour la première fois rendu publics des témoignages de soldats états-uniens ayant pratiqué la torture en Iraq.
Dans un rapport récemment publié par l¹organisation, trois soldats de la 82eme division de l¹armée US de la base aéroportée de Falloujah décrivent, de détails scabreux en repentirs hypocrites, les traitements qu¹ils ont eux-mêmes infligé aux détenus iraquiens :
« La torture était un moyen de les maintenir sous pression avant les interrogatoires » .
« Certains jours, on était juste fatigué de ces interrogatoires, alors nous les faisions tous asseoir près d¹un coin pour qu¹ils forment une pyramide. On faisait cela pour s¹amuser » .
« Tout le monde dans le camps savait que si on voulait se défaire de sa frustration, on se rendait à la tente des PUC (Personne Sous Contrôle, sobriquet attribué aux prisonniers) .
D¹une certains manière, c¹était du sport » .
Les tortionnaires ont plusieurs fois affirmé que les ordres de tortures émanaient directement des membres de la section « du Renseignement Militaire » avant les interrogatoires, tout en soulignant la connivence de leurs officiers supérieurs, très aux faits de ces abus largement répandus.
Source : Réseau Voltaire, 2 novembre 2005


Prisons secrètes de la CIA

04/11/2005 - La Commission européenne va ouvrir une enquête
La Commission européenne a annoncé jeudi qu'elle allait ouvrir une enquête sur les informations selon lesquelles la CIA aurait mis en place des prisons secrètes dans l'est de l'Europe.
Les gouvernements des 25 Etats-membres seront interrogés sur ces accusations, a précisé devant la presse le porte-parole de l'UE, Friso Roscam Abbing. "Nous devons découvrir ce qui s'est exactement passé. Nous avons tous entendu parler de cela, maintenant, nous devons vérifier si c'est confirmé". Il a indiqué que de telles prisons contreviendraient à la législation européenne sur les droits de l'Homme. "En ce qui concerne le traitement des prisonniers (...), il est clair que la totalité des Vingt-Cinq qui ont signé la Convention européenne des droits de l'Homme et la Convention internationale contre la torture sont censés respecter et appliquer les obligations de ces traités", a ajouté Roscam Abbing. Le "Washington Post" a rapporté mercredi que la CIA interrogeait certains des responsables d'Al-Qaïda les plus importants dans une prison secrète datant de l'époque soviétique en Europe de l'est, selon des responsables américains et étrangers proches du dossier. Ce centre de détention fait partie d'un système carcéral clandestin créé par l'Agence centrale américaine de renseignement (CIA), qui a compté à certains moments des sites dans huit pays, dont la Thaïlande, l'Afghanistan, plusieurs Etats d'Europe de l'Est et un petit centre sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, note le quotidien
Ce réseau de détention secret créé il y a près de quatre ans est un élément-clé de la guerre non conventionnelle des services secrets américains contre le terrorisme, souligne le "Washington Post".
Le conseiller à la sécurité nationale Stephen Hadley a refusé mercredi soir de confirmer ou d'infirmer les allégations du quotidien mais a assuré que le président George Bush "avait été très clair sur le fait que les Etats-Unis ne tortureraient pas". "Les Etats-Unis mèneront leurs activités dans le respect de la loi et des obligations internationales", a affirmé ce haut responsable.
Source : AP, 3 novembre 2005

04/11/2005 - Le CICR veut avoir accès aux éventuels détenus des prisons secrètes de la CIA
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé aux Etats-Unis de confirmer les informations selon lesquelles la CIA aurait mis en place des prisons secrètes dans l'est de l'Europe et d'avoir accès aux éventuels détenus de ce centre. "Nous avons demandé aux autorités américaines de nous informer sur la détention de ces personnes et d'autoriser l'accès aux délégués du CICR aux personnes détenues dans des lieux tenus secrets", a expliqué à l'Associated Press Antonella Notari, la porte-parole de l'organisation. Le "Washington Post" a rapporté mardi que la CIA interrogeait certains des responsables d'Al-Qaïda les plus importants dans une prison secrète datant de l'époque soviétique en Europe de l'est.
La Croix-Rouge internationale "s'inquiète du sort d'un certain nombre de personnes interpellées dans le cadre de ce qu'on appelle la 'lutte mondiale contre le terrorisme' et détenues dans des lieux tenus secrets", a poursuivi Antonella Notari. Selon elle, la CICR n'avait pas été informée d'un centre de détention secret.
Source : AP, 3 novembre 2005

04/11/2005 - La CIA détient des suspects de terrorisme dans des prisons secrètes, les "sites noirs"
Le débat augmente au sein de l'agence sur la légalité et la moralité du système 'hors sols' mis en place après le Onze Septembre.
par Dana Priest, journaliste au Washington Post, mercredi 2 novembre 2005. Traduit de l'anglais pour Quibla par Yves Lecrique

