Touche pas à mon des-Pote !

Le coup d'Etat en Mauritanie soulève l'indignation des syndicats internationaux du crime et du terrorisme : L'Union Africaine, L'Union Européenne et naturellement l'ONU. On les comprend. Ils viennent de perdre un des-Pote bien chéri : grand tortionnaire, dictateur perpétuant les luttes raciales à l'intérieur du pays ainsi que l'esclavagisme, et cerise sur le gâteau : il a signé un pacte avec l'autre Internationale du crime : le sionisme.

Pourquoi le pleure-t-on ? A cause de « la prise du pouvoir par la force ». Et l'on s'inquiéte « du non respect de la démocratie et du cadre institutionnel légal », dixit Louis Michel de l'UE. Et comment le des-Pote Ould Taya a-t-il pris le pouvoir, pour qu'on reproche à ses adversaires un tel crime ? N'est-ce pas aussi au moyen d'un putsch ? Et que dire alors de Bush quand il renversa Saddam Hussein non pas par un putsch, mais en détruisant tout un pays, habitants, infrastructures et superstructures. Cela bien sûr ne compte pas. Sans doute parce que ce n'était pas un « putsch ».

En fait, Saddam était un des-Pote certes, mais il a eu l'idée saugrenue de discuter avec ses maîtres. Un bon des-Pote ne discute pas, mais il mange, et se tait, selon la formule célèbre d'un ami personnel d'un autre des-Pote, pote du des-Pote déchu qui est lui-même pote de l'ami du des-Pote non encore déchu, mais qui a pris le pouvoir en destituant un des-Pote au moyen d'un putsch parfaitement médical.

Paris, le 4 août 2005

Mondher Sfar

msfar@wanadoo.fr