Par James Petras, 24 décembre 2006

« Ce n'est un secret pour personne que les agences juives continuent de claironner leur support pour la politique discréditée de cette administration .

Elles considèrent que la défense d'Israël est leur but premier éliminant tout autre question de leur agenda. Cet état d'esprit singulier les lie d'autant plus à la Maison Blanche que celle-ci a promu sa campagne de lutte contre le terrorisme islamique. Les effets de cette campagne pour le monde ont été catastrophiques.

Mais cela ne fait ni chaud ni froid aux agences juives. »

J.J. Goldberg, rédacteur en chef de Forward (principal hebdomadaire juif des U.S.A), 8 Décembre 2006


 

Introduction

 

De nombreux auteurs juifs, y compris ceux qui sont un tant soit peu critiques envers Israël, ont soulevé des remarques concernant nos critiques sur la Configuration sioniste du pouvoir (CSP) aux USA et sur nos soi-disant critiques dures contre l'État d'Israël.

Certains de ces accusateurs affirment y voir les signes'un « antisémitisme latent », d'autres, d'une coloration plus de gauche, dénient le rôle d'influence de la Configuration Sioniste du Pouvoir (CSP) en argumentant le fait que la politique étrangère U.S est le produit d'une géopolitique ou des intêret pétroliers.

Avec la publication récente de nombreux textes en circulation , très critiques sur le « lobby sioniste » de nombreux propagandistes pro israéliens concèdent généreusement que le thème devrait être débattu (et non automatiquement stigmatisé ou méprisé) et peut-être « pris en compte ».


Les négationnistes de la CSP : arguments bidon pour fausses prétentions

 

L'affirmation principale des négationnistes de la CSP adopte de multiples tactiques : certains affirment que la CSP est juste « un lobby de plus » semblable à le Chambre de Commerce , le Club Sierra ou la Société de protection du poisson rouge . D'autres proclament qu'à se focaliser sur Israël et donc sur le « Lobby », les critiques du sionisme ignorent les abus violents similaires perpétrés par des dirigeants, des régimes et des États partout ailleurs. Cette focalisation exclusive sur Israël - argumentent nos négationistes du CSP- révèlent un antisémitisme latent ou ouvert. Ils proposent que les défenseurs des droits de l'homme condamnent ceux qui les violent partout (en même temps et avec la même insistance ?) .

D'autres encore donnent comme arguments qu'Israël est une démocratie « au moins en dehors des Territoires Occupés » (TO) et donc est moins à condamner que les autres violateurs des droits de l'homme et qu'on devrait mettre à son crédit ses vertus civiques quand on souligne ses défaillances en matière des droits de l'homme.

Finalement d'autres encore affirment qu'étant donné l'Holocauste et « l'Histoire - de – 2000 ans – de - persécution », la critique des organisations de lobbying sioniste financées et dirigées par des juifs doit être menée avec une grande prudence, en expliquant que l'on critique spécifiquement un seul des abus, dans les enquêtes à charge, spécialement celles provenant des Arabes/Palestiniens/ ONU/Européens/Droits de l'Hommistes --- et en reconnaissant qu'une opinion publique israélienne, la presse et même les tribunaux ou certains de leurs secteurs peuvent être critiques à l'égard du régime ou de sa politique.


Ces objections concernant le traitement du conflit israélo-palestino arabe et les activités du lobby israélien comme un point central dans la question de la paix et de la guerre, ne servent qu'à diluer, dissiper, dégonfler la critique et toute activité politique dirigée contre la CSP et ceux qui la dirigent depuis Israël.

