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CHRONIQUE DE GUANTANAMO
4ème année - N° 8 - 15 avril 2006
Publication bimensuelle du Collectif guantanamo, 1 impasse Laperrine, 11 000 Carcassonne
Tél. 00 33 (0)6 13 99 28 86 • Courriel : collectifguantanamo@yahoo.fr
Cette Chronique contient toutes les informations publiées au jour le jour sur le site http://quibla.net

NOUS PRATIQUONS LE COPYLEFT : TOUT OU PARTIE DE CETTE CHRONIQUE PEUT ÊTRE REPRODUIT LIBREMENT, EN MENTIONNANT LA SOURCE

« La possibilité, pour le pouvoir exécutif, de jeter un homme en prison sans formuler aucune charge reconnue par la loi contre lui, et notamment de lui refuser le jugement par ses pairs, est odieuse au plus haut degré et elle est le fondement de tout gouvernement totalitaire, qu'il soit nazi ou communiste. »
Winston Churchill
1 er Avril 2006 : CELA FAIT 1 577 JOURS
QUE NOS FRÈRES HUMAINS SONT RETENUS EN OTAGES À GUANTANAMO !

LES INFORMATIONS SONT CLASSÉES EN ORDRE CHRONOLOGIQUE DÉCROISSANT

AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO

15/04/06 - Villeurbanne (France, 69), 16 avril : Journée de solidarité. Thème : L'enfer des prisons de l'occupation américaine et israélienne : de Abou Ghraïb à Ascalan  
14/04/06 - Deux Suisses forcent l'entrée de Guantanamo
14/04/06 - Mesures antiterroristes - Quand la «règle de droit» ne s'adresse pas aux ressortissants étrangers
13/04/06 - «Je ne le nie pas: le jihad, c'est ma vie» - Menad Benchellali assure sa défense dans l'affaire des «filières tchétchènes»
13/04/06 - "J'ai tapé "bombe" dans Google.com. Et là, jackpot !"
12/04/06 - Brahim Yadel reste en prison
12/04/06 - Un Éthiopien comparaît devant un tribunal militaire à Guantanamo
12/04/06 - A Guantanamo, les droits de la défense d'un Yéménite soulevés
12/04/06 - Audience préliminaire des commissions militaires de Guantánamo - Observations d'Amnesty International lors du procès, 2e journée

12/04/06 - Hors de portée des radars : vols secrets, torture et «disparition» - Rapport d'Amnesty International sur les “transferts extraordinaires” de la CIA

11/04/06 - Les cassettes de Ben Laden sont aussi fausses que les liens entre l'Islam et le 11 septembre, par Kevin Barrett
08/04/06 - Moussaoui écoute les témoins du 11-Septembre, ricane et chante
07/04/06 - Le “procès” d'Omar Khadr à guantanamo : du Grand-Guignol - devant les cris de l'avocat de la défense, le juge suspend l'audience
07/04/06 - Un ancien d'Afghanistan condamné à 46 ans d'emprisonnement  à Tunis
06/04/06 - CIA : De nouveaux vols suspects dans le ciel suisse pointés du doigt
05/04/06 - Procès des "filières tchétchènes": demande de récusation de la présidente
05/04/06 - Zacarias Moussaoui risque d'être condamné à l'injection mortelle
04/04/06 - Le Pentagone rend publics de nouveaux documents sur Guantanamo
04/04/06 - La Cour suprême US refuse d'examiner la détention sans inculpation de José Padilla
02/04/06 - L'étrange aventure de Nizar Sassi, par Fausto Giudice, 2 avril 2006
02/04/06 - Le procès surréaliste de Zacarias Moussaoui entre les mains des jurés

***

15/04/06 - Villeurbanne (France, 69), 16 avril : Journée de solidarité. Thème : L'enfer des prisons de l'occupation américaine et israélienne : de Abou Ghraïb à Ascalan  

Date : Dimanche 16 Avril 2006 de 15 h 0 à minuit
Lieu    CCO , 39 Rue Courteline, Villeurbanne
Programme : A l'occasion du 17 avril, la journée des prisonniers palestiniens , journée de solidarité avec les prisonniers irakiens et palestiniens . Témoignages de prisonniers libérés : irakien (Abdel Jabbar Qubaysi) et palestinien (Munir Mansour, directeur de l'association Ansar Al Sajine) , documentaires, stands, expositions, musique. Participation de l'écrivain Gilles Munier, secrétaire des Amitiés Franco-Irakiennes, accusé et condamné par les autorités françaises pour son soutien au peuple irakien.
Organisateurs : Palestine en marche (membre du mouvement de soutien à la résistance du peuple palestinien, msrpp), Amitiés Franco-Irakiennes, , Espace Projets Interassociatifs (EPI), Centre Culturel Arabe et Méditerranéen (CCAM), ODC (Vaulx-en-Velin), Radio Trait d'Union, Radio Salam
Contact : danmourg@club-internet.fr

14/04/06 - Deux Suisses forcent l'entrée de Guantanamo

par Isabelle Eichenberger, swissinfo, 12 avril 2006
Deux artistes suisses de Berlin ont reconstitué sur Internet la prison de la base américaine de Guantanamo. Une sorte de jeu vidéo plus vrai que nature.
Zone*Interdite est un projet «esthétique d'information» qui reconstitue cette prison top secrète où l'internaute se transforme en espion, voire en voyeur.
«Notre perception du monde est lacunaire. Nos observations suivent des règles qui n'ont pas été fixées par nous et (...) nous nous retrouvons toujours devant des zones interdites.»
Installés à Berlin, capitale de l'Allemagne réunifiée, Christoph Wachter et Mathias Jud ont découvert les zones de contrôles militaires héritées de la Guerre froide. Fascinés, les deux Zurichois ont commencé à réunir des informations sur le sujet en 2000.
Au départ, Christoph Wachter et Mathias Jud voulaient «développer leur propre vision du monde». Aujourd'hui, le monde entier peut la partager ou la compléter en ligne.
Leur site Zone*Interdite recense 1200 zones militaires un peu partout dans le monde et offre deux visites virtuelles. L'une d'un camp d'entraînement islamique au Soudan et l'autre de la prison de Guantanamo, où l'armée américaine détient depuis 2002 des membres supposés du réseau terroriste Al-Qaïda. Le tout assorti d'informations chiffrées avec leur source.

Pas de trous noirs
«Des îles, des zones et parfois des villes entières disparaissent, transformées en bastions du pouvoir, en trous noirs», constatent les deux artistes sur leur site. Qui ne se laissent pas démonter: «Et bien, notre force de représentation individuelle n'a pas de trous noirs. Notre fantaisie comble les vides en associant des fragments».
C'est-à-dire des photos, des témoignages, des échanges et des d'informations apportées par les visiteurs du forum de discussion s'ils le souhaitent.
Ces fragments d'information ultrasecrètes ont été récoltés en toute légalité sur Internet, émanant des médias, de l'album-souvenir en ligne d'un vétéran de l'armée américaine et même du Département américain de la Défense.

Plus vrai que nature
Le cœur du site est la reconstitution en 3D de Guantanamo. La visite s'ouvre avec une photographie aérienne de Windmill Beach, la plage de la base américaine sur l'île de Cuba. Une fois l'entrée franchie, le visiteur peut traverser cours et baraquements. Il peut même visionner l'intimité grillagée d'une cellule.
Techniquement, le parcours requiert de la patience ou alors un PC très performant. Par ailleurs, la plate-forme est reliée au moteur de recherche de Google, de sorte qu'à chaque entrée les informations disponibles peuvent être demandées.
Une abondance d'informations et d'images qui démontrent que, si secrètes soient-elles, elles «finissent toujours par affleurer dans les médias». Surtout depuis que, à l'ère du numérique, tout le monde fait des photos, y compris des militaires en mission secrète.


Un projet utile
N'y a-t-il pas un risque de banalisation ou de voyeurisme malsain? Christoph Wachter et Mathias Jud parlent plutôt de «vaincre notre cécité partielle». Et, surtout, de supprimer «ces zones de non-pensée auxquelles l'accès est refusé et toute réflexion exclue».
Ce projet artistique repose sur l'accès à une marée croissante de données qui, réutilisées et réinterprétées, permettent d'en susciter de nouvelles, voire de créer des œuvres d'art originales.
De son côté, Manon Schick, porte-parole d'Amnesty Suisse, salue «cette plus grande visibilité donnée aux horreurs des conditions de détentions» de Guantanamo.
«Cela contribue à élargir la prise de conscience de ce lieu de non-droit tout à fait inconnu du droit international», précise-t-elle. Avant de rappeler que Guantanamo reste inaccessible.
«Récemment encore, des experts des Nations Unies ont renoncé à leur visite prévue, car ils n'avaient pas obtenu le droit de rencontrer les quelque 500 prisonniers qui y sont détenus....»


14/04/06 - Mesures antiterroristes - Quand la «règle de droit» ne s'adresse pas aux ressortissants étrangers

par François Crépeau et Delphine Nakache, Le Devoir, Montréal, 11 avril 2006
Les auteurs sont respectivement t itulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit international des migrations, Université de Montréal et doctorante à l' Université McGill. Ce texte tiré de l'étude Controlling Irregular Migration in Canada : Reconciling Security Concerns with Human Rights Protection, récemment publiée par l'Institut de recherche en politiques publiques, qui tenait le 10 avril, à Montréal, un déjeuner-causerie sur le sujet.

