Ilich Ramirez Sanchez

La Santé, le 29 octobre 2001

à Me Isabelle Coutant Peyre

 

Très chère Isabelle,

 

J'ai remarqué dans les médias une dérive, surtout en Italie et en France, mettant l'organisation " Al TAKFIR ou AL HIJRA " ensemble avec l'organisation de CHEIK OUSSAMA BEN LADEN.

Contrairement à beaucoup des " experts anti-terroristes " auto-proclamés, je ne prétends être un expert es-" ISLAMISTES ", pour employer l'expression à la mode, mais j'ai quelques connaissances sur le mouvement JIHADISTE, qui me permettent de séparer les faits de l'intoxication et de la propagande.

Au Soudan, vers la fin 1993, deux algériens vétérans de l'Afghanistan, qui se réclamaient des GROUPES ISLAMIQUES ARMES, furent livrés à l'aéroport de Khartoum à la Sécurité Militaire algérienne, par décision du Dr. HASSAN AL TOURABI et du Président OMAR EL BECHIR.

Par conséquence " Al Takfir ou Al Hijra " lance une FATWA déclarant mécréant le régime soudanais et ses dirigeants, en premier lieu le Dr. Al Tourabi.

En Afghanistan, pendant la guerre contre l'armée Rouge, il y avait un fort différent entre le " Takfir " et Cheik Oussama, qui rejetait ses positions extrémistes.

Figure publique très médiatisée au Soudan, Cheikh Oussama est accusé à tort de cette trahison d'Etat, et condamné à mort par le " Takfir " avec les responsables soudanais traîtres.

En fait la situation de Cheikh Oussama était assez proche de la mienne, lui ne pouvait non plus prendre une position publique contre cette trahison, toute en la critiquant comme moi aurprès des responsables soudanais.

A la mi-janvier 1994 le " Takfir " passe à l'attaque, mitraillant dans un quartier populaire d'Orndurman ( ? ) la foule qui sortait de la prière du vendredi d'un mosquée inféodée au régime saoudien ; un Tchadien du " Takfir " fut capturé.

Le lendemain, suite à une fusillade au sud de Khartoum, le commando du " Takfir " fonce dans deux Toyota 4x4 sur la maison du Cheikh Oussama, abat la garde et monte à l'étage avant de se retirer sous un feu nourri, un des membres du commando tombe sur le pas de la porte de la chambre à coucher de Cheikh Oussama.

En route vers la maison du Dr. Al Tourabi, ce qui restait du commando est anéanti par des civils en armes, sauf un combattant et le chef lybien du commando, qui laissera une jambe.

Les trois prisonniers étrangers plus les membres d'une cellule soudanaise du " Takfir " basée dans la ville de Wad Madani, font des déclarations à la télévision et à la presse nationale.

La maison d'un camarade était voisine de celle de Cheikh Oussama, et un de ses hommes fut le premier à pénétrer ( avant les forces de sécurité soudanaises ) dans la résidence Ben Laden ; c'est de ce brave que je connais les vrais détails de l'attaque, lesquels ne sont mentionnés dans les communiqués officiels, parce qu'ils donnent une piètre image de la sécurité soudanaise.

Les informations sur ces fusillades furent réprises par les agences de presse internationales.

Ces sanglantes anecdotes sont la preuve de la totale IMPOSSIBILITE d'une coopération quelconque entre Cheikh Oussama Ben Laden et " Al Takfir ou Al Hijra ", parce que si la Fatwa contre lui avait été levée, par force ça aurait été annoncé publiquement.

Je t'autorise à faire usage de ce témoignage abrégé, par écrit, auprès des instances compétentes, et à lui donner la diffusion publique qui s'impose, vu le scandaleux amalgame fait par les " officines " barbouzes sous couverture plus ou moins judiciaire, entre des éléments discordants du très hétéroclite et protéiforme mouvement Jihadiste, qui cause des cauchemars aux impérialistes états uniens, aux sionistes, et à leurs alliés et agents.

Je t'embrase,

" Carlos "