La réponse de ceux qui critiquent Israël et la CSP à ces attaques a été au mieux très faible et au pire très lâche. Certains critiques ont répondu que leurs critiques n'étaient dirigées que contre une politique ou des leaders spécifiques, ou contre la politique dans les Territoires Occupés et qu'ils reconnaissent qu'Israël est une démocratie , que ce pays a besoin de frontières sûres et que c'est dans l'intérêt du « peuple israélien » de baisser ses barrières de sécurité. D'autres arguent que leurs critique visent à assurer les intêrets d'Israël, influencer le lobby sioniste ou ouvrir le débat. Ils proclament que les idées de « la majorité des Juifs » aux USA n'est pas représentée par les 52 organisations ni par les Président des principales Organisations Juives d'Amérique ni par les mille et un membres du Project for American Century, ni par les fédération locales professionnelles, ni par les publications hebdomadaires qui parlent d'une seule voix quand il faut soutenir inconditionnellement chaque aspect de la politique de l'État sioniste dans ses moindres méandres et détours


Il y a d'autres lignes de critiques similaires à celles-ci, qui évitant les problèmes fondamentaux que soulèvent l'État d'Israël et la CSP, problèmes que nous sommes obligés d'affronter. La raison pour laquelle la critique et l'action, dirigées contre Israël et la CSP, est aujourd'hui d'une importance centrale dans toute discussion sur la politique étrangère US, pas spécialement ( mais pas exclusivement) la politique au Moyen Orient mais aussi la politique intérieure, centrale de par le fait qu'elle joue un rôle décisif et a un impact historique mondial sur le présent et le futur de la paix mondiale et la justice sociale. Nous nous centrons maintenant sur l'examen de la grande question à laquelle se confrontent les Américains du fait de la puissance d'Israël aux USA.

 


Les grandes questions soulevées par la CSP et la puissance israélienne aux USA :

Guerre ou Paix

 

Les études critiques sur ce qui a amené les US à l'invasion de l'Irak, l'engagement des US dans la fourniture d'armes à Israël (bombes à fragmentation, bombes anti-bunker de 2 tonnes, satellites d'espionnage) avant, pendant et après l'invasion avortée du Liban, le soutien de Washington au blocus affamant le peuple palestinien et les demandes à la Maison Blanche et au Congrès de sanctions et d'une guerre contre l'Iran sont directement liés à la politique d'État israélienne et aux agent politiques sionistes au sein du pouvoir exécutif et du Congrès U.S. On peut se contenter de regarder les documents, témoignages et rapports de l'AIPAC et des Présidents de principales Organisations Juives Américaines pour voir leurs déclarations de réussite en tant qu'auteurs de certaines lois, de fournisseurs de renseignements (falsifiés), de participants à l'espionnage (AIPAC) par remise de documents aux services de renseignements israéliens ( maintenant surnommée « libre parole » par les sionistes libéraux). Si, comme l'évidence accablante l'indique, la CSP joue un rôle dans la plupart des principales guerres de notre temps, guerres capables d'enflammer de nouveaux conflits armés , il serait malvenu de notre part d'atténuer le rôle du lobby sioniste/juif dans la promotion des futures guerres. Étant donné le rôle de l'approche militaro-théocratique israélinne quant à l'agrandissement territorial et ses plans annoncés de futures guerres contre la Syrie et l'Iran et étant donné que la CSP agit comme courroie de transmission inconditionnelle et hautement disciplinée de l'État d'Israël, le citoyen US opposé à l'engagement présent et futur des US au Moyen-Orient doit s'affronter à la CSP et à ses mentors israéliens. Plus encore, étant donné les liens étendus entre les nations musulmanes, la nouvelle guerre projetée contre l'Iran par Israël / CSP aboutira à une guerre globale. Voici ce qui est en jeu dans l'affrontement avec la CSP, question qui va au-delà du processus de paix israélo-palestinien, ou même du conflit régional du Moyen-Orient : elle engage la grande question de la Paix ou de la Guerre Mondiale.

 

 

Second texte :

 

"Trop de sionisme", par Ben Heine, Tlaxcala

 

Démocratie ou autoritarisme

Sans le vacarme et les fanfaronnades des auditions publiques de l'ancien sénateur Joseph Mac Carthy (président de la Commission des affaires antiaméricaines, chargée dans les années 50 de la chasse aux communistes, NdT), le lobby juif a systématiquement sapé les piliers de notre fragile démocratie. Pendant que le Congrès US, les médias , les universitaires,les militaires à la retraite et les personnages publics sont libre de critiquer le Président, la moindre critique d'Israël et à plus forte raison du lobby juif, se heurte aux attaques vicieuses dans toutes les tribunes ouvertes des principaux journaux par une armée d' « experts » propagandistes pro-israéliens, de demandes de licenciement, de purge ou d'expulsion des critiques de leurs emplois ou de dénis de promotion ou de transfert dans de nouveaux postes. Face à tout sujet critique appelant à questionner le rôle du lobby dans le modelage de la politique US d'une façon qui convienne aux intêrets d'Israël, tout l'appareil (des fédérations juives locales aux Présidents des Principales Organisations juives etc. ) entre en action, diffamant, insultant et stigmatisant toute critique comme étant « antisémite ».