Guantanamo a de nouveau récemment défrayé la chronique quand les Nations unies ont ajouté leur voix à toutes celles qui exhortent les États-Unis à fermer ce tristement célèbre établissement pénitentiaire. Car, plus que jamais, Guantanamo symbolise la menace que font peser sur les droits fondamentaux les mesures démesurées de sécurité nationale. Les Canadiens n'ont d'ailleurs pas hésité à montrer du doigt leur voisin pour exprimer leur désaccord.
Mais si le Canada n'a aucune prison de ce genre sur son territoire, le traitement qu'il réserve aux ressortissants étrangers, surtout s'ils sont soupçonnés d'activités terroristes, n'en est pas moins troublant au regard du droit canadien et international. Des restrictions aux garanties juridiques que réprouveraient les citoyens canadiens sont couramment imposées à ces ressortissants, dont beaucoup sont soumis à une justice parallèle qui semble échapper au processus judiciaire de surveillance. Et comme ils ont peu de poids politique, ces non-citoyens sont devenus de pratiques boucs émissaires sur toutes les questions de sécurité.
On en oublie donc facilement que, en vertu du droit canadien, les droits fondamentaux s'appliquent tant aux citoyens qu'aux ressortissants étrangers. L'une des seules exceptions concerne le droit de demeurer au pays (réservé aux citoyens), mais les étrangers ne peuvent être expulsés vers un pays où leur vie et leur liberté seraient menacées. Ce principe de «non-refoulement» découle de nombreuses conventions internationales établies depuis 50 ans et figure à la section 7 de notre propre Charte des droits et libertés.
L'équilibre entre sécurité nationale et droits des étrangers est évidemment plus difficile à maintenir depuis le 11 septembre 2001. Mais la tentation de faire primer la sécurité sur toute autre considération est une erreur de jugement qui saute pourtant aux yeux.
L'un des aspects clés de la sécurité consiste à défendre les droits fondamentaux chers à tous les Canadiens. Ces politiques de sécurité doivent donc à tout le moins être compatibles avec ces droits.
Ce principe est généralement respecté dans la Loi antiterroriste de 2001, qui définit les mesures d'identification, de poursuite, de mise en accusation et de répression des groupes terroristes, et qui étend les pouvoirs d'enquête des autorités policières. Les gens accusés en vertu de cette loi, qu'ils soient citoyens ou ressortissants étrangers, conservent toutefois les mêmes droits juridiques que tout autre prévenu accusé en vertu du Code criminel.

Une procédure inappropriée

Mais, étrangement, les mesures servant à détenir et à expulser les ressortissants indésirables relèvent de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR). La procédure de la LIPR est plutôt de nature administrative que criminelle; elle échappe à toute surveillance judiciaire et permet de réserver aux étrangers un traitement qui serait interdit par le Code criminel.
Par exemple, la LIPR ne définit nulle part ce qu'est le «terrorisme», même si celui-ci constitue un motif d'interdiction de territoire et d'expulsion. D'une façon générale, les motifs d'interdiction de territoire qui y sont promulgués se prêtent à une interprétation arbitraire et tendancieuse; ils reposent sur des sources de renseignement invérifiables et sont finalement question d'opinion plutôt que de faits palpables. On est ici très loin de la preuve établie «hors de tout doute raisonnable» comme le prescrit le Code criminel.
Le cas d'Adil Charkaoui en offre un exemple particulièrement révélateur. Ce ressortissant a été détenu pendant trois ans en vertu d'un certificat de sécurité tel que le permet la LIPR. Le certificat de sécurité autorise la détention illimitée sans accusation et restreint les droits les plus élémentaires de la Charte, y compris l'examen de la preuve, le contre-interrogatoire des accusateurs, les procédures publiques et le pourvoi d'une décision. La Cour suprême, jusqu'ici très réservée sur les certificats de sécurité, a accepté d'entendre cet été les arguments d'Adil Charkaoui (et de deux autres ressortissants dont le cas est semblable), ce qui constitue une étape majeure vers la confrontation entre ces mesures de sécurité démesurées et les garanties de la Charte.
La situation de tous les ressortissants étrangers doit être examinée selon la «règle de droit», qui leur accorde la même protection et les mêmes droits fondamentaux que ceux garantis aux citoyens canadiens, tout comme ce fut le cas pour la classe ouvrière au tournant du XXe siècle, pour les femmes dans les années 1950, pour les autochtones dans les années 1980 et pour les gais et lesbiennes dans les dix dernières années.
Or la règle de droit n'existe plus quand les garanties des droits de la personne sont appliquées sélectivement, et il revient aux tribunaux d'en rétablir la primauté.
Source : http://www.ledevoir.com/2006/04/11/106476.html


13/04/06 - «Je ne le nie pas: le jihad, c'est ma vie» - Menad Benchellali assure sa défense dans l'affaire des «filières tchétchènes»
par Amaria TLEMSANI et Patricia TOURANCHEAU, Libération, 12 avril 2006

Il a décidé d'assurer seul sa défense «pour des raisons théologiques», considérant que son dossier est «déjà clos». De toute façon, il ne reconnaît que «la justice divine» . Et il s'en sort bien. Menad Benchellali, titulaire d'un CAP en électronique, connaît son dossier sur le bout des doigts renvoyant les magistrats à ses procès-verbaux pour vérification quand ils soutiennent la contradiction.

Base arrière. Ce Franco-Algérien, 33 ans, est une figure centrale du réseau dit des « filières tchétchènes». Il a répondu, hier et lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris, des projets d'attentats en France en 2001-2002. Poursuivi pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», il n'a pas un regard pour ses parents, qui comparaissent libres, pour les mêmes faits. Sa mère, Hafsa, 52 ans, voilée d'un hijab beige, est assise au premier rang. A côté, son père, Chellali, 62 ans, ancien imam radical aux Minguettes, à Vénissieux. L'appartement familial aurait servi de base arrière pour la préparation des produits explosifs.

Menad, alias «Abdelhakim», visage bonhomme et regard froid, est l'aîné de leurs six enfants. Les filles avaient été les «fers de lance» de la première affaire du foulard islamique dans les années 90. Un autre fils, Hafed, comparait, à côté de ses parents, toujours pour «association de malfaiteurs» et terrorisme. Le dernier fils, Mourad, vient de sortir de prison, où il a été incarcéré à son retour de Guantanamo.

«Je suis là pour mon père et pour ma mère, je m'en fous de prendre dix ou quinze ans», a lancé hier Menad, toujours sur la même ligne de défense. Il va jusqu'à poser lui même les questions à la présidente. «Ici c'est moi qui pose les questions !» lui rappelle, d'un ton sec, Jacqueline Rebeyrotte. Il revendique son engagement pour le jihad: «Je ne le nie pas: le jihad, c'est ma vie», mais minimise aussitôt son implication : «Je n'étais pas connu dans le milieu islamiste, je n'étais pas un combattant.» Pourtant au fil de l'audience, son rôle de pivot du réseau islamiste se fait jour. Il reconnaît, avec aplomb, avoir organisé le départ de son petit frère Mourad et celui de Nizar Sassi vers l'Afghanistan ( Libération 20 février 2006) jusqu'à les mettre en contact avec l'imam radical, tête pensante du «Londonistan», Abou Qatada. Concernant son séjour en Géorgie, à la frontière tchétchène, pour rejoindre les camps d'entraînement paramilitaires, il reconnaît avoir enrôlé Mourad Merabet, autre prévenu. Celui-ci, pharmacien de métier, de presque dix ans son aîné, est une référence religieuse à Vénissieux . A la barre, il confirme avoir été enrôlé par Menad pour rejoindre les rangs de «ses frères musulmans» en Tchétchénie : « Menad m'a dit qu'il s'occupait de tout, du voyage, des passeports, de l'argent. J'étais dans une période difficile de ma vie, je n'ai eu qu'une semaine pour me décider, alors je me suis laissé convaincre. »

A son retour de Géorgie en France, en janvier 2002, Menad Benchellali parle de «grande déception psychologique» de n'avoir pu combattre contre les troupes russes en Tchétchénie : «Si j'étais un vrai combattant, un ancien d'Afghanistan comme le soutient l'accusation, on m'aurait laissé entrer en Tchétchénie. Or ce n'est pas le cas.» Inquiété par l'arrestation de son frère Mourad en Afghanistan, convaincu d'être surveillé par la DST, Menad se cache entre l'appartement familial de Vénissieux et le squat du 144 à Romainville, en banlieue parisienne, où il sera arrêté le 24 décembre 2002.

Expériences. C'est à cette période qu'il se lance dans la «chimie» pour parfaire «sa formation paramilitaire de moudjahid» et arriver à la confection d'une bombe dans l'attente «d'un appel à l'action d'un émir comme Abou Qatada». Sur internet il se fournit une liste de produits permettant la confection d'une bombe, s'essaye à des expériences et demande à Merabet de lui en apporter du carbonate de magnésium ou de l'acide botulique. « J'ai toujours refusé d'accéder à ses demandes, rétorque le pharmacien. Il ne m'a jamais parlé de projet d'attentats chimiques mais les manipulations qu'il réalisait laissaient entendre qu'il allait commettre des attentats.»

Menad dément tout projet d'attentat : «J'ai toujours parlé d'intention de faire des expériences, de projets en général.» Pourtant un coprévenu, Maamar Ouazane a déclaré au juge Brugière que Menad et ses amis parlaient de frapper la tour Eiffel, le magasin Naf-Naf des Halles, perçu comme juif, ou encore des commissariats. Il sera auditionné le 24 avril. Confirmera-t-il ses accusations, alors que Menad continue de nier ?


