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7 octobre 2005


A Limoges, procès expéditif contre le révisionniste Georges Theil

Georges Theil a été condamné ce matin par le tribunal correctionnel de Limoges à une peine de six mois de prison ferme ainsi qu'à un flot d'autres peines pour avoir envoyé, cette année, à quelques personnes un exemplaire de son témoignage, "Un cas d'insoumission / Comment on devient révisionniste". Cet opuscule de 115 pages avait été publié en 2002 sous le nom de Gilbert Dubreuil et il n'avait fait l'objet d'aucune poursuite.

Les autres peines sont les suivantes : 1) confiscation de tout ce qui avait été saisi à son domicile de Grenoble : ordinateur, livres, documents ; 2) privation pendant cinq ans du droit d'éligibilité ;
3) 30 000 d'amende ; 4) versement de dommages-intérêts aux cinq parties civiles : respectivement
7 000 € + 1 € + 1 € + 1 000 € (pour la LICRA) + 1 000 € (pour une association, communiste, de déportés) ; chaque partie civile se voit en outre accorder 350 €. Ces sommes devront être versées par G. Theil au moment de leur notification par des huissiers, dont il faudra également payer
les frais ; 5) publications judiciaires forcées (et ruineuses) dans Le Monde, Le Figaro, Le Populaire et L'Echo du du Centre.

Me Eric Delcroix, avocat de G. Theil, a interjeté appel auprès de la cour d'appel de Limoges. Ia peine de prison ferme est donc suspendue.

De tous les procès de révisionnistes depuis un quart de siècle, celui-ci a été, et de loin, le plus expéditif. L'audience a débuté à 9h 20 ; le tribunal s'est retiré à 10h 50 et dès 11h 20 il est revenu dans le prétoire pour y prononcer la sentence. Son délibéré n'a donc duré, au maximum, que 25 minutes, ce qui ne lui permettait pas de prendre connaissance des pièces déposées au dossier ce 7 octobre et, en particulier, d'examiner les six pages de conclusions, très fouillées, de Me E. Delcroix.

De 9h 20 à 10h 50, soit pendant une heure et demie, pas moins de huit personnes ont successivement pris la parole.

Dans ses différentes interventions le président s'est montré particulièrement hostile. Il a publiquement énuméré les biens du prévenu, retraité de France Télécom (deux appartements et deux voitures, dont une Mercedes). Il a émis des doutes sur l'appartenance du père de G. Theil à la Résistance (un père qui, en 1944, en Corrèze, trouvé en possession d'un revolver, a été Iivré par des soldats géorgiens sous uniforme allemand à des gens qui l'ont abattu ; à ce titre, G. Theil perçoit une pension). Le président a ensuite insinué que le prévenu aurait peut-être besoin d'un examen psychiatrique. Enfin - et ce point est grave - le président n'a donné lecture que du début de la lettre que lui avait adressée le prévenu pour sa défense. Dans cette lettre, G. Theil, expliquant d'abord succinctement la raison de son absence à la barre, puis répondant aux accusations du juge d'instruction et du ministère public, esquissait ensuite son argumentation sur le fond.

Il exposait pourquoi il ne pouvait que maintenir sa « contestation » du jugement de Nuremberg ; et spécifiait : « Mon avocat pourra vous fournir plus de précisions et plus d'exemples encore ». Par là il faisait allusion à une pièce de six pages énumérant les stupéfiantes « contestations » du jugement de Nuremberg, quant à l'extermination des juifs et quant aux chambres à gaz, par quinze sommités de l'histoire orthodoxe ; au nombre de ces historiens,

G. Theil citait Léon Poliakov reconnaissant au sujet de la « campagne d'extermination des juifs » : « Aucun document n'est resté, n'a peut-être jamais existé » (Bréviaire de la haine, Calmann-Lévy, 1974 [1951], p. 171). Il citait également d'autres auteurs dont Olga Wormser-Migot, Raul Hilberg, Michel de Boüard, Arno Mayer (« Les sources pour l'étude des chambres à gaz sont à la fois rares et douteuses »), Philippe Burrin, Yehuda Bauer, Eric Conan et, surtout, Jean-Claude Pressac qui, de guerre lasse, avait fini par déclarer que le dossier de l'Histoire officielle de la déportation est irrémédiablement « pourri » parce qu'il comporte trop d'éléments voués aux « poubelles de
l'histoire » (texte révélé et reproduit par Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Gallimard, 2000, p. 651-652). De tous ces points, si importants pour la défense sur le fond, le président n'a pas soufflé mot.

Après le président, ont successivement pris la parole, une partie civile, puis une autre partie civile, puis l'avocat de cette dernière, puis l'avocat de la LICRA, puis l'avocat de l'association de déportés et, enfin, le procureur. Quant à E. Delcroix, il n'a parlé que 30 minutes, ainsi décomposées : 25 minutes sur la forme et 5 minutes sur le fond. Il n'a donné que deux exemples des stupéfiantes contestations orthodoxes. Rappelant l'arrêt du 26 avril 1983, il a bien pensé à dire que la cour de Paris avait jugé qu'il n'y avait dans mes écrits sur « le problème des chambres à gaz » (sic) aucune trace de légèreté, de négligence, d'ignorance délibérée ou de mensonge mais il a malheureusement omis la conclusion spectaculaire qu'en avaient alors tirée les magistrats : « La valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public », ce qui, en français de tous les jours, signifiait que, vu le sérieux de mes travaux sur la question, tout le monde devait avoir le droit de dire que ces chambres à gaz n'ont pas existé.