Interdisant la liberté de parole et le débat public à travers ses campagnes de calomnies et leurs répercussions réelles ou redoutées, le lobby juif a confisqué aux Américains l'une de leurs libertés constitutionnelles les plus fondamentales. Leurs campagnes de haine massives et bien financées à l'encontre de tout candidat au Congrès critique envers Israël élimine efficacement toute liberté de parole chez les élites politiques. L'influence flagrante des riches contributeurs juifs sur les deux partis mais particulièrement sur le Parti Démocrate aboutit à l'élimination de tout candidat qui questionne un aspect quelconque part de l'agenda israélien du lobby.

La prise de contrôle de la campagne financière des Démocrates par deux zélotes ultra-sionistes , le Sénateur Charles Schumer et le député israélo américain Rahm Emmanuel a assuré que tout candidat serait totalement subordonné au soutien inconditionnel d'Israël par le lobby. Le résultat st qu'il n'y a plus de débat au Congrès, encore moins d'enquêtes sur le rôle des sionistes éminents du Pentagone impliqués dans la fabrication des rapports sur l'Irak et les « fausses armes de destruction massives » ainsi que dans la planification et la conduite de la guerre avec son occupation désastreuse. Les idéologues du lobby posant en « experts » du Moyen-Orient dominent les tribunes ouvertes et les éditoriaux des principaux journaux (Wall Street Journal, New York Times, Los Angeles Times, Washington Post). À poser en « experts » du Moyen Orient, les idéologues du lobby ne font rien d'autre que de la propagande de la ligne israélienne dans la majorité des réseaux de télévision (CBS,NBC,ABC,FOX,et CNN) et des radios qui leurs sont affiliées. Le lobby a joué un rôle éminent dans le soutien et la mise en oeuvre de lois particulièrement répressives comme le Patriot Act ou la Loi sur les Commissions Militaires (chargées de juger les détenus de Guantanamo, NdT), sans oublier la modification de la législation anti corruption qui permet au lobby de financer aux frais de la princesse des voyages « éducatifs » de congressistes en Israël. Le chef du ministère de la Sécurité intérieure, avec ses 150 000 fonctionnaires et un budget de plusieurs milliards de dollars, n'est autre que le sioniste fanatique Michael Chertoff, persécuteur en chef des organisations caritatives musulmanes, des organisations d'aide aux Palestiniens et d'autres organisations d'originaires du Moyen-Orient ou de musulmans aux USA, susceptibles de contester l'agenda pro-israélien du lobby. La plus grande menace contre la démocratie au plein sens du terme - le droit de débattre, d'élire, de légiférer hors de toute coercition -, on la trouve dans les efforts organisés du lobby sioniste pour réprimer tout débat, contrôler la sélection des candidats et la promotion de leurs campagnes, diriger la législation répressive et les organismes de sécurité contre les groupes d'électeurs s'opposant à l'agenda du lobby en faveur d'Israël. Aucun autre lobby ou groupe d'action politique n'a eu une influence aussi soutenue et directe sur le processus politique -incluant aussi bien les médias, les débats et les votes au Congrès, la sélection des candidats et l'allocation d'aides à l'étranger étrangère ainsi que l'agenda du Moyen-Orient - que la CSP et ses porte-paroles indirects occupant les postes-clé du Congrès. Le premier pas pour freiner l'érosion de nos libertés démocratiques consiste à reconnaître et dénoncer publiquement les activités néfastes, tant organisationnelles que financières, de la CSP et à aller de l'avant pour neutraliser leurs efforts.