13/04/06 - "J'ai tapé "bombe" dans Google.com. Et là, jackpot !"

par Piotr Smolar, le Monde, 12 avril 2006

Menad Benchellali est nul en chimie. C'est bien simple : un jour, fin 2002, dans l'appartement familial à Vénissieux (Rhône), alors qu'il se livrait à des expériences pour fabriquer des engins explosifs, il a renversé de l'acétone sur une petite bouteille en verre. Le liquide a coulé sur sa balance électronique et l'a brûlée. Cela lui aurait servi de leçon. Quant aux produits retrouvés en perquisition à Romainville (Seine-Saint-Denis), où il a été arrêté fin 2002, tout s'explique : la glycérine, "c'est pour la peau grasse" , l'eau oxygénée, "c'est pour les cheveux" , l'acide sulfurique et la batterie, "c'est pour l'éclairage" .
Lundi 10 février, l'homme clé du procès des "filières tchétchènes", ouvert depuis le 20 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, s'est volontiers présenté comme un amateur, sans pour autant nier sa ferveur radicale. Le djihad est une vocation familiale, chez les Benchellali. On connaissait le père, Chellali, imam de la mosquée Abou Bakr à Vénissieux (Rhône), arrêté avec des armes au retour de Bosnie. On avait entendu parler de son fils Mourad, un des sept anciens prisonniers français retenus à Guantanamo. Lundi, on a enfin découvert Menad, 33 ans, barbe et yeux noirs sous un crâne plein de ressources, gagné par la calvitie et perdu pour la cause depuis son arrestation, le 24 décembre 2002, en compagnie des autres membres de la cellule, suspectés d'avoir préparé des attentats en France.

Menad Benchellali a refusé l'assistance d'un avocat ; son absence ne s'est pas fait sentir. Habile, goguenard, reprenant volontiers la présidente Jacqueline Rebeyrotte sur les déclarations passées des uns et des autres, il a reconnu s'être livré à des expériences chimiques - plutôt du "bricolage" , selon son mot - dans l'intimité de l'appartement familial, aux Minguettes, peu après son retour de Géorgie début 2002. Le séjour dans le Caucase fut un échec, à l'en croire. Après le mauvais chimiste, voici Menad Benchellali dans le rôle du piètre djihadiste. Il n'a pas été autorisé à passer en Tchétchénie en raison d'un manque d'expérience dans la pratique guerrière. "Personne ne m'a calculé, là-bas je n'étais rien , a-t-il expliqué. On devait faire un parcours physique en 40 minutes, je l'ai fait en 1 h 15 car j'avais une sciatique."


"MA VIE, C'EST LE DJIHAD"


La présidente souligne sa grande modestie et rappelle que, selon la direction de la surveillance du territoire (DST), il se serait rendu auparavant en Afghanistan. Faux, assure Menad Benchellali : son voyage raté en Géorgie le prouverait. Un voyage dont Mourad Merabet, préparateur en pharmacie aux Minguettes, a livré un récit similaire devant le tribunal correctionnel. "Tout le monde est d'accord qu'il n'y avait aucun entraînement là-bas , a-t-il assuré. On ne pouvait pas entrer parce qu'on n'était pas suffisamment prêt."

Cet échec expliquerait, selon Menad Benchellali, la suite des événements, à son retour dans la région lyonnaise. "J'étais très déçu psychologiquement , dit-il. Les militaires doivent connaître ça. Ma vie c'est le djihad, je ne le nie pas. Je ne renoncerai jamais au djihad. Mais on ne m'a pas laissé, on ne m'a pas calculé. (...) Quand je suis rentré à Lyon, par curiosité, j'ai tapé "bombe" dans Google.com. Et là, jackpot ! J'y découvre des choses que je ne pouvais pas apprendre en Géorgie. C'était l'occasion ou jamais." L'occasion, une fois ce savoir acquis, de repartir en Tchétchénie, à l'entendre. Avait-il l'intention de passer à l'action en France, question majeure du dossier ? On ne sait pas. La présidente, Jacqueline Rebeyrotte, n'a pas pensé à lui demander.

En revanche, Menad Benchellali a volontiers reconnu son implication dans le départ de son frère Mourad et de Nizar Sassi, futurs détenus à Guantanamo, vers l'Afghanistan. "Nizar et Mourad ont accepté de partir sous ma pression , a-t-il admis. Pour les motiver, il fallait leur raconter des récits." Des récits de cette terre montagneuse et lointaine, qu'il dit n'avoir jamais foulée. Il revendique pourtant le goût du voyage, a accompli à quatre reprises le pèlerinage à La Mecque, s'est rendu au Maroc, au Soudan et en Jordanie, a vécu plus d'un an en Syrie et en Angleterre, est parti en Allemagne pour acheter une voiture et en Italie pour ramener des vêtements contrefaits.

Ce parcours lui a donné un ascendant sur son frère Mourad. "Je voulais qu'il se retrouve dans une ambiance plutôt islamique, qu'il apprenne l'arabe et le Coran" , a relativisé Menad Benchellali. Jusqu'aux dernières heures, c'est lui qui prend en charge l'organisation et le financement de leur voyage. C'est lui aussi qui s'arrange pour faire falsifier leurs passeports en région parisienne . "A la base, il y a une règle, ne pas partir avec son passeport , a-t-il expliqué au tribunal. Les passeports, ça ne court pas les rues, faut pas croire."

12/04/06 - Brahim Yadel reste en prison
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné vendredi le maintien en détention de Brahim Yadel, mis en examen dans la procédure française sur les six Français qui ont été détenus sur la base américaine de Guantanamo, a-t-on appris de source judiciaire.
Brahim Yadel est l'unique détenu de ce dossier, les cinq autres ayant été remis en liberté ces derniers mois par le juge d'instruction Jean-Louis Bruguière ou le juge des libertés et de la détention.
Le parquet général s'était opposé à son possible élargissement, précise-t-on de même source.
Brahim Yadel a été rapatrié en France en juillet 2004 après trois ans de détention à Guantanamo. Il avait été arrêté en Afghanistan après l'intervention américaine.
Incarcéré dans le cadre de l'enquête sur de possibles attentats lors de la Coupe du monde de football à Paris en 1998, Brahim Yadel avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire avant de partir en Afghanistan en mars 2000. En décembre 2000, il était condamné à un an d'emprisonnement.
Les sept Français détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba ont été rapatriés en deux temps. En juillet 2004 et mars 2005, quatre sont revenus après trois ans de détention: Imad Kanouni, Nizar Sassi, Mourad Benchellali et Brahim Yadel. Les trois derniers ont été expulsés en mars 2005: Ridouane Khalid, Khaled ben Mustafa et le Franco-Indien Mustaq Ali Patel. Sans lien avec la mouvance islamiste, ce dernier a été libéré dès son retour sans être mis en examen.
Les six ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et incarcérés dans le cadre de l'enquête sur les Français de Guantanamo ouverte à Paris en 2002.
Le juge d'instruction a notifié la fin de son enquête au début du mois de mars 2005.
Source : AP, 7 avril 2006

12/04/06 - Un Éthiopien comparaît devant un tribunal militaire à Guantanamo

Un Éthiopien accusé d'avoir voulu commettre des attentats aux États-Unis a comparu jeudi devant un tribunal militaire d'exception à Guantanamo, alors que ses avocats affirment que ses aveux ont été obtenus sous la torture.
Binyam Ahmed Muhammad, un ingénieur en électricité éthiopien, récemment converti à l'islam, est accusé d'avoir reçu une formation en explosifs dans un camp du réseau terroriste Al-Qaeda pour déposer des bombes dans des immeubles et des stations service aux États-Unis.
M. Muhammad, qui a vécu pendant des années en Grande-Bretagne, a été arrêté en avril 2002 à Karachi par les autorités pakistanaises alors qu'il essayait de retourner à Londres à l'aide d'un faux passeport.
Selon ses avocats, l'Éthiopien a été victime après son arrestation d'interrogatoires violents au Maroc avant d'être transféré au centre de détention militaire américain de Guantanamo, sur l'île de Cuba.
Pendant 14 semaines au Maroc, M. Muhammad affirme avoir été battu, enchaîné et maintenu dans des positions douloureuses. Il dit que des coupures à l'aide d'un couteau ont été faites sur sa poitrine et son pénis.
Selon ses avocats, il a avoué s'être préparé à commettre des attentats pour arrêter les sévices.
Selon l'accusation, M. Muhammad est lié à Jose Padilla, un Américain accusé d'être lié à Al-Qaeda et dont le cas suscite une bataille juridique sur le droit du gouvernement américain de détenir un citoyen américain sans inculpation.
MM. Muhammad et Padilla auraient été chargés de commettre des attentats aux États-Unis et des agents d'Al-Qaeda auraient discuté avec eux d'éventuelles attaques contre des pétroliers et de projets consistant à «disperser du cyanure dans des boîtes de nuit», selon l'acte d'accusation.
L'audience préliminaire de Binyam Ahmed Muhammad intervient au lendemain de la comparution d'un autre détenu, un jeune Canadien, Omar Ahmed Khadr, qui a protesté contre ses conditions de détention à Guantanamo et a affirmé qu'il boycotterait son procès devant un tribunal militaire d'exception.
Source : AFP, 6 avril 2006


12/04/06 - A Guantanamo, les droits de la défense d'un Yéménite soulevés

L'avocat de la défense d'un Yéménite, détenu sur la base navale américaine de Guantanamo, a estimé vendredi que le tribunal militaire d'exception perdrait sa légitimité s'il ne reconnaissait pas à son client le droit de se défendre lui-même.


