" Carlos " combattant révolutionnaire, de Daniel Milan, 31/12/97, ref. N° 40.

 

Quelques semaines après la rétro-médiatico-commerciale célébration du 30è anniversaire de la mort du Che, révolutionnaire anti-impérialiste, assassiné par la CIA en Amérique-du-Sud, - anniversaire qui a soigneusement occulté son message : " Surtout soyez toujours capables de ressentir au plus profond de vous-mêmes toute injustice commise à l'égard de qui que ce soit dans quelques parties du monde que ce soit. C'est la plus belle des vertus d'un révolutionnaire " ; Ilitch Ramirez Sanchez dit Carlos, combattant révolutionnaire anti-impérialiste, comparaissait devant la cour d'assises de Paris pour des faits remontant à il y a plus de 20 ans et pour lesquels il a été condamné à la prison à perpétuité au terme d'une dizaine de jours d'audience. Tout au long de ce procès, les médias français toutes tendances confondues, furent comme de bien entendu, unanimes pour condamner Carlos avant même que le verdict ne soit rendu. Ils ne trouvèrent pas de mots assez forts pour le dénigrer, pour tenter de la ridiculiser et de l'abaisser. Les rectifications de l'accusé à propos d'inexactitudes, des entorses à la procédure qu'il souligna, ne manquèrent pas de soulever leur indignation.

" Comment " Carlos, avec tout ce qu'il a fait, ose encore se défendre " ? .

L'éffronté, le goujat !!! Peu importe les faits, les approximations, les inexactitudes, les vices de procédure, Carlos devait être jugé et condamné, ne serait-ce qu'à titre d'exemple.

Les démocraties totalitaires aiment beaucoup les procès pédagogiques très médiatisés, sans pour autant reculer devant les exécutions sommaires pédagogiques. Elles ont aussi parfois recours pour éliminer leurs réels opposants à des assassinats déguisés en accidents ou en suicide ...

Carlos était peut-être un fétard, il a peut-être monnayé certaines de ses opérations afin de joindre l'utile à l'agréable ... il faut bien vivre ... et être un combattant révolutionnaire n'est pas forcément se condamner à une vie monacale ... Mais Carlos n'a jamais cessé d'être fidèle à son idéal révolutionnaire en faveur des exclus contre les élus comme nous l'ont démontré ses engagements et ce procès, ainsi que sa réponse à l'énoncé du verdict par les cris de " Vive la Révolution ! " et de " Allah Akbar ! ".

Carlos, utilisé, manipulé, dupé ( parfois, peut-être ), traqué, trahi, drogué, enlevé, enchaîné, négocié, marchandé, vendu, livré, emprisonné, criminalisé, dénigré, marginalisé, oublié, abandonné, jugé, condamné par une succession d'individus appartenant à un même monde de connivences, enfermé à perpétuité dans la nuit du système ... Mais Carlos toujours debout et fidèle à son idéal révolutionnaire et à sa conception de l'homme.

Les " galères " de Carlos doivent être pour tout militant révolutionnaire source de réflexion et d'enseignement.

L'ennemi est partout et est très bien organisé pour nous faire tomber dans ses mailles. Ne se fier à personne et ne compter que sur soi-même. La base de la Révolution est celle que nous devons effectuer sur nous même. Le Salut est individuel avant d'être collectif. Ce sont là les principes de base de l'AUTONOMIE !!.