Article tiré du site http://www.aidh.org

http://www.aidh.org/Racisme/durb_conf_11.htm

 

2 SEPTEMBRE 2001, LE FORUM DES ONG

Les ONG adoptent une résolution sur les "actes de génocide" d'Israël


Le Forum des organisations non-gouvernementales (ONG), qui se tient en marge de la Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme, a relancé la polémique sur le Proche Orient, en adoptant, le 2 septembre 2001 à Durban, une résolution qui qualifie Israël "d'Etat raciste" coupable d'actes de "génocide" contre le peuple palestinien.

 

Le Monde, Paris : L'échec de Durban

Le document, adopté par 6.000 ONG dans 44 groupes d'intérêt ["caucus"], appelle "à l'arrêt immédiat des crimes racistes systématiques perpétrés par Israël, dont des crimes de guerres, actes de génocide et de nettoyage ethnique […] et de terrorisme d'Etat contre le peuple palestinien" et dénonce Israël comme "un Etat raciste et d'apartheid".

Le "caucus" juif a quitté la salle. "La déclaration des ONG et leur programme d'action accusent Israël des pires crimes connus par l'humanité - le génocide, l'apartheid, le nettoyage ethnique et le racisme systématique", regrette le comité juif du forum.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme - dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Amnesty International (AI), Human Right Watch (HRW) - ont refusé de prendre part au vote de la résolution. "Si Israël a commis des crimes de guerre et atrocités contre le peuple palestinien, il n'est tout simplement pas exact d'employer le mot génocide", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) Reed Brody, un des délégués de Human Rights Watch.

Cette résolution, qui sera soumise à la Conférence contre le racisme, n'a aucun caractère contraignant pour l'instance onusienne, mais ravive les craintes d'un échec de la conférence sur ce sujet particulièrement sensible.

La réaction d'Israël : une incitation à la haine des Juifs

La délégation du gouvernement israélien à la Conférence de Durban a dénoncé la résolution des ONG comme étant une incitation à la haine des Juifs. "C'est un langage de haine, parti d'une campagne pour délégitimer Israël et le peuple israélien", a déclaré Noam Katz , le porte-parole de la délégation. "C'est le pire document anti-juif depuis la fin de l'Allemagne nazie", a commenté pour sa part le rabbin Abraham Cooper, du centre Simon Wiesenthal, présent à Durban.

En Israël , les responsables politiques se sont dits choqués par les déclarations "racistes et antisémites" émanant de Durban. "Certaines des déclarations et résolutions adoptées à Durban sont clairement racistes et antisémites", a affirmé le 2 septembre le président israélien Moshé Katzav . "Les auteurs de ces déclarations devraient baisser la tête devant Israël, qui respecte les droits de l'homme [...] Ses tribunaux et médias expriment un profond respect des valeurs démocratiques, sur lesquels beaucoup pourraient prendre exemple", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'Agence France Presse, le porte-parole du Premier ministre Ariel Sharon, Avi Pazner, s'est élevé contre "les tentatives de falsification et de détournement de l'Histoire, par exemple en niant le caractère unique de la Shoah (le génocide nazi), qui visent à priver le peuple juif de son histoire, un demi siècle seulement après la tragédie".

Mary Robinson , haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a condamné les ”mots inappropriés” de la déclaration des ONG. ”Dans les conférences mondiales, a-t-elle affirmé, j'ai l'habitude de recommander aux délégués de lire les déclarations des ONG. Cette fois, je ne le peux pas. Le terme de ”génocide” est inacceptable”.

A l'ouverture de la Conférence des Nations unies, le 31 août, le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat , avait qualifié la politique israélienne de “raciste” en pourfendant une “conspiration colonialiste d'agression, d'éviction forcée, d'usurpation de la terre et de violations des Lieux saints”. Il avait toutefois manifesté son attachement “à la paix pour tous les peuples dans la région.