"Le droit à assurer sa propre défense est un droit fondamental", a déclaré le commandant Thomas Fleener, l'avocat commis d'office d'Ali Hamza Ahmad al-Balhoul. Le Yéménite, âgé de 37 ans, est présenté comme un membre de l'entourage d'Oussama ben Laden, à la fois garde du corps et spécialiste en propagande.


Le détenu, poursuivi pour complot dans la préparation d'attentats d'Al-Qaïda contre des civils, a choisi de ne pas comparaître vendredi à l'audience préliminaire, en protestation contre le refus du tribunal d'exception de lui permettre d'assurer sa propre défense.

En vertu des règles mises en place pour cette justice d'exception, un prévenu ne peut se défendre seul, contrairement aux dispositions prévues devant la justice civile.

L'avocat a estimé que les règles du tribunal d'exception allaient à l'encontre de la Constitution américaine et des principes fondamentaux de la justice occidentale appliqués depuis des siècles.

Dans les tribunaux américains, les avocats peuvent être commis d'office quand l'accusé est déclaré irresponsable, trop jeune ou trop malade pour se défendre lui même, mais ces critères ne s'appliquent pas dans ce cas, a souligné le commandant Fleener.

"Quand le monde regardera ce système, il n'aura aucune légitimité" à moins que le tribunal lève l'interdiction et autorise al-Balhoul "à se défendre tout seul", a-t-il lancé.

Il est peu probable que le tribunal change le règlement car cela exigerait de modifier une autre de ses règles extraordinaires qui impose au prévenu de sortir de la salle d'audience quand des éléments classifiés ou confidentiels sont présentés.

Le procureur militaire a estimé que cette interdiction de se défendre tout seul était nécessaire pour protéger les informations sensibles liées à la sécurité nationale en temps de guerre.

"Nous sommes un pays en guerre", a dit le procureur, dont l'identité est tenue secrète, estimant que "l'intérêt de la sécurité nationale" primait.
Source : AFP, 7 avril 2006



12/04/06 - Audience préliminaire des commissions militaires de Guantánamo - Observations d'Amnesty International lors du procès , 2e journée
Index AI : AMR 51/064/2006 - ÉFAI , 6 avril 2006

DÉCLARATION PUBLIQUE
Les audiences préliminaires devant les commissions militaires de Guantánamo continuent, malgré l'attente d'une décision de la Cour suprême concernant leur légalité. Un représentant d'Amnesty International observe ces audiences.
Amnesty International demande depuis longtemps que les procès devant les commissions militaires soient annulés et que le décret militaire instituant ces procès soit abrogé, car ce décret comporte des failles fondamentales, et tout procès organisé suivant ses dispositions violerait les normes internationales pour un procès équitable. Ainsi, Amnesty International exprime ses profonds regrets à chaque étape de ces procès, notamment les audiences préliminaires.

Voici un résumé des conclusions initiales d'Amnesty International, sur le deuxième jour de ces audiences (mercredi 5 avril).

Omar Khadr : conditions de détention et traitement inhumains à Guantánamo

L'audience s'est ouverte ce mercredi 5 avril sur une déclaration d'Omar Khadr, ressortissant canadien âgé de quinze ans à l'époque de son crime présumé : il est accusé d'avoir tué un soldat des États-Unis lors d'une bataille en Afghanistan. Amnesty International constate avec une inquiétude particulière qu'Omar Khadr est jugé par une commission militaire pour des faits présumés qu'il aurait commis étant mineur, et que pendant toute sa détention, Omar Khadr a été traité en violation des normes internationales qui reconnaissent aux mineurs le droit à une protection et un traitement particuliers.

Omar Khadr a été récemment transféré du Camp quatre, le lieu de détention le moins dur, au Camp cinq, le plus fermé de Guantánamo. Le Camp cinq correspond au modèle des lieux de détention à sécurité maximale des États-Unis, où les détenus sont maintenus jusqu'à vingt-trois heures par jour dans une cellule à l'isolement, sans lumière naturelle.

Dans la déclaration écrite qu'il a lue, Omar Khadr a affirmé avoir été traité de manière inhumaine, même s'il avait coopéré avec les commissions. Il a déclaré son intention de boycotter la procédure jusqu'à ce qu'il soit remédié à cette situation.

Omar Khadr est représenté par deux avocats militaires et deux avocats civils. Ces avocats ont demandé que l'officier présidant le tribunal entende une requête pour remédier à la situation d'Omar Khadr. L'un des avocats de la défense, le lieutenant-colonel Vokey, a expliqué que son client leur avait demandé de ne pas participer à la procédure jusqu'à ce que la question de ses conditions de vie soit abordée. L'officier président a refusé d'entendre la motion jusqu'à ce que la défense ait l'occasion de lui signifier le droit applicable, et que l'accusation ait pu apprendre pourquoi Omar Khadr avait été déplacé du Camp quatre au Camp cinq. Le président a alors demandé à l'avocat de la défense de poursuivre l'ordre du jour. Le lieutenant-colonel Vokey a exprimé son inquiétude de devoir poursuivre ainsi, contrairement au souhait de son client, en expliquant au président qu'en poursuivant, il violerait ses obligations éthiques et celles des autres avocats de la défense, et qu'ils risqueraient d'être radiés du barreau. La défense devait alors interroger le président de la commission et soumettre deux requêtes. Le président a déclaré à Omar Khadr que si ses avocats ne suivaient pas la procédure prévue, il considérerait qu'Omar Khadr avait renoncé à l'interroger et à soumettre ses requêtes. Face à cette forfaiture des droits de leur client, les avocats de la défense ont alors suivi le déroulement de la procédure en protestant.

Ce n'est pas la première fois qu'un avocat de la défense reçoit l'ordre de continuer à représenter son client malgré lui. Ali Hamza al Bahlul, ressortissant yéménite jugé par une commission militaire, a récusé son avocat militaire à plusieurs reprises et demandé à se représenter lui-même. Protestant contre ce refus de son droit à se représenter lui-même, Ali al Bahlul a boycotté la procédure. Son avocat militaire a demandé à se retirer, arguant du désir de son client et de ses obligations professionnelles et éthiques. L'officier présidant la commission pour cette affaire a également ordonné à l'avocat de continuer à représenter le détenu.

L'officier président a déclaré que la question des conditions de détention d'Omar Khadr serait abordée plus tard dans la semaine. Amnesty International continue d'observer la procédure qui se déroule à Guantánamo, notamment dans l'affaire d'Omar Khadr.

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d'Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566, ou consulter le site http://www.amnesty.org
Source : http://web.amnesty.org/library/index/fraamr510642006


12/04/06 - Hors de portée des radars : vols secrets, torture et «disparition»

Rapport d'Amnesty International sur les “transferts extraordinaires” de la CIA, Londres, 5 avril 2006
Rapport intégral en anglais : http://web.amnesty.org/library/index/engamr510512006
Résumé en français : http://web.amnesty.org/library/index/fraamr510512006



11/04/06 - Les cassettes de Ben Laden sont aussi fausses que les liens entre l'Islam et le 11 septembre

par Kevin Barrett , http://www.madison.com, 14 février 2006

L'auteur est docteur en arabe avec une spécialité en études islamiques de l'université de Wisconsin à Madison. Converti à l'silam en 1992, il est un des co-fondateurs en novembre 2004 de l'alliance des Musulmans-Juifs-Chrétiens pour la vérité sur le 11 septembre <http://mujca.com>. Courriel : : kevin@mujca.com. Pour expliquer sa démarche, il raconte cette histoire populaire juive : «Un enfant était muet et refusait de dire un seul mot, malgré tous les efforts des médecins. Soudain, à l'âge de 10 ans, il lâcha sa cuillère et s'écria : “La soupe est trop salée !” Ses parents étonnés lui demandèrent pourquoi il avait gardé le silence jusque-là. l'enfant répondit : “Jusqu'ici, tout allait bien.”


En tant que détenteur d'un doctorat en islamologie et
arabologie, je suis vraiment réticent à dire ceci,
mais je me dois de le faire : les événements du 11
septembre n'ont rien à voir avec l'Islam. La guerre
contre le terrorisme est aussi manipulée que le
dernier enregistrement de Ben Laden.

C'est une chose difficile à admettre parce que je sais
de quel côté est beurré mon pain et que déconnecter
l'Islam de la question du 11 septembre fait tomber ma
tartine sur le côté beurré. Le mythe des liens entre
les musulmans et le 11 septembre a généré des
millions, si ce ne sont des milliards de dollars, dans
des études arabes et islamiques. J'ai terminé mon
doctorat l'année dernière, donc tout que j'ai à faire est
de baisser les yeux, prendre un profil bas, suivre la
ligne du parti et je serai sur la bonne voie pour
décrocher une titularisation.

Le problème est que tout est basé sur un énorme
mensonge. Prenez le dernier enregistrement de Ben
Laden ! Cette voix n'était absolument pas celle de Ben
Laden. J'ai récemment aidé à traduire un
enregistrement de Ben Laden inconnu jusqu'alors, une
vraie bande datant des années 90, à l'époque où il
était encore vivant. Je connais la rhétorique
religieuse de ce type. Le dernier enregistrement
[diffusé par Al Jaezira] n'était pas de lui.

Le meilleur expert américain de Ben Laden est
d'accord. Le Professeur Bruce Laurent, chef du
département des études religieuses de Duke University,
vient de publier un ouvrage avec les traductions des
discours de Ben Laden. Il dit que le récent
enregistrement est un faux et qu'il est possible que
Ben Laden ne soit même plus vivant.