Le magistrat de Limoges qui a condamné G. Theil s'appelle François Casassus-Buihlé Dans un récent passé, il s'est ridiculisé par la condamnation, le 12 décembre 2003. du révisionniste Vincent Reynouard à une peine d'un an de prison, dont neuf mois avec sursis. En appel, ses collègues limougeauds ont confirmé son jugement mais en cassation leur arrêt a été cassé pour une monumentale erreur : tout ce beau monde avait confondu "crimes de guerre" (contestables) avec "crimes contre l'humanité" (déclaré incontestables). La bévue était si grossière qu'on en faisait des gorges chaudes dans les milieux du palais, à Paris.

G. Theil passera aussi en jugement à Lyon, ce 29 novembre, pour déclarations révisionnistes sur les chambres à gaz. Comme d'habitude, il ne manquera pas, chez les révisionnistes en socquettes, de fins esprits pour lui reprocher sa témérité, son absence de « tactique », de « stratégie », de « sens des responsabilités », toutes qualités dont, pour leur part, bien entendu, ils ont à revendre.

Pour moi, je félicite. G. Theil de faire montre de la plus rare des vertus : le courage, et je souhaite qu'il poursuive dans la voie où il s'est engagé.

Robert Faurisson (à suivre)


Le président François Casassus-Builhé est né le 31 décembre 1952 à Caudebec-les-Elbeuf (Seine-Maritime). Il possède une licence en droit et a commencé sa vie professionnelle à
l'inspection des impôts
. En 1982, il a pris la fonction d'auditeur de justice à Dieppe. En 1986, il est devenu juge pour enfants à Rouen. En 1989, il a été nommé substitut à Saint-Pierre de la Réunion, puis, en 1992, juge d'instruction. En 1998, il devient, à Poitiers, procureur de la République adjoint.

 

Article du site Internet de la Licra

Condamnation de Georges Thiel 07/10/2005

Le tribunal correctionnel de Limoges a condamné vendredi à 6 mois d'emprisonnement ferme et 30.000 euros d'amende Georges Theil, auteur récidiviste d'un ouvrage révisionniste dans lequel, sous le pseudonyme de Gilbert Dubreuil, il qualifiait l'holocauste de « fiction » ou de « bobard ».

Le tribunal a assorti sa condamnation d'une inéligibilité de cinq ans.

Georges Theil, 77 ans, absent à l'audience de Limoges, est un ancien conseiller régional FN de l'Isère.

Le procureur de la République Olivier Tcherkessoff avait requis une peine de 6 à 9 mois d'emprisonnement ferme et 45.000 euros d'amende.

Georges Theil, alias Dubreuil, avait fait imprimer un opuscule de 160 pages sur les presses madrilènes de la société « Fareso ». A la réception des tirages (sans dépôt légal), il en avait adressé un exemplaire à trois « cibles » limousines choisies, à des dates proches du 10 juin 2004, soit précisément soixante ans après le massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) par des unités de la division allemande Das Reich.

Il l'a notamment fait parvenir à Georges Guingouin, « premier maquisard de France », chef des maquis du Limousin, élevé au rang de Compagnon de la Libération par le général De Gaulle. Cet ancien instituteur retiré dans l'Orne avait été maire (1945-1947) de Limoges, la ville qu'il a libérée sans effusion de sang. « Lou grand » (son surnom au maquis) a porté plainte mais ne s'est pas présenté à l'audience pour des raisons de santé.

Autre destinataire, Jean Guillou, compagnon de Guingouin. L'auteur a dédicacé son livre « à Jean Guillou, qui n'a toujours rien compris ».

Le dernier récipiendaire, Gérard Denecker, historien, a dédié il y a une douzaine d'années un long article à Guingouin. « Pour qu'il aille au bout de ses certitudes imposées », signe Theil sur la page de garde.

Tous trois ne pouvaient sans réagir lire que « les chambres à gaz sont une fantasmagorie orientale, un conte des mille et une horreurs », « une fiction », « un bobard ».

Guillou avait été décrit à l'audience comme un « éternel résistant » par son avocat, Me Philippe Clerc (Limoges) qui citait Primo Levi : « Celui qui nie la réalité des camps est aussi celui qui est prêt à recommencer ».

Citation relevée « parce qu'elle est bonne » par le procureur, selon lequel Theil « vise à banaliser la déportation raciale du 3e Reich » « On nous amène à faire un rapprochement avec la propagande de Goebbels », avait accusé M. Tcherkessoff.
Theil avait déclaré aux enquêteurs vouloir rendre hommage à son père, authentique résistant assassiné à la Libération. « On a du mal à faire le lien entre l'intention et l'acte », a relevé le président François Casassus-Builhé qui avait suggéré « peut-être une expertise psychiatrique ».

Pour la défense de l'accusé, Me Eric Delcroix (Paris) avait avancé des arguments juridiques de prescription, affirmé qu'il n'y avait pas eu de diffusion publique du livre et demandé finalement, outre la relaxe de son client, « qu'on laisse les chercheurs chercher ».

Le tribunal a fait droit à la demande de Me Xavier Gosselin (Paris) qui, pour la FNDIRP, demandait qu'on « fasse comprendre à Theil que ça suffit ! ».

(Source AFP)