La CIA a mis au secret et interrogé certains de ses principaux captifs d'Al Qaïda dans un complexe de l'ère soviétique en Europe de l'Est, selon des officiels américains et étrangers familiers avec cet arrangement. L'installation secrète est une partie du système pénitentiaire clandestin mis en oeuvre par la CIA il y a près de quatre ans, qui à diverses périodes a compris des sites répartis sur huit pays, comprenant la Thaïlande, l'Afghanistan et plusieurs démocraties de l'Europe de l'Est, ainsi qu'un petit centre à la prison de la Baie de Guantanamo à l'Ile de Cuba, selon des officiers du renseignement actifs ou en retraite, et des diplomates de trois continents. Le réseau d'internement clandestin est une pièce centrale de la guerre non-conventionnelle que la CIA mène contre le terrorisme. Il repose sur la coopération de services secrets étrangers, et sur la rétention d'informations fondamentales à l'encontre du public, des officiels étrangers et de pratiquement tous les membres du Congrès américain chargés de superviser les actions secrètes de la CIA.
L'existence et l'emplacement de ces installations -- référés en temps que "black sites" ["sites noirs"] dans des documents confidentiels de la Maison Blanche, de la CIA, du Département de Justice et du Congrès -- ne sont connus que d'une poignée d'officiels aux Etats-Unis et, classiquement, du seul président et de quelques officiers du renseignement de haut rang dans les pays hôtes.
La CIA et la Maison Blanche, citant des considérations de sécurité nationale et la valeur attachée au programme, ont dissuadé le Congrès d'exiger que l'agence réponde à des questions dans une audience publique à propos des conditions d'internement des captifs. Virtuellement rien n'est connu de l'identité des détenus, des méthodes d'interrogatoire employées sur eux, ou de comment sont prises les décisions concernant les incarcérations et leurs durées. Alors que le Ministère de la Défense [Defence Department] a fourni des volumes entiers de rapports publics sur ses pratiques et règles de détentions aux prisons d'Abou Ghraïb en Irak et de Guantanamo Bay, la CIA n'a même pas reconnu l'existence de ses sites cachés. Y acquiescer, d'après des officiels proches du programme, pourrait exposer le gouvernement US à des poursuites judiciaires, en particulier dans des tribunaux à l'étranger, et augmenter les risques d'une sanction politique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Mais les révélations sur les abus et mauvais traitements largement répandus envers les prisonniers en Afghanistan et Irak par l'armée US - qui opère selon des règles publiques et la supervision transparente du Congrès - ont provoqué de nouvelles inquiétudes parmi les législateurs, gouvernements étrangers et organisations des droits de l'homme à propos du système opaque de la CIA. Ces inquiétudes ont escaladé le mois dernier, quand le vice-président Cheney et le directeur de la CIA Porter J. Goss ont demandé au Congrès d'exempter les employés de la CIA d'une législation déjà soutenue par 90 sénateurs qui interdirait les traitements cruels et dégradants de tout prisonnier sous détention américaine.
Bien que la CIA restera silencieuse sur les détails de son système, des officiers du renseignement défendent l'approche de l'agence, prétextant que la défense victorieuse du pays nécessite les pouvoirs de celle-ci à détenir et interroger des suspects de terrorisme, pour aussi longtemps que nécessaire et sans les restrictions imposées par le système légal US ou même par les tribunaux militaires formés pour les prisonniers détenus à Guantanamo Bay. Le Washington Post ne rend pas public les noms des pays d'Europe de l'Est impliqués dans le programme clandestin, à la demande de haus fonctionnaires US. Leurs arguments étaient qu'une telle révélation pourrait déranger la lutte anti-terroriste dans ces pays, et d'autres, et les exposeraient à d'éventuelles représailles terroristes.
Le système de détention secret fut conçu lors des premiers mois chaotiques et anxieux qui suivirent les attaques du onze septembre 2001, avec pour hypothèse de travail l'imminence d'une seconde frappe. Depuis, le montage a été progressivement débattu au sein de la CIA, où les inquiétudes ont persisté envers la légalité, la moralité, et la possibilité pratique de détenir des terroristes même non repentis dans une telle isolation et un tel secret, peut-être pour la durée de leur vie entière. Des officiers de moyen et haut niveau de la CIA ont commencé il y a deux ans à argumenter que le système n'était pas durable, et qu'il détournait l'agence de son unique mission d'espionnage.
« Nous ne nous sommes jamais assis à une table, d'après ce que je sais, pour mettre au point une stratégie d'ensemble. » s'exprimait un ex-officier supérieur du renseignement, qui connaît bien le programme mais pas la localisation des prisons. « Tout était très épidermique. C'est comme cela qu'on arrive à une situation où vous vous saisissez de gens, les envoyez dans des trous d'enfer et ne vous demandez jamais 'Qu'allons-nous faire d'eux ensuite ?' »
Il est illégal pour le gouvernement de détenir des prisonniers dans un tel isolement dans des prisons secrètes aux Etat-Unis, et c'est pourquoi la CIA les a placés outre-mer, d'après de nombreux fonctionnaires du renseignement actifs ou retraités, et d'autres fonctionnaires du gouvernement. Des experts judiciaires et des fonctionnaires du renseignement ont prétendu que les pratiques d'incarcération de la CIA seraient également illégales selon les lois de nombreux pays hôtes, où les détenus ont droit à un avocat, ou à monter une défense contre les accusations de malversation.
Les pays hôtes ont signé la convention de l'ONU contre la torture et autre punition ou traitement cruel, inhumain ou dégradant [U.N. Convention Against Torture and Other Cruel, Inhuman or Degrading Treatment or Punishment ], de même que les Etats-Unis. Cependant les interrogateurs de la CIA dans les sites d'outre-mer ['hors sol' -NdT] sont autorisés à utiliser les méthodes approuvées par la CIA dites « Techniques d'interrogatoire avancées », dont certaines sont prohibées par la convention de l'ONU et par la loi militaire américaine. Elles comprennent des tactiques comme celle du « waterboarding » ['tourniquet d'eau'] où le prisonnier est convaincu qu'il ou elle est en train de se noyer.
Certains détenus appréhendés par la CIA et transférés à des services de renseignement étrangers ont déclaré suite à leur libération qu'ils avaient été torturés, bien qu'il ne soit pas clair si des personnels de la CIA ont été impliqués dans ces abus allégués. Etant donné la nappe de secrets entourant les détentions de la CIA, de telles accusations ont haussé l'anxiété parmi les gouvernements étrangers et les groupements droit-de-l'hommistes, au regard des pratiques de détention et d'interrogatoire de la CIA.
Les contours du programme de détention de la CIA ont émergé par fragments au cours des deux dernières années. Les parlements du Canada, d'Italie, de France, de Suède et des Pays-Bas ont ouvert des enquêtes sur de prétendues opérations de la CIA qui auraient capturé clandestinement leurs citoyens oudes résidents légaux et les auraient transférés dans les prisons de l'agence.
Plus de 100 suspects de terrorisme ont été envoyé par la CIA dans le système secret, d'après des officiers du renseignement US actifs ou retraités et des sources étrangères. Ce chiffre, estimé grossièrement d'après des informations provenant de sources qui elles-mêmes estimaient leur connaissance des chiffres incomplète, ne comprend pas les prisonniers arrêtés en Irak.
Les détenus se divisent en deux classes, ont dit ces sources. Environ 30 sont considérés comme des suspects de terrorisme majeurs et sont détenus sous les plus hauts niveaux de sécurité dans les 'sites noirs' financés par la CIA, et mis en oeuvre par du personnel de l'agence, ce qui inclut ceux d'Europe orientale et d'ailleurs, d'après des officiers du renseignement actifs ou en retraite et deux autres officiels du gouvernement US. Deux sites de cette catégorie - en Thaïlande et sur les terrains de la prison militaire de Guantanamo Bay - ont été fermés en 2003 et 2004 respectivement.
Un second tiers - que ces sources estiment à plus de 70 détenus - est un groupe considéré comme moins important, d'implication moins directe avec le terrorisme, et de potentiel de renseignement moindre. Ces prisonniers, dont certains furent originalement conduits vers les 'sites noirs', sont livrés aux services de renseignement d'Egypte, de Jordanie, du Maroc, d'Afghanistan et autres pays selon un processus parfois appelé le « transfert » [« rendition »]. Alors que les sites clandestins du premier tiers sont manoeuvrés par des officiers de la CIA, les prisons de ces pays sont mises en oeuvre par les nations hôtes, avec une assistance financière de la CIA, et parfois sous sa direction. Le Maroc, l'Egypte et la Jordanie ont déclaré ne pas torturer leurs prisonniers, bien que les rapports annuels sur la situation des droits de l'homme du State Department [Ministère des affaires étrangères US] les accusent tous les trois depuis plusieurs années d'abus chroniques sur leurs détenus. Les trente plus importants prisonniers d'Al Qaïda vivent en complet isolement du monde extérieur. Gardé dans des cellules sombres, parfois souterraines, ils n'ont aucun droit légal reconnu, et personne en dehors de la CIA n'est autorisé à leur parler ou même les voir, ou tout simplement vérifier leur condition physique, ont déclaré des officiels des gouvernements US et étrangers et du renseignement, actifs ou retraités.
La plupart des installations furent construites et sont maintenues en fonctionnement avec des fonds du Congrès appropriés, mais la Maison Blanche a refusé d'autoriser la CIA à instruire quiconque excepté les présidents et vice-présidents des commissions sur le renseignement de la Chambre et du Congrès, à propos des généralités sur le programme.
Les pays d'Europe de l'Est que la CIA a persuadé d'héberger les captifs d'Al Qaïda sont des démocraties qui ont embrassé l'état de droit et les libertés individuelles après des décennies de domination soviétique. Tous ont essayé de purger leurs services du renseignement d'éléments ayant travaillé pour d'autres - principalement la Russie et le crime organisé.