Les enregistrements de Ben Laden truqués « vérifiés
par la CIA » ne sont pas une nouveauté. Chaque
document supposé émaner de Ben Laden depuis 2001 s'est
avéré être un faux de manière flagrante. La dernière
fois que nous avons entendu parler du vrai Ben Laden
était dans ses affirmations à des journalistes
pakistanais après le 11 septembre : "J'insiste pour
dire que je n'ai pas perpétré cet acte, qui apparaît
avoir été perpétré par des individus avec leur
motivation propre. ... J'ai déjà dit que je n'étais
pas impliqué dans les attaques de 11 septembre contre
les Etats Unis... Je n'avais aucune connaissance de
ces attaques."

Puis le 13 décembre 2001, alors que George Bush
pleurnichait au sujet "des théories conspirationnistes
indignes" qui se propageaient comme un feu de
broussailles, la première et la plus médiocre des
cassettes où « Ben Laden parle d'outre-tombe » est
apparue. La qualité du son et de l'image vidéo était
horrible. La vidéo montrait un grand type avec une
barbe noire, faisant une pâle imitation de la voix de
Ben Laden, revendiquant une connaissance préalable, si
ce n'est une responsabilité, des attaques du 11
septembre, et se réjouissant de leur succès. Le
problème était que le grand type n'était clairement
pas Ben Laden. Il pesait au moins 20 ou 25 kilos de
plus, et les lignes de son visage étaient
manifestement différentes.

Le " gros Ben Laden " était complètement ridicule, et
je cherche encore à rencontrer un observateur avisé
qui le considère authentique. (Si vous n'avez pas
encore réalisé ça vous même, revenez en arrière,
regardez les images vidéo comparez les aux autres
images de Ben Laden.) Mais les médias ont laissé
passer la supercherie sans poser les vraies questions
: pourquoi le gouvernement des Etats-Unis agitait-il
devant nos yeux cette confession manifestement fausse
?

C'est peut-être en raison de l'hilarité générale
provoquée par le " gros Ben Laden " que le message
d'outre-tombe suivant n'avait pas d'images ; c'était
une cassette audio remise à Al Jaezira à l'automne
2002. La CIA l'a authentifiée et a alors reçu une
grande claque quand, en Suisse, les plus grands
experts au monde en matière d'identification de la
voix ont annoncé que "le message avait été enregistré
par un imposteur."

Depuis lors, chaque message de Ben Laden a été
également faux. Ils sont publiés à des moments où le
régime Bush a besoin d'un coup de pouce et les médias
américains s'accommodent bien de la supercherie. Vous
rappelez-vous l'enregistrement de Ben Laden qui a fait
les gros titres juste avant l'élection présidentielle
de 2004? Si vous n'aviez pas réalisé que c'était un
film publicitaire produit par la CIA pour George Bush,
j'ai quelques bons indices à vous vendre. Walter
Cronkite [journaliste américain très respecté], bénie
soit son âme, était d'avis que Karl Rove était
derrière cette bande. Mais le reste des médias a
simplement continué à prétendre que l'empereur avait
été abusé.

Et la supercherie peut continuer. Le dernier
enregistrement de Ben Laden a été ridiculisé par le
plus grand expert de Ben Laden aux Etats-Unis ;
pourtant les médias américains continuent de maintenir
un voile pudique sur les propos de Cronkite ! Le
Professeur Laurent croit que ce faux enregistrement a
été conçu pour détourner l'opinion mondiale du
massacre horrible de civils pakistanais par un drone
errant de la CIA. Mais il peut avoir d'autres
objectifs, plus sinistres : préparer l'opinion
publique à une autre attaque de type 11 septembre
orchestrée pour déclencher une attaque nucléaire
israélo-américaine sur l'Iran.

Le vrai Ben Laden, qui a insisté sur le fait qu'il
n'avait rien à voir avec le 11 septembre, est mort en
2001 ou début 2002 au plus tard. Les faux messages ont
été fabriqués par "al-CIA-da" pour soutenir le régime
de Bush et sa prétendue "guerre contre le terrorisme."
Il est temps que les Américains se révoltent contre
les maîtres de la terreur orchestrée, qui pillent les
contribuables des Etas-Unis, piétinent notre
constitution, détruisent notre économie et menacent
d'un Armageddon nucléaire.

08/04/06 - Moussaoui écoute les témoins du 11-Septembre, ricane et chante

par Alain Salles, Le Monde, 7 avril 2006

Elles sont dans la salle d'audience, enveloppées dans un drap blanc, comme un linceul. Quand l'ancien maire de New York, Rudolph Giuliani s'assoit au banc des témoins, jeudi 6 avril, le procureur David Novak demande de dévoiler sa première pièce à conviction : une maquette des tours jumelles du World Trade Center. La reproduction est placée sur une table à côté des témoins. Pendant toute la journée, ils parlent à l'ombre des deux tours disparues. C'est le début d'une longue série de témoignages poignants qui plongent la salle et le jury quelques années en arrière, vers un jour jamais oublié : le 11 septembre 2001.



Avec la deuxième phase du procès de Zacarias Moussaoui, le Français membre d'Al-Qaida, jugé passible de la peine de mort, lundi 3 avril, c'est le procès du 11-Septembre qui commence. "Maintenant, il est temps pour vous d'entendre ces voix" , déclare aux jurés du tribunal fédéral d'Alexandria le procureur Robert Spencer. Celles des familles qui viennent à la barre, celles des victimes qui téléphonent avant que l'avion ne s'écrase et même la voix de Mohammed Atta, le chef des pirates de l'air, dont les instructions au passager ont été enregistrées, une dizaine de minutes avant qu'il n'atteigne la première tour : "Nous revenons à l'aéroport, n'essayez pas de faire de mouvements stupides !"

Rudolph Giuliani retrace son jour le plus long. "Ça ressemblait à une zone de guerre" . Autour du World Trade Center, il regarde en l'air pour éviter les débris qui tombent des tours : "C'est alors que j'ai vu un homme vers le 104e étage." Il montre avec une règle l'endroit où il a vu cet homme. "J'ai alors réalisé que je voyais un homme qui tombait. A peu près là" , ajoute-t-il en désignant sur la maquette l'endroit où il s'est écrasé. "J'ai vu plusieurs personnes sauter. Il y en avait deux qui semblaient se donner la main. C'est une des images qui me revient tous les jours." Sur les écrans on voit ces corps qui tombent, mais aussi leur impact sur le sol, plus rarement montré. L'ancien pompier Anthony Sanseverino est venu parler de son collègue Danny Suhr, mort le 11 septembre 2001 après avoir reçu un de ces corps sur la tête.

Mais Rudolph Giuliani n'était pas seulement là pour retracer la journée de l'ancien maire-courage, devenu aujourd'hui un candidat potentiel du Parti républicain à l'élection présidentielle de 2008. Il a raconté une histoire personnelle : celle d'un pompier, Terence Hutton, qui était le mari de son assistante, et surtout celle de leur fille "Little Terrie" , née après le 11-Septembre. Le jour de sa mort, le couple ne savait pas qu'il attendait un enfant. "C'est une histoire multipliée par des milliers" , commente M. Giuliani.

L'accusation a décidé de raconter quelques-unes de ces histoires. Quarante-cinq témoins vont venir à la barre pour témoigner de leur vie brisée. M. Moussaoui écoute avec attention ces témoignages. Il prend quelques notes. Plus la journée avance, moins il rit. Il ricanait le matin, quand son avocat Gerald Zerkin expliquait, parmi les circonstances atténuantes, qu'il souffrait de paranoïa schizophrénique. Il riait encore en regardant les images des avions qui s'écrasent sur les tours. En sortant pour la première pause, il a fredonné, en modifiant les paroles de la chanson de Bruce Springsteen, "Born (né) in the USA" : "Burn (brûlé) in the USA !"

07/04/06 - Le “procès” d'Omar Khadr à guantanamo : du Grand-Guignol - devant les cris de l'avocat de la défense, le juge suspend l'audience

Des cris ont ponctué mercredi à la base américaine de Guantanamo Bay, à Cuba, les audiences, devant un tribunal militaire, du Torontois Omar Khadr, accusé d'avoir tué un soldat américain en Afghanistan.
Le juge et l'avocat de la défense se sont disputés au sujet de l'absence de règles établies dans le cadre des procédures. Tôt au cours de l'audience, Khadr, âgé de 19 ans, a dit vouloir boycotter les procédures parce qu'il se trouvait en isolement cellulaire depuis le 30 mars. Le juge, le colonel Robert Chester, a ensuite réprimandé l'avocat de la défense, le lieutenant-colonel Colby Vokey, lui reprochant de ne pas lui avoir fait part plus tôt de la situation.
Alors que les deux hommes haussaient le ton, M. Vokey a frappé la table de sa main, et crié qu'il n'avait pas eu l'occasion de prévenir le magistrat.
"Chaque fois que nous venons ici, il est terriblement difficile de faire mon travail", a lancé le lieutenant-colonel Vokey. Le juge Chester a alors suspendu les procédures.
M. Vokey et le juge ont également eu un échange de mots au sujet des étapes du procès. Il s'agit des premiers procès militaires organisés par les Etats-Unis depuis l'époque de la Seconde Guerre mondiale, et les procédures ne sont pas claires.
Khadr, qui était âgé de 15 ans au moment de sa capture, a demandé à être défendu par un avocat canadien.
Le juge Chester a demandé à M. Vokey s'il avait déposé un document réclamant la présence d'un avocat canadien en tant que consultant. Néanmoins, seuls les avocats qui sont des ressortissants américains sont autorisés à prendre directement part aux procédures, et le juge a affirmé au défenseur de Khadr que même si un document avait été remis, il n'était pas certain de détenir le pouvoir de permettre la présence d'un avocat canadien dans la salle d'audience.
"Il n'y a pas de règles ici", a rétorqué M. Vokey.
Khadr a été accusé de meurtre, de tentative de meutre, d'aide à l'ennemi et de complot pour avoir prétendument lancé une grenade ayant tué un militaire américain, tandis qu'il combattait aux côtés des Talibans en Afghanistan, mais aussi pour avoir posé des mines visant les convois américains.
Il avait lu une déclaration à l'ouverture de l'audience, déclarant : «Je boycotterai ces procédures jusqu'à ce que je sois traité humainement et avec justice».
Les audiences ont repris depuis mardi pour répondre aux critiques contestant la légitimité des détentions des quelque 490 prisonniers qui y sont enfermés. Seuls 10 ont été jusqu'à présent formellement accusés, quatre ans après l'installation de la prison par l'armée américaine.
Mardi, un Afghan accusé d'attaque à la grenade sur des journalistes étrangers en 2002 en Afghanistan avait comparu devant le tribunal militaire d'exception, lors d'une audience préliminaire.
Abdul Zahir, accusé d'avoir été chargé de transporter de l'argent pour le réseau Al Qaïda, est accusé d'avoir lancé une grenade en mars 2002 sur une voiture où se trouvait des journalistes étrangers, dont la Canadienne Kathleen Kenna du Toronto Star qui a été blessée à la jambe.
Source : Presse canadienne & AFP, 5 avril 2005

07/04/06 - Un ancien d'Afghanistan condamné à 46 ans d'emprisonnement  à Tunis

Le tribunal militaire de Tunis a condamné à une peine de 46 ans d'emprisonnement le citoyen Saïfallah Ben Hassine pour appartenance à une organisation terroriste opérant à l'étranger en temps de paix et incitation à la haine, et ce, à la suite de son voyage en Afghanistan en 2000 où il était resté pendant la guerre menée par les Américains contre le régime des Talibans.
Les forces de sécurités turques avaient livré Ben Hassine aux autorités tunisiennes, après l'avoir arrêté en territoire turc où il s'était fixé suite à son départ d'Afghanistan, consécutif à la chute du régime des Talibans.
Ben Hassine a nié devant la commission du tribunal appartenir à l'organisation Al Qaïda ou à une quelconque organisation terroriste, bien qu'il eut avoué avoir rencontré son chef, Oussama Ben Laden et son second, Aymen Zouahaïri. L'accusé a dit avoir été soumis à une torture féroce dans les postes de police, et que tous ses aveux consignés dans les procès verbaux lui avaient été arrachés par la force et la contrainte.
On se rappelle que le tribunal l'avait déjà condamné à une peine d'emprisonnement de 22 ans pour des faits similaires, ce qui porte sa peine à 68 ans.
Le procès de Ben Hassine repose sur la loi « de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent » promulguée par le gouvernement tunisien en décembre 2003, loi combattue par toutes les organisations de droits de l'homme qui la considèrent dangereuse, contenant des articles d'exception, limitant le champ d'action des avocats, et réduisant les conditions d'un procès équitable.
Commentant ce jugement, Maitre Abderraouf Ayadi a considéré dans une déclaration à Al Jazeera qu'il s'agissait d'un jugement politique dont l'objectif était de mettre son client au supplice en le condamnant trois fois pour les mêmes faits, contrevenant ainsi à la loi qui prévoit la jonction des affaires, en d'autres termes qu'on ne peut être jugé qu'une seule fois pour un même crime.
Source : aljazeera.net, 26 mars 2006. Traduit de l'arabe par LT

06/04/06 - De nouveaux vols suspects dans le ciel suisse pointés du doigt

par Ron Hochuli, Le Temps, 5 avril 2006

CIA. Selon Amnesty International, les agents américains procéderaient à des «restitutions de prisonniers» sous le couvert de sociétés bidon.


Micheline Calmy-Rey l'avait confirmé devant le National en décembre dernier: «Le Conseil fédéral a appris l'existence» de 26 survols et de quatre atterrissages suspects par la presse. Or, un rapport d'Amnesty International, qui a analysé un milier de mouvements aériens entre 2001 et 2005, vient rectifier ce dernier chiffre: ce ne sont plus quatre appareils «suspects» qui se sont posés en Suisse mais six, non seulement à Genève, mais également à Zurich.
Parmi eux figurerait un Boeing 737 de la CIA aperçu à plusieurs reprises sur des bases militaires américaines, notamment en Afghanistan, qui a atterri une fois à Genève. Un Gulfstream V, qui a effectué 114 vols à destination de Guantanamo, a également rallié Genève deux fois. Baptisé «Guantanamo Express», cet appareil aurait également été utilisé par la CIA pour la «restitution» de deux prisonniers de la Suède à l'Egypte. Enfin, un Gulfstream IV, celui-là même qui aurait servi à transporter Abou Omar (enlevé en Italie et transporté en Allemagne puis au Moyen-Orient) a également effectué deux atterrissages à Cointrin et un à Zurich.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n'a pas réagi, mardi. Comme le concède Amnesty International, il n'y a encore aucune preuve formelle que ces avions transportaient des prisonniers. Or, le Ministère public de la Confédération est en train d'enquêter notamment sur le cas Abou Omar qui, selon le Parquet milanais, aurait survolé la Suisse. Il en serait «à un stade avancé» dans cette enquête qui pourrait, en Italie, prendre une autre tournure la semaine prochaine. Si Silvio Berlusconi n'était pas réélu, la collaboration judiciaire pourrait se révéler plus facile.
Système ingénieux
Mais le DFAE ne prendra pas de mesures avant les conclusions de la justice. A Berne, on souligne toujours qu'aucune trace d'activité illégale liée aux vols américains n'a été trouvée. Le Conseil fédéral s'était d'ailleurs dit satisfait par les «garanties» apportées par Washington et a autorisé, en février, les avions américains à continuer de survoler la Suisse sans autorisations spéciales. Selon Amnesty Internationale, la CIA a développé un ingénieux système pour transférer des personnes d'un pays à l'autre. Pour ne pas avoir à déclarer les vols, elle se serait servie de sociétés d'aviation privées plutôt que d'appareils officiels. Certains avions circuleraient d'ailleurs sous le couvert de sociétés bidon n'existant que sur le papier, comme Premier Executive Transport.
Enfin, l'ONG affirme avoir recueilli les témoignages de trois ressortissants yéménites détenus pendant dix-huit mois dans des centres de détention dont ils ignorent l'emplacement. Néanmoins, à partir des durées de vol, des conditions climatiques et des horaires de prières qui leur ont été donnés, il serait vraisemblable qu'ils aient séjourné en Turquie, en Roumanie, en Bulgarie ou en Albanie. Comme il le confie au Temps, Dick Marty, rapporteur spécial au Conseil de l'Europe sur le dossier, a pris connaissance d'autres témoignages «qui vont dans le même sens».  

05/04/06 - Procès des "filières tchétchènes": demande de récusation de la présidente
Les avocats de deux prévenus dans le dossier dit des "filières tchétchènes" ont réclamé mardi la récusation de la présidente de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Jacqueline Rebeyrotte, invoquant la "partialité" de la magistrate qui a déjà jugé une affaire connexe.

Mes Isabelle Coutant-Peyre et Dominique Beyreuther, avocates de Merouane Benhamed et Mohamed Marbah, ont saisi le premier président de la Cour d'appel de Paris, Renaud Chazal de Mauriac, d'une requête en récusation de la présidente. Ce dernier n'a pas de délai pour leur répondre.

Les deux avocates dénoncent "la partialité avec laquelle Mme Rebeyrotte mène les débats, se référant uniquement aux éléments à charge extraits des rapports de la DST (Direction de la surveillance du territoire) et des déclarations en garde à vue de certains co-prévenus, sans faire état des déclarations ultérieures de ces prévenus".

Par ailleurs, elles rappellent que la présidente a déjà jugé l'affaire dite du "groupe de Francfort" qui présente des "faits communs" avec l'affaire des filières tchétchènes.

L'un des membres du groupe de Francfort a ainsi été condamné pour avoir hébergé Merouane Benhamed, présenté dans le jugement du 16 décembre 2004 comme "activiste d'envergure du réseau islamiste". "Il apparaît ainsi que l'opinion de Mme Rebeyrotte est déjà acquise sur la culpabilité de Merouane Benhamed", notent les deux avocates.

"Compte tenu du déroulement de l'audience il est avéré que Mme Rebeyrotte se référant à la connaissance qu'elle a pu avoir (...) du dossier du groupe dit de Francfort dont la connexité avec celui des filières tchétchènes est indiscutable, pose (...) le problème de son impartialité et de son opinion préconçue sur la culpabilité des requérants", selon la requête.

Depuis le début du procès le 20 mars, de nombreux incidents ont opposé la présidente aux avocats de la défense qui réclament un "procès impartial et équitable". En signe de protestation contre les méthodes de la magistrate, tous les avocats ont quitté l'audience le 27 mars dernier.

Vingt-sept personnes sont jugées pour leur implication à des degrés divers dans l'organisation des filières françaises de soutien aux combattants tchétchènes. Elles sont toutes mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et encourent dix ans d'emprisonnement. Le procès durer jusqu'au 12 mai.
Source : AP, 4 avril 2006



05/04/06 - Zacarias Moussaoui risque d'être condamné à l'injection mortelle
Le Français Zacarias Moussaoui, 37 ans, est passible de la peine de mort pour complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre, a décidé lundi son jury au tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est).
Le procès, qui va reprendre jeudi, doit désormais se poursuivre avec l'examen de circonstances aggravantes - notamment la souffrance des victimes - ou atténuantes, comme l'enfance difficile et la santé mentale de Moussaoui.
"Vous n'aurez jamais mon sang! Que Dieu vous maudisse tous!", a crié Zacarias Moussaoui après la lecture de ce texte, alors que la juge Leonie Brinkema et les jurés avaient déjà quitté la salle d'audience.
La lecture de la décision des jurés a été faite par la juge peu après 16h00 (20h00 GMT), devant une salle plongée dans un silence solennel, en présence de plusieurs hauts responsables du ministère américain de la Justice.
Moussaoui est resté immobile, se limitant à murmurer dans sa longue barbe noire. Les jurés n'ont pas semblé le regarder.
Pour les neuf hommes et trois femmes qui forment le jury, Moussaoui a causé "directement" la mort d'au moins une des quelque 3.000 victimes des attentats en ayant menti lors de son arrestation en 2001 et permis ainsi, comme l'affirme l'accusation, que ses "frères d'Al-Qaïda" réussissent les attentats.
A l'issue de la seconde phase du procès, les jurés décideront si oui ou non le Français doit être condamné à l'injection mortelle.
S'il n'est pas condamné à mort, il sera condamné à la prison à vie, en raison de sa reconnaissance de culpabilité.
Depuis le début de son procès le 6 février, Moussaoui n'a guère fait d'éclat à l'exception de sa prise de parole le 27 mars.
"J'ai finalement eu la chance de voir le World Trade Center s'effondrer. En un mot: splendide. J'étais ravi". Moussaoui a écrit ces mots le 12 août 2002 et n'a pas hésité à les confirmer lors de sa déposition. "Vous étiez ravi?", lui a demandé le procureur Robert Spencer. "Parfaitement", avait répondu le Français.
Il a ajouté ce jour-là ce qu'il avait toujours nié: qu'il devait participer aux attentats du 11-Septembre en lançant un avion contre la Maison Blanche. Et, avec ces déclarations froides, il a mis en pièces les arguments de sa défense et déroulé un tapis rouge pour ses accusateurs.
Le Français, a-t-on appris à l'audience, a été au contact des "hautes sphères" du terrorisme islamiste international dont Oussama ben Laden et Khalid Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11-Septembre.
Mais Cheikh Mohammed l'avait décrit comme étant un apprenti terroriste maladroit, jamais impliqué dans les attentats du 11-Septembre et peu digne de confiance.
Ses avocats ont aussi tenté sans succès de convaincre les jurés que l'on ne pourrait "jamais" savoir si les attentats auraient pu être évités avec des aveux de Moussaoui.
Après la lecture de la décision, le ministère de la Justice s'est félicité: "Nos efforts au nom des victimes du 11-Septembre continueront avec la prochaine phase du procès" a déclaré la responsable de la communication Tasia Scolinos.
"Je pense que Moussaoui mérite la mort. C'est difficile à décrire, je croyais que je serai ravi mais ce n'est pas le cas. Je suis désolé pour lui", a réagi Abraham Scott, qui a perdu dans les attentats sa femme Janice, employée au Pentagone.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat Bill Frist a salué "le pouvoir libérateur de la justice et de l'Etat de droit", armes "précieuses" selon lui contre le terrorisme.
Un ancien membre, démocrate, de la commission nationale d'enquête sur les attentats, Tim Roemer, a lui estimé que les procureurs s'étaient montrés convaincants, ajoutant que le procès prouvait que le système judiciaire pouvait se montrer efficace pour lutter contre le terrorisme.
François Roux, avocat français de Moussaoui, a pour sa part promis que sa défense ferait "tout" pour lui éviter une condamnation à mort.
Source : AFP, 4 avril 2006



04/04/06 - Le Pentagone rend publics de nouveaux documents sur Guantanamo

Le Pentagone a décidé de rendre public 2.600 pages de documents concernant les prisonniers de Guantanamo après avoir déjà publié 5.000 pages il y a un mois, a déclaré lundi un porte-parole du ministère américain de la Défense.
Avec la publication de ces nouveaux documents, les noms de tous les 490 prisonniers actuellement tenus au centre de détention militaire de Guantanamo, sur l'île de Cuba, auront été rendus public, a ajouté ce porte-parole, Bryan Whitman.
Ces 2600 pages sont des comptes-rendus d'auditions de commissions d'examen du statut d'«ennemi combattant» des prisonniers qui se sont déroulées après juin 2005 et des documents rédigés par les défenseurs des détenus.
Les commissions d'examen du statut d'«ennemi combattant» ont été mises en place à Guantanamo pour déterminer si les prisonniers représentent encore une menace pour les États-Unis et un intérêt en matière de renseignement.
Début mars, après en avoir reçu l'ordre par un juge fédéral de New York, le Pentagone avait rendu public 5000 pages de comptes-rendus où apparaissaient pour la première fois le nom et la nationalité de centaines de prisonniers de Guantanamo.
Selon M. Whitman, le ministère de la Défense a jugé prudent de rendre public de sa propre initiative le reste des documents même s'il n'était pas obligé de le faire.
Le camp de Guantanamo a été ouvert en janvier 2002. Les détenus, originaires d'une trentaine de pays, ont été capturés pour la plupart en Afghanistan à l'automne 2001.
Source : AFP, 3 avril 2006



04/04/06 - La Cour suprême US refuse d'examiner la détention sans inculpation de José Padilla

La Cour suprême américaine a refusé lundi par 6 voix contre 3 de se saisir du cas de l'Américain Jose Padilla, soupçonné de terrorisme et détenu pendant trois ans sans inculpation au nom des pouvoirs «de guerre» du président George W. Bush.
Alors que les juges ne commentent d'ordinaire pas leur choix de se saisir ou non d'une affaire, trois des neuf sages ont expliqué que l'affaire soulevait «des questions fondamentales sur la séparation des pouvoirs», mais que la saisine de la Cour n'aurait pas d'effet à cette étape de la procédure.
Jose Padilla, 35 ans, est aujourd'hui détenu en attente d'un jugement civil, et une décision de la Cour en sa faveur serait sans effet sur son incarcération actuelle, fait valoir un texte du juge Anthony Kennedy, signé par les juges John Roberts et John Paul Stevens.
Les avocats de Jose Padilla, New-Yorkais d'origine porto-ricaine converti à l'islam et un temps accusé d'avoir cherché à fabriquer une bombe radiologique, avaient déposé en décembre une requête devant la Cour lui demandant d'examiner l'affaire.
Ils souhaitaient que la plus haute juridiction américaine se prononce sur la légalité de sa détention sans inculpation pendant trois ans, détention que le gouvernement justifiait en qualifiant le détenu de «combattant ennemi», le statut des prisonniers de Guantanamo.
Cette longue détention d'un citoyen américain, sans accès à un juge et pendant longtemps sans accès à un avocat, découlait selon le gouvernement des pouvoirs élargis dont dispose George W. Bush, président d'un pays en «état de guerre» permanent contre Al-Qaeda et le terrorisme.
«La détention de Padilla comme +ennemi combattant+ (...) soulève des questions d'une importance profondément constitutionnelle concernant le pouvoir militaire du gouvernement sur les citoyens sur le territoire américain», avaient écrit les avocats de Padilla en demandant à la Cour de se saisir de l'affaire pour éviter le «danger d'un exécutif hors de contrôle».
Pour le gouvernement, la Cour suprême n'avait aucune raison de se saisir de l'affaire dans la mesure où Padilla a obtenu gain de cause le jour où il a été inculpé.
Jose Padilla, qui se fait aussi appeler Abdullah al-Mujahir, a été interpellé à Chicago (Illinois, nord) en mai 2002 par le FBI (police fédérale) alors qu'il revenait du Pakistan. Détenu plusieurs années dans une prison militaire, il a finalement été inculpé en novembre devant la justice civile pour son appartenance à une cellule terroriste à l'étranger.
L'acte d'accusation ne mentionne pas la présumée tentative d'attentat à la «bombe sale», qui avait été citée pour justifier sa longue détention dans une prison militaire, sur laquelle les avocats de Padilla souhaitaient que la Cour suprême prononce.
Ancien membre d'un gang de Chicago, Jose Padilla a été transféré en janvier dans un centre de détention civil à Miami (Floride, sud-est). Il a plaidé non coupable et doit comparaître dans quelques mois devant le tribunal fédéral de Miami.
«Nous sommes de toute évidence déçus», a déclaré à l'AFP Andrew Patel, avocat de Jose Padilla, tout en estimant que les juges avaient lancé un avertissement clair: «Ils suivent l'affaire, et si le gouvernement décidait de recommencer, cela ne leur prendra pas quatre ans» pour se prononcer.
Source : AFP, 3 avril 2006