Les origines des 'sites noirs'
L'idée de détenir des terroristes en dehors du système légal américain n'était pas envisagée avant le Onze Septembre, pas même pour Oussama ben Laden, selon des fonctionnaires du gouvernement en retraite. Le plan était d'amener ben Laden et ses principaux associés devant le système judiciaire américain pour y être jugés, ou de les extrader vers d'autres pays pour qu'ils y soient jugés.
« La question de la détention et de l'interrogatoire des gens n'a jamais, jamais été discutée. » déclara un ancien officier du renseignement de haut rang ayant travaillé avec le Centre anti-terroriste de la CIA [CTC, Counterterrorist Center], pendant cette période. « C'était contre la culture de l'agence et ils pensaient que l'information serait mieux obtenue par d'autres moyens. » Le jour des attaques, la CIA avait déjà une liste de ce qu'elle appelait ses cibles à haute valeur [« High Value Targets »] dans la structure d'Al Qaïda, et à mesure que les complots d'attaques sur le World Trade Center et le Pentagone étaient dénoués, d'autres noms furent ajoutés à la liste. La question de quoi faire de ces gens fit rapidement surface. Le chef des opérations du CTC proposa la création d'équipes de frappe constituées d'officiers spécialistes et de paramilitaires de la CIA qui infiltreraient clandestinement des pays du Moyen-Orient, d'Afrique et même d'Europe pour assassiner les personnes de la liste, une par une.
Mais de nombreux officiers de la CIA croyaient qu'il serait plus valable de garder en vie les chefs d'Al Qaïda pour être les interroger sur leur réseau ou d'autres complots. Quelques officiers s'inquiétèrent de ce que la CIA ne serait pas très adepte des assassinats. « Nous nous tirerions probablement dessus », dit un autre ex-fonctionnaire de haut rang de la CIA. L'agence met en place des prisons sous le couvert de son autorité aux missions clandestines. Selon la loi américaine, seul le président peut autoriser une action clandestine, en signant un document appelé conclusion présidentielle [presidential finding]. Ces conclusions ne peuvent pas enfreindre la loi américaine et sont visées et approuvées par la CIA, le Département à la Justice et les conseillers judiciaires de la Maison Blanche.
Six jours après les attaques du Onze Septembre, le président Bush signa une conclusion radicale qui donnait à la CIA une large autorisation pour disloquer les activités terroristes, comprenant une permission de tuer, capturer ou détenir des membres d'Al Qaïda partout dans le monde. Il n'a pas pu être déterminé si M.Bush a approuvé une conclusion séparée concernant le programme des 'sites noirs', mais le consensus parmi les fonctionnaires actifs et retraités du renseignement, et d'autres fonctionnaires du gouvernement interrogés pour cet article est qu'il n'en avait pas besoin. A l'inverse, ils croient que le bureau du conseil général de la CIA a agit selon les paramètres de cette conclusion du 17 septembre. Le programme des sites clandestins a été approuvé par un petit cercle de fonctionnaires et de magistrats de la Maison Blanche et du Département à la Justice, selon plusieurs fonctionnaire actifs ou retirés du gouvernement et du renseignement US.

Des accords avec deux pays
Parmi les premières étapes il fallut déterminer où la CIA pourrait secrètement détenir les captifs. Une idée originale fut de les garder sur des navires dans les eaux internationales, mais fut écartée pour des raisons de sécurité et de logistique.
Les officiers de la CIA ont également recherché une situation semblable à celle de l'île d'Alcatraz. Ils envisagèrent d'utiliser les îles virtuellement vierges du Lac Kariba en Zambie, qui sont bordées de falaises abruptes et couvertes de bois. Mais les mauvaises conditions sanitaires pouvaient facilement amener à des maladies mortelles, décidèrent-ils, et, d'autre part, s'interrogèrent-ils, pouvait-on confier un tel secret aux Zambiens ? Toujours sans solution pour le long terme, la CIA a commencé à envoyer les suspects qu'elle capturait dans les premiers mois ou peu après le Onze Septembre à ses vieux partenaires, les services secrets de l'Égypte et de la Jordanie.
Un mois plus tard, la CIA s'est retrouvée avec des centaines de prisonniers qui provenaient des champs de bataille de l'Afghanistan. On improvisa une solution à court terme. L'agence regroupa ses prisonniers de plus haute valeur dans des containers en métal installés dans un coin de la base aérienne de Bagram, qui était entouré d'une triple circonférence de barrières à fils de métal embouti. La plupart des prisonniers furent laissés entre les mains de l'Alliance du Nord, l'opposition armée aux Talibans soutenue par l'Amérique.
« Je me rappelle avoir demandé : Qu'allons-nous faire de ces gens ? » dit un officier de haut rang de la CIA. « Je ne cessais de répéter, où est l'aide ? Nous devons amener de l'aide. Nous ne pouvons pas être des gardiens de prison - notre boulot est de retrouver Oussama. »
Puis vinrent les rapports tendancieux, dans l'hiver 2001, prétendant que des prisonniers gardés par des généraux afghans dans des containers cargos avaient trouvé la mort asphyxiés. La CIA demanda au Congrès, et obtint rapidement, des dizaines de millions de dollars afin d'établir un système plus vaste, de long terme, en Afghanistan, dont certaines parties seraient utilisées pour des prisonniers de la CIA.
La plus grande prison de la CIA en Afghanistan reçut le nom de code 'Salt Pit', le puits de sel. C'était également le centre local de la CIA et il était à l'origine localisé dans une vieille usine de briques au dehors de Kaboul. En novembre 2002, un officier spécialiste inexpérimenté de la CIA fut décrit comme ayant donné l'ordre aux gardes de déshabiller un jeune détenu récalcitrant, l'enchaîner sur le sol en béton et le laisser toute la nuit sans couvertures. Il gela à mort, d'après quatre officiels du gouvernement US. L'officier de la CIA n'a pas été poursuivi pour ce décès. Le 'puits de sel' était protégé par des caméras de surveillance et de rudes gardes afghans, mais la route qui y menait n'était pas sûre et la prison fut déménagée ensuite à l'intérieur de la base aérienne de Bagram. Elle a depuis été relocalisée à l'extérieur de la base.
A la mi-2002, la CIA avait conclu des accords secrets pour des 'sites noirs' avec deux pays, dont la Thaïlande et un pays d'Europe de l'Est, nous ont dit les fonctionnaires actifs ou en retraite. 100 millions de dollars sont estimés avoir été inclus dans l'annexe confidentielle de la première provision supplémentaire votée pour les affaires afghanes. Puis la CIA captura son premier détenu, le 28 mars 2002. Les forces pakistanaises s'emparèrent d'Abou Zubaida, le chef des opérations d'Al Qaïda, l'emprisonnèrent et la CIA le transféra à toute allure dans un nouveau site secret en Thaïlande, qui comprenait des cellules d'interrogatoire souterraines, ont prétendu plusieurs fonctionnaires du renseignement retirés ou actifs. Six mois plus tard, le planificateur du Onze Septembre Ramzi Binalshibh fut aussi capturé au Pakistan et envoyé par avion en Thaïlande. Mais après les premières publications d'articles révélant l'existence du site en juin 2003, les officiels thaïs insistèrent pour que la CIA le ferme, et les deux terroristes furent déplacés ailleurs, d'après des ex-fonctionnaires du gouvernement impliqués dans le dossier. La coopération entre les deux pays sur la lutte anti-terroriste a été depuis lors mitigée. À la fin 2002 ou début 2003, la CIA a passé des accords avec d'autres pays pour établir des prisons clandestines. Un de ces sites - que nos sources ont prétendu croire être la plus vaste installation de la CIA aujourd'hui - prit une importance particulière quand l'agence se rendit compte qu'elle aurait à faire face à un nombre grandissant de prisonniers avec d'autant moins de prisons.
La Thaïlande fut fermée, et durant l'année 2004 la CIA décida qu'il lui fallait abandonner son petit site à Guantanamo Bay. La CIA avait planifié de le convertir en installation modèle, mise en ouvre indépendamment par les militaires. La CIA se retira quand les courts de justice américaines commencèrent à exercer un plus grand contrôle sur les détentions militaires, les officiels de l'agence craignant que le même type de supervision s'étende rapidement sur les leurs.
Rétrospectivement, disent certains fonctionnaires actifs ou en retraite du renseignement, les problèmes de la CIA furent exacerbés par une autre décision prise au sein du centre de contre-terrorisme [Counterterrorist Center], à Langley [ siège la CIA -NdT]. Le champ d'action original du programme de la CIA consistait à cacher et interroger les deux douzaines environ de meneurs d'Al Qaïda tenus pour être directement responsables des attaques du Onze Septembre, ou qui posaient une menace imminente, ou avaient une connaissance plus large du réseau Al Qaïda. Mais alors que le volume des lignes et connexions de l'étranger vers la CTC augmentait, et que la capacité de ses groupes paramilitaires à se saisir de suspects s'améliorait, la CIA commença à appréhender de plus en plus de personnes dont la valeur pour le renseignement et les liens avec le terrorisme étaient moins certains, d'aprèsquatre fonctionnaires en active ou en retraite.
Les standards originaux à satisfaire pour consigner des suspects dans l'univers invisible furent baissés ou ignorés, ajoutèrent-ils. « Ils en ont beaucoup, beaucoup en plus qui n'atteignent pas le moindre seuil » dit un officiel du renseignement.
Plusieurs, anciens ou non, fonctionnaires du renseignement, ainsi que plusieurs fonctionnaires du gouvernement US ayant connaissance du programme, ont exprimé leur frustration devant le fait que la Maison Blanche et les décideurs des cercles du renseignement n'aient pas posé comme une priorité la décision, de savoir si le programme d'incarcération secret devait continuer dans sa forme actuelle ou être remplacé par une approche différente.
Pendant ce temps, le débat sur la sagesse même du programme continue parmi les officiers de la CIA, certains d'entre eux argumentant de plus que le secret entourant le programme n'est pas tenable. « C'est simplement un horrible fardeau » dit un fonctionnaire du renseignement. Le chercheur Julie Tate a contribué à cet article. Source : http://www.washingtonpost.com/

04/11/2005 - La République tchèque a refusé d'accepter des détenus de Guantanamo
La République tchèque a récemment rejeté une requête des Etats-Unis lui demandant d'installer sur son territoire un centre de détention pour accueillir des prisonniers de la base de Guantanamo, a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Frantisek Bublan.
"Des négociations ont eu lieu il y a un mois à peu près. (Les Américains) ont fait des efforts pour installer ici quelque chose de ce genre, mais ils n'ont pas réussi", a déclaré M. Bublan au journal en ligne Aktualne.cz.
La demande américaine ne concernait pas des détenus directement liés à l'organisation terroriste Al-Qaïda, mais les prisonniers en question n'ont pas fait l'objet d'une inculpation, a souligné Aktualne.cz.
"Ils s'agissait de prisonniers concentrés à la base de Guantanamo, chez lesquels une appartenance à l'Al-Qaïda n'a pas été prouvée", a précisé le ministre à l'agence de presse tchèque CTK.
"Nous avons été sollicités pour savoir si nous ne pouvions pas les intégrer ici dans un processus d'asile", a-t-il affirmé avant d'ajouter que les prisonniers en question seraient menacés dans leur pays d'origine.
Selon le site Aktualne.cz, il s'agirait notamment de personnes venues "de l'une des provinces de la Chine".
Le refus de Prague a été motivé par le risques en matière de sécurité, a affirmé le ministre à la CTK.
Selon "une source proche des services de renseignement tchèques" citée par Aktualne.cz, les Etats-Unis ont adressé la même demande à d'autres pays d'Europe de l'Est. "A notre connaissance, ils ont réussi quelque part", a affirmé à Aktualne.cz cette source "hautement crédible".
Source : AFP, 2 novembre 2005

03/11/2005 - Cinq Koweïtiens détenus à Guantanamo rapatriés au Koweït
Cinq Koweïtiens, détenus à la base américaine de Guantanamo (Cuba), rentreront au Koweït jeudi, a affirmé un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité mercredi par la presse.
"Les cinq Koweïtiens qui ont été libérés à Guantanamo rentreront au Koweït demain (jeudi)", a déclaré au quotidien Al-Watan le sous-secrétaire au ministère Khaled al-Jarallah.
Citant des sources anonymes, le journal indique qu'un avion spécial koweïtien a quitté l'émirat lundi pour rapatrier les cinq prisonniers qui seront déférés devant un tribunal koweïtien. Les autorités koweïtiennes avaient annoncé leur libération en octobre.
Il reste encore six Koweïtiens détenus à Guantanamo.
Le président de l'Association des familles des détenus koweïtiens à Guantanamo, Khaled Al-Ouda, avait affirmé en octobre que les autorités koweïtiennes et américaines discutaient aussi de la libération des six derniers détenus koweïtiens de Guantanamo.
En janvier, les Etats-Unis avaient remis au Koweït Nasser Najr al-Moutaïri, qui avait passé trois ans à Guantanamo. Il a été condamné mardi à cinq ans de prison par la Cour d'appel qui a infirmé le jugement du tribunal de première instance acquittant Moutaïri, a déclaré à l'AFP son avocat Moubarak al-Choummari.
"Même si le jugement est dur, nous devons respecter les verdicts des tribunaux", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il irait en cassation.
Moutaïri a été accusé d'agression contre une nation amie en combattant les forces américaines en Afghanistan en 2001.
Quelque 505 détenus, de 36 nationalités, sont toujours incarcérés à Guantanamo. Ils ont été capturés pour la plupart lors de l'offensive militaire américaine de 2001 en Afghanistan.
Source : AFP, 2 novembre 2005

03/11/2005 - Oui, c'est bien le nouveau Goulag !
par le Collectif guantanamo, 3 novembre 2005
Les révélations du Washington Post (voir dépêche ci-dessous) sur les prisons secrètes de la CIA ne nous étonnent pas. Cela faisait longtemps que diverses organisations de défense du droit avaient exprimé leurs soupçons sur l'existence de lieux de détention secrets réservés à certains "gros poissons" pris dans les filets de la "croisade contre le terrorisme". Les lieux de détention évoqués étaient la base aérienne US située sur l'île de Diego Garcia, dans l'archipel des Chagos (Océan indien) - dont les 2 000 habitants ont été chassés - l'Afghanistan et la Thaïlande. mais ce qui est nouveau dans les révélations du Post, c'est que plusieurs pays de l'Est européen hébergeraient ces prisons spéciales, échappant à tout contrôle autre que celui de la Maison blanche, du Pentagone et de la CIA. 15 ans après l'effondrement du système soviétique, le Goulag est donc bel et bien de retour. Le Washington Post écrit qu'il n'a pas voulu révéler de quels pays il s'agissait, à la demande de hauts responsables US, car cela pourrait "nuire à la lutte antiterroriste". Mais on peut prendre les paris. Il suffit de voir quels sont les alliés les plus fidèles de Washington à l'Est de l'Europe. La Hongrie tout d'abord, qui servit de base à la préparation de la guerre d'Iraq - notamment pour la formation des 4 000 harkis recrutés parmi les exilés iraquiens aux USA et ailleurs pour servir de guides de brousse -, la Pologne ensuite, dont l'industrie d'armement profite grassement de l'envoi de soldats en Iraq, ou encore la Tchéquie, l'Ukraine et le Kazakhstan. Les dirigeants de tous ces pays, n'ayant ni foi ni loi, sont prêts à se vendre au meilleur offrant. Aux opinions locales de s'interroger et de poser cette question à leurs dirigeants : y a-t-il oui ou non des prisons secrètes de la CIA sur notre territoire ? Quant à la communauté internationale, on se demande ce qu'elle attend pour exprimer publiquement son appui à la condition mise par les rapporteurs spéciaux de l'ONU à leur visite à guantanamo : de pouvoir rencontrer les détenus et s'entretenir avec eux (voir communiqué ci-dessous). Et les rapporteurs eux-mêmes ? Il ne leur reste plus qu'à demander à visiter les prisons secrètes de la CIA. Le rejet par Washington d'une telle requête, parfaitement légitime, ne ferait que mettre encore plus les USA au ban des nations civilisées, parmi les États voyous.

03/11/2005 - Les pays d'Europe de l'Est démentent héberger des prisons secrètes de la CIA : peut-on les croire ?
Plusieurs pays post-communistes d'Europe de l'Est, en particulier la Pologne et la Roumanie, ont démenti jeudi l'existence sur leur territoire de prisons secrètes où, selon le Washington Post, la CIA détiendrait des membres du réseau terroriste Al-Qaïda.
Le quotidien américain a affirmé mercredi que la CIA détenait des terroristes d'Al-Qaïda dans des prisons secrètes, surnommées "sites noirs", dans huit pays, y compris la Thaïlande, l'Afghanistan et "plusieurs pays démocratiques d'Europe de l'Est", dont il n'a pas dévoilé les noms.
L'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a précisé qu'elle soupçonnait la Pologne et la Roumanie d'héberger des prisons clandestines.
La plupart des pays post-communistes d'Europe de l'Est, et en particulier la Pologne, sont de fidèles alliés de George W. Bush depuis le début de la crise irakienne.
Plusieurs responsables polonais se sont empressés d'affirmer jeudi que leur pays n'avait jamais été contacté par les Etats-unis dans cette affaire.
"Je ne sais rien à ce sujet", a déclaré jeudi à la presse le ministre polonais de l'Intérieur Ludwik Dorn.
"Nous ne détenons pas de terroristes et nous ne les interrogeons pas", a également déclaré à la radio privée ZET Jerzy Szmajdzinski, qui a été ministre de la Défense de 2001 jusqu'à ce que le nouveau gouvernement de droite prennent ses fonctions lundi.
"J'ai l'impression que cette affaire ne concerne pas la Pologne", a déclaré, également jeudi, Adam Rotfeld, ministre des Affaires étrangères jusqu'à lundi dernier. Il a, en outre, affirmé de n'avoir jamais entendu parler d'une proposition américaine d'installer des prisons secrètes en Pologne.
A Bucarest, le Premier ministre roumain Calin Tariceanu a de même démenti l'existence de "sites noirs" sur le territoire de son pays.
"Il n'y a pas de bases de la CIA en Roumanie", a assuré M. Tariceanu mercredi soir.
Interrogée par l'AFP, la porte-parole du ministère roumain des Affaires étrangères Corina Vintan a affirmé que la question de l'hébergement de telles prisons en Roumanie ne s'était "jamais posée au niveau du gouvernement".
La Hongrie a officiellement démenti avoir jamais été contactée par les Etats-Unis et la Slovaquie a affirmé n'abriter aucune prison de ce type.
"La Bulgarie n'a jamais eu de bases de la CIA, ni de détenus étrangers liés à Al-Qaïda", a indiqué de son côté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Dimitar Tsantchev à Sofia.
Seul le ministre tchèque de l'Intérieur, Frantisek Bublan, a reconnu que les Etats-Unis avaient adressé à Prague une requête en vue d'installer en République tchèque un centre de détention pour des prisonniers de la base de Guantanamo (à Cuba), tout en soulignant que son gouvernement l'avait rejetée.
"Des négociations ont eu lieu il y a un mois à peu près. (Les Américains) ont fait des efforts pour installer ici quelque chose de ce genre, mais ils n'ont pas réussi", a déclaré M. Bublan mercredi au journal en ligne Aktualne.cz.
La Commission européenne a souligné jeudi que des prisons secrètes de la CIA dans l'Union européenne ne seraient pas compatibles avec ses valeurs.
"L'existence de prisons secrètes ne me semble pas compatible avec la Charte des droits fondamentaux de l'UE", a déclaré Friso Roscam Abbing, porte-parole du commissaire à la Justice Franco Frattini.
Huit pays post-communistes sont entrés l'an dernier dans l'Union européenne et deux autres, la Roumanie et la Bulgarie, doivent adhérer, en principe en 2007.
Source : AFP, 3 novembre 2005

02/11/2005 - La CIA détient des terroristes présumés dans des prisons secrètes, révèle le "Washington Post"
La CIA interroge certains des responsables d'Al-Qaïda les plus importants dans une prison secrète datant de l'époque soviétique en Europe de l'Est, selon des responsables américains et étrangers proches du dossier, rapporte le "Washington Post".
Ce centre de détention fait partie d'un système carcéral clandestin créé par l'Agence centrale américaine de renseignement (CIA), qui a compté à certains moments des sites dans huit pays, dont la Thaïlande, l'Afghanistan, plusieurs Etats d'Europe de l'Est et un petit centre sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, note le quotidien dans son édition en ligne.
Ce réseau de détention secret créé il y a près de quatre ans est un élément-clé de la guerre non conventionnelle des services secrets américains contre le terrorisme, souligne le "Washington Post".
L'existence et l'emplacement de ces installations, qualifiées de "sites noirs" dans des documents confidentiels de la Maison Blanche, de la CIA ou encore du département de la Justice, ne sont connus que d'une poignée de hauts responsables aux Etats-Unis, et seulement par le président et quelques chefs des services secrets dans chaque pays d'accueil, selon le journal.
On ne sait quasiment rien sur l'identité des détenus dans ces prisons, les méthodes d'interrogatoire employées et sur le processus de décision conduisant à l'incarcération de suspects.
Si le département américain de la Défense a produit des rapports publics sur ses règles de détention après le scandale des sévices à la prison d'Abou Ghraib en Irak et à Guantanamo, la CIA n'a même pas reconnu l'existence des "sites noirs".
Les révélations sur les sévices infligés à des prisonniers en Afghanistan et en Irak par l'armée américaine ont relancé les craintes des défenseurs des droits de l'homme concernant le système carcéral secret de la CIA.
Le "Washington Post" précise qu'il n'a pas dévoilé les pays d'Europe de l'Est impliqués dans ce programme clandestin à la demande de hauts responsables américains. Ceux-ci auraient affirmé qu'une telle révélation était nuisible à la lutte antiterroriste dans ces pays et risquaient de les exposer à des représailles terroristes.
Le système de détention secret a été conçu dans les premiers mois qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001.
Source : AP, 2 novembre 2005

02/11/2005 - Washington reste muet sur les prisons secrètes de la CIA
Le gouvernement américain est resté muet mercredi sur l'existence de prisons secrètes en Europe de l'Est et ailleurs, où, selon le Washington Post, la CIA détiendrait des membres du réseau terroriste Al-Qaïda.
D'après le Washington Post citant des sources américaines et étrangères informées, ces prisons, surnommées "sites noirs", ont été ouvertes dans huit pays, y compris la Thaïlande, l'Afghanistan et "plusieurs pays démocratiques d'Europe de l'Est", dont les noms n'ont pas été dévoilés pour des raisons de sécurité.
La Maison Blanche, le ministère de la Justice et la CIA ont refusé de commenter les informations parues dans le quotidien.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a affirmé qu'il ne pouvait "discuter des activités du renseignement". "Nous sommes engagés dans une guerre contre le terrorisme et (contre) des militants islamiques qui sont déterminés à attaquer l'Amérique (...). Et nous allons continuer à rechercher les dirigeants terroristes qui cherchent à nous faire du mal", a-t-il ajouté.
Le ministre américain de la Justice, Alberto Gonzales, a également justifié son silence par le fait que le gouvernement ne faisait "pas de commentaire sur les activités de renseignement".
Depuis un an, les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent l'existence de "prisonniers fantômes" détenus dans des lieux inconnus par la CIA. En juin, Amnesty International avait accusé les Etats-Unis d'avoir établi un "archipel" de prisons souvent secrètes à travers le monde.
Ces "prisonniers fantômes", dont l'identité est officiellement inconnue, sont pour la plupart des cadres de haut rang du mouvement terroriste Al-Qaïda, dont Ramzi ben Al-Shaiba, l'un des coordinateurs présumés des attentats de 2001, ou le numéro trois de l'organisation Khaled Cheikh Mohammed.
Selon le Washington Post, la CIA aurait envoyé plus de 100 suspects dans ce réseau secret de prisons, créé après les attentats du 11-Septembre en raison du caractère illégal de ces détentions aux Etats-Unis.
Environ 30 prisonniers, considérés comme des figures importantes du terrorisme, sont dans des centres financés et gérés directement par du personnel de la CIA. Deux sites de ce type, en Thaïlande et à Guantanamo Bay (Cuba), ont été fermés en 2003 et 2004, selon le quotidien.
Plus de 70 autres suspects, jugés moins importants, ont été confiés à d'autres services de renseignement, notamment en Egypte, en Jordanie, au Maroc, et en Afghanistan. Ces "sites noirs" sont sous la responsabilité des pays concernés et sont financés par la CIA.
Ce système de détention n'est connu que d'une poignée de hauts responsables américains, et en général du président George W. Bush.
La Thaïlande a démenti mercredi avoir fourni à la CIA un quelconque centre secret de détention.
En Europe, le ministre tchèque de l'Intérieur, Frantisek Bublan, a affirmé que Prague avait récemment rejeté une demande des Etats-Unis lui demandant d'installer sur son territoire un centre de détention pour accueillir des prisonniers de la base de Guantanamo.
La Hongrie de son côté a démenti avoir jamais été contactée par les Etats-Unis pour héberger "des prisons secrètes" et la Slovaquie a affirmé n'abriter aucune prison de ce type sur son territoire.
Interrogé sur ces informations, l'ancien président américain Jimmy Carter a accusé l'administration du président George W. Bush de saper les références morales sur lesquelles se fonde la politique étrangère des Etats-Unis depuis des décennies.
"Au cours des cinq dernières années, il y a eu un changement profond et radical dans les mesures ou dans les valeurs morales de notre pays", a dénoncé M. Carter.
Source : AFP, 2 novembre 2005


02/11/2005 - Jimmy Carter accuse Bush de saper les références morales américaines
L'ancien président américain Jimmy Carter a accusé l'administration du président George W. Bush de saper les références morales sur lesquelles se fonde la politique étrangère des Etats-Unis depuis des décennies, dans un entretien mercredi à la chaîne américaine NBC.
"Au cours des cinq dernières années, il y a eu un changement profond et radical dans les mesures ou dans les valeurs morales de notre pays", a déclaré l'ancien président démocrate (1977-1981).
Il était interrogé sur les informations parues dans le Washington Post, selon lesquelles la centrale du renseignement américaine (CIA) détient des membres du réseau terroriste Al-Qaïda dans des prisons secrètes en Europe de l'Est et ailleurs.
"C'est juste un signe de ce qui a été fait sous cette administration pour changer les politiques qui ont été menées à travers notre Histoire", a-t-il déclaré.
M. Carter a précisé ne pas détenir de preuve que l'administration Bush ait manipulé le renseignement avant la guerre en Irak, mais il a condamné les allégations selon lesquelles l'Irak avait des liens avec des groupes terroristes.
"Je pense que les déclarations selon lesquelles Saddam était impliqué dans les attentats du 11-Septembre et détenait des armes de destruction massive qui menaceraient notre pays ont été manipulées, au moins pour tromper le peuple américain et déclencher la guerre", a-t-il dit.
Le sénateur Edward Kennedy a quant à lui vu dans les informations du Post "une triste preuve supplémentaire du mépris total de l'administration Bush pour l'état de droit, et un nouveau coup sévère porté au respect que nous porte la communauté internationale".
"De toute évidence la Maison Blanche n'a rien appris (des scandales des mauvais traitements infligés aux prisonniers) d'Abou Ghraïb et de Guantanamo", a-t-il ajouté.
"L'utilisation de centres de détention secrets à travers le monde est une vilaine insulte aux idéaux américains et elle ne peut que rendre la guerre contre le terrorisme plus difficile à gagner", a-t-il ajouté.
Source : AFP, 2 novembre 2005


01/11/2005 - Cinq experts des Nations unies répondent à l'invitation des États-unis autorisant trois d'entre eux à visiter les lieux de détention de guantanamo
Cinq experts indépendants de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, qui ont entrepris une étude conjointe sur la situation des détenus de Guantanamo, ont publié aujourd'hui une déclaration commune suite à l'invitation que le Département de la défense des États-Unis a adressée à trois d'entre eux, les autorisant à venir effectuer une visite des lieux de détention du Département dans la base navale de la baie de Guantanamo, sur l'île de Cuba.
Ces cinq experts sont M. Leandro Despouy, Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats; M. Paul Hunt, Rapporteur spécial sur le droit de chacun de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint; Mme Asma Jahangir, Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction; M. Manfred Nowak, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants; ainsi que Mme Leila Zerrougui, Présidente-Rapporteuse du Groupe de travail sur la détention arbitraire.
Tout en se félicitant des lettres d'invitation adressées le 27 octobre dernier à trois d'entre eux par le Département de la défense des États-Unis - premier résultat tangible après presque quatre années de dialogue entre les procédures spéciales de la Commission et le Gouvernement des États-Unis -, les cinq experts affirment regretter profondément que des invitations similaires n'aient pas été lancées à deux d'entre eux, à savoir MM. Despouy et Hunt, et que la visite autorisée par le Département de la défense se limite à une seule journée. Ils regrettent en outre profondément que les entrevues ou visites privées auprès des détenus aient été explicitement exclues.
Dans leur déclaration commune, les cinq experts indépendants indiquent avoir soigneusement examiné cette invitation et décidé de l'accepter sur les bases suivantes. «Dans un esprit de coopération, nous acceptons la courte durée de la visite et le fait que seuls trois d'entre nous seront autorisés à visiter les lieux. Toutefois, nous ne pouvons pas accepter l'exclusion des entrevues privées avec des détenus, dans la mesure où non seulement cela serait contraire aux termes du mandat des missions d'établissement des faits des procédures spéciales, mais en plus cela saperait l'objectif même d'une évaluation équitable et objective de la situation des personnes détenues dans la baie de Guantanamo».
Les cinq experts se disent confiants que le Gouvernement des États-Unis, «qui attache une grande importance aux principes d'un établissement des faits indépendant et objectif», comprendra leur position. Ils indiquent avoir décidé que Mmes Jahangir et Zerrougui et M. Nowak effectueront une visite à Guantanamo à condition qu'ils aient librement accès à tous les détenus et qu'ils puissent s'entretenir en privé avec eux. La date envisagée pour la visite est le 6 décembre 2005, précisent les cinq experts.
Ce document, qui n'est pas un document officiel, est le résumé d'un communiqué de presse publié en anglais, qu'on peut trouver à : http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/view01/0CBC243232FBA74DC12570AB0048F349?opendocument
Source : Nations Unies, 31 octobre 2005


01/11/2005 - Libération de 500 détenus d'Abou Ghraïb
Célébrant l'Aïd El Fitr à leur manière, les autorités militaires d'occupation US ont libéré mardi 500 Iraquiens détenus à la prison d'Abou Ghraïb. Les détenus bénéficiant de cette mesure d'une clémence extraordinaire ont été acheminés en bus à la Foire internationale de Bagdad où leurs proches les attendaient. Un millier de détenus avaient déjà été libérés d'Abou Ghraïb au début du mois de Ramadan. Au moins 15 000 Iraquiens restent détenus dans la vingtaine de prisons et de camps administrés directement par les forces d'occupation US dans tout le pays. À guantanamo, en revanche, on ne signale aucune libération parmi les 505 détenus, qui ont vécu leur quatrième Ramadan en cage.