02/04/06 - L'étrange aventure de Nizar Sassi

par Fausto Giudice, 2 avril 2006
Nizar Sassi est ce que les Américains appellent un “home boy”, un “gars du quartier”: un petit gars de la banlieue lyonnaise la plus célèbre du monde, les Minguettes, où il a passé la quasi-totalité de ses vingt-sept années de vie. Ce fils d'un ouvrier immigré tunisien analphabète aurait pu se retrouver sous l'uniforme comme militaire ou policier, car sa grande passion, c'était les armes à feu. Mais la perspective de s'engager dans l'armée pour trois ans l'avait découragé et pour ce qui est d'entrer dans la police, il a raté son coup. Ce garçon banal qui n'avait aucune passion politique ou religieuse s'est retrouvé embarqué dans une étrange aventure par un concours de circonstances. Il rencontre à la mosquée un gars qui est le frère d'un ami. Le gars le recrute et voici Nizar embarqué dans ce qui deviendra une odyssée, ensemble avec son ami Mourad Benchellali. Cette odyssée le conduira de Londres au Pakistan et de là en Afghanistan, pour finir à Guantanamo, où il a été détenu pendant trente mois, avant d'être rapatrié en France et d'y passser un an et demi en détention préventive, pour être remis en liberté en janvier 2006. Il vient de raconter cette étrange aventure dans un livre écrit avec Guy Benhamou, Prisonnier 325, Camp Delta, De Vénissieux à Guantanamo, aux éditions Denoël.
Le récit de Sassi et Benhamou est simple et linéaire. Il ne contient aucune révélation explosive et quelques petites erreurs factuelles, sans doute dues aux conditions de la production de livres à notre époque. Ainsi, Youssef Yee, l'aumônier musulman de Guantanamo, n'est pas, comme ils l'écrivent “d'origine indonésienne”, mais chinoise.
Nizar n'est pas un jihadiste, à peine un Musulman pratiquant. Il ne parle pas l'arabe - ni l'anglais. Il n'apprend qu'il fait partie d'Al Qaïda qu'après le 11 septembre 2001, dont il suit les retombées par Rado France internationale, sur la petite radio qu'il s'est acheté juste avant les “événements”. Il est alors depuis plusieurs semaines dans le camp d'entrâinement militaire Al Farouq, près de Kandahar, où il s'initie péniblement au maniement des armes et à la lutte armée, sous les ordres d'un instructeur iraquien, dont il ne comprend même pas les explications, données en arabe. Ce camp Al Farouq où sont passés tous les jeunes gens recrutés par le réseau dont le centre était la mosquée londonienne de Finsbury Park, dirigée par le fameux “imam crochet”, Abou Hamza El Masri.
Début décembre 2001, Nizar et ses compagnons sont évacués vers le Pakistan. Ils passent quelques semaines à se terrer dans les montagnes de Tora Bora, pilonnées par l'aviation US, puis, une fois arrivés au Pakistan, ils sont livrés à l'armée, qui les remet aux US. Emprisonné à Kandahar, il est dans le premier lot livré à Guantanamo en janvier 2002.
Le récit sur le séjour à Guantanamo - que Nizar appelle ironiquement sa “villégiature cubaine” - est, disons, minimaliste et ne fait que confirmer tous les autres témoiganges déjà rendus publics. Une particularité dans le récit de Nizar : les quelques rencontres humaines qu'il a faites durant son enfermement. Avec Hamza, l'aumônier musulman auquel succèdera Youssef Yee, avec Eke, un jeune d'origine turque chargé de la “bibliohèque” du camp et avec un soldat noir qui vient le voir après le boulot pour discuter avec lui. Le reste est connu : les tabassages, les humiliations, les interrogatoires épuisants et stériles, la solidarité des détenus et leurs combats d'autodéfense. Extrait :
«Pas un jour ne passe sans que que les incidents éclatent entre détenus et gardiens. Lorsqu'un détenu, pour une raison ou une autre, refsue de sortir de sa cage, le Américains font entrer les chiens. D'autres fois, pour venir à bout d'un récalcitrant, ils arrievnt à cinq géants, en tenue de combat. Casqués, vêtus de gilets pare-balles, équipés de genouillères noires et de boucliers, ils commencent par asperger le détenu de gaz lacrymogène à travers le grillage. Puis ils ouvrent la porte, se jettent sur le type en le coinçant avec un bouclier contre la paroi. Après, c'est la dérouillée générale. Le gars est frappé, mis à terre, ligoté et traîné dehors. Le tout sous les cris et les hurlements des autres détenus.
Ce genre d'exaction donne évidemment lieu à des mesures de rétorsion. Des vengeances à hauteur de nos moyens. Il y a le crachat, le lancer de seau d'eau, les jets d'urine et les tirs d'excréments au passage des gardiens. Terribles, mais pas sans risques pour les compagnons de cellule qui font face au tireur. Les erreurs de trajectoire ont des conséquences assez déplaisantes.
Plus pacifique, mais très pénalisant, les confettis. On récupère les assiettes et les gobelets en palstique des plateaux repas, on les découpe en mille morceaux et, quelques minutes avant la relève, on répand le tout dans l'allée centrale. Quand on veut vraiment être plus vaches encore, on enduit les débris avec de la pâte dentifrice, de façon qu'ils collent au sol. Pour les gradiens, c'est la corvée assurée. leur service est terminé, mais ils n'ont pas le droit de laisser les lieux dans cet état. C'est le règlement. Alors ils sont obligés de fare des heures sup et de tout nettoyer, sous nos quolibets. »
Finalement, en juillet 2004, Nizar et trois autres détenus français seront rapatriés en France, suivis en mars 2005 par les trois derniers. Tous, sauf un, seront à nouveau emprisonnés, mais, comme l'écrit Nizar, la prison en France, après Kandahar et Guantanamo, c'est “la liberté”.
On referme ce livre avec la conviction que Nizar a suffisamment payé pour cette “erreur de jeunesse”, due à un mélange d'inconscience et d'esprit d'aventure. Puissent les juges français qui auront à le juger prochainement partager cette conviction.
Nizar Sassi, avec la collaboration de Guy Benhamou, Prisonnier 325, Camp Delta, De Vénissieux à Guantanamo, éditions Denoël, mars 2006, 215 ages, 17 €



02/04/06 - Le procès surréaliste de Zacarias Moussaoui entre les mains des jurés


Les jurés au procès de Zacarias Moussaoui reprendront lundi leur délibération pour décider s'il est passible de la peine de mort après des audiences surréalistes où un témoin de l'accusation a aidé la défense, tandis que le prévenu témoignait pour ses accusateurs.
Tout dans ce procès, dont les débats au fond ont commencé le 6 mars au tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est), non loin de Washington, est hors norme: la construction intellectuelle de départ, avec un accusé qui risque la peine de mort pour avoir "menti" et protégé ainsi ses "frères d'Al-Qaïda", qui ont perpétré les attentats du 11-Septembre.
Et surtout, Moussaoui. Le Français a offert dès le 8 mars une tranche d'absurde aux jurés, lorsqu'ils ont assisté à la diffusion vidéo de l'interrogatoire d'un témoin à charge qu'il a mené en 2002, alors qu'il assurait sa propre défense.
Faiz Abou Bakar Bafana, membre de l'organisation affiliée à Al-Qaïda Jemaah Islamiyah (JI) l'avait mis en cause, affirmant qu'un certain "John" ressemblant comme deux gouttes d'eau à Moussaoui lui avait dit qu'il "rêvait de lancer un avion contre la Maison Blanche".
"Comment identifiez-vous ce John?", l'a interrogé Moussaoui. "Il est exactement comme vous", a répondu le détenu de Singapour. A l'écran, Moussaoui, mauvais avocat, poursuit: "Vous vous référez à moi ?". "Oui". "Etes-vous sûr?" (...) "C'est vous !".
Puis, presque quatre ans plus tard, lundi, l'accusé a offert cette fois volontairement un blanc-seing à l'accusation pour convaincre les jurés de le considérer passible de la peine de mort.
Il a affirmé sans ciller qu'il devait piloter lui-même un avion et le projeter contre la Maison Blanche le 11-Septembre, ce qu'il avait toujours nié auparavant, affirmant qu'il devait participer à une opération ultérieure.
Il a dit qu'il savait à l'époque que les attentats, dont il s'était réjoui, viseraient les tours jumelles.
Ce sont ensuite les procureurs qui ont alimenté l'absurde: après avoir avoir sans relâche argumenté que le Français reconnu coupable de complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre devait mourir pour ses "mensonges meurtriers", ils ont imploré les jurés de le croire lorsqu'il a affirmé qu'il devait participer aux attentats.
Dans un éditorial publié vendredi, le Washington Post évoque l'étrange consensus entre les procureurs et l'accusé et la tâche "peu enviable (des jurés) de trier dans cette affaire ce qui relève de la confession réelle et des fanfaronnades chimériques".
Les neuf hommes et trois femmes du jury, qui reprendront lundi leur délibération, doivent aussi examiner le témoignage de l'agent Harry Samit du FBI (police fédérale), un des témoins phare de l'accusation devenu précieux pour la défense.
L'agent, un petit homme trapu au regard vif, était venu raconter les "mensonges" de Moussaoui pour aider les procureurs à prouver que si ce dernier n'avait pas nié être un terroriste lors de son arrestation le 16 août 2001 pour un visa périmé, les attentats auraient pu être en au moins en partie évités.
Les avocats de la défense n'ont pourtant fait qu'une bouchée du policier, qui ne souhaitait pas coopérer avec eux, mais n'a pu qu'admettre qu'il avait à 70 reprises qualifié Zacarias Moussaoui de terroriste en puissance planifiant peut-être de détourner un avion, dans des rapports à sa hiérarchie qui ont été ignorés.
La défense cherche à prouver que les attentats n'auraient pu être évités, même si Moussaoui avait parlé, car la lutte antiterroriste américaine était pendant l'été 2001 structurellement inefficace.
Source : AFP, 1er avril